Power Rangers Eternal

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    MMPR saison 4, épisode 5 : Nazca ou la quête du pouvoir ultime

    KL44
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    Message par KL44 Mer 28 Mar - 23:15

    Bonsoir !


    Voici la 5ème partie des fan-fics commencés il y a fort longtemps (plus de dix ans !).
    Ce cinquième volet date de 2010. Il n'est d'ailleurs pas terminé, je vais essayé de m'y remettre car comme l'a si bien dit une membre lors de sa présentation sur un autre sujet : "Power Rangers ne m'a jamais vraiment quitté même si j'ai été beaucoup moins investie à plusieurs périodes".


    Bonne lecture à celles et ceux qui s'y aventurent...


    --------------------------------------------------------


    NAZCA OU LA QUETE DU POUVOIR ULTIME


    Prologue
     
     
       Un soir d’hiver 1983, dans la coquette ville de Hill Valley, située à une petite quinzaine de kilomètres en périphérie nord d’Angel Grove.
     
       Dans les rues, il n’y avait plus la moindre personne. La nuit s’était emparée depuis plus de quatre heures du ciel pluvieux qui avait dominé toute la journée, et ce, depuis plusieurs jours maintenant. Il y avait même eu de l’orage, un orage très localisé, mais la foudre n’avait pas été de la partie cette fois-ci. Mais, en cette vingt-deuxième heure bien entamée de cette journée de Décembre, les conditions météorologiques étaient meilleures, et la température n’était pas encore négative même si elle flirtait avec le degré zéro.
     
       L’orage.
    La météo avait toujours passionné les habitants de Hill Valley, mais davantage depuis un soir de novembre 1955 durant laquelle un puissant éclair frappa l’horloge du très grand et très bel hôtel de ville, cette dernière subissant une fin de carrière prématurée qui la vit indiquer à jamais dix heures et quatre minutes. Et personne n’était vraiment décidé à la voir de nouveau opérationnelle car elle témoignait de l’événement jadis provoqué par les intempéries. Et ils pouvaient être fiers de leur commune, véritable paradis tout comme Angel Grove, mais les buildings et autres centres d’affaires en moins.
     
       Hill Valley n’était pas directement reliée à Angel Grove : en effet, la ville se trouvait derrière la ligne naturelle montagneuse. Il n’existait que deux accès routiers entre les deux villes : un lien via un tunnel dans lequel il était devenu dangereux de croiser un véhicule un peu trop large, et un second axe mais beaucoup plus tortueux, par les plateaux, et encore plus accidentogène. Il était déjà question d’améliorer cette route et de construire une troisième possibilité de transit, avec une deux fois deux voies qui devrait, d’ici quelques années, percer les zones rocheuses et permettre ainsi un accès réellement direct, au détriment de la sauvegarde de la faune et de la flore. Un sujet fâcheux à Hill Valley tout comme à Angel Grove, où détracteurs et opposants se tiraient inexorablement dans les pattes à grands coups de critiques et de manifestations.
     
       Mais, plus récemment, hormis la foudre de 1955, l’horloge de l’hôtel de ville, ou encore la future route, un autre sujet dominait toutes les conversations de comptoir de bar ou dans les rues : les objets volants non identifiés qui avaient traversé le ciel quelques semaines auparavant, et d’étranges apparitions d’êtres hideux à la peau jaune relatées par un nombre restreint de fermiers à la sortie de la ville. Ce phénomène avait d’ailleurs aussi été constaté à Angel Grove mais cela avait été étouffé par les médias sur ordre du gouvernement qui ne voulait pas de polémiques inutiles : malgré les décennies, Roswell était encore dans les souvenirs.
    En revanche, à Hill Valley, la presse refusait cette dictature contre la parole et la libre expression et les fameux extra-terrestres et autres vaisseaux volants aperçus par une poignée d’habitants défrayaient la chronique via des articles ou des photos qui, il fallait l’avouer, tenaient pour une grande majorité d’un simple photo-montage raté. Malgré tout l’authenticité de certains clichés semblait inéluctable mais pour le lecteur lambda, il était très difficile de dénicher le réel du superflu : tout était vrai selon eux.
     
       Ces événements avaient surtout eu lieu durant l’été de cette année 1983, malgré quelques témoignages plus récents mais pas toujours véridiques. Nul ne savait pourquoi cette vague surnaturelle avait frappé Hill Valley en juillet, août puis septembre, puis s’était tue par la suite, pour le grand bonheur des habitants tout de même qui n’en pouvaient plus d’avoir peur continuellement même pour aller chercher leur courrier.
     
       Mais, en ce soir d’hiver, dans un petit quartier résidentiel sans grande histoire construit depuis près de vingt-cinq ans, il se passait de nouveau des choses étranges. Les rues n’avaient pour seuls acteurs que les quelques animaux domestiques se balladant de maisons en maisons, et, un étrange groupe de trois aliens jaunâtres dont les corps brillaient légèrement dans la pénombre, ainsi qu’un androïde qui ressemblait à ses compagnons mais qui laissait entrevoir des membres métalliques.
     
       L’un des monstres portait une veste de couleur sombre et une enseigne sur la poitrine, au côté gauche : c’était le leader. Les deux autres étaient habillés d’espèces de gilets, eux aussi de tons sombres. Ils étaient tous équipés d’armes très futuristes assimilées à des pistolets, mais elles semblaient endommagées au vu de leur état.
     
       Les trois aliens avaient eux aussi l’air blessés, usés, et très affaiblis. L’un d’entre eux avait même une moitié de bras en moins : celui de droite, sectionné à hauteur du coude. Mais le leader à l’enseigne était celui qui semblait encore le plus en forme même si son allure laissait présager une fatigue omniprésente. Et l’androïde était abîmé et marchait peu vite et de travers : ses yeux étaient dissimulés derrière une paire de lunettes de soleil étrangement petite.
     
       Mais le groupe n’errait pas à Hill Valley, et encore moins de ce quartier précis de Rosace Santos, par hasard. Les quatre individus cherchaient quelque chose, en l’occurrence, une maison bien précise de la Red Dog Avenue. Et, arrivées à hauteur de l’adresse numéro vingt-quatre, ils s’arrêtèrent devant la boîte aux lettres.
    Le leader du groupe lut le nom sur la boîte.
       - Monsieur John Scott, Mademoiselle Suzan Lee, et leurs enfants.
    L’être venu d’ailleurs baissa ses lunettes, laissant deux yeux rouges balayer la maison du regard.
       - C’est bien ici, confirma-t-il d’une voix aussi robotique que froide.
    La maison était grande et il y avait un étage. La cheminée était active au vu de la fumée qui s’évacuait de la bouche sur le toit. Les volets de la maison étaient tous fermés. Aucune voiture n’était stationnée dehors mais deux vélos étaient adossés contre le mur près de la porte d’entrée accessible via un petit chemin de graviers parmi une belle étendue de gazon fraîchement tondu. Ils s’avancèrent dans l’allée et allèrent devant la porte.
       - Nous sonnons, général PR13 ? questionna l’un des deux assistants.
       - Je vais m’en charger moi-même, sous-officier. Et n’oubliez-pas : nous ne sommes pas ici pour faire un massacre. Nous devons ni tuer, ni enlever qui que ce soit. Compris ?
       - Bien reçu, valida l’autre sous-officier.
       - Et toi, Plutonator, tu as compris ? demanda le général PR13 à l’androïde qui mit quelques secondes à répondre après avoir remis ses lunettes noirs.
       - Affirmatif. Pas d’effusion de sang, ni de terreur.
       - Tu as une mission bien précise, n’oublie pas.
       - L’oubli ne fait pas partie de mes programmes, termina l’androïde nommé Plutonator.
    Alors qu’un léger vent se mit à souffler et à balayer les feuilles mortes, le général PR13 mit son doigt sur le bouton de la sonnette et appuya deux courtes fois. La lumière apparut et quelqu’un arriva de l’autre côté de la porte qui ne tarda pas à s’ouvrir : un homme d’une trentaine d’années et plutôt costaud avait ouvert et écarquillait grand les yeux, visiblement très surpris par cette visite tardive et inattendue. L’androïde nommé Plutonator fixa l’homme et s’avança légèrement. Il fut le premier à parler.
       - John Connor ?
       - Hein… quoi ???
    Le général PR13, indigné, se retourna vers le Plutonator.
       - Mais non imbécile, ce n’est pas John Connor, mais John Scott. Les batteries doivent être endommagées…
       - Pardon mon général, s’excusa le Plutonator. Vous… vous êtes… John Scott ?
    L’homme de la maison regarda les quatre monstres : il était très stressé et très gêné. Mais il ne semblait pas si terrorisé…
       - Qu’est-ce que vous me voulez ? questionna John Scott, visiblement peu surpris par ces visiteurs.
       - John, John… John ! répéta PR13. Ne fais pas celui qui ne nous connaît pas ! Ce serait nous prendre pour des imbéciles…
       - Mais… mais… balbutia John Scott… je…
       - Ça ne marchera pas avec nous, John… continua l’un des sous-officiers.
    John Scott regarda derrière lui : il était seul dans son couloir. Il sortit de sa maison et referma la porte derrière lui : il était avec les quatre intrus.
       - Je croyais que vous n’étiez plus de ce monde… dit John. Je ne pensais pas vous… je ne pensais pas vous revoir un jour.
       - Et ça te fait plaisir de nous revoir ? ricana PR13.
       - Pas vraiment, répondit sèchement John. J’espérai enfin retrouver une vie normale et je peux enfin m’occuper de ma famille, ce qui n’a pas été trop le cas dernièrement.
       - C’est ça aussi, de vouloir nous mettre des bâtons dans les roues, fit PR13. Si tu ne nous avais pas empêché de prendre notre… dû.
      - Mais ce n’était pas à vous de reprendre cette boîte !!! tonna John. Vous me gonflez à la fin avec cette fichue boîte. Vous ne l’aurez pas ! J’ai reçu ordre de ne pas la donner et je ne la donnerai jamais !!! Vous avez déjà tenté de me la voler, et heureusement que je vous ai retrouvé pour la reprendre. Vous m’emmerdez !
       - D’ailleurs, je me demande toujours comment tu as fait pour retrouver notre trace jusque là-bas, s’interrogea PR13 à haute voix.
       - Ca, ça me regarde, sale plutonien de malheur.
       - Au moins, tu n’as pas réussi à nous tuer, et c’est étonnant car tu aurais pu… avoua PR13. Et puis, tu n’es pas à la meilleure place pour nous traiter de plutonien de malheur… humain de malheur.
       - A vous voir ici, je me dis que je n’aurai pas dû hésiter… déclara John. Car vous n’êtes pas seulement venu pour me dire cela.
    Le Plutonator, qui s’était tu depuis quelques minutes, analysait en fait la maison et il recherchait d’éventuels occupants. Aussi, il trouva l’objet recherché par le groupe d’aliens et réussit à détecter précisément son emplacement.
       - Mon général PR13… fit le Plutonator. Je l’ai…
       - Il a quoi, celui-là ? questionna John, agacé.
       - Alors, attrapez-le !!! ordonna PR13 à ses deux sous-officiers.
       - Oui mon général, firent en duo les sous-officiers.
       - Ca, jamais de la vie !!! contra John qui sortit un petit fusil au canon argenté.
    Les quatre plutoniens, le Plutonator en tête, poussèrent des cris d’effroi et reculèrent. Cette fois, la position de force avait changé de camp, et les agresseurs se retrouvaient en bien mauvaise posture.
       - Non… nous ne te voulions pas de mal… nous voulons juste cette boîte Nazca… il nous la faut, je t’en prie… implora le général PR13.
       - C’est votre dictateur qui vous demande cela ? Et bien, il ne l’aura pas… il n’aura pas le pouvoir ultime ! Et personne ne l’aura tant que cette boîte restera en sécurité ici.
       - Si !!! Si, nous l’aurons, nous n’avons pas d’autre choix !
    C’est alors que John entendit des bruits de pas derrière la porte d’entrée : il l’entrouvrit de façon à ce que la personne à l’intérieur ne puisse voir les monstres : celle-ci était un jeune garçon de sept ans, en pyjama, visiblement prêt à aller se coucher.
       - Papa, qu’est ce que tu fais dehors ?
       - Ce n’est… ce n’est rien mon garçon, monte dans ta chambre… j’arrive… balbutia John.
    Le jeune garçon ne discuta pas et acquiesça d’un signe de tête. John claqua la porte et se retourna de nouveau contre les quatre aliens.
       - Bon, nous en étions où, nous ?
       - Nous en étions à te dire que nous récupérerons la boîte. On pourrait même procéder autrement, ricana PR13.
       - PR13, n’oublie pas cette belle arme que j’ai dans la main droite. Te rappelles-tu comment elle a transformé ton vaisseau spatial lorsque tu essayais de fuir avec la boîte Nazca.
       - Plutonator !!! A l’attaque !!! ordonna en hurlant PR13. Sous-officiers, entrez dans la baraque et trouvez-moi l’enfant et cette boîte !
       - Non, vous ne toucherez pas à mon fils ! cria John tout en activant l’arme.
       - Ordre de tuer ! Ordre de tuer John Scott ! répétait le Plutonator.
    John, qui commençait à avoir chaud malgré la température hivernale de la nuit, enleva sa veste tout en faisant passer le fusil d’une main à l’autre : il était prêt à éliminer les derniers envahisseurs.
       - Dites adieu à votre vie de méchants monstres ! déclara John. Jamais vous n’aurez les trois boîtes Nazca.
     
       Une poignée de minutes plus tard, John Scott rentra chez lui : il se sentait bizarre. Il venait de tuer les trois plutoniens grâce à son arme qui les avait fait fondre en quelques secondes. Il avait entendu la souffrance des victimes mais il n’avait aucun remord : ils étaient trop dangereux pour leur laisser la vie sauve.
     
       Maintenant, plus personne ne viendrait l’embêter et lui parler de cette boîte Nazca. Il savait qu’il devait la cacher malgré tout, mais il y réfléchirait plus tard. Il monta d’abord vers les chambres de ses enfants, qu’il regrettait d’avoir laissé seul. Il alla tout de même vérifier que sa petite fille de quatre ans dormait, puis il rejoignit celle de son fils qui l’attendait. John le borda et l’embrassa sur le front.
       - C’était quoi ces bruits bizarres, papa ?
       - Ce n’était rien de grave. Ne t’inquiètes-pas mon ange.
       - J’ai entendu du bruit, alors je pensais qu’on partait à l’hôpital.
       - Maman est toujours à la clinique, la naissance d’Angélique est prévue dans deux jours. Mais il se fait très tard, heureusement que nous sommes en vacances et que tu n’as pas école demain. Il est l’heure de dormir.
       - Bonne nuit papa.
       - Bonne nuit Jason.
    John Scott embrassa une nouvelle fois son fils et éteignit la lumière de la chambre. Puis il descendit à la cuisine.
    Il espérait que son fils aîné, ni aucun de ses enfants d’ailleurs, n’ait la même vie que lui, surtout au vu des récents événements.


    CHAPITRE 1
    Préparatifs, plans et inquiétudes
     
     
      Samedi 24 mai 1997, à l’entrée de l’aérodrome d’Angel Grove donnant sur un parking d’environ quatre cent places, sous des pluies diluviennes.
     
       En effet, la météo avait cette fois décidé de changer radicalement de température et de conditions : le thermomètre digital surplombant le parking et alternant avec l’heure indiquait tout juste douze degrés. Pour une fin de matinée printanière, elle n’était pas élevée, cette température qui en quelques jours avait chutée d’une dizaine de degrés. Les parapluies et les manteaux avaient remplacé les shorts et les casquettes, mais cette perturbation semblait, selon les prévisions, assez ponctuelle et localisée sur la région.
     
       Il y avait affluence devant l’entrée de cet aérodrome : le calendrier était tel qu’il s’agissait d’un week-end prolongé : le 26 mai était un jour chômé à Angel Grove en raison d’une coutume aussi ancestrale que ridicule : il sera fêté les soixante-seize ans de la création de la Confrérie des Montagnards Funestes, un groupe qui a réussi pendant des décennies à imposer leurs rituels sous forme de carnaval et de festivités, autour de spectacles à l’humour bien souvent graveleux. Chacun se demandait d’ailleurs comment cette bande inintéressante posséderait son jour férié, et jusqu’à quand cette faveur durerait. Le seul avantage résidait dans la vente de délicieux saucissons locaux.
     
       Peu importait, puisque jour férié il y avait : autant en profiter pour s’accorder quelques congés, et ça, les habitants d’Angel Grove l’avaient bien compris : les passagers en attente d’embarquement pour Los Angeles, San Diego, Philadelphie ou même Miami étaient nombreux à remplir des files d’attente déjà importantes. Dans les halls, ça courait dans les couloirs, ça paniquait dans tous les sens. Les vols partaient toutes les demi-heures, ce qui faisait une fréquence surprenante pour un petit aérodrome comme celui-ci : le ciel voyait des avions de part et d’autres.
     
       Mais, en provenance du ciel, trois individus étrangers apparurent derrière un autocar stationné en bout de quai et venant de libérer ses derniers clients : le premier était une femme habillée d’une grande robe et d’un chapeau peu commun ; le second avait un corps squelettique et le dernier avait deux ailes et était doté d’une carapace dorée : il s’agissait de l’impératrice Rita Repulsa, accompagné de Rito Revolto son frère, et Goldar, qui restèrent à couvert. Personne ne les avait encore vu et cela les arrangeait.
     
       Goldar fut le premier à parler, à voix assez basse.
       - Rita, je suis étonné que l’on débarque sitôt. Nous sommes encore le matin et je ne suis pas sûr que cet aéroport puisse nous…
       - Chut Goldar ! Tais-toi ! contra Rita. Nous avons une mission bien ficelée, alors ne discute-pas. Nous ne sommes pas là par hasard. Sariu nous a envoyé pour préparer l’offensive, qui elle-même est liée à une très grande diversion afin de laisser place à la phase numéro deux.
       - La phase numéro deux, celle que Sariu a qualifié comme étant l’éparpillement des troupes sur le continent je crois, fit Goldar.
       - Exactement ! répondit Rita. Alors, silence, discrétion et observation sont nos trois mots d’ordres pour le moment.
       - Et l’action ? demanda Goldar.
       - L’action viendra là aussi dans la phase suivante. Le plan est si bien ficelé que je me demande comment j’ai fait pour ne pas le trouver toute seule.
       - Eh oh, sœurette, tu ne veux pas brailler un peu moins fort, je voudrais bien me reposer tranquillement, osa Rito, adossé contre un des flancs de l’autocar.
       - Triple buse ! pestiféra la sorcière. Tu crois qu’on est venu sur Terre pour dormir ? Tu n’es pas sérieux…
    Mais son frère s’était déjà endormi et émettait déjà quelques ronflements qui allaient crescendo. Rita prit son sceptre et donna un grand coup dans l’épaule gauche de l’alien assoupi.
       - Aie ! On est où là ? questionna bêtement Rito.
       - On n’est vraiment pas aidés avec un collègue comme lui. Je ne sais pas qui était la mère mais elle devait être ravagée celle-là aussi… aie !
    Rita venait de taper à Goldar à son tour, toujours avec le sceptre : elle était en rogne, comme à son habitude, mais cette fois elle était vraiment énervée.
       - Bande d’idiots !!! Au lieu de faire n’importe quoi, surveillez les alentours. Dès que vous voyez un Ranger, vous me prévenez. Compris !
       - Oui, acquiescèrent les deux monstres sans discuter.
    Puis elle pinça Goldar.
       - Et toi, tu parles encore une fois de ma mère de la sorte, et je te retire tes ailes et te les fais bouffer par le nez, espèce de chauve-souris hideuse !
    Chacun alla d’un côté de l’autocar. Le parking était si vaste qu’en s’abaissant et en zigzaguant entre les voitures, il n’y avait en théorie aucune chance d’être vu, sauf si une personne se trouvait dans une voiture, ce qui était probable. D’autant plus que ni Goldar, ni Rito ne faisaient preuve de la moindre discrétion : cela se vérifia lorsque l’alarme d’une vieille Pontiac sonna à tue-tête.
       - Zut ! Cachons-nous ! prévint Goldar, qui savait que cette alarme s’était déclenchée par sa faute.
       - Pathétiquement pathétique… souffla Rita. Par tous les cieux, ça ne marchera jamais avec deux prototypes comme eux…
    Rita constata que Goldar et Rito ne se furent pas davantage remarquer : ils s’étaient rapidement repliés derrière l’autocar. Les gens tournèrent à peine la tête suite au retentissement de l’alarme de la Pontiac.
       - Retour au point de départ, glissa Rita à Rito.
       - Oui, ma sœur, mais ça c’est à cause de Goldar !
       - Tais-toi donc abruti de tas d’os ! rétorqua Goldar.
       - C’est à toi de la fermer, andouille de Mercure !
       - Mais fermez-là une bonne fois pour toutes bon sang !!! râla la sorcière. Les morveux peuvent sortir d’une minute à l’autre. Soyez sur vos gardes ! Et que je n’ai rien d’autre à vous redire ! Alors cachez-vous, et cette fois, trouvez une excellente cachette sans provoquer d’alarmes !
       - Oui c’est bon, c’est bon… osa pester Rito.
    Les deux aliens se résignèrent sans discuter davantage à leur tâche et allèrent de nouveau se dissimuler derrière des automobiles, avec cette fois un peu moins d’inattention. L’entrée de l’aérodrome n’était qu’à une vingtaine de mètres, et, de toute façon, les jeunes Rangers ne pourraient pas passer par un autre endroit : toutes les sorties des halls couverts donnaient sur le parking car la porte opposée était en travaux et donc fermée au public.
    Pour l’instant, rien à signaler de leur côté. Aucun jeune Ranger à l’horizon. Mais Rito espérait qu’ils pointeraient rapidement le bout de leurs nez.
    Sariu avait prévenu : les jeunes allaient se rendre à l’aéroport pour revoir leurs trois amis partis il y a quelques semaines en Angleterre. Le vol ne devait plus tarder et la mission était de faire diversion, mais aussi de mettre les environs de l’aéroport dans le chaos le plus total. Et ce job allait l’amuser, il en était certain. Seulement, il n’en pouvait plus d’attendre, et il aurait aimé le signaler. Il alla avouer son impatience à Goldar qui se retrouvait derrière lui.
       - Pourquoi on attend ? On pourrait déjà commencer à foutre le bordel et à casser des bagnoles !
       - Oui on pourrait, mais les ordres sont les ordres, chuchota Goldar. Moi aussi je voudrai bien commencer le massacre !
       - Et bien, allons-y, on s’en fiche de Rita…
       - Je te rappelle d’une part c’est ta sœur, et d’autre part, et ça me tue de dire cela, notre supérieure hiérarchique. Elle ne tolérera aucune erreur. Essayons… essayons d’être irréprochables, pour une fois.
       - D’accord, pas de problèmes mon gaillard, commença à dire Rito en haussant la voix. Je serai parfait !
       - Pour être parfait, commence déjà par parler moins fort ! prévint Goldar. Tu veux que tout le monde nous voie ?
       - Mais non, bien sûr que non… bon, tu as raison, je vais faire un travail vraiment sérieux. J’en suis largement capable. N’oublie-pas que c’est moi qui jadis, courageux et valeureux, élimina les Tonnerre Zords !
       - C’est ton seul coup d’éclat en plusieurs milliers d’années il paraît, alors, préoccupe-toi de l’instant présent et du travail que nous devons faire.
    Rito se tut et, de cette façon, débuta un silence qu’il ne voulait pas interrompre tant que les jeunes Rangers ne sortaient pas du hall de l’aérodrome. Goldar fit de même, se concentrant sur ce qui l’environnait afin d’éveiller aucun soupçon. Quant à Ria, elle avait eut l’idée de se glisser derrière une vieille benne à ordures qui sentait mauvais plusieurs mètres à la ronde. Pour elle qui avait vécu des éternités dans des poubelles galactiques, les odeurs nauséabondes ne la gênaient plus.
     
    ***
     
       Au Centre de Commandes, il régnait une calme et paisible atmosphère de sécurité qui n’avait pas été troublée depuis près de quatre jours maintenant.
    Affaibli, le bouclier de la base mettait un temps relativement long à se recharger et à retrouver une stabilité rassurante : les déboires récente du Ninja Megafalconzord n’y étaient pas étrangers, au contraire. L’énergie du géant de métal avait été au plus bas et il avait puisé des ressources sur la réserve du Centre de Commandes.
     
       De plus, l’utilisation du réseau de réserve d’urgence lors de l’incursion de Sariu avait ralenti tous les systèmes protecteurs. Zordon s’était trompé en pensant que son système était fiable à cent pour cent aussi bien dans sa réalisation que dans sa fin d’exécution. Il savait que ce mode de défense et de puisement d’énergie serait à réétudier avant une prochaine utilisation.
     
       De son côté, le droïde Alpha 5 devait reprogrammer diverses données des ordinateurs. Mais, autre chose le préoccupait. L’un des radars qui fonctionnait détectait plusieurs endroits où devaient se trouver des objets assez mystérieux pour être signalés : deux points blancs clignotaient sur la carte de la Californie, dont un dans le port d’Angel Grove : Zordon pensait sérieusement qu’il s’agissait du Dragonzord, puisque Tommy le Ranger Blanc l’avait dirigé vers la mer lors de leur dernière rencontre. L’autre point ne devait être rien d’autre que les Shogun Zords désactivés, au vu là encore de la localisation géographique concernée.
    Si Alpha était distrait par tous ces points blancs clignotants, Zordon était lui aussi préoccupé, non pas par un problème mais deux, complètement différents.
     
       Le premier était l’absence de Tommy qui était parti en mission en Australie la veille, peu avant midi, en avion : en effet, les processus de téléportation étaient peu performants et ils devaient être réinitialisés avant de pouvoir fonctionner correctement. Selon les statistiques de l’ordinateur central le retour à la normale n’interviendrait que dans une centaine d’heures.
     
       Zordon se demandait encore s’il avait fait une erreur d’envoyer Tommy seul pour cette mission dont il ne parvenait pas vraiment à mesurer la dangerosité. Il était vraiment parti vers l’inconnu, même si l’objectif semblait fondé. Tommy avait rencontré Kira Ford, qui selon la chronologie d’origine devient bien plus tard – ou par le passé c’est selon - la Ranger Jaune Dino Tonnerre. Coincée au sein d’une dimension dans le futur elle avait informé Tommy de son futur à lui et aux autres Rangers. Et le destin voulait que le 1er juin soit une date fatale pour leur histoire et pour celle du monde en général.
     
       Une date qui verrait la fin des Rangers. Suivrait la fin de Zordon et la fin de l’indépendance de la Terre. Tommy était la solution à cette catastrophe et celle-ci se trouvait en Australie : c’est là-bas que Sariu devait se rendre pendant que d’autres plutoniens parcourront diverses zones à la recherche des fameuses boîtes Nazca.
     
       Le Ranger Blanc pouvait-il sauver le monde à lui tout seul ? Malgré l’étendard des talents de Tommy, Zordon savait que non. Mais envoyer des Rangers supplémentaires en Australie diminuerait le nombre de Rangers actifs sur Angel Grove ou pour d’autres attaques. Il avait pourtant pensé envoyer Kimberly avec Tommy mais il avait peur de les associer : leurs sentiments étaient si forts qu’ils pourraient se retourner contre eux ; ou, en cas de problème pour l’un des deux Rangers, le mal serait immense pour l’autre.
    Pourtant, l’éloignement faisait aussi mal. Mais Zordon ne pouvait pas se torturer l’esprit sur la vie de deux Rangers et il devait penser collectivement.
     
       Heureusement, il savait pertinemment qu’il pouvait compter sur l’aide de Ninjor, le guerrier ninja, en cas de besoin. Cette idée le rassura et il n’hésiterait pas à faire appel à Ninjor au cas où le Ranger Blanc se retrouverait contre des monstres en Australie : Zordon savait cette hypothèse plus que probable et que les armées plutoniennes de Sariu ne tarderaient pas à retrouver sa trace… si cela n’était pas déjà fait. Mais il ne pouvait pas contacter Tommy, qui se trouvait à bord d’un avion : la portée des ondes du Centre de Commandes ne pourrait atteindre les appareils volants sans provoquer d’importantes interférences pouvant troubler le pilotage de l’appareil de la part du personnel de bord.
     
       Le second tracas de Zordon concernait d’ailleurs les Rangers et leur état mental. Zordon pensait aux retrouvailles avec Adam, Aisha et Rocky et il était étrangement inquiet. La raison en était fort simple : les Rangers allaient repenser à cette situation qui se draine depuis près de deux mois, c’est-à-dire, ce retour dans le passé qui était maintenant leur présent à jamais. Pour certains, il s’agissait d’une bénédiction : Trini et Adam avaient pu par exemple retrouver leurs parents décédés dans le futur, mais bien vivants désormais. Mais le problème était ailleurs…
     
       Zordon avait pensé, à tort devait-il le reconnaître, que les souvenirs des Power Rangers s’estomperaient avec le temps. Mais ce n’était pas le cas, car il les avait souvent entendu en parler, et que, même s’il leur semblerait vague, un jour, le futur les rattraperait. Et cela serait un véritable drame…
    Les souvenirs seraient alors une arme maintes fois plus dévastatrice que la pire création aliénée du Seigneur Zedd. Ils procurent de l’émotion et des sentiments uniques, dans les bons comme les mauvais moments.
     
       Zordon ne savait pas ce qu’il était advenu de chaque Power Ranger de cette génération après sa mort lors de l’équipe de l’espace. Mais il avait connaissance de ce qui s’était passé avant pour eux, parfois après grâce à certaines archives rapportés par Alpha. Mais il ne voulait pas leur en parler car bien souvent ce futur était fait de belles choses et les rappeler ferait apparaître des regrets lourds de conséquence.
     
       Zordon, qui n’avait pas l’habitude de se confier, décida de s’ouvrir à Alpha 5.
       - Alpha, j’ai de nouveau peur pour les Rangers.
       - Peur ? Aie aie aie, Zordon, si toi aussi tu as peur, nous sommes dans le pétrin…
       - Alpha, je ne vais pas y aller par quatre chemins : tu ne dois absolument pas faire allusion à l’avenir révolu devant les Rangers ou devant Aisha, Rocky et Adam.
       - Euh… bien entendu, mais pourquoi ?
       - Leur ressasser des souvenirs pourrait provoquer des troubles chez les Rangers, et des perturbations sur leur moral.
       - Je comprends, en fait, tu ne veux pas que les Rangers pensent que leur futur était mieux.
       - Oui, c’est exactement ça Alpha, surtout que pour nombre d’entre eux, le futur était effectivement glorieux, malgré parfois quelques étapes difficiles.
       - Bon, je vois, et je suis d’accord avec toi Zordon. Je veillerai à ne pas raconter de bêtises, tu as ma parole d’honneur de robot.
     
       Zordon cessa de parler et se tut. Il était juste un peu rassuré : il avait confiance en Alpha même s’il savait son droïde bavard. Mais il craignait que les souvenirs reviennent d’eux-mêmes, et cela lui semblait incontournable. Mais l’échéance de cette nostalgie renaissante devait être repoussée sans cesse, coûte que coûte.
     
       Une troisième inquiétude fit irruption dans l’esprit de l’être dimensionnel, même si ce n’était pas vraiment un désagrément : la situation était si calme, si tranquille, qu’il redoutait une attaque surprise. Tommy avait rapporté les dires de Kira Ford concernant les innombrables arrivées de plutoniens sur Terre pour la recherche des boîtes Nazca, et cela devait commencer ce jour même.
       - Alpha, l’alarme est bien en fonctionnement ? voulut se rassurer Zordon.
       - Affirmatif Zordon, elle l’est.
       - Effectue un balayage sur les radars, je préfère prendre des précautions au cas où l’alarme dysfonctionnerait.
       - Radar effectif. Le vista-globe localisera la zone en dérangement s’il y a lieu et…
    Alpha ne termina pas sa phrase : le vista-globe retransmit immédiatement le parking de l’aérodrome d’Angel Grove. Rita Repulsa, Rito Revolto et Goldar étaient sur place, mais ils n’attaquaient pas. Il y avait pourtant beaucoup de monde dans le secteur mais il ne semblait pas subsister de mouvement de panique.
    Enfin, l’alarme sonna pour indiquer ce danger présent. Zordon avait senti le coup venir.
       - Aie aie aie ! Ils commencent très fort ce matin ces gaillards-là ! se plaint Alpha. Ils sont très matinaux…
       - Et si Rita et ses deux acolytes se trouvent près de l’aéroport, ce n’est certainement pas un hasard, déclara Zordon.
       - Tu crois qu’ils recherchent les Power Rangers ?
       - Je ne le crois pas seulement : j’en suis sûr. Ils sont certainement au courant du retour de Rocky, Adam et Aisha.
       - Tu as idée de ce qu’ils peuvent manigancer ?
       - Hormis le fait qu’ils attendent les Rangers, je ne vois pas trop. J’ai éventuellement une hypothèse mais… Peut-être que cela à un rapport avec la future invasion rapportée par Kira Ford. Quoi qu’il en soit, préviens les Power Rangers sur le champ.
       - Oui, mais ça risque de ne pas passer, ils sont encore dans l’aérodrome.
       - Essaies quand même, Alpha, nous n’avons pas le choix. Il faut les mettre au courant.
    Alpha retourna vers le vista-globe et engagea l’appel vers les communicateurs des cinq Rangers présents à l’aérodrome.
     
    ***
     
       L’avion en provenance de Londres via Philadelphie avait posé ses roues et son train d’atterrissage depuis près de vingt minutes. Les passagers récupéraient leurs bagages sur les tapis roulants évacuant les soutes de l’appareil grâce à des systèmes aussi impressionnants que gigantesques. Il n’y avait pas trop de bousculade : en effet, l’avion était de petite envergure et une soixantaine de personnes seulement en étaient sortis. Malgré ses modestes installations, cet aérodrome était réputé pour sa fiabilité et son personnel compétent.
     
       Parmi les arrivants, Adam, Rocky et Aisha, mais aussi Bulk et un groupe d’élèves et de professeurs du Lycée d’Angel Grove débarquèrent. Dans le hall d’attente, Jason, Trini, Billy, Kimberly et Zack entouraient leurs trois amis qu’ils avaient rejoints depuis quelques minutes. Ils avaient tant de choses à se dire… Les trois vacanciers avaient mis de côté leurs anecdotes sur leur voyage car ils voulaient d’abord se tenir informés des mésaventures des Power Rangers, car il y en avait eu pendant leur absence ! C’est Jason, le Ranger Rouge, qui comptait les péripéties récentes…
       - Et donc, c’est à votre départ en Angleterre que les problèmes ont commencé. Tout d’abord, nous avons eu la surprenante visite d’une Ranger ennemie.
       - Quoi ? Une Ranger ennemie ? s’étonna Adam. Tu veux dire, une Power Ranger comme nous… euh… comme vous ?
       - Une Zeo Ranger, en fait, répondit Trini.
       - Oui, la Zeo Ranger d’Argent, poursuivit Jason. Mais avançons en même temps vers la sortie, pour ne pas perdre de temps.
    Les huit jeunes allèrent vers la sortie débouchant sur le parking. Les cinq jeunes portant leurs communicateurs ne les entendirent pas sonner à cause du brouhaha qui régnait dans l’établissement aéroportuaire.
    Et si une personne faisait davantage de bruit que les autres, il s’agissait sans aucun doute de Bulk qui eut la bien mauvaise surprise de voir que personne n’était venu le chercher.
       - Où diable est-il, ce guignol de Skull ! Je suppose qu’il m’a encore oublié, alors que je l’ai appelé hier pour lui dire de ne pas oublier de m’apporter un hot-dog et des Smarties à mon arrivée ! Il ne pense vraiment qu’à lui, c’est incroyable !
    Il savait que son ami ne viendrait pas : c’était tout à fait le genre de Skull de faire l’impasse sur un rendez-vous. Alors, il décida de suivre le groupe de Jason afin d’essayer de trouver une place dans l’une de leurs éventuelles voitures.
     
       Jason, bien aidé par ses amis, expliquait toujours les derniers évènements : la Zeo Ranger d’Argent, l’attaque du Dragonzord, le coffre de la plantation des anges qui avait failli disparaître…
       - … et nous avons finalement réussi à les repousser alors que nous étions en plein combat dans les montagnes près du Centre de Commandes. Sans Kim, Tommy et leurs deux zords volatiles, la base n’existerait sans doute plus à l’heure où je vous parle.
       - Tu as été forte Kim, tu nous as sauvés, rappela Billy non sans faire rougir la concernée.
       - Et bien ! fit Aisha. Si j’avais su que vous aviez eu autant d’ennuis, je ne me serais pas autant amusée à Londres.
       - C’est pour cela que l’on ne vous a pas prévenus, répondit Billy. On ne voulait pas pourrir vos vacances, si je puis m’exprimer ainsi.
       - Sinon, tout va bien à part ça ? demanda Rocky, qui pensait que tout le mal avait été énuméré.
       - Et bien nous avons eu d’autres combats à mener, plus récemment, dit Jason. Mais Ninjor est venu nous donner un coup de main.
       - Ah, il est revenu ! Chouette nouvelle, enfin ! s’enchanta Adam.
       - Nous avons eu affaire à deux attaques simultanées : Billy, Tommy et Kim ont eu droit à une mite géante sur un paquebot de croisière au large de San Francisco ; Trini, Zack, Ninjor et moi nous sommes restés en ville à repousser de nombreux assauts et un monstre sportif nommé l’Olympien.
       - Ensuite, nous nous sommes tous retrouvés dans une dimension parallèle qui donnait la frousse, continua Zack. Nos pires souvenirs nous ont été rappelés…
       - Oh la vache… s’étonna Rocky, ce devait être glauque.
       - C’est pas rien de le dire… fit Kimberly, pas très bavarde.
       - Nous avons cru que c’était notre ultime mission, avoua Jason. D’ailleurs, elle a peut-être bien été la dernière pour le Megazord.
    Jason poursuivit l’explication, pendant qu’autour d’eux, les conversations et les vacarmes étaient si denses que les sonneries des communicateurs passèrent une fois de plus inaperçues. Mais ils approchaient de la sortie : ils n’étaient plus qu’à quelques mètres des portes coulissantes.
    Mais Bulk retarda leur sortie en criant à tue-tête pour les appeler.
       - Et dites-moi, vous huit, vous pouvez… s’il vous plaît, vous pouvez me ramener au lycée ?
       - Bulk, en quel honneur nous serions sympas avec toi ? fit Aisha.
       - C’est vrai, tu n’as pas arrêté de te moquer de nous et de Londres pendant notre voyage, ajouta Rocky.
       - Ouais, ben c’est bon, je suis désolé, ça te va ?
       - Ben…
       - Alors, vous m’emmenez les copains ? questionna Bulk. Soyez sympas, en plus il à l’air de bien flotter dehors.
    Tous se regardèrent : finalement, un de plus ou un de moins dans l’une des voitures…
       - Bon, fit Jason, tu monteras avec moi. Par contre, tu as intérêt à bien ranger tes valises.
       - Pas de problème mon brave ! remercia Bulk à sa façon, en tapotant l’épaule gauche de Jason plus ou moins fortement.
       - Mais pas de moquerie, pas de critique, compris ? fit Zack. Sinon, on te laisse sur le bord de la route.
    Bulk n’aimait pas que quelqu’un s’adresse à lui de cette façon : c’était plus fort que lui.
       - Ecoute-moi bien Will Smith junior, ce n’est parce que tu proposes de m’emmener gentiment que…
       - Que… pardon, Bulk, que quoi ? demanda Zack en souriant.
       - Bulk, sois gentil, on te ramène c’est déjà cool de notre part alors stop ! prévint Aisha.
       - Sinon, tu rentreras à l’aide de tes jambes, et tes valises rentreront à l’aide de tes bras ! ricana Billy.
       - Et tout trempé en plus… termina Rocky.
    Bulk ne dit plus rien mais gardait les sourcils froncés. Il râla une bonne fois et se résigna à en ajouter davantage.
       - Bon, d’accord, d’accord, c’est entendu. Je serai sage comme une image.
       - J’espère, répondit Jason. C’est mieux comme ça.
    Le groupe, rejoint par Bulk, reprit sa progression vers la sortie. Rocky aurait bien voulu savoir où était passé Tommy, et il n’était pas le seul à se le demander. Alors, ils restèrent en retrait et se joignirent à Kimberly, Trini et Aisha qui parlaient justement du Ranger Blanc.
       - Trini, Kimberly, où-est Tommy ? demanda Adam. Il a eu un… empêchement ?
       - Et bien, chuchota Kimberly, on peut dire ça comme ça. Tommy est parti en mission en Australie. Il semblerait que Sariu, le prince de la planète Pluton, veuille y faire quelque chose en rapport avec les boîtes Nazca et…
       - Hein ? Les boîtes Nazca ? s’arrêta net Rocky.
       - Qu’est-ce que c’est encore que cette chose ? demanda Aisha.
       - Ah, Jason a oublié ce petit détail, sourit Trini.
       - Ce serait trop long à expliquer, mais…
    Le communicateur de Kimberly sonna de nouveau. Cette fois, Aisha avait entendu : elle avait l’ouïe plus fine que ses amis…
       - Kim, ton comlink, il a sonné.
       - Ah bon ? Attends, je vais prévenir les autres. Jason ! Billy ! Zack !
    Les trois garçons se retournèrent, laissant Bulk faire quelques pas mais stoppant à son tour devant la porte coulissante qui venait de s’ouvrir.
       - Ben pourquoi vous vous arrêtez ? demanda Bulk.
       - Qu’est-ce qu’il y a Kimberly ? demanda Zack.
       - Euh… et bien… comment dire…
    Les trois garçons regardèrent leur amie bizarrement dans un premier temps. Mais, au vu de l’embarras de celle-ci, ils comprirent rapidement qu’il y avait un problème. Cela se confirma lorsque Jason entendit à son tour l’alarme de son communicateur retentir.
       - On… on verra ça dehors… fit Kimberly.
       - Pas de problème. Vite, aux voitures, ordonna Jason.
    En sortant enfin des halls de l’aérodrome, ils accélérèrent le pas pour gagner le parking afin de pouvoir répondre aux appels en provenance du Centre de Commandes. Mais il y avait un problème : Bulk. Aisha eut alors une idée.
       - Tiens, Bulk, tu peux aller voir là-bas, à la librairie ambulante, acheter le journal d’aujourd’hui ? Je te donne un dollar.
       - Un journal, mais pourquoi faire ? demanda Bulk.
       - Ben… pour le lire, forcément. Vas-y s’il te plaît.
       - Mais…
       - Toens, un autre dollar pour des smarties, fais-toi plaisir !
    Bulk accepta et se dirigea vers la petite boutique. Pendant ce temps-là les huit jeunes se rassemblèrent. Jason activa son communicateur.
       - Ici Jason à l’aérodrome, j’écoute.
       - Jason, ici Zordon. Il y a une…
    Une explosion coupa la concentration des jeunes qui furent projetés en arrière : un autocar venait de prendre feu. Des morceaux de tôle avaient traversé le parking, brûlant dans les airs. Des mouvements de foule se formèrent de part et d’autre. Rita, Goldar et Rito sortirent de leurs cachettes et se présentèrent à quelques mètres des Rangers.
       - Oh non, eux, déjà ! pesta Zack.
       - A peine revenus de vacances, et on est déjà dérangé… se plaint Rocky. Et il y a même ce crétin de Rito Revolto.
       - Je n’ai pas eu le temps de tout vous dire… souffla Jason.
    Rita s’avança de quelques pas entre les voitures, mais elle était encore à dix mètres du groupe de jeunes.
       - Salut les nuls ! Salut les terriens ! L’heure de l’esclavage approche !
       - Rita ! Qu’est ce que tu fais là ? cria Billy.
       - Je viens pour une attaque de routine, histoire de maintenir votre forme physique !
       - Ca ne rime à rien, je ne comprends pas… fit Zack.
       - Elle veut la guerre, ça c’est sûr ! dit Kimberly.
       - Rendez-vous tous ou ce sera la guerre ! cria Rita.
       - Oui, la guerre ! ajouta Rito.
    Les huit jeunes se préparèrent au pire : automatiquement ils se mirent en position défensive de combat, Rangers ou non. Bulk, quant à lui, s’était échappé avec d’autres passants en courant sans trop savoir où aller.
       - Ca vous amuse de faire sauter des cars ? cria Billy.
       - Ce n’était que l’apéritif à l’apocalypse, sortit Goldar, tout plein d’inspiration.
       - D’ailleurs, on va vous servir le plat d’entrée maintenant, ajoura Rito.
       - Belle répartie, félicita Rita. D’ailleurs, aujourd’hui, le menu est plutonien !!!
    C’est alors qu’une horde de sbires d’élite du peuple de Pluton apparut, dispersée entre les véhicules stationnés : ils étaient au moins dix.
       - J’appelle aussi les patrouilleurs ! lança Goldar.
    Une douzaine de patrouilleurs du Seigneur Zedd fit à leur tour son apparition.
       - Quant à moi, je demande le soutien de vingt tengas ! appela Rito.
    Son souhait fut exaucé : vingt volatiles bipèdes firent irruption au beau milieu des huit jeunes qui se sentaient bien seuls parmi les aliens et autres individus venus d’ailleurs. Au nombre de quarante-sept, les ennemis étaient largement en supériorité numérique.
       - Que fait-on ? On se transmute ? demanda Zack.
       - Impossible, fit Trini, il y a encore plein de passants dans le coin. On pourrait nous voir !
       - Dans ce cas, nous n’avons pas le choix : nous allons combattre en civils, à mains nues, décida Jason. Vous êtes tous prêts ?
       - Prêts ! dirent en chœur les sept autres jeunes.
       - Regardez-moi comme c’est mignon tout plein, cette solidarité… se moqua Rita. Cela ne nous empêchera pas de vous anéantir cette fois !
       - C’est ce qu’on verra Rita ! rétorqua Kimberly.
       - Ma pauvre Kimy ! ajouta Rita. Ton petit Tommy sera triste lorsqu’il viendra te rendre visite au cimetière.
       - Tais-toi Mary Poppins ! s’énerva Zack.
    Rita se retourna vers Goldar et Rito et fit un signe de tête, tout sourire.
       - Tous les monstres, à l’attaque ! Vous avez une mission !!!
    Les jeunes se préparèrent à croiser la route d’aliens qui se précipitaient vers eux.
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    Message par KL44 Dim 13 Mai - 21:44

    Bonsoir,

    voici la suite...



    CHAPITRE 2
    47 contre 8
     
     
       Les premiers tengas arrivèrent à la hauteur des huit jeunes en civils qui n’avaient qu’une seule idée en tête : sécuriser le parking, protéger les passants apeurés et assurer le coup malgré le fait que la transmutation leur était pour l’instant impossible vu les circonstances.
    Billy para le premier coup ennemi, bien aidé par Rocky qui poursuivit le travail en immobilisant le volatile à terre. Zack faillit se retrouver projeté au sol mais Adam repoussa le tenga sur le fil. Jason n’eut pas d’autre choix que de se cacher derrière un pick-up pour échapper au troupeau de cinq tengas qui le coursaient, mais Rito l’avait vu faire et décida de s’en mêler afin den ne laisser aucune chance à ce dernier. Quant aux filles, elles occupaient l’abri d’attente des taxis et luttaient du mieux que possible sans pour autant dominer l’adversaire.
      - Ce n’est pas évident contre ces idiots ! pesta Trini.
       - Oui, surtout quand tu as déjà plusieurs heures d’avions dans les pattes ! ajouta Aisha.
       - Ils ne peuvent jamais nous laisser tranquilles ! regretta Kimberly tout en attribuant un joli coup de pied dans le bas-ventre de l’un des tengas gigotant à proximité.
       - Bien joué Kim ! félicita Aisha, qui avait plus de difficultés à repousser les monstres.
       - Où sont les garçons ? demanda Trini.
       - Ils… ils ont l’air de s’être dispersés, répondit Kimberly, je n’en vois aucun dans les parages. Tiens prends ça toi !
    La jeune femme venait de repousser sauvagement un tenga qui tentait de lui attraper les jambes. Puis elle répliqua contre un autre tenga qui voulut lui tirer les cheveux.
     
       Zack et Adam, eux, durent s’employer aux acrobaties par-dessus les véhicules pour éviter les assauts des volatiles qui se montraient de plus en plus violents au fil des minutes : ils suivaient les deux jeunes en volant ou en courant. Ils quittèrent le parking pour se retrouver dans ce qui semblait être une ancienne entrée privée de l’aérodrome, parmi des arbres et quelques pans de murs.
       - Zack, fais gaffe, il y en a trois devant toi ! alerta Adam, tout en le suivant.
       - Oui, mais il y a aussi des patrouilleurs maintenant qui nous suivent.
       - Attention ! Zack !!!
    Mais il n’eut pas le temps d’entendre l’appel d’Adam : deux patrouilleurs vinrent l’attraper par les bras et le tenir solidement. Un troisième lui rentra dedans à bonne vitesse. Le pauvre Ranger Noir en civil se retrouva au sol, avec une douleur en bas du dos et une belle bosse sur la cuisse gauche. Mais Adam ne laissa pas les aliens s’acharner davantage sur son ami et, d’un seul bond, alla écarter la bande d’agresseurs qui se replia, mais c’était seulement reculer pour mieux sauter.
       - Poussez-vous bande d’idiots ! cria Adam.
       - Ha ha ha, ricana un tenga. Et tu ne crois nous faire peur toi ?
       - On a les chocottes, Ranger Noir retraité ? intervint Goldar qui avait retrouvé leur trace.
       - Goldar, souffla Adam. Même sans tenue ni pouvoirs, je peux me défendre.
       - Vraiment ! s’esclaffa Goldar. Et bien c’est ce qu’on va voir alors !
    Goldar s’avança vers Adam et lui donna un puissant coup de coud dans le ventre. Le pauvre vola à quelques mètres et tomba près de Zack qui se relevait doucement.
       - Ah ! Ca commence bien ça ! se réjouit Goldar. Deux morveux à terre et sans aucune ressource !
       - Ca je n’en suis pas si sûr ! réfuta Zack.
       - Et tu comptes faire quoi ?
       - Me transmuter, Goldar. Transmut…
    Mais Zack se rendit compte trop tard que son transmutateur n’était plus accroché à sa ceinture.
       - Oh non ! Où est-il ? stressa Zack.
       - Tu as perdu ton jouet ? gloussa Goldar qui prit Zack par le col et qui le jeta en l’air.
    Mais Adam avait été malin et avait ramassé le transmutateur. Une sensation étrange l’envahit : tenir ce transformeur qui l’avait maintes fois utilisé était subitement enivrant. La tentation était immense : il aurait tant aimé l’utiliser pour son propre compte…
    Le pouvoir de la grenouille…
    Pendant ce temps, Goldar avait de nouveau repris Zack et le lançait comme il voulait : le jeune garçon était alors complètement inoffensif entre les mains du monstre ailé. De plus, des tengas vinrent se ruer sur Adam. Malgré des millions de pensées et de souvenirs, parfois flous, qui envahirent son esprit, il n’eut pas le temps de réfléchir : il tendit le transmutateur devant lui et…
       - Tiens Zack, attrape ça !
    Adam lança le transmutateur en l’air et il croisa la route de la main droite de Zack qui put le reprendre. Ce dernier ne se soucia pas des éventuels individus pouvant se trouver à proximité même s’il en doutait vu la présence de tant de monstruosités sur pattes.
       - Par la force du Ranger Noir ! scanda Zack tout en retombant à terre en en revêtant la tenue de défenseur du bien.
       - Ranger ou pas Ranger, rien n’est plus un obstacle pour nous ! lança Goldar tout en faisant apparaître sa lourde épée dans un élan de flamme.
       - Tu sors les grands moyens… souffla Zack. Adam, attention ça peut être dangereux.
       - Non, je reste pour t’aider !
       - Oh, c’est gentil de ta part, Adam, mais tu n’auras pas le temps de l’aider : tu vas finir en morceaux ! ricana Goldar.
       - Ca, c’est à voir ! rétorqua le Ranger Noir. Je demande la hache-laser !
    L’arme apparut dans la main droite de Zack qui se précipita alors pour contrer un premier coup d’épée de l’ennemi avec succès. Mais tengas et patrouilleurs vinrent s’en mêler et Adam ne put les contenir seul : il se retrouva bloqué contre un mur, les assaillants n’hésitant pas à l’assommer via de nombreux coups. Mais fort heureusement, Zack put repousser provisoirement Goldar et s’occuper d’Adam qu’il libéra assez rapidement en deux temps, trois mouvements, et quatre coups de hache.
       - C’est bon mon ami, tu es libre ! déclara le Ranger Noir.
       - Merci, je te revaudrai ça ! répondit Adam.
       - Pas si vite ! Vous ne m’échapperez pas ! s’énerva Goldar.
       - Adam, va prévenir un… un autre Ranger, pour qu’il vienne m’aider.
       - Mais je suis un… euh… balbutia Adam, qui ne savait plus quoi répondre, ni comment prendre la réflexion de Zack qui, même si elle paraissait logique, lui faisait mal.
       - Déjà que moi j’ai du mal à lutter contre lui… il faut que tu préviennes un autre Ranger pour qu’il te remplace…
       - Mais… voulut contredire Adam avant de se raviser.
       - Bon vous avez fini de piailler vous deux ! s’impatienta Goldar.
       - Adam, tu seras plus utile contre des patrouilleurs. Vas-y… maintenant !
    Adam resta figé deux secondes puis comprit que Zack avait raison : contre Goldar, il ne pouvait rien, mais contre les patrouilleurs, il pourrait toujours apporter une aide peut-être bienvenue.
       - Courage Zack, je file…
    Goldar n’était pas content : il ne voulait pas laisser Adam s’enfuir.
     
       - Tengas et patrouilleurs, suivez-le et ramenez-le moi sur le champ !
       - Entendu, on le fera… siffla un tenga, qui fit signe aux autres sous-fifres de le suivre.
    Le Ranger Noir voulut profiter de cette dissipation pour attaquer Goldar mais ce dernier avait anticipé le coup et put sans souci esquiver la charge. Zack réitéra dans l’autre sens mais le monstre évita une nouvelle fois la tentative.
       - Tu n’es pas si impressionnant que le Ranger Blanc, pauvre Ranger Noir… d’ailleurs, où est ce valeureux Tommy ?
       - Il n’est pas loin… mentit Zack. Il viendra bientôt nous rejoindre.
       - Et bien qu’il se dépêche s’il veut vous retrouver vivants, ha ha ha !
    Goldar donna un coup de poing dans le casque de Zack, suivi ensuite d’un croche-pattes joliment placé. Le Ranger Noir tomba mais se releva aussitôt et, la tête en avant, tapa le bas du menton de Goldar qui perdit l’équilibre avant de se ressaisir.
       - Tu vois, je peux te donner du fil à retordre… dit Zack.
       - Je ne considérais pas ça comme le vrai combat : ce n’était que de l’entraînement. Et l’échauffement est terminé !
       - Dans ce cas, je change la position de ma hache-laser. Mode de tir !
    Le Ranger Noir prit sa hache-laser en tant que canon et arma : il dégaina trois lasers vers Goldar qui n’en évita que deux, le troisième le touchant entre les deux yeux sans pour autant le tuer.
       - Mince, tu aurais été un éléphant, je t’aurai eu, provoqua Zack. Mais le coup entre les deux yeux ça marche pas sur les putois dans ton genre.
       - Tu vas payer ton insolence, sale gamin ! vociféra Goldar.
    Le monstre dégaina à son tour des lasers de ses deux yeux qui vinrent étinceler sur la combinaison du Ranger Noir, qui tomba à la renverse sous le poids des nombreux tirs.
       - Tu es en moins bonne posture, Ranger Noir, ria Goldar d’un rire moqueur et glacial.
       - Ca… ça n’est pas fini… j’ai toujours mon arme avec moi…
       - Pas pour longtemps !
       - Ca, c’est ce qu’on va voir… je vais te tirer dessus !
    Zack arma et tira mais Goldar dévia les tirs avec son épée. Il sauta les deux pieds sur le Ranger Noir qui tentait de se remettre debout mais qui ne put finalement le faire. Goldar ne s’arrêta pas là et tira le pauvre Ranger par la jambe et le lança contre le tronc d’un petit arbre qui cassa. Avec le choc, le Ranger Noir lâcha sa hache qui vola contre un mûret.
       - J’adore jouer avec toi ! remarqua glorieusement Goldar.
    Le monstre retourna vers le Ranger Noir : le mauvais quart d’heure ne faisait visiblement que commencer pour l’humain en possession du médaillon de la Grenouille Ninja Zord.
     
       Billy et Rocky ne se battaient pas comme des dieux, mais ils permettaient de repousser les coups les plus critiques des tengas et des patrouilleurs. Mais ils voyaient l’enclave se resserrer autour d’eux ; de plus, les douze soldats d’élite plutoniens avaient l’air de se décider à participer à la fête…
       - Billy, je sens que ça va chauffer encore et encore… paniqua Rocky.
       - Nous ne parviendrons pas à les contenir longtemps… fit Billy.
       - Personne ne peut vous voir, les enfants ! parla un tenga. Personne pour vous sauver, c’est balo.
       - Personne ne nous voit… souffla Rocky.
       - Justement ! s’exclama Billy qui porta ses deux mains à sa poitrine tout en les croisant et en tendant les bras en avant. Par la force du Ninja Bleu !
     
    Billy, dans une vague de fumée aveuglant les adversaires, se transforma en Ninja Ranger Bleu et fraya immédiatement une issue à l’encerclement qui ne résista pas.
       - Rocky, tout va bien ! questionna Billy.
       - Oui, merci très cher, cette ronde ennemie devenait vraiment insupportable.
    Les deux garçons, sans se disperser, s’éloignèrent du groupe d’aliens de proximité et virent accourir Adam, tout essoufflé.
       - J’allais demander si ça allait de ton côté mais à te voir j’ai ma réponse, fit Rocky.
       - Zack est pris à parti par Goldar et il est mal. Billy, tu peux aller l’aider ?
       - J’y vais ! prévint Billy.
       - C’est par là-bas, et il est transmuté en Ranger !
       - J’y vais comme ça moi, conclut Billy. Pas le temps de changer de mode de combat…
    Le Ninja Bleu s’en alla retrouver Zack, et le temps était bel et bien compté pour le Ranger Noir. Mais pas seulement pour lui.
     
    ***
     
       Alpha n’osait même plus regarder le vista-globe : le Centre de Commandes suivait l’évolution des Rangers mais ils semblaient dominés outrageusement par Rita et son armée-surprise. Mais tant qu’ils ne seraient pas tous transmutés, ils ne pourraient rien faire de mieux que leur prestation actuelle.
       - J’ai mal pour eux ! se lamenta Alpha en suivant la détresse des trois filles engagées : Kimberly, Trini et Aisha.
       - Il ne faut pas se décourager, Alpha. Les Rangers pourront bientôt se transmuter : la foule semble se dissiper et ils nos amis n’attendent que ça pour pouvoir demander la transmutation.
       - On pourrait les rappeler ici pour qu’ils se transmutent sans problème, mais…
       - Mais ils laisseraient la zone aux mains de Rita.
       - Aie aie aie aie aie, c’est compliqué… et la journée ne fait que commencer, aie aie aie…
       - Alpha, fais-moi un nouveau topo sur les Power Rangers, au cas par cas.
    Le robot retourna près du vista-globe et regarda.
       - Billy accourt pour sauver Zack : Billy est en ninja et Zack en Ranger Noir. Rocky et Adam tentent de repousser des patrouilleurs.
       - Sont-ils en difficultés ?
       - Je le crains Zordon. Les filles restent encerclées, et Jason… je n’arrive pas encore à le localiser.
       - Continue le balayage de la zone, Alpha.
       - Ca y est, je l’ai ! Mince, il semble abasourdi, sans connaissance… il est aux pieds de Rito !
       - Contacte-le immédiatement ! Le fait de faire sonner son communicateur le réveillera peut-être.
       - Je le fais tout de suite, paniqua Alpha, qui sentait que le temps lui échappait.
       - Et ensuite, appelle Ninjor. Il doit venir aider les Power Rangers.
    Alpha hocha la tête en guise de confirmation. Il entama la procédure pour contacter le communicateur de Jason.
     
       Rito prenait volontairement le temps de contempler Jason allongé dans l’herbe grillée mais humide, la tête contre le sol et les vêtements sales. Il ne bougeait pas.
    Le communicateur à son bras droit sonna, mais le jeune homme ne réagit pas. Rito n’ignora pas la sonnerie et se baissa pour activer la conversation.
     
       - Bonjour, vous êtes bien sur le répondeur de Rito et Jason, ils ne sont pas là pour le moment, et…
       «  Rito ! Tais-toi ! » cria Alpha dont la voix grésillait dans le petit appareil.
       - Tais-toi toi-même, toi ! Je parle quand je veux, comme je veux, et je fais ce que je veux !
    Jason avait bien fait diversion : il profita de la situation dans laquelle Rito était accroupi pour se relever et lui attribuer un puissant coup de pied dans la tête qui l’envoya dans un arbuste comportant quelques branches épineuses et piquantes.
       - Merci Alpha, mais j’avais préparé mon coup. Rito est vraiment trop dupe.
       « Jason, Ninjor arrive bientôt » eut le temps de glisser Alpha avant que Jason ne coupe la conversation.
       - Je prends note, et j’y vais. Prêt pour le combat !
    Jason passa son bras droit dans son dos pour saisir son transmutateur.
       - Par la force du Ranger Rouge !
    Jason sentit les pouvoirs monter en lui. Il n’hésita plus à aller à la rencontre de Rito, contrairement aux minutes précédentes, des minutes si longues pendant lesquelles il était resté la souris alors que monstre squelettique avait pris le rôle du chat enragé. Mais désormais, le chat semblait ne plus avoir les griffes si aiguisées et la souris s’était rebellée.
       - Rito, tu ne pourras jamais nous terrasser, rit Jason.
       - Ah, répondit le monstre en se frottant les genoux, tu te crois visiblement plus fort que moi, mais ce n’est que le début de notre domination, et la fin de la vôtre !
       - Ecoute-moi bien, répondit le Ranger Rouge prêt à parer le moindre coup, ni toi, ni Rita, ni personne d’autre ne viendra à bout des Power Rangers.
       - J’ai entendu assez de bêtises ! Ton tour va venir ! cria Rito qui s’avança vers Jason.
    Le Ranger Rouge fit la roue sur sa gauche pour éviter un premier coup d’épée du monstre qui bretta dans le vide. Puis il revint à la charge sans que Rito n’ait le temps d’esquisser la moindre réaction : l’alien fut poussé contre un poteau qui résista.
       - Il va être temps de te réveiller Rito Revolto ! se moquait Jason, conscient qu’il dominait son adversaire mais tout aussi conscient que cette supériorité pourrait ne pas durer.
       - Je suis déjà bien réveillé, et je compte le rester, pauvre tâche rougeâtre ! lança Rito.
    Rito réussit à donner un coup de poing dans le casque de Jason qui esquissa un « aie » et qui recula très légèrement. Puis le monstre lança des lasers rouges de ses deux yeux vers le Ranger de la même couleur qui se laissa tomber pour espérer les éviter. A terre il fut contraint de rouler à gauche et à droite pour éviter les coups de lame de l’épée de Rito.
    Cela rappela à Jason la scène dans laquelle il s’était retrouvé livré à Goldar dans la maléfique dimension noire : sans ses pouvoirs il s’en était sorti. Alors avec, il devrait aussi réussir. Il attrapa son épée-blaster en mode de tir et déclencha une multitude de rafales sur Rito qui cessa sa menace.
       - Aie ! Ca pique tout ça ! râla Rito.
       - Je sais, c’est fait exprès, fit Jason, profitant de cette petite latence pour se remettre debout.
    Il passa sa main gauche derrière son dos et leva la main droite vers le ciel.
       - Je demande l’épée-laser !
    L’arme du Ranger Rouge apparut dans sa main droite qui guida un mouvement rotatif vers le cou de Rito qui parvint à contrer avec son arme plus lourde, et même à le désarmer : l’épée-laser alla à terre. Jason s’accroupit et chargea Rito qui se retrouva assis au sol assez longtemps pour que l’épée-laser soit récupéré par son propriétaire.
       - Tu as fini de te battre comme ça ? Rends-toi, ça ira beaucoup plus vite… pleurnicha Rito.
       - Je ne me rendrai jamais, tu ne le sais pas encore qu’un Ranger ne se rend pas ?
       - Tu le sauras à tes propres dépens ! intervint une autre voix, plus féminine.
    Jason se retourna et vit Rita Repulsa, tendant devant elle son sceptre maléfique.
       - Rita, ne te mêle pas de nos affaires, fit Rito. C’est un compte personnel à régler entre ce Ranger et moi.
       - Ecoute mon frère, c’est moi qui décide, donc… c’est moi qui décide !!!
       - Mais tu es trop distraite cocotte ! intervint Jason, la jambe gauche en direction de Rita, et, la jambe droite en direction de Rito : en effectuant une superbe toupie le Ranger Rouge mit à terre les deux méchants.
       - Attends que je me relève, crétin d’humain ! hurla Rita.
       - Pareil, je vais te mettre en morceaux ! vociféra Rito qui se pressa à son tour vers le Ranger Rouge.
    Mais Jason voyant arriver les deux frères et sœurs s’écarta et les laissa se rentrer dedans. Il ne put s’empêcher d’exprimer une certaine fierté personnelle car il voulait vraiment que sa feinte fonctionne.
       - Voilà voilà, pour un monstre assommé, la vieille sorcière est offerte en cadeau !
       - Aie… mon dos, mes os… râla Rito, allongé.
       - Et ma tête… pesta Rita, qui n’avait pas réouvert les yeux après sa chute.
       - Alouette ! Ha ha ha, rigola Jason. Retournez donc sur votre planète bande d’idiots ! Vous n’avez plus rien à faire dans le secteur. Dégagez d’ici ! Et si possible, s’il vous plaît, ne remettez jamais les pieds sur cette planète.
    Rito regarda Rita et lui souffla une phrase que Jason ne put déchiffrer. Puis Rita se releva et parla à haute voix.
       - C’est vrai, tu as raison, on vous a assez embêté pour aujourd’hui, on repassera demain vous pourrir votre vie !
       - Quoi, demain déjà ? s’exclama Jason.
       - Et oui ! A demain Ranger ! fit Rito avant de disparaître avec Rita.
    Jason, surpris, figé sur place, ne comprenait pas ce départ aussi prématuré. Pourquoi avaient-ils quitté Angel Grove sans discuter ?
       - Je ne comprends pas du tout, mais alors vraiment pas du tout. Ce n’est pas dans leurs habitudes de partir sans expliquer la raison… je n’aime pas trop ça. Il faut que j’aille aider les autres maintenant que je suis libre.
    Sans demander l’avis à Zordon malgré son envie, Jason se dirigea de nouveau vers le parking pour suppléer ses amis.
     
    ***
     
       Plusieurs tengas et patrouilleurs avaient eux aussi disparus, soit tués par les Rangers en civils ou non, soit parce qu’ils avaient fuis d’eux-mêmes. Mais il remarqua rapidement que Trini, Kimberly, Rocky et Aisha étaient mal en point. Alors il bondit vers leurs assaillants plutoniens, et tenta de les écarter.
       - Merci, fit Kimberly, nous ne tenions plus, à nous trois.
       - Moi aussi j’avais du mal de mon côté, répondit Jason. Il faudrait que j’arrive à les écarter rapidement afin que vous puissiez vous transmuter… enfin, vous deux les filles.
    Le Ranger Rouge se sentit décoller du sol et rejoindre les airs : il venait d’être sauvagement attrapé par le dos du col et projeté. Il retomba lourdement contre une voiture de sport Mercedes, activant son alarme par la même occasion. Trois plutoniens allèrent vers lui pour poursuivre le travail de torture pendant que les autres restèrent autour de Rocky et des trois filles.
       - Kim, Trini, il faut que vous vous transformiez en Rangers ! C’est trop urgent ! cria Rocky.
       - Oui, c’est le moment ! conforta Aisha.
       - Vous avez raison, fit Kimberly en évitant un soldat de Pluton.
    Trini se mit à côté de Kimberly et elles attrapèrent leurs médaillons.
       - Transmutation demandée !!! scanda Trini d’un ton plus élevé que Kimberly.
       - Par la force du Ranger Rose ! Prête pour le combat !
       - Par la force du Ranger Jaune ! Parée pour attaquer !
    Les deux Rangers féminins allèrent chacune dans une direction opposée : Trini resta auprès de Rocky et Aisha, et Kimberly porta secours au Ranger Rouge qui avait quelques bouts de verre dans la combinaison sans pour autant qu’ils aient touché son corps. La Ranger Rose dut éviter la charge d’un plutonien en glissant entre ses jambes.
       - Jason, mon pauvre… tout va bien ? demanda Kimberly, inquiète.
       - J’ai beau être matinal, j’ai quand même mal. Ils ne s’arrêtent donc jamais…
       - Où est Zack ? Et Billy ?
       - Je ne sais pas, ni pour Adam… mais Rita a pris la fuite avec Rito…
       - Et Goldar ?
       - Je ne sais pas… attention Kim, derrière-toi !
    Un plutonien attrapa la Ranger Rose par le bras gauche et l’envoya à son tour contre une autre voiture. Elle réussit à se relever aussitôt, et dans le même temps à esquiver le coup de poing d’un des généraux jaunes qui fracassa la porte de l’automobile. Elle courut vers Jason qui avait bien du mal à tenir debout, encerclé par deux ennemis ainsi qu’un patrouilleur qui se trouvait là, quelque peu désorienté.
     
       Trini protégeait Rocky et Aisha du mieux qu’elle pouvait mais cela était extrêmement difficile : ils étaient eux aussi encerclés par quatre ou cinq combattants plutoniens. La Ranger Jaune sortit son épée-blaster pour tenter d’écarter les assaillants avec les tirs, mais en vain : ils étaient bien trop solides. Elle s’arma ensuite de ses puissantes dagues lasers mais là encore, les coups ne servaient pas à grand-chose.
       - Inutile de résister, Ranger Jaune, ta vie est en péril comme celle de tes amis ! prévint gravement un plutonien.
       - Je ne peux pas faire mieux, déplora Trini en se confiant à Rocky et Aisha.
       - Trini, les pouvoirs ninjas sont plus puissants que ceux que tu avais connus auparavant, intervint Aisha. Ils te permettent de faire des mouvements exceptionnels.
       - Je vais essayer mais c’est pas gagné… répondit la Ranger Jaune. Y en a vraiment trop de ces aliens…
    Trini pensait aux prouesses qu’elle avait pu réaliser avec la tenue de ninjetti. Si elle pouvait faire de même avec la combinaison de Power Ranger, elle pourrait sauver ses amis. Elle voulait écarter les plutoniens le plus loin possible, mais elle ne croyait pas pouvoir réussir à elle seule. Elle savait que pour réussir, elle devait tout d’abord croire en ce qu’elle voulait faire.
       - Je peux tous vous repousser super loin ! scanda Trini en sautant tout en écartant les jambes. Aisha, Rocky, baissez-vous !!!
       - Mais qu’est-ce que… parla un plutonien sans finir sa phrase.
    Une tornade jaune écarta tout sur son passage, y compris les ennemis de la même couleur. Tout, sauf Rocky et Aisha qui avaient évité l’offensive de la Ranger Jaune. Mais Trini n’eut pas le temps de savourer sa tactique : les plutoniens étaient coriaces et se relevèrent sans trop de peine.
       - Nous n’y arriverons jamais !!! stressa Trini.
       - On ne sait pas quoi faire non plus, regretta Kimberly qui avec Jason, se retrouvait détenue par les soldats des forces d’élite de Sariu.
       - Oh non, mon dieu… gloussa Aisha.
    Ils étaient inférieurs en nombre et en force. Ils ne pouvaient pas lutter. Ils ignoraient si Billy, Adam et Zack s’en sortaient de leur côté. Mais ils savaient qu’ils ne pourraient pas tenir comme ça très longtemps. Si seulement Tommy était là…
     
       Le sauveur existait. Mais, il allait être davantage de couleur bleue que blanche.
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    Message par KL44 Jeu 21 Juin - 10:19

    La suite...



    CHAPITRE 3
    La diversion du plutonien
     
     
       Le Palais Lunaire, lieu de résidence des forces menées par le terrible Seigneur Zedd, avide d’envahissement de toujours plus de planètes et de systèmes habités ou non, paraissait si vide qu’un intrus s’y retrouvant par hasard aurait pu croire que l’édifice était abandonné. Les couloirs étaient tous vides, y compris les très nombreuses chambres et suites de luxe ainsi que les quelques salles à manger ci et là.
     
       Il n’y avait aucun bruit, hormis les quelques claquements de vieux volets causés par un vent glacial qui soufflait dehors. Et une froideur différente mais certaine parcourait les corridors du palais de long en large : la sensation était étrange, si étrange…
     
       Et pourtant, la froideur trouvait toute sa signification lorsque l’on savait ce qui se tramait dans la très grande salle souterraine faisant jadis office de blockhaus : une immense zone comparable à la surface engazonnée d’un terrain de football, dont le sol terreux était dénué de pelouse, de sable ou de parquet. Une zone non vide, avec, en rang, sans la moindre faille dans la parade, le nombre exact de six cent soldats plutoniens. Immobiles, ils avaient tous les yeux rivés vers une grande estrade composée de grandes tables de métal, une estrade sur laquelle se tenaient deux individus : le Seigneur Zedd, tenant son sceptre à deux mains, et le meneur des plutoniens, le fameux prince Sariu qui pour l’occasion, avait troqué son habituelle tenue de guerrier pour un accoutrement plus insolite et faisant office de costume princier.
     
       Sur les tables, de nombreuses valises militaires dorées étaient posées : certaines d’entre elles, ouvertes, contenaient des plans et autres documents. Quelques armes étaient aussi présentes, allant du plus classique revolver au volumineux bazooka, en passant par les réalisations plutoniennes de pointe telles que la carabine laser ZF-Voiru 503, dernier-né des engins de guerre des industries de la planète de Sariu.
     
       Sariu et Zedd s’avancèrent au plus près des six cents soldats tout en restant sur l’auditoire. Le prince de Pluton fut le premier à prendre la parole. C’est un long discours qu’il avait à transmettre.
       - Mes amis, mes plutoniens, le Seigneur Zedd et moi-même sommes heureux de déclarer cette séance extraordinaire ouverte !
    Les plutoniens applaudirent intensément : c’était un rituel pour toute ouverture de séance ou de réunion. Puis ils laissèrent de nouveau le silence reprendre les devants, un silence qui n’allait laisser place que pour l’unique vois de Sariu avec, peut-être, quelques interventions du Seigneur Zedd.
       - Comme vous le savez, mes amis, nous préparons contre la Terre une offensive sans précédent. Cette mise en place stratégique est longue et redoutablement complexe. Elle durera le temps qu’il faudra, car nous voulons être sûrs de sa réussite. Cela fait maintenant trop longtemps que ces foutus humains se moquent de nous et contrecarrent nos projets.
    Les soldats comprirent à qui Sariu faisait plus particulièrement allusion et grincèrent des dents, sentant leur rage monter en eux.
     
       - Les Power Rangers. Ils nous barrent la route et nous ont empêchés d’agir en toute liberté sur cette planète Terre. Nous devons absolument les éliminer et rapidement. Personne n’est en droit de se porter en obstacle devant nous.
    Sariu marqua une légère pause. Il prit une télécommande et alluma de ce fait un rétroprojecteur qui, étrangement, était assez semblable à ce qui se faisait en série sur Terre à une exception près : il pouvait retransmettre images, vidéos, croquis en deux ou trois dimensions, et même des effets d’optiques impressionnants. Sariu programma la diffusion d’une photo montrant les six Power Rangers.
       - Les Power Rangers nous repoussent toujours, ils repoussent tous nos plans, ils nous ridiculisent, ils nous agacent, ils m’énervent, ils me cassent grave les c…
       - Euh… enchaînons sur la suite, Sariu, si tu veux bien, coupa Zedd, voulant éviter une pulsion de son ami, pulsion dans laquelle les mots dépasseraient les pensées, et de loin. Quoi que…
       - Ouille, oui, merci Zedd. Mais ils m’énervent tellement… cela faisait longtemps que je n’avais pas eu d’ennemis aussi coriaces. Je veux leur en faire voir de toutes les couleurs, et, l’expression est bienvenue d’ailleurs. Je ne vais pas énumérer de nouveau nos échecs engendrés par leur faute, mais cette fois-ci, la vraie revanche arrive. Elle ne devrait plus tarder. Mais cela n’est qu’une question de semaines.
    Sariu changea la photo et c’est un dessin réaliste représentant Zordon dans son tube qui apparut. Les plutoniens se permirent un léger brouhaha et des sifflets, tels des supporters mécontents, mais vraiment très mécontents.
       - Je comprends votre colère, mes amis, fit Sariu. J’entends ! Et je vous écoute ! Et je vous comprends ! Zordon est sans doute en tête dans la liste de mes ennemis. Lui et ses bambins déguisés… nous devons les rayer de la carte. C’est pour cela qu’actuellement, une opération bien spéciale est menée à Angel Grove, non loin des Rangers qui sont actuellement aux prises avec quelques-unes de nos patrouilles. Une opération qui est ni plus ni moins qu’une diversion vicieuse destinée à affaiblir et occuper les Rangers. Mais, les occuper pour quoi, me demanderez-vous ? Et bien, je vais vous le dire de suite et sans détour…
     
       Des rumeurs avaient déjà circulé sur les projets de Sariu, mais nul soldat ne savait si elles étaient fondées ou non. Certains parlaient d’attaque en grande pompe, d’autres, d’explosion nucléaire ; enfin, certaines rumeurs parlaient même d’alliance avec des forces maléfiques éloignées et même avec Hydro Hog, une puissante créature d’Aquitar qui était réputé pour sa force, mais qui avait laissé un goût amer dans l’esprit du Seigneur Zedd : dans le passé révolu, il n’avait pu éliminer les Power Rangers revenus au stade de la préadolescence, grâce au fameux Cristal d’Armageddon de Master Vile. Aussi, une rumeur faisait aussi état du retour de Master Vile au Palais Lunaire, mais celle-ci était très peu fiable, quand on savait l’entente entre le père de Rita et Rito, et le Seigneur Zedd.
       - Mes fidèles amis, reprit Sariu, j’ai des raisons de croire qu’il reste un espoir pour retrouver l’immortalité ou, au moins, un regain non négligeable de pouvoir. Et cet espoir, je pourrai le retrouver sur Terre. Il s’agit d’une boîte renfermant de sublimes pouvoirs, telle une boîte de Pandore. Nous devons avoir trois de ces boîtes, et nous en possédons déjà une. Les trois boîtes réunies nous donneront le pouvoir infini, ultime, nous assurant la victoire contre Zordon et ses crétins de Rangers.
    La représentation de Zordon, projetée, laissa place à une photo d’une des boîtes Nazca : celle que Rito avait rapportée de la planète glacée Ecalghtoh.
     
       - Voici un aperçu de la boîte que nous possédons : elle ressemble à un petit coffre de couleur dominante noire, d’environ quinze centimètres de long, huit de haut et huit de large. Ce sont les boîtes Nazca. Rien ne nous permet de penser que les deux autres boîtes sont similaires en tout point. Mais nous les trouverons, j’en suis sûr !
    Sariu était un excellent orateur, mais de plus en plus de plutoniens commençaient à trouver le discours quelque peu long et détournant le sujet principal. Mais aucun n’aurait le cran d’intervenir pour le signaler…
       - Cette diversion, qui doit encore durer quelques dizaines de minutes, doit me permettre d’embarquer à bord d’un vaisseau avec des soldats que je vais choisir parmi vous, afin de me suppléer dans ma mission : retrouver la boîte Nazca présente sur Terre. Je vais partir avec vingt-trois sbires d’entre vous que j’ai déjà sélectionnés. Ces vingt-trois noms, que je vais dévoiler en images sur ce rétroprojecteur, je les ai en tête depuis quelques jours, et cette liste n’évoluera pas, sauf en cas de coup dur de l’un des sélectionnés. Ce choix est crucial. Je ne vais pas m’étendre à expliquer mes choix, pourquoi lui plus que lui, pourquoi lui a été sélectionné… Ce qui compte, ce n’est pas le pourquoi du passé, c’est l’avenir, c’est…
    Sariu s’emmêlait les pinceaux : l’annonce de son plan et de la liste des soldats était tellement importante qu’il en perdait son langage. Il essaya de se reprendre tout en faisant le vide dans sa tête. Malgré l’aspect insolite de la scène, pas un plutonien n’esquissa la moindre grimace ni le moindre rire.
       - Excusez-moi pour cette incompréhension que vous avez dû subir. Je me suis emporté et perdu dans mes propos. Permettez-moi de me reprendre.
       - Nous attendons tous cela, ne t’en fais pas, répondit le Seigneur Zedd. Ils sont tous prêts à t’écouter.
       - Merci mon ami. Les vingt-trois que j’ai choisis partent avec moi d’ici quinze minutes. C’est pour cela que je vous ai tous demandé de préparer vos valises. Nous irons vers la Terre, commencer les recherches pendant que les Rangers seront occupés. Avec un peu de chance, Zordon mettra du temps à localiser nos projets et lorsqu’il enverra les Rangers sur notre piste, il sera trop tard pour eux.
    Sariu activa la touche diffusant la fameuse liste via le rétroprojecteur.
       - Je vous laisse prendre connaissance de cette liste. Les vingt-trois me rejoignent rapidement dans la salle du trône. Les autres restent à disposition du Seigneur Zedd et de Rita Repulsa pour toute intervention autre : ils ont aussi les pleins pouvoirs. Merci à tous de m’avoir écouté. La séance est levée.
    Comme au début, les plutoniens applaudirent, sans excès tout de même, leur vénéré guide. Leur sagesse dans ces moments-ci était aussi forte que leur détermination, et leur respect envers leur leader, immense et sans la moindre faille.
     
       Quelques minutes suffirent pour voir l’ancien blockhaus se vider complètement de ses soldats. Ceux ayant été sélectionnés allant préparer leur départ, et les autres retournant à leurs occupations. Il ne resta rapidement plus que deux personnes dans l’immense salle : Sariu et Zedd, qui s’échangeaient les dernières consignes avant la grande opération.
       - Zedd, mon ami, je suis certain que tu utiliseras mes troupes à bon escient. Mais je souhaite vraiment ne pas en voir mourir au combat. Préserve-les le plus possible ! Ce ne sont pas de vulgaires aliens que l’on créé, ce sont aussi mes amis.
       - J’en prendrais soin de tes amis, qui sont de ce fait les miens, assura le seigneur rouge.
       - Je te fais confiance. Aussi, tiens-moi au courant de tous les agissements des Rangers, puisque après la diversion, ils reprendront une vie… normale, mais ils tenteront peut-être de me retrouver en Australie. Il faut que j’en profite tant que la voie est libre.
       - Je le ferai.
       - De toute façon, dès mon arrivée je t’enverrai en langage cryptée les coordonnées géographiques du Perdurian, puisque je pars avec ce vaisseau.
       - Tu n’as pas peur de te faire remarquer par les radars terrestres ? questionna Zedd.
       - Cela n’arrivera pas. Mes plus grands tacticiens ont réussi à tracer une trajectoire évitant les radars. Elle a été minutieusement calculée et elle fonctionne à la dizaine de secondes près. C’est pour cela qu’il ne faut accuser d’aucun retard, mais ne pas non plus partir trop en avance. Le départ est prévu dans… ben, douze minutes précisément. Ca laisse encore le temps à mes sbires en bas de disperser les Rangers.
    Sariu voulut dire autre chose mais il pensa bon de se tenir au courant de la situation sur Terre. Il activa son comlink personnel et appela un de ses officiers.
       - Ici Sariu sur fréquence cryptée, j’appelle l’officier Polenrimatiu. M’entends-tu, mon ami ?
    Sariu attendit le retour suite à son appel. Il n’allait pas attendre si longtemps.
     
    ***
     
       Les Rangers étaient occupés de part et d’autre. Vérifiant la présence de ses collègues combattants à gauche et à droite, l’officier Polenrimatiu se retira et activa son communicateur. L’appel était de la plus haute importance.
       - Ici l’officier Polenrimatiu, code cinquante, sept, quinze, A, quarante trente, je vous écoute mon prince.
       - Officier, comment se passe les hostilités à Angel Grove ? parla, quelque peu brouillée par des interférences, la voix de Sariu.
       - Tout se passe comme prévu mon maître, nous arrivons à repousser sans mal les Rangers qui semblent s’affaiblir au fil des minutes. Nous avons encore du pain sur la planche.
       - Patience, encore vingt minutes et je vous rentrez, mais amusez-vous… y-a-t-il eu des pertes parmi nos troupes ?
       - Quelques tengas, quelques patrouilleurs, mais aucun plutonien, maître.
       - Veillez à contenir les six Rangers, mon ami, fit Sariu.
    L’officier Polenrimatiu craignait avoir mal compris. Six Rangers ?
       - Maître, pouvez-vous répéter votre dernière phrase s’il vous plaît ? Je crains ne pas l’avoir compris, ou mal interprété…
       - Et bien, je disais que vous deviez contenir les six Power Rangers afin de réussir la diversion du début à la fin.
    L’officier avait compris le chiffre six. Mais, il y avait un souci : il n’avait vu que cinq Power Rangers : le Ranger Rouge, occupé avec Rito Revolto, puis les autres jeunes qui étaient au nombre de sept. Mais aucun d’eux ne correspondait à la description du Ranger manquant. Le sixième était-il resté en réserve ? Où pouvait-il être…
       - Maître, je suis désolé, navré de vous dire cela, mais les Rangers ne sont…
       - Je n’entends plus… appela Sariu. Officier ? Officier Polenrimatiu !
    L’officier venait d’être chargé par un nouvel arrivant : Ninjor avait enfin débarqué et non sans faire parler de lui ! Il venait de pousser l’officier dans des ronces.
       - Officier ! Vous m’entendez ! Y a quelqu’un ? Allo !!! poursuivit la voix du prince de Pluton.
    Ninjor alla assommer d’officier et brisa le bracelet de communication qui s’éteignit pour ne plus jamais se rallumer.
       - Et un plutonien de moins à nous embêter, fit Ninjor.
       - Ca, je ne crois pas, je ne suis pas encore à enterrer !!! rétorqua l’officier Polenrimatiu qui, bien qu’il n’était pas encore debout de nouveau, avait l’air très remonté contre Ninjor : sa peau jaune se mit à briller de plus en plus fortement.
       - Il n’a pas l’air content, la maous costaud de la neuvième planète ! ricana Ninjor tout en prenant son épée ninja.
       - Tu ne t’en tireras pas comme ça ! cria le plutonien. Je vais te massacrer !
    Ninjor recula lorsqu’il vit l’ennemi se relever et bondir aussitôt vers lui. Le ninja bleu réussit à l’éviter et à le repousser avec la lame dorée de son épée. Puis il contra du bras gauche un coup de pied, avant d’être déséquilibré sans pouvoir éviter la chute.
       - Je préfère quand tu es dans cette posture, ricana sèchement l’officier Polenrimatiu.
       - Ne t’en fais pas pour moi !!! Mes pouvoirs ninjas surpassent les tiens !
       - Ha ha ha… c’est ce qu’on va voir… je déclare le set gagnant pour moi, l’officier Polenrimatiu. Le match va l’être aussi…
       - Jamais le bien ne perd ! cria une voix féminine.
       - Kimberly ! Tu tombes bien ! se réjouit Ninjor.
       - Quoi !!! s’inquiéta l’officier.
    La Ranger Rose, qui avait réussi à s’éclipser quelque peu des autres combats pour aider Ninjor, dégaina plusieurs flèches de son arc-laser dans le dos de l’officier qui tomba à son tour.
       - Ce ne sont pas… tes petits pics qui vont me blesser…
       - Kim, vise-le à bout portant ! cria Ninjor.
       - Mais ça va être dégoutant… je ne peux pas…
       - Pas d’état d’âme, sinon il continuera à nous attaquer, et la menace restera grande… supplia le gardien des pouvoirs ninjettis.
       - Elle n’osera pas… rigola le plutonien.
    Ninjor bloqua les bras de l’officier et la Ranger Rose s’avança, arma son arc et plaça la pointe de la flèche contre la joue droite de l’officier Polenrimatiu. Elle ferma les yeux et tira : la flèche laser transperça la bouche du plutonien qui ne put résister à une telle manœuvre. Il ne prononça plus un mot et la vie le quitta pour toujours. Aucune goutte de sang ne gicla, mais seulement un liquide jaune qui coula le long des joues blessées de l’ancien officier qui n’avait pas eu le temps de souffrir.
       - Jeu, set et match. Victoire, Kimberly ! s’inclina Ninjor devant la Ranger Rose. Tu as réussi et tu as eu le cran pour le faire.
       - Oui, ça fait bizarre… je n’ai jamais eu à tuer un monstre de cette manière. Beurk ! Ce liquide jaunâtre… me donne la chair de poule.
       - Ce n’est pas le premier pourtant que tu élimines…
       - Non.
       - Ni le dernier… la preuve, voilà des tengas ! Attention Kim, derrière-toi !
    Kimberly se retourna et anticipa les premiers coups, bien aidée par Ninjor et son arme en or. Le travail n’était pas encore terminé pour eux.
     
       Billy, qui aidait Zack depuis quelques minutes, avait décidé de passer du costume de ninja à celui de Power Ranger Bleu, afin de lui garantir l’énergie la plus stable possible et surtout la plus à même de lutter contre les « tornades » venues de Pluton. Il devait aussi prendre en compte la faiblesse alarmante du Ranger Noir à cause de toutes les attaques que Goldar lui avait fait subir.
     
       Goldar. Le serviteur des forces du mal était toujours près de Zack et désormais de Billy, et il continuait à leur expédier des coups de poings puissants, quand ce n’était pas de son glaive qu’il frappait.
       - Ha ha ha ! Rangers, à deux, quatre, six, ou trente, vous ne pouvez plus rien ! rigolait Goldar. Je suis trop fort !
       - Sûrement pas ! rétorqua Billy. Nous, les Rangers, avons plus d’un tour dans nos sacs. Je demande… l’armure métallique !
       - Oui, bonne idée ça ! fit Zack, qui se sentit idiot d’avoir oublié une telle protection. Armure métallique !
    Les deux Rangers virent leurs combinaisons briller comme si des milliers de paillettes venaient de les recouvrir : ils étaient désormais plus puissants, plus vifs, avec des capacités décuplées. Goldar changea de mine et sembla plus soucieux.
       - Alors Goldar, que dis-tu de notre collection été 1997 ? lança Billy. Fashion, non ? Cela te plaît ?
       - Arrêtez de vous foutre de ma tronche, minables…
    Mais Goldar savait que maintenant, le combat allait être légèrement plus compliqué. Pourtant il avait toujours confiance en lui.
       - Armure ou pas, je n’ai pas d’autre choix : ma mission est de vous envoyer rejoindre le royaume des morts.
       - Il n’existe pas encore pour nous ! contra Zack.
       - Et bien c’est ce qu’on va voir…
    Goldar fit mine d’aller vers Zack pour finalement se ruer sur Billy. Il lui donna deux coups de poings qui firent chuter le Ranger Bleu. Le Ranger Noir tira sur l’aile gauche du monstre mais il n’était pas assez fort. Il glissa et laissa Goldar attaquer Billy, mais pas pour longtemps : il prit son épée-blaster pour un combat au corps-à-corps : Goldar ressentit les légers coups de lame et se retourna pour provoquer le Ranger qui, selon lui, l’agressait.
     
       Goldar savait, tout en repoussant les deux Rangers, qu’il serait bientôt rentré sur la Lune et que la diversion ordonnée par Sariu aura fonctionnée. La seule chose qui le gênait était de, parfois, se prendre des coups douloureux. Aussi, il savait qu’il ne devait justement pas blesser les Rangers : Sariu voulait juste des Rangers mentalement affaiblis, et fatigués.
       - Alors Goldar, tu ne te bats plus ? Tu penses à quoi ? Au futur ornement de ta tombe au cimetière des épaves lunaires ? se moqua le Ranger Bleu alors que le Ranger Noir, de nouveau armé de sa hache-laser, donna un sérieux coup dans la nuque de l’alien sans que celui-ci ne l’anticipe.
       - Tu vois bien qu’il est en mauvaise posture, ricana Zack. La force de ma hache lui rappelle qu’il n’est pas le bienvenu chez nous, et que ses petits copains l’attendent sur la Lune.
       - Taisez-vous, non d’un chien !!! hurla Goldar. Je vais vous envoyer des patrouilleurs, vous allez voir…
       - Ben ils sont où tes patrouilleurs ? Je ne les vois nulle part, fit remarquer Billy.
       - J’ai juste à les faire apparaître ! Venez, mes nombreux sbires !
    Goldar, accroupi, se releva et tendit son épée des deux bras vers le ciel. De celle-ci des flammes apparurent, flammes qui se transformèrent en patrouilleurs… mais seulement quatre apparurent.
       - Oula, ils sont trop nombreux ! se marra Zack. On ne peut rien faire, ils sont au moins quatre !
       - Non, trois, je viens déjà d’en dissoudre un ! s’enchanta Billy, qui avait repoussé le patrouilleur avec un joli coup de pied sauté dans le cerclage de destruction. Goldar, tu n’es plus sérieux…
       - Mais non, j’en veux plus ! A moins que… zut, j’ai dû user mon effectif, celui qui m’était dédié…
       - Quelle belle gestion des stocks de Goldar… souffla Billy.
       - Et prends ça, tête molle ! s’élança Zack, les deux pieds en avant dans le ventre de Goldar qui se retrouva contre une murette d’un mètre cinquante de haut qui résista.
       - Droit dans le mur… s’exclama Billy. Cinquante points ! Et merci l’armure métallique…
    Goldar plus faible, s’était remis sur pieds, mais les Rangers avaient eu le temps de faire disparaître les trois patrouilleurs restants.
       - Crétins, souffla-t-il.
       - Zack ! Adam n’est pas revenu ? questionna Billy soudainement inquiet.
       - Et bien il a dû rester avec les autres… je lui ai dit que sans la combinaison de Ranger, il ne pouvait rien.
       - Puisse votre ami déjà être mort, ce serait le pied ! ricana Goldar.
    Et les trois protagonistes reprirent leur mêlée qui, à cause de la fatigue des Rangers, allait choisir le camp du mal.
     
       Trini et Jason étaient occupés avec une horde de plutoniens : ce sont ces deux Rangers qui souffraient le plus du combat. Rincés, fatigués, les jambes très lourdes, les sens incertains, ils subissaient sans savoir quand la fin de ce combat allait arriver et surtout, à l’avantage de quel camp.
    Les deux Rangers, encerclés par les plutoniens et quelques tengas, étaient étendus à même le sol. Ils ne parvenaient plus à se relever.
       - Il faut y arriver ! se plaint Trini.
       - C’est tellement dur !!! répondit Jason en soufflant très fort.
       - Alors les Power Rangers, lança un soldat de Pluton, on dirait que vous ne voulez plus vous battre ? On dirait que vous n’avez plus la motivation d’antan pour protéger votre planète ? Vous voulez nous faciliter le travail, c’est tout à votre honneur. Mais ce n’est pour cela que nous aurons pitié de vous et que nous vous laisserons partir sans vous éliminer.
    Le soldat regarda son chronomètre, dans sa main gauche : il fallait encore les contenir treize minutes. Comme si le nombre treize ne portait pas chance, Ninjor et Kimberly décidèrent de débarquer au même instant par surprise pour libérer les Rangers Jaune et Rouge : Ninjor, d’un coup d’épée puissant, coupa la tête du soldat qui venait de parler, avant de trancher les mains d’un autre soldat qui hurla de douleur avant de se mettre à couvert derrière l’un de ses collègues de guerre.
       - Alerte ! Alerte ! cria un plutonien dans un communicateur ! Aie !!!
       - Voilà ce qui arrive lorsqu’on essaie de demander du renfort sans demander la permission à Ninjor ! scanda le défenseur des pouvoirs ninja qui venait d’enfoncer son épée dans le dos de l’ennemi.
    Les Rangers étaient maintenant au nombre de trois, avec Ninjor en supplément. Ils étaient toujours en infériorité par rapport aux plutoniens, mais la résistance s’organisait peu à peu.
     
    ***
     
       Sur la Lune, Sariu fit un dernier discours auprès des vingt-trois soldats qu’il avait choisi, lorsqu’il fut interrompu par l’un de ses gradés.
       - Oui, colonel PH5 ? demanda Sariu.
       - Mon maître, nous avons de mauvaises nouvelles en provenance du sol terrestre.
       - Des morts à recenser dans nos rangs ? s’inquiéta le prince.
       - Hélas, nous avons perdu cinq soldats.
       - Cinq… Cinq ??? s’étonna Sariu. Mais par tous les anges, comment est-ce possible…
       - Et ce n’est pas tout…
       - Quoi, tu vas me dire aussi que les Rangers nous dominent ?
       - Non, pas encore…
       - Bon, la diversion peut continuer.
       - Et bien c’est là que je me dois d’intervenir, mon maître, fit le colonel PH5. Il se pourrait que la diversion ne soit pas une réussite à cent pour cent.
       - Comment ça, pas une réussite à cent pour cent ? Explique-toi, veux-tu ?
       - Maître, la diversion concernait bien les six Power Rangers ?
       - Forcément, puisque les Rangers sont au nombre de six : le Rouge, le Jaune, le Blanc, le Bleu, le Noir et le Rose. Ca fait bien six couleurs différentes, donc six Rangers.
       - Et bien, il en manque un à l’appel.
       - Comment ça il en manque un à l’appel ? Je voulais qu’ils soient tous impliqués dans mon plan…
       - Le Ranger Blanc n’est pas avec les autres près de l’aéroport.
    Sariu failli crier de rage, mais il se retint. Comme pour Zedd, l’évocation simple du plus puissant des Rangers lui donnait l’urticaire spatiale.
       - Tommy Oliver… Mais… où est-il alors ???
       - Nous ne savons pas, mon maître.
       - Il est à Angel Grove au moins ?
       - Et bien, nous ne le savons pas encore. Mais nous avons lancé via le réseau informatique crypté terrien, des recherches, et nous avons eu un résultat alarmant en provenance de l’aéroport d’Angel Grove.
       - Explique s’il te plaît, je ne te suis pas, mon ami.
       - Mon maître, un individu a pris un avion en direction de l’Australie, et au départ de l’aéroport d’Angel Grove.
    Sariu ne dût pas chercher longtemps pour trouver où le colonel PH5 voulait en venir.
       - Si tu me signales cela, c’est qu’il ne s’agit pas d’un simple hasard.
       - Je le crains : le nom de ce passager… est… Oliver. Son arrivée est prévue dans quelques heures en Australie.
     
       Dès lors, Sariu savait que le temps était plus que jamais compté : Zordon avait déjà retrouvé sa trace. Mais comment cela était-ce possible, lui qui n’était même pas encore parti ? Il trouverait une réponse plus tard. Il avait autre chose à préparer.
       - Colonel, je veux que vous prépariez un comité d’accueil au Ranger Blanc à son arrivée en Australie. Merci de m’avoir informé, et de me tenir informé une fois sur place.


    CHAPITRE 4
    Retrait ennemi anticipé
     
     
       Sariu était rapidement remonté à la salle du trône pour signaler l’information au Seigneur Zedd : le Ranger Blanc était parti en Australie. Rita était aussi présente, revenue de la Terre.
       - Mais comment pouvait-il être au courant ? s’inquiéta, en monologuant, le prince plutonien, voyant que la réponse lui échappait. Je n’y comprends rien, mais alors, rien du tout… cet idiot de Zordon n’est pourtant pas voyant…
    Sariu avait déjà entendu des légendes concernant des dimensions parallèles représentant le futur. Il savait également qu’un puissant leader du mal savait observer les dimensions. Zordon avait-il pu pénétrer dans l’une d’elles ? Cela lui semblait impossible sinon il l’aurait déjà utilisé.
       - Je n’ai aucune explication rationnelle… encore un nouvel élément que je n’ai pas. Je vais devoir éclaircir cette énigme qui me torture l’esprit.
    Sariu retrouva Zedd qui se tenait tel un dictateur sur son balcon, les yeux masqués par sa visière rivés vers la Terre.
       - Sariu, je sens la victoire se rapprocher. Tout fonctionne si bien pour le moment que je suis même étonné de ne pas avoir quelques problèmes…
       - Et bien, mon ami, problème il y a… déclara Sariu.
       - Quel problème ?
    Sariu expliqua la découverte de l’un de ses colonels : Zordon avait envoyé le Ranger Blanc en Australie, et cela pouvait à moyen terme, non pas compromettre l’opération, mais la rendre moins efficace. Sariu avait beau détester Tommy, il savait que ce Ranger était sans doute le plus puissant, voire le plus rusé.
       - Les Rangers ne sont pas prêts de nous laisser agir comme bon nous semble, visiblement, s’énerva la Seigneur Zedd. Si seulement, lorsque je détenais Kimberly et son médaillon, j’avais pu la tuer elle et son petit compagnon blanchâtre, nous en serions pas là aujourd’hui !
       - Pensons au présent. Je vais être contraint de mobiliser mes troupes plus tôt que prévu. Je vais retirer mes soldats du combat actuel sur Terre. Cela ne te disconvient pas ?
       - Bien sûr que non, de toute façon, la diversion ne devait pas durer. Il faut arrêter le Power Ranger Blanc dès son arrivée en Australie. Il faut l’empêcher d’agir.
       - Oui mon ami, c’est exactement ce que j’ai signalé à mon colonel. Je vais ordonner le retour de mes sbires. Libre à toi de passer à la deuxième phase quand bon te le semblera. Merci.
       - Cela ne saurait tarder. Je ne veux accorder aucun répit aux Power Rangers.
    Sariu râla une énième fois, ferma les yeux quelques secondes, puis se dirigea vers sa chambre : quelques minutes de repos ne lui feraient pas de mal, bien au contraire. Il donnerait les ordres par télépathie.
    Zedd se retourna vers Rita : il était en rogne après sa femme.
       - Rita, explique-moi maintenant pourquoi tu es déjà revenue…
    La sorcière n’avait pas la tête des meilleurs jours.
       - Et puis peu importe… ta réponse risquerait de gâcher mon plaisir.
     
    ***
     
       Les Rangers, qui s’étaient tous retrouvés au même endroit, sur le parking de l’aérodrome, étaient épuisés, rincés, et seul Ninjor semblait encore en marge de pouvoir inverser la mauvaise tendance. Adam était plus loin, retenu par deux autres ennemis. Les plutoniens pensaient bien voir leur mission réussir.
       - Nous avons plus qu’à les achever, annonça l’un des plutoniens qui savait très bien que le but n’était pas celui-ci, et qu’il ne s’agissait que de faire peur aux Power Rangers.
       - Essaie, essaie, contra verbalement Ninjor. Je ne te laisserai même pas faire quoi que ce soit.
       - Ah ah, et c’est avec tes petites armes d’œuf surprise que tu comptes me…
     
       Le sbire plutonien s’arrêta soudainement de parler. Ses terminaisons télépathiques détectaient un signal arrivant de la Lune. Le codage était facilement reconnaissable : il était plutonien, et il ne venait pas de n’importe lequel : Sariu entrait en contact. Mais le sbire n’était pas le seul : ses compagnons d’armes s’étaient tous arrêtés pour recevoir le message imminent, que seuls eux pourraient entendre.
       - Mais… que font-ils ? demanda Kimberly à ses amis.
       - Ils ne bougent plus, c’est étrange… s’inquiéta Jason.
    Les plutoniens, en effet, restèrent figés. Même Goldar ainsi que les troupes plus communes des forces du mal avaient du mal à savoir ce qu’il se passait.
       « Plutoniens, c’est Sariu qui vous parle. Je suis fier du déroulement de vos opérations, et regrette nos pertes. Cependant, la mission est avortée car il y a un nouvel objectif qui vous attend. Je vous attends au Palais Lunaire pour davantage d’informations et pour vos nouveaux ordres. Le colonel PH15 vous dirigera et vous expliquera pendant mon absence, car quand vous reviendrez je serai déjà parti. Merci d’effectuer un retour immédiat. »
       - Mais bon sang, qu’est-ce que vous faites ? Vous n’attaquez plus ces morveux ? demanda Goldar, incrédule.
       - Nous avons un ordre du maître. Nous partons. Mais nous reviendrons.
    L’un des sbires avait annoncé la couleur : ils retournaient sur la Lune alors que les Rangers ne savouraient pas encore ce cadeau du ciel. Les plutoniens restants disparurent de la surface d’Angel Grove, provoquant le soulagement des garants de la paix. Adam fut liberé de leur emprise par la même occasion. Mais Goldar ne savait pas ce qu’il devait faire.
       - Il ne me reste pas beaucoup de tengas… et aucun patrouilleur…
       - Oui, Goldar, tu ferais mieux… tu ferais mieux de rentrer toi aussi, conseilla Ninjor.
       - Je reviendrai moi aussi, je vous le promets. Mais avant, je vous offre petit cadeau d’au-revoir !
    Goldar dégaina de ses yeux moult lasers en direction de Ninjor et des Rangers, avant de partir à son tour via la téléportation qu’il aimait enflammée. Les pauvres Rangers durent se retrouver une ultime fois à terre, sauf Adam qui rejoignit tout juste les autres.
       - Je n’en reviens pas malgré tout… lâcha Trini.
       - Je suis désolé, regretta Adam, si j’avais su qu’il dégainerait, je l’aurai poussé.
       - Pas grave, vieux, fit Billy, l’essentiel c’est qu’ils nous aient lâchés la grappe. Pour une raison qui m’échappe…
       - Oui, et qui nous échappe tous, ajouta Rocky. Tant pis ou plutôt, tant mieux. Rentrons à la base, on y sera mieux.
    Chaque Ranger se releva, avec plus ou moins de difficultés.
       - Pas de blessés j’espère ? questionna Jason.
       - Non, fit Zack, mais je suis presque aussi fatigué que lorsque nous étions dans cette dimension horrible et que nous étions coursés par le Tyrannosaure.
       - Je ne pensais pas gagner, relativisa la Ranger Rose. En tout cas, merci à tous et à toi Ninjor. Sans ton aide…
       - Ne me remercie pas, mon aide fut la plus logique des démarches, déclara le créateur des forces ninjas.
    Tous s’étaient relevés : ils constatèrent quelques dégâts mais policiers et pompiers arrivaient. L’un d’eux alla voir les Rangers.
       - Encore merci à vous, fit le pompier. Il n’y a plus d’alien dans le secteur ?
       - Non, plus aucun, rassurez-vous, répondit le Ranger Bleu.
       - Des blessés ?
       - A priori non, fit le Ranger Rouge. Nous… nous ramenons ces trois jeunes gens chez eux, ajouta-t-il en montrant Rocky, Aisha et Adam. Nous étions déjà… en charge de leur sécurité…
       - Ce serait trop long de vous expliquer, enchaîna la Ranger Jaune, craignant que Jason se perde dans son mensonge. Mais croyez-nous, ils n’ont rien.
       - Et bien… d’accord. Encore merci.
    Les Rangers saluèrent policiers et pompiers et allèrent derrière des haies pour se téléporter vers le Centre de Commandes.
     
    ***
     
       Sariu avait donné les consignes au colonel PH15 à qui avait le contrôle des troupes revenant de la Terre. Leur prochaine mission serait d’enlever Tommy à son arrivée en Australie : visiblement, l’heure d’atterrissage de l’avion effectuant la liaison entre Philadelphie et Sydney serait nocturne : prévision une heure et trente-cinq minutes en local en Australie.
    Le colonel PH15 avait juste expliqué le but de la mission, mais il n’avait pas donné les détails qu’il n’avait pas encore lui-même planifié. Il s’était enfermé dans l’une des chambres désertées du grand palais de la Lune et il travaillait durement.
    Sariu appréciait le colonel PH15, l’un des six fils de l’ancienne colonel PF5, réputée comme une tacticienne hors-pair, mais décédée à la suite d’une mission pourtant peu difficile sur une planète inconnue des terriens il y a de ça une demi-douzaine d’années. PH15 restait dans la tradition de sa mère et de sa famille : un acharné de travail et de perfection dans la réalisation de ce travail.
     
       PF, PH, PR… Ce n’est pas Sariu qui avait instauré de nombreuses classes mais l’un de ses ancêtres il y avait fort longtemps : PH pour les colonels, PR pour les généraux, et P pour le simple soldat. Le sexisme ayant été de mise, le grade PF concerne les rares femmes intronisées. Il y avait d’autres catégories comme PLG pour les tacticiens logistiques ou PPL pour les pilotes de vaisseaux princiers. Mais malgré ce titre les plutoniens gardaient leur vrai identité, mais celle-ci était gardé secrète lors des conflits. Le vrai prénom de PH15 était Jedifaziu.
    Le prince actuel avait juste décidé de radier le code PH32 qui avait été le sien lors de guerres très importantes.
     
       La réflexion était menée : le colonel PH15 savait maintenant comment il allait procéder. Il croyait au succès de son opération : il n’avait jamais été pris en défaut depuis plusieurs mois lors de ses entreprises personnelles.
     
    ***
     
       Les discussions allaient bon train mais n’étaient concentrés que sur une chose au Centre de Commandes : la récente et éprouvante attaque des forces armées composées en majorité de soldats plutoniens. Les cinq Power Rangers s’étaient tous rétromutés : les pouvoirs de leurs tenues étaient puissants et la protection rassurante, mais ils ne pouvaient rien contre la transpiration naturelle des humains.
       - Je ne comprends pas moi non plus, mes amis, pourquoi Sariu a retiré ses troupes subitement, admit Zordon. C’est une fois de plus une question qui je le crains va rester sans réponse. Il s’agit peut-être d’une stratégie destinée à juste vous affaiblir.
       - Cela n’est pas logique, fit Jason, perplexe. Nous étions trop faibles, nous étions à sa merci.
       - C’est vrai, confirma Zack, ils pouvaient faire ce qu’ils voulaient de nous ! Sans Ninjor d’ailleurs, nous serions vraiment mal en point à cette heure-ci.
       - Tommy nous manque déjà, mais je crois que là, il nous manquait vraiment beaucoup… ajouta Aisha, voyant que Kimberly confirmait ses propos d’un signe affirmatif de tête.
       - Rangers, et vous autres, déclara Zordon, vous vous êtes vaillamment battus avec courage et volonté de défendre les autres. Une fois de plus je vous félicite. Et c’est dans ces moments que je regrette qu’il n’y ait pas davantage de médaillons disponibles.
       - Nous n’allons pas revenir sur le sujet Zordon, préféra Rocky. Nous avons été Rangers, mais Aisha, Adam et moi-même ne le sommes plus et nous aidons nos amis, avec ou sans costumes, avec ou sans pouvoirs.
       - Et puis, Trini, Zack et Jason ont retrouvé leur place car ce sont eux les premiers Rangers, ajouta Aisha.
       - Vous êtes gentils, merci, dit Trini.
    Alpha revint vers les Rangers après avoir vérifié la situation au-dehors afin de vérifier la non-présence ennemie.
       - Alors Alpha ? questionna Zordon.
      - C’est calme comme avant l’attaque, répondit Alpha. Absolument aucune anomalie dans le secteur d’Angel Grove.
       - C’est toujours trop calme justement, s’inquiéta Ninjor. Plus c’est calme et plus on se demande combien de temps ça va le rester.
       - Sariu et le Seigneur Zedd aiment nous faire stresser, fit Kimberly.
       - Tout à fait, acquiesça Zordon. Et c’est peut-être la réponse à cette attaque près de l’aéroport : ils veulent vous déstabiliser. Et ce, peut-être avant une attaque de plus grande envergure.
       - Et bien, nous ne sommes pas au bout de nos surprises… craint Billy.
       - Ah… si nos parents savaient tout ce que l’on risque… pensa Zack à haute voix.
       - D’ailleurs, en parlant de parents… commença Aisha.
    Avec cette attaque, les jeunes avaient oublié qu’un grand repas avec les élèves et leurs parents était organisé à la cafétéria d’Ernie : les festivités devaient commencer vers midi.
       - Mince ! On a oublié un truc ! Il ne nous reste plus beaucoup de temps, allons vite les rejoindre ! paniqua légèrement Kimberly.
       - Zut ! Tous nos sacs sont restés sur le parking dans la panique… alerta Billy.
       - Non Billy, nous les avons téléportés ici, répondit Alpha, ils sont derrière les ordinateurs.
       - Bonne nouvelle ! répondit Billy.
       - Rangers, j’espère que cette matinée est un cas isolé. Je vous souhaite une très bonne journée, et une bonne réadaptation à vous trois qui revenez d’Angleterre. Par contre, Adam, je souhaiterai que tu restes avec moi quelques secondes de plus.
    Adam parut surpris.
       - Moi… mais pourquoi ?
       - Tu le sauras assez vite, rien de grave. Tu rejoindras tes amis d’ici quelques minutes.
       - Tu nous rejoins tout de suite alors, fit Rocky. A tout à l’heure mon pote !
     
    Les sept jeunes se téléportèrent non loin de la Maison des Jeunes, et Ninjor trouva bon de retourner dans son désert secret pour se ressourcer en attendant un prochain appel à l’aide de ses amis. Adam n’avait réellement aucune idée de ce que Zordon allait lui dire ou lui annoncer.
       - Adam, est-ce que tout va bien ? demanda Zordon.
       - Et bien, oui ça va merci, répondit le garçon.
       - Je te sens préoccupé. Et je m’inquiète. Je t’ai suivi depuis ton retour et j’ai l’impression que quelque chose ne va pas.
    Adam ne pouvait pas le croire : Zordon avait-il deviné son regret de ne pas être redevenu le Ranger Noir ?  Il n’avait de toute façon rien à cacher.
       - Zordon, je tiens à m’excuser pour ce comportement, mais je suis… jaloux. Oui, jaloux de Zack car il a le médaillon que j’ai porté pendant de longs mois. Pourtant, Zack est mon ami… un très bon ami. Mais c’est plus fort que moi. Pardonne-moi.
       - Ta réaction ne me surprend pas. Elle est tout à fait compréhensible. Sentimentalement et émotionnellement, un médaillon représente beaucoup aux yeux du Power Ranger. Tu as tant œuvré avec ce costume, tes qualités de défenseur du bien ne sont plus à prouver. Mais Zack est revenu et ce fut un concours de circonstances assez draconien.
       - Cela ne s’est pas joué à grand-chose en effet… regretta l’ancien Ranger Noir. Et j’aimerai reprendre un rôle de Ranger, c’est… c’est plus fort que moi.
       - Tu sais que c’est impossible, et j’en suis vraiment navré. Il n’existe plus de médaillon disponible. Si, il en reste un, celui du Ranger Vert. Je ne sais pas s’il est en notre possession. Mais je ne le donnerai jamais plus à un Ranger du bien.
       - Oui, c’est trop risqué, je comprends. Ses pouvoirs sont instables…
    Zordon adopta un ton rassurant et compréhensif :
       - Adam, sache que même si tu n’es pas un Ranger je t’apprécie en tant que tel, et les Rangers seront toujours là pour toi, comme tu seras toujours là pour eux. Je pense que l’expression ne t’es pas inconnue mais…
       - Ranger un jour, Ranger toujours, sourit Adam. Merci Zordon.
       - Va Adam, pars vers tes amis. Passe un agréable moment. Essayez de vous vider la tête.
       - Je te remercie.
    Comme ce pouvoir bien pratique ne lui avait pas été retiré, Adam se téléporta à son tour. Zordon était triste de ne pas pouvoir proposer ce qu’Adam aurait souhaité. Il ne pourrait jamais le satisfaire à ce niveau : aucun médaillon ne pourrait plus être créé.
     
    ***
     
       Les retrouvailles allaient bon train à la Maison des Jeunes où les Rangers et leurs trois amis purent aller accueillir leurs parents. Hormis Kimberly, dont le père n’avait pu faire le déplacement pour des raisons professionnelles, tous les autres pouvaient se réjouir de voir leur famille au grand complet. Cependant, et certains ne savaient pas si cela était lié à l’absence de Tommy, mais les parents de ce dernier n’étaient pas là ; d’ailleurs personne ne les avait jamais vu.
     
       La mère de Trini connaissait très bien les parents de Jason : ils avaient fréquenté cette même université d’Angel Grove aux mêmes périodes. Ils se racontaient les anecdotes passées et rirent de bon cœur.
     
       - Oh oui, je me souviens de cela, rigola Madame Scott, la maman de Jason, nous nous étions ensuite réfugiés dans l’ancienne salle de gym pour éviter d’être surpris par un surveillant et…
       - Et dans cette salle de gym, Monsieur Caplan s’entraînait à la corde à sauter ! explosa Madame Kwan, la mère de Trini.
       - Oui, je me souviens de cela aussi, dit soudain la voix de Monsieur Caplan, le proviseur de l’université, provoquant un silence de courte durée, aussitôt remplacé par des rires de la part aussi du concerné.
       - Excusez-nous monsieur, je ne pensais pas que vous vous souveniez de tout cela, balbutia Monsieur Scott, le père de Jason.
       - Il y a certaines choses qui ne s’oublient pas… cette… cette journée… bégaya Monsieur Caplan. Je m’en souviens comme si c’était hier… tellement de choses bizarres étaient arrivés… j’avais renversé mon plateau repas aussi ! Et toute cette eau… mais passons. Je vous souhaite une agréable journée à tous !
     
       Les parents de Jason et la mère de Trini n’avaient eux pas oublié cette journée durant laquelle les toilettes des filles avaient débordé, provoquant une inondation au rez-de-chaussée.
       - Je me souviens aussi de ce jour parfaitement, n’est-ce-pas ma chérie ? dit Monsieur Scott, nostalgique.
       - Bien sûr…
       - Ah, fit Jason, c’est le jour de votre rencontre si je ne m’abuse… avec les pieds trempés.
       - Tout à fait, mon fils, c’était beau… se rappela sa mère.
       - Oui, hormis cette fuite d’eau dans tout l’établissement… ça a coûté très cher en matériel et nous n’avons jamais su qui avait provoqué cela.
    Chaque jeune discutait avec ses parents ou ceux de leurs amis. Ceux de Bulk et Skull étaient aussi présents et se rappelaient eux aussi du bon vieux temps. Bulk, qui avait surpris la conversation des parents de Jason, voulut en savoir davantage sur la rencontre de ses parents dont il n’avait jamais eu le scénario.
       - Et vous, mes papou-mamounets, vous vous êtes emballés quand pour la première fois ?
       - Oh, c’était une superbe journée ! s’exclama le père de Bulk. Ta mère et moi étions déjà de bons copains lorsque nous avons eu une idée géniale : nous avons séché les cours le matin et nous sommes allés vers les cabinets des filles. C’est alors que ta mère a eu la superbe idée de vouloir les boucher avec du papier hygiénique et…
       - C’est… c’est vous qui aviez bouché les toilettes provoquant des… non ! Je n’y crois pas !!!
       - Nous étions jeunes et insouciants Bulk… nous regrettons… déplora la mère.
       - Mais non, vous êtes des héros ! s’exclama Bulk. Quelle famille, merci…
       - Sont géniaux tes parents ! ricana Skull.
       - Sans doute plus que toi, tête de nœud ! Quand je pense que tu n’es même pas venu avec moi en Angleterre…
       - Et bien j’aurai préféré figure-toi, car à force de mettre des vêtements inadaptés…
       - Oui, c’est ça, on en reparlera plus tard !
    Les Rangers, accompagnés de leurs parents, oublièrent un tant soit peu leurs dernières aventures. Mais certains parents trouvaient étranges de les voir aussi fatigués…
       - Vous êtes si calmes, remarqua la maman de Zack. Les monstres de l’aéroport ne vous ont pas blessés ? Heureusement que les Power Rangers sont venus pour vous secourir.
       - Oui, tu ne peux pas savoir à quel point ils se sont bien battus, souffla Zack.
       - Ce sont vraiment nos héros des temps modernes, fit le père d’Aisha. Heureusement qu’ils existent ces Rangers sinon, nous serions dans un pétrin sans nom. Nos gouvernements ne font vraiment rien, à part dépenser l’argent par les fenêtres, ou faire la guerre dans des pays démunis.
     
    Ernie, aidé d’Angela et de Monsieur Caplan, arriva alors avec de nombreux amuse-gueules, gâteaux et autres verres en plastiques.
    Le pot de l’amitié pouvait commencer.
     
    ***
     
       Le Seigneur Zedd surveillait ce qu’il se passait à la Maison des Jeunes et il ne comptait pas laisser les humains s’amuser ainsi. Rita, Rito et Goldar étaient à ses côtés, silencieux. Soucieux de ne pas laisser les terriens fêter quelque moment de joie ou de retrouvailles, il allait enclencher la suite des opérations, et ce très prochainement.
       - Alors Zeddy, quand allons-nous agir pour le plan B ? demanda Rita, trépignante d’impatience.
       - Patience, l’heure approche, répondit le seigneur rouge. Je prends tant de plaisir à les regarder s’amuser et à me dire que ce sont leurs dernières secondes de complicité et de rires.
       - J’espère que tu vas vraiment leur envoyer quelque chose d’alléchant, s’impatienta Rita.
       - Ne t’inquiète pas pour ça, je leur réserve notre meilleur élément, fit Zedd.
       - Oui, présent, je suis là, Edd ! intervint Rito.
       - J’ai dit le meilleur élément, pas l’âne de service ! contra Zedd. Et puis si j’avais à choisir j’enverrai même Goldar attaquer avant toi. Et n’oublies pas que je m’appelle Zedd ! Zedd ! Seigneur Zedd ! Va plutôt me préparer un bataillon de quinze oiseaux tengas et n’oublies pas de leur donner un peu de nourriture spéciale. Zedd !
       - Ah oui, celle de papa… devina Rito.
       - Oui, c’est ça, et ne me parles pas de ton père sinon je vais devenir rouge de colère.
       - Respecte quand même mon papa tu veux bien ? pesta Rita. Je sais qu’entre vous deux ce n’est pas le grand amour mais je te demande de le respecter.
       - Je n’ai pas le temps de discuter, s’agaça Zedd. Je dois aller voir au laboratoire de Finster si tout est fin prêt.
    Le seigneur rouge se dirigea vers le lieu cité…
     
       Dans le laboratoire, Finster se tenait devant une machine contrôlant une sorte de très gros bocal cubique d’environ quatre mètres sur quatre. Rempli d’eau, il contenait une étrange créature composée d’une demi-douzaine de tentacules reliés à une tête beige comprenant des orifices de tir. Deux câbles étaient d’ailleurs reliés à chaque orifice : le monstre, perfusé, était en cours de rechargement. Et Finster contrôlait le renforcement de pouvoirs du monstre qui semblait volumineux.
       - Serpenpieuvre, tu vas tellement être régénéré que les Power Rangers ne pourront rien contre toi, chuchota Finster. Tu es pratiquement prêt : le Seigneur Zedd sera satisfait de toi. Et  de moi je l’espère aussi, pour une fois.

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    Message par KL44 Mar 3 Juil - 21:20

    La suite...


    CHAPITRE 5
    L’attaque de la pieuvre
     
     
       A la Maison des Jeunes, Billy, Kimberly et Zack avaient décidé de s’éclipser un instant pour aller prendre l’air : la pluie était la bienvenue alors que l’atmosphère à l’intérieur du snack était de plus en plus lourde au niveau de la température. Il faut dire qu’il y en avait du monde à l’intérieur… Ils n’étaient que tous les trois dehors car, même si l’air plus frais était bienvenu, l’averse se renforçait et il y avait même par séquences des jetées de grêlons de taille assez petite.
       - Ca fait du bien de sortir… je n’avais jamais vu autant de monde à la Maison des Jeunes… fit Billy.
       - En effet, on étouffait à force, compléta Zack. Mais quelle ambiance ! Ce lieu a vraiment une âme !
       - C’est vraiment super de revoir nos parents tous réunis, fit Billy. C’est la troisième fois que ça arrive. La première fois c’était quand ? C’était…
    Billy se tut. Suivit un léger silence de cinq secondes. Le souvenir de cette première rencontre n’était pas des plus drôles.
       - Une mauvaise journée… se souvint Zack.
       - Cyclopsis, la dimension qui a emprisonné nos parents et les autres… fit Billy.
       - Le retour de Tommy et une étape qui a encore vu les Power Rangers vaincre le mal… tenta Kimberly pour faire oublier l’une des pires missions des envoyés de Zordon dans la lutte contre les forces de Rita Repulsa qui à l’époque, était seule à la tête du Palais Lunaire et de ses troupes.
       - C’est vrai, répondit Zack. Nous avons toujours gagné pour l’instant. Cela n’a pas toujours été facile, car nous avons d’immenses conflits qui malheureusement ont dévasté, parfois tué.
       - Je me demande comment cela se serait passé si Tommy n’était pas revenu ce jour-là… avoua Billy.
       - Je n’ose même pas l’imaginer… fit Kimberly.
    Chacun repensa alors aux nombreuses étapes vécues dans le passé, un passé qui les avait vu sauver leur ville des dizaines et des dizaines de fois. Ils ne voulaient le reconnaître mais ils avaient aussi préservé la paix sur la Terre entière.
       - Les garçons, reprit Kimberly, je voulais vous dire que… je suis vraiment super heureuse d’être de nouveau auprès de vous.
       - Kim, tu ne regrettes pas… le futur ? demanda Zack.
       - Pour ma part, non. Je ne peux pas vous en dire davantage, mais je préfère mille fois ma vie actuelle auprès de vous tous.
       - La jeunesse est une période de la vie qui passe toujours trop vite, dit Billy. Je crois qu’il faut relativiser : nous avons l’occasion de vivre une deuxième fois le passage de l’adolescence à l’âge adulte.
       - Tu ne regrettes pas ton avenir ? demanda Zack.
       - Je ne sais pas trop, répondit Billy. Mes souvenirs sont vagues… j’ai du mal à me rappeler de tout, et je ne sais donc pas si je dois regretter ou oublier cette période.
       - Quoi qu’il en soit, nous devrons vivre avec nos fantômes, si je puis dire ainsi… osa Kimberly. Peu importe pour moi, même si je peux comprendre que tous ces bouleversements peuvent être dramatiques encore aujourd’hui pour certains d’entre nous.
       - Je crois que Trini est la plus heureuse dans l’affaire, dit Billy. Retrouver ses parents après toutes ces années de tristesse et de solitude…
       - C’est aussi le cas pour Adam, ajouta Zack.
       - Adam… je le sens quelque peu à l’écart, pensa Kimberly à haute voix. Vous ne trouvez pas ?
       - Tu sais, je crois qu’il regrette l’époque où il était encore un Ranger Noir et je le comprends, fit Zack. Malheureusement, le sort a voulu que je reprenne le poste.
       - Il faut le soutenir, c’est tout, déclara Billy. Je comprends aussi sa peine.
    Un nouveau moment sans bruit, sans parole, passa. Billy le rompit :
       - Vous pensez qu’un jour nous aurons des traumatismes à la suite de tout cela ? Si nos souvenirs refont surface.
       - Comme j’ai dit, pour moi non, je ne pense pas, fit Kimberly.
       - On verra bien, vieux, compléta Zack, le tout c’est de se poser le moins de questions possibles car sinon on ne s’en sortira jamais. Maintenant, profitons, profitons de ce beau silence.
       - En effet, un peu de calme aussi, ça ne fait pas de mal, profita Kimberly. La fête c’est bien, mais je n’ai pas récupéré de ce matin. Heureusement que rien ne se profile à l’horizon.
       - Puisse le Seigneur Zedd ne pas t’entendre, pria Zack à haute voix.
    Mais la prière dans le vide fut vaine : de la poussière noire apparut en masse, délivrant rapidement la silhouette malvenue des guerriers tengas. Au nombre de quinze, ils semblaient décidés à gâcher la journée des citoyens honnêtes d’Angel Grove.
       - Coucou, c’est nous ! On ne vous a pas trop manqué ? siffla l’un des volatiles.
       - Ah… si l’on pouvait vous clouer le bec une bonne fois pour toute, ce serait magnifique ! râla Billy.
       - Quel humour !!! ricana un tenga.
       - Nous n’avons pas le choix. Personne dans les environs… remarqua Kimberly.
       - Alors transmutation demandée ! lança Zack.
    Les trois jeunes saisirent leurs transmutateurs au dos de leur ceinture avant d’entamer la procédure adéquate pour acquérir les pouvoirs des Rangers.
       - Par la force du Ranger Noir !
       - Par la force de la Ranger Rose !
       - Par la force du Ranger Bleu !
    Fatigués mais surmotivés, les trois Rangers étaient fins prêts à recevoir les offrandes de mauvais goût des tengas.
       - Allez, allons-y ! crièrent les oiseaux guerriers.
    Ils foncèrent comme un seul homme vers les trois Rangers qui les attendaient de pied ferme.
       - Ils sont nombreux, mais nous devons tenir bon, fit Billy, prêt à parer les coups.
       - On va réussir… ce ne sont pas quelques tengas qui vont nous gêner, pensa Zack à haute voix.
    Et pourtant, les tengas balayèrent littéralement les trois Rangers sur leur passage : ils étaient bien plus puissants que la précédente vague et ils allèrent directement à l’intérieur de la Maison des Jeunes sans se préoccuper des justiciers du bien. Kimberly fut la première à se relever et à bondir vers le dernier tenga à vouloir pénétrer dans l’enceinte bondée. Mais l’oiseau anticipa la pirouette de la Ranger Rose et la renvoya vers le sol sans qu’elle ne puisse lutter.
        - Ils ont bouffé du lion on dirait ! pesta le Ranger Noir.
       - Nous n’avons pas le temps d’en découdre avec vous et c’est bien dommage ! ricana le tenga qui venait de donner une petite leçon à la Ranger Rose.
       - Allons vite les poursuivre ! Ils ne doivent absolument pas gâcher cette fête ! ordonna le Ranger Bleu, déterminé.
     
       Mais le Seigneur Zedd en avait décidé autrement : pour preuve, Zordon appela les Rangers.
     
     
       - Oui Zordon, ici Billy j’écoute.
       - Billy, toi et les autres Rangers devez vous scinder en deux groupes. Il y a deux attaques différentes à contrer.
       - Oui, les tengas sont déjà entrés dans l’enceinte de la Maison des Jeunes : nous n’avons pas pu les repousser. Je suis avec Kimberly et Zack. Les autres sont encore là-bas.
       - Vous trois, venez immédiatement au Centre de Commandes. Je préviens Jason, car j’ai des consignes différentes à lui donner. Téléportez-vous immédiatement.
       - Très bien, nous arrivons tout de suite.
    Les trois Rangers ne tardèrent pas une seconde de plus et allèrent rejoindre Zordon à la base.
     
    ***
     
       Alors qu’Ernie avait mis un CD du mythique groupe Abba et que l’ambiance était exceptionnelle, les tengas débarquèrent dans la Maison des Jeunes sur l’air de « Gimme, Gimme, Gimme », terrorisant parents, adolescents et les autres personnes présentes qui voyaient leur journée d’ores et déjà perturbée ; renversant tables et chaises, faisant tomber par la même occasion bouteilles et petites collations ; donnant quelques coups d’elles aux pauvres innocents qui ne savaient où se réfugier.
       - Ce sont les monstres… que l’on voit à la télé ! cria la mère de Trini.
       - Où est mon fils Zack ? Où est-il… stressa le père de Zack.
       - Vite, suivez-moi on évacue !!! hurla Ernie. Par ici !!!
    Mais deux tengas attrapèrent Ernie et le jetèrent par-dessus son bar ; ces derniers le laissèrent, blessé, derrière le comptoir.
       - Mon Dieu ! Ernie ! alerta quelqu’un.
       - Vite, venez il faut sortir !!! dit Aisha.
       - Il faut… Trini, Adam, Aisha, Rocky, allons voir Ernie, fit Jason à ses amis avant de s’adresser aux parents. Sortez dehors, on vous rejoint dans quelques minutes.
       - Mais Jason… contra John Scott.
       - Nous n’en avons pas pour très longtemps…
       - C’est pas le moment de jouer au super-héros ! Les Power Rangers ne vont pas tarder à arriver et c’est à eux de rétablir la sécurité ! Jason, sois raisonnable !
       - Papa, fais-moi confiance !
       - Attention, un monstre qui s’approche de vous ! cria Monsieur Caplan au père de Jason qui eut le temps de se baisser, provoquant la chute du tenga.
     
       Plus personne ne pouvait s’entendre parler, mais tout le monde avait une peur effroyable tout en quittant la Maison des Jeunes par une issue de secours : les tengas agressaient tous ceux qu’ils trouvaient sur leur chemin. Aussi, ils prirent un malin plaisir à détruire la décoration et le mobilier.
     
       Jason et ses quatre amis firent exprès, à contrecœur, de laisser sortir leurs parents et les autres avant eux, pour rester parmi les tengas ; de plus, il pourrait enfin répondre à son communicateur qu’il avait déjà entendu sonner deux fois malgré le bruit.
       - Zordon, les tengas nous attaquent, nous passons à l’action. Appelle les autres !
       - Impossible ! Les autres ont déjà une attaque à contrer, je vous expliquerai, parla Zordon. Que la force vous protège.
     
    Jason et Trini prirent leur appareil de transmutation pendant qu’Adam, Rocky et Aisha se préparèrent à contrer les tengas, ignorant encore la puissance inouïe de ces derniers.
       - Il est temps de passer en mode de combat. J’en appelle à la transmutation !!! invoqua Jason.
       - Par la force de la Ranger Jaune !
       - Par la force du Ranger Rouge ! Prêt à défendre !
    Les tengas ne firent même attention à la transmutation et continuèrent de saccager la place sans taquiner en priorité les défenseurs du bien.
       - Ils sont cons ou ils le font exprès ? questionna Rocky.
       - Et bien, je ne sais pas, mais ils ont vraiment l’air de nous ignorer, répondit la Ranger Jaune. Que doit-on faire…
       - Oui, c’est la question que je me pose aussi… admit Adam.
       - Nous devons les stopper ! s’écria le Ranger Rouge. Il s’agit de notre école, et de celles de nos parents ! Nous n’allons pas laisser dix ou douze misérables tengas foutre le bazar ici !
       - Oui, à l’attaque ! fit Trini.
       - On vous aide ! dit Aisha.
       - Rocky, on devrait s’occuper d’Ernie ! Il ne s’est pas relevé, s’inquiéta Adam.
       - Allons-y, on vous rejoint après, fit Rocky.
    Ils étaient sûrs d’eux. Mais ils ne savaient pas encore que les tengas avaient plutôt bien mangé avant de venir…
     
    ***
     
       Les Rangers Bleu, Noir et Rose venaient d’arriver au Centre de Commandes. Ils remarquèrent  dans le vista-globe qu’un monstre attaquait les passants se trouvant à proximité de la station d’épuration de la ville, située à quatre kilomètres de la zone universitaire.
       - Elle est immonde cette méduse géante ! gloussa Kimberly.
       - J’ai le regret de vous présenter le Serpenpieuvre, déclara Zordon. C’est un ennemi redoutable doté de six tentacules dont la dangerosité est réelle, mais pas encore évaluée. Son envergure est assez impressionnante, vous devrez être très prudents.
       - Elle a une tête bizarre, trouva Billy en observant la créature.
       - Il va falloir faire très attention… râla Zack.
       - Aie aie aie ! brailla Alpha. Ses orifices sur la tête peuvent lancer du poison !
       - Nous n’avons pas le choix, il faut aller retrouver ce poulpe géant… trembla la Ranger Rose.
       - Une fois de plus, que la force soit à vos côtés, Rangers. Jason et Trini ne peuvent pas vous rejoindre de sitôt : ils doivent s’occuper des tengas. Mais Ninjor devrait arriver sur place juste après vous : nous l’avons prévenu.
       - J’espère qu’ils auront plus de chance que nous contre ces oiseaux de malheur, souhaita Zack.
       - Allez, fit Billy. Retour en ville !
    Les trois Power Rangers se retournèrent, levèrent une main vers le ciel et activèrent la téléportation grâce à l’autre, sous le regard inquiet de Zordon.
     
    ***
     
       Le Serpenpieuvre ne passait pas inaperçu : après avoir transité par la station d’épuration, il faisait fuir des passants apeurés qui s’enfuyaient comme ils pouvaient, en se jetant dans des bus bondés ou n’hésitant pas à courir le plus loin possible.
     
       L’imposante créature avait de quoi faire régner la terreur autour d’elle : ses tentacules se dandinaient entre les voitures et les poteaux, faisant parfois tomber les gens qui se trouvaient à proximité. Mais parfois, sa progression était ralentie car il ne pouvait pas passer partout, et plus particulièrement dans les petites rues étroites qui ne lui offriraient aucune issue.
       - Ayez la trouille, humains !!! siffla le Serpenpieuvre. Votre crainte, je la savoure ! Et je suis votre crainte ! Mais je vais aussi devenir votre assassin, votre bourreau !
    Les humains n’écoutaient pas vraiment le monstre qui proliférait ses menaces : ils étaient davantage occuper à rallier des lieux plus sûrs.
       - Personne pour vous sauver, chers terriens ? On dirait que vos super-héros se contrefichent de votre sort… seraient-ils occupés ailleurs ? Ne se soucient-ils plus de votre sort ? Cela tombe très bien, je vais pouvoir vous éliminer assez rapidement.
     
       Il était temps que les trois Power Rangers missionnés arrivent : il n’y avait pas encore eu de blessés ni de morts mais, au vu des autos et motos écrasées dans le secteur, nul doute qu’un drame allait certainement se produire.
    Et ils arrivèrent enfin pour représenter la justice et la paix face à un monstre bourrin et sans pitié. Ils se retrouvèrent derrière le Serpenpieuvre qui les entendit, mais qui mit trois secondes pour se retourner, renversant une passante âgée et son sac de pommes.
       - Ne fais plus un pas ! ordonna le Ranger Bleu en criant.
                - Bonjour, Power Rangers, je suis enchanté. Je me présente : je suis le Serpenpieuvre, le monstre qui va enfin montrer que les forces du mal peuvent mener à bien une extermination d’êtres humains.
       - Je ne le crois pas ! Mais pour qui il se prend celui-là… fit Kimberly.
       - Regardez vers le ciel ! indiqua Billy.
    Ninjor arrivait par les airs : il atterrit tout près des Rangers.
       - Content de vous retrouver les amis, dit-il, même si j’aurai préféré que ce soit dans d’autres circonstances.
       - Merci de venir nous aider, adressa le Ranger Noir. Vu la taille de ce machin, je pense qu’on ne va être de trop à quatre.
       - Je sens que vous me craignez vous aussi ! ricana le Serpenpieuvre.
       - Je le reconnais, mais nous pouvons tout de même te repousser, rétorqua Zack.
       - Il est drôle, très drôle, ce Ranger Noir… se marra l’alien qui faisait gesticuler volontairement l’une de ses tentacules, avant de l’expédier vers une cible bien précise.
    Car la tentacule en question alla directement entourer le coup de Ninjor et de Kimberly qui se retrouvèrent muselés sans pouvoir se débattre.
       - Ahhh ! cria Kimberly. Je vais… je vais étouffer !
       - Je ne peux rien faire ! pesta Ninjor.
       - Mince ! Billy, vite, sortons nos armes et tentons quelque chose !!! ordonna Zack.
    Billy sortit ses lances laser et se rua vers le corps du monstre, ou plutôt, sa partie centrale de ralliement des six tentacules : ayant du mal à identifier la tête du Serpenpieuvre il décida de l’attaquer un peu partout. Pendant ce temps Zack tenta de trancher le tentacule, ce qu’il réussit à faire avec difficulté, mais finalement davantage de facilité qu’il ne l’aurait pensé. Kimberly et Ninjor, qui avaient été soulevés à deux mètres de hauteur par le tentacule, retombèrent à terre et, malgré la chute, savourèrent la possibilité de pouvoir de nouveau respirer sans gênes.
       - Oui ! Bravo les gars ! remercia Ninjor.
       - Vous nous avez sauvés… murmura la Ranger Rose.
       - Allez, il ne lui reste plus que cinq tentacules… dit Zack.
    Le Serpenpieuvre, suite à la remarque du Ranger Noir, éclata de rire. Les Rangers et Ninjor ne comprirent pas.
       - Ha ha ha… si vous croyez que la perte d’un tentacule est irréversible, vous vous trompez carrément !
    Le tentacule récemment coupé repoussa à l’identique en quelques secondes seulement : les Rangers étaient stupéfaits et déconcertés.
       - C’est pas vrai ! J’y crois pas ! s’écria le Ranger Noir qui, déjà armé de sa hache, jugea nécessaire de sortir immédiatement son épée-blaster.
       - Et vous n’avez encore rien vu, mes pauvres martyrs ! ricana le Serpenpieuvre. J’ai bien des talents cachés !
    Les Rangers, tout comme Ninjor, savaient qu’ils ne devaient pas en rester là avec le Serpenpieuvre mais la question était de savoir comment procéder, et même, par où commencer…
       - Ne lâchons rien, les amis ! fit Ninjor. Allions nos forces et parvenons à lui faire mal !
    Les Rangers validèrent les paroles de Ninjor d’un signe affirmatif de la tête. Epées-blaster au poing, ils coururent vers la créature qui bien entendu ne manqua pas d’anticiper l’offensive : de deux tentacules elle écarta avec une facilité démotivante les quatre défenseurs du bien qui volèrent contre des voitures ou même un camion-benne déjà endommagé. Si les Rangers Noir et Jaune se relevèrent rapidement tout comme Ninjor, il n’en fut pas de même pour le Ranger Bleu qui dût s’y reprendre par trois fois avant de rester de nouveau en équilibre sur ses deux pieds.
       - Rien ne va plus pour vous, Power Rangers !!! se moquait avec délectation le Serpenpieuvre, sûr de lui.
       - Tout le monde est de nouveau actif ? demanda Ninjor avant que les Rangers affirmèrent leur état de combattre. Billy, mon pauvre Billy… tu as bien valsé…
       - Je ne sais pas si vous faites bien de vous regrouper en un même point ! informa la créature qui inclina très légèrement, à environ vingt degrés, la partie centrale de son anatomie.
       - Hein ? Mais qu’est ce qu’il raconte ce… commença Zack.
       - Vite, dispersion immédiate !!! cria Kimberly qui venait de voir le double-canon de la tête du Serpenpieuvre.
    Et la Ranger Rose avait eu raison : deux rayons électriques sortirent de ses orifices de tir, allant électrocuter les Rangers et Ninjor avec une puissance proche des trente volts, bien avant qu’ils ne puissent complètement éviter la trajectoire. Pour les os et les membres des quatre justiciers, la douleur fut insoutenable : ils avaient l’impression d’être dans le dernier film de la trilogie Star Wars à la merci de l’Empereur et de ses insoutenables rayons jaillissant de ses mains. Ils étaient envahis par les décharges et une fois tombés, ils ne purent se relever.
       - Une chose est sûre : vous êtes d’excellents conducteurs !!! sifflota le Serpenpieuvre. Le courant passe très bien entre nous ! Je n’ai pas envie de vous laisser partir.
    Les Rangers ne pouvaient répondre, Ninjor non plus. Allongés sur le bitume de la rue en dérangement, ils se dandinaient tels des asticots dans un bocal. Car malgré le fait que l’électricité pouvait s’échapper par le sol, elle restait tout de même dans le corps des Rangers et de Ninjor. Les charges les paralysaient au sol et ils souffraient réellement.
     
    ***
     
       Dans la Maison des Jeunes, les deux Rangers et leurs trois amis avaient eu tort de sous-estimer des tengas qui se montraient bien plus coriaces qu’habituellement. L’établissement était tout simplement ravagé, et la décoration fleurie ressemblait plutôt à un dépotoir.
     
    Rocky et Adam étaient toujours au chevet d’Ernie, qui saignait au niveau de l’arcade sourcillière. L’hémorragie était freinée par des mouchoirs, mais le serveur et gérant de la Maison des Jeunes était toujours inerte.
       - Il a le souffle normal, mais il ne se réveille pas, constata Adam, désemparé.
       - Ils ne l’ont pas loupé ces pigeons, regretta Rocky.
    Mais Ernie ne resta pas le seul à être passé par-dessus son bar : Aisha et Trini subirent le même sort en même temps : si Aisha tomba directement dans les bras de Jason, il n’en fut pas de même pour la Ranger Jaune qui percuta une étagère contenant des assiettes et des bouteilles en verre. Fort heureusement les bouteilles en question tombèrent à au moins trois mètres d’Ernie, Adam, Rocky et Aisha.
       - Trini, rien de cassé ? demanda Adam.
       - Ben à part les bouteilles et les assiettes, moi ça va… mais ces tengas veulent vraiment nous faire la peau. Ils sont trop forts… Il faut que je retourne aider Jason.
       - Aisha, reste ici avec Rocky et Ernie, je te remplace au combat, fit Adam. Tu as pris assez de coups.
       - Merci Adam, mais fais super gaffe, prévint Aisha.
       - Je vais essayer.
    Trini et Adam passèrent par-dessus le bar et virent Jason en grande difficulté : aussi Adam alla récupérer l’Epée de Justice qui se trouvait sous une table encore en place. Sans se poser de question il se glissa sous celle-ci et la ramassa. Mais un tenga l’avait vu et se précipita vers l’ancien Ranger pour le retenir par les pieds. Adam, retenu, n’avait la main gauche qu’à trois centimètres de l’épée qu’il ne parvenait même pas à effleurer. Il eut alors envie de laisser le tenga le traîner mais il jugea plus intéressant de taper avec le pied libre dans la main du volatile : il dût s’y reprendre plusieurs fois pour enfin être libérée de l’emprise ennemie. Il se précipita et attrapa l’arme du Ranger Rouge, puis se releva afin d’aller lui la rapporter.
       - Jason, j’ai ton Epée de justice ! cria Adam.
       - Sers-t-en pour l’instant, je ne peux la rattraper ! fit Jason, entouré de quelques tengas qui le dominaient légèrement.
    Adam ne discuta pas et commença par donner un coup dans le tenga qui allait lui sauter dessus : ce dernier dût renoncer à cause de la légère douleur causée. Mais un second tenga eut plus de chance et desarma le jeune avec une facilité qui aurait fait fantasmer le Seigneur Zedd, plutôt habitué à constater les débâcles de ses troupes. L’épée voltigea et tomba derrière un flipper qui n’avait pas encore subi la furie des ennemis.
       - J’ai perdu l’épée, zut ! s’énerva Adam.
       - Tu as perdu ton arme, et bientôt tu perdras ton âme ! chanta un tenga.
    Mais la Ranger Jaune revint à la charge et écarta ce dernier, mais il ne fût qu’écarté : la soif combattive qui dominait les volatiles était impressionnante et Trini en fit une fois encore les frais contre son gré. Le Ranger Rouge n’était pas au mieux non plus : il venait de prendre deux coups de poing dans les côtes. Il voulait activer l’armure métallique mais il n’avait aucun répit pour le faire.
       - Trini, pense à l’armure… l’armure… métal… bégaya Jason, encaissant cette fois-ci un coup de genou dans le bas du dos
       - Bonne idée ! De mon temps elle n’existait pas alors je l’oublie ! Armure métallique, transmets-moi ton pouvoir ! enchaîna immédiatement Trini, en colère contre elle-même de ne pas y avoir pensé avant. J’arrive Jason, tiens bon ! J’arrive !
       - Trini, deux qui arrivent sur toi ! prévint Adam qui ne savait pas s’il devait continuer ses tentatives de défense, ou, se replier.
       - Merci Adam, je m’en occupe. Et hop !
    D’un maître coup, Trini balaya les deux tengas en une fraction de seconde sans que ces derniers ne s’y attendent : ils trébuchèrent et se retrouvèrent allongés. Puis la Ranger alla vers Jason pour lui laisser un peu d’espace : elle repoussa trois tengas assez aisément. Mais le Ranger Rouge n’était pas encore libre : les dix tengas restants l’encerclaient et résistaient.
     
       C’est alors que Rocky, qui avait retrouvé l’Epée de justice, sauta en l’air armée de celle-ci et alla donner quelques coups dans les tengas qui ne bougèrent point. Trini n’en revenait pas…
       - Rocky, tu es inconscient ! Ils peuvent te blesser ! cria la Ranger Jaune.
       - Dans ce cas de figure, je m’en fiche ! répondit Rocky. Un Ranger en danger, ça me gêne. Surtout lorsqu’il est rouge… et je sais maîtriser cette arme.
       - Tu plaisantes j’espère, dit Trini.
       - Bien sûr… mais je crois que mon action n’a pas servi à grand-chose…
    Un tenga attrapa l’épée qui échappa des mains de Rocky.
       - Zut ! Oh non… souffla Rocky.
       - Merci tu es bien gentil ! applaudit un tenga.
       - Toi aussi ! fit Jason qui réussit à récupérer l’Epée de Justice.
    Adam et Aisha se ramenèrent avec des seaux d’eau dans les mains : ils arrosèrent les tengas qui durent fermer les yeux. Le Ranger Rouge put alors s’éclipser afin de revêtir la tant convoitée armure métallique.
       - Armure métallique, maintenant !!!
    La donne allait changer : les deux Rangers parés de leur défense dorée allaient maintenant jouer à un tout autre jeu, que les oiseaux du Seigneur Zedd n’allaient sans doute plus apprécier.
     
    ***
     
       Goldar se dirigea vers la salle du trône pour rapporter au Seigneur Zedd des nouvelles qu’il connaissait déjà : le Serpenpieuvre ne faisait qu’une bouchée de trois Rangers et de Ninjor.
       - Oui, je le sais déjà, crâne vide, je ne suis pas assez idiot pour ne pas suivre ce qui se passe en ce moment-même sur Terre ! J’ai un œil sur tout, je sais tout ce qui se passe !
       - Bien mon seigneur, s’inclina Goldar.
    Rita débarqua, furieuse, à son tour.
       - Zedd, nos oiseaux se font plumer par deux Rangers seulement. Cela ne se passe pas du tout comme nous l’avions prévu.
       - Comment ça ils se font plumer ? se fâcha Zedd. Je croyais que ton imbécile de frère leur avait donné une nourriture leur permettant d’être plus forts ! Où est ce sac à ennuis ?
       - Mais il a bel et bien donné à bouffer au tengas, confirma la sorcière. Lorsque Rito est revenu, le sac de nourriture était vide. Et lorsque les tengas sont partis ils venaient juste de terminer le repas.
       - Les Rangers ont encore des ressources, déplora le Seigneur Zedd. Mais ils ne sont pas invincibles. Je pense avoir trouvé une faille pour les faire souffrir.
       - Un nouveau monstre ? demanda Rita.
       - Et bien non, pour une fois, ce n’est pas en créant un monstre, en tout cas pas dans l’immédiat. Je suis plus que jamais en train de penser qu’il faut jouer avec leurs émotions, leurs sentiments, et leurs craintes. Je les ai écouté parler, et ils avaient l’air perturbés. Quelque chose les tracasse.
       - Perturbés par quoi ? demanda Goldar.
       - Les Rangers se posent de plus en plus de questions sur leur passé, leur avenir, le futur qu’ils ne revivront plus… enfin, bref… laissez-moi méditer sur tout cela.
     
       Le seigneur n’avait pas d’idée précise. Les tengas étaient puissants mais ils n’avaient pas gagné. Le Serpenpieuvre dominait mais la totalité des Rangers n’était pas encore anéantie.
    Il allait devoir innover pour les éliminer une bonne fois pour toute, en jouant sur les émotions de chacun d’entre eux.
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    Message par KL44 Mar 3 Juil - 21:28

    CHAPITRE 6
    Panique totale
     
     
       Le vista-globe diffusait la désolante rage en provenance du Serpenpieuvre, et se déversant inexorablement sur trois Rangers et sur Ninjor. Paralysés, ils ne parvenaient pas à réagir mais ils souffraient fortement, en opposition à la bête sauvage qui poussait des rires démoniaques en tout point.
     
       Zordon n’avait pas d’autre solution : il devait forcer le destin et obliger et ainsi provoquer la bataille en retraite : au risque de laisser la ville sans protection, il s’apprêta à ordonner à Alpha le retour pur et simple à la base pour les quatre justiciers, par la voie de la téléportation.
       - Alpha, tu téléportes ces Rangers ici, Ninjor compris.
       - Bien compris Zordon, exécuta le droïde sans hésitation, tout en appuyant plusieurs fois sur le bouton déclenchant le processus demandé.
     
       Les quatre individus en difficultés disparurent du vista-globe et donc, quittèrent la proximité du Serpenpieuvre. Une poignée de trois petites secondes suffit pour les voir débarquer, à leur plus grande surprise, sur le parterre du Centre de Commandes, dans une position bien loin d’être digne pour des combattants censés défendre et se défendre. Alpha se précipita vers eux : N     injor fut le premier à se relever.
       - Vraiment une chance que nous soyons encore entiers, plaisanta Ninjor, merci Alpha de nous avoir sauvés.
       - Aie aie aie, nous n’avions pas le choix de toute manière, répondit le robot.
       - Mais… que fait-on pour le monstre qui… qui sévit toujours ? demanda la Ranger Rose qui se releva elle aussi, mais plus difficilement.
    Zordon laissa un blanc qui signifiait qu’il n’avait malheureusement pas la solution immédiate. Un silence qui laissa les quatre combattants perplexes.
       - Zordon, nous ne pouvons laisser la créature seule en ville, elle risque de dévaster, même de tuer toujours plus de civils !!! s’impatienta Zack.
       - Zack a raison, nous devons retourner au combat, déclara Billy.
       - Mais vous avez été sérieusement secoués mes amis, dit Alpha.
       - Alpha a raison, poursuivit Zordon a la grande surprise des Rangers, vous risquez vous aussi de subir des blessures importantes.
       - Et où en sont Trini et les autres ? questionna Kimberly. Il faut aussi les aider si besoin…
       - Tu as raison, Kim, fit Billy. Est-ce que le vista-globe peut diffuser des images d’eux ?
       - Oui Billy, tout de suite ! répondit Alpha.
    Ce dernier activa le vista-globe sur la diffusion de la Maison des Jeunes. La nuance des situations était à l’avantage des Rangers : Jason et Trini, grâce à l’armure métallique, parvenaient à repousser les tengas, bien aidés par Adam, Rocky et Aisha ; malgré tout, Zack comme les autres ne voulait pas rester les bras croisés à contempler le diffuseur sphérique. Mais que faire ? Allez sauver les autres Rangers, ou repousser le puissant Serpenpieuvre et sa panoplie déconcertante de pièges ?
       - Je ne sais pas vous, mais moi, je ne sais pas où aller, avoua le Ranger Noir. Que faire ? On ne va pas se diviser ou se cloner.
       - Je sais que nos amis sont aussi dans une situation bancale, mais je pense que le Serpenpieuvre est à l’heure actuelle maintes fois plus menaçant, décréta Billy. Pour ma part, je veux retourner au combat contre ce titan.
       - Je suis d’accord avec Billy, intervint Ninjor.
       - Zordon, que fait-on ? s’empressa de demander Kimberly, alerte, et qui n’avait même pas le temps de penser à ses cheveux complètement salis et rendus hirsutes par la transpiration secrétée au combat.
    Zordon ne répondit pas directement. Il attendit un hochement de tête d’Alpha qui confirmait une chose que les Rangers ne comprirent pas immédiatement.
       - Alors ? Pas de réponse Zordon ? s’impatienta Zack.
       - Aie aie aie aie aie… aie aie aie aie aie… répéta Alpha.
       - Rangers, le Serpenpieuvre n’est plus dans la zone dernièrement desservie, déclara Zordon.
       - Comment ça ? Explique-nous cela… demanda Ninjor.
       - Il s’est téléporté près de la Maison des Jeunes, dit Zordon, sans garder son calme. La situation s’aggrave.
       - Rangers, vous devez absolument retourner au combat. Aie aie aie… je suis vraiment, mais vraiment désolé.
    Billy, Kimberly et Zack reprirent leurs casques qu’ils avaient récemment posé sur le rebord d’une console de contrôle trinomiale moyenne portée : un outil dont seul Zordon et Alpha tenaient le secret.
       - Attention, il va falloir redoubler de concentration et de prudence, alerta Zordon. Que vos pouvoirs vous protègent comme jamais !
       - Retour vers l’action ! annonça Billy, sans la même conviction qu’à l’accoutumée. Téléportons-nous d’abord auprès de Jason et Trini !
       - Je vais directement auprès du monstre, décida Ninjor.
       - C’est noté. Nous te rejoindrons le plus rapidement possible, promit le Ranger Bleu.
    Les quatre individus, déterminés mais stressés, quittèrent le Centre de Commande, laissant inquiets leurs deux encadrants.
     
       Alpha ne tarda pas à démasquer l’étrange froideur de Zordon : même en cas de crise, l’être inter-dimensionnel avait toujours un esprit combatif, serein et confiant.
    Mais là, il semblait plutôt pensif, voire même ailleurs.
       - Aie aie aie, Zordon, ne me laisse pas dans un silence comme celui-ci. Cela m’inquiète.
       - Je pense aux Rangers. Depuis le retour en 1997, les attaques sont bien plus coriaces que dans le passé. Les Rangers doivent redoubler d’efforts en permanence et pour le moment, ils s’en sont plutôt bien sortis. Mais à force de subir ce type d’offensives parfois astucieuses, il risque de se passer quelque chose de plus grave.
       - D’où vient ce regain de forme du côté du mal, Zordon ?
       - Je pense que l’arrivée de Sariu n’est pas anodine. Le prince de la planète Pluton est bien plus stratège que le Seigneur Zedd et Rita réunis. Il est malin et sans aucune pitié pour les humains. En revanche, il est loyal envers les siens et cela conforte son entente avec ses troupes, ce qui les rend plus performants au combat.
       - Tu es donc inquiet pour les Rangers, toi aussi… fit Alpha.
       - Pas seulement pour eux, Alpha. Ce qui a changé depuis l’arrivée de Sariu, un nombre bien trop importants d’humains ont été blessés, voire même tués. Rappelle-toi des meurtres commis par la Zeo Ranger d’Argent. Et les monstres géants n’ont fait que dégrader la ville dans ses hauteurs : un grand nombre d’édifices ne sont plus, notamment les grandes tours du centre d’affaires.
       - Et les Power Rangers n’ont plus vraiment de Megazord pour repousser les créatures géantes des forces maléfiques…
       - Malheureusement, tu as encore bon Alpha. Voilà pourquoi je peux te sembler déconcerté. Mais restons concentrés : il faut suivre les Rangers de très près. Reste en alerte permanente.
       - A tes ordres, Zordon, dit Alpha.
    Alpha programma le vista-globe et les radars pour qu’ils filtrent tous les agissements des Power Rangers, Ninjor, ainsi que ceux du Serpenpieuvre.
     
    ***
     
       Sariu venait de terminer les branchements d’un très volumineux serveur informatique de conception plutonienne : de couleur grise, il semblait très vétuste mais le double écran qu’il contenait était immense et dépassait ce qui se faisait sur Terre. Nul ne pouvait imaginer l’étendue du savoir des plutoniens en matière de technologies ultra modernes telles que l’informatique, les technologies spatiales ou encore la médecine naturelle ou chimique.
     
       Lorsque Sariu brancha le serveur, l’écran s’alluma aussitôt et diffusa une vue du ciel et de la Terre. Il zooma alors sur l’Océan Pacifique avant de parler dans un micro, relié à l’unité centrale.
       - Je souhaite avoir connaissance de toutes les conversations entre les aéroports et les vols survolant la zone sélectionnée. Je veux un vol se dirigeant vers Sydney, Australie, Terre. La description de l’appareil : un aéronef de type terrien. Priorité : haute...
    Sariu arrêta de parler mais rectifia très rapidement ses derniers dires.
       - Non, je corrige ! Correction ! Priorité absolue ! Je répète : priorité absolue.
    Finster, qui passait par là, s’arrêta pour observer le prince de Pluton parler à son matériel informatique.
       - Tout va bien, mon prince ? questionna Finster.
       - Ah, Finster ! Entre, cher ami ! Viens, n’aies pas peur, jamais tu ne me dérangeras. Puisque tu es là, je vais te montrer ce magnifique outil.
    Finster, intrigué, contemplait de long en large le grand appareil : il n’avait jamais rien vu d’aussi étrange, ses machines personnelles étant à son goût moins sujettes à interrogations. Mais, lorsque Sariu avait parlé d’outil, il pensait davantage au logiciel qu’au serveur informatique en lui-même.
       - Ce programme… il permet de localiser toute sorte d’appareil volant dans l’espace, dans un rayon de presque trois parsecs. Ce n’est pas le plus puissant que nous possédons : certaines unités de recherches plutoniennes ont des appareils pouvant détecter à une distance de sept parsecs et demi. Efficace si tu veux retrouver par exemple, un vaisseau en perdition près de Jupiter ou Mercure par exemple.
       - Très impressionnant, reconnut Finster. Pouvez-vous me montrer un exemple de l’efficacité de cet engin ?
       - Mais bien sûr, j’allais y venir, mon ami. Regarde : j’ai lancé un avis de recherche au-dessus de l’Océan Pacifique terrien : un avion allant vers l’Australie.
       - Tommy… vous recherchez Tommy !
       - Ton intuition a vu juste. En effet, je compte mettre un terme prématuré au voyage de notre petit ennemi et son costume de carnavalier blanc.
       - Mais, sauf votre respect, des troupes n’ont-elles pas déjà été envoyées l’accueillir à sa sortie de l’avion ?
       - Si, mais je veux mettre toutes les chances de notre côté. Je veux qu’il y ait plusieurs obstacles devant ce bougre d’allié de Zordon !!!
       - Je vous comprends, et je vous fais confiance, prince, fit Finster. Je désire autant que vous de voir ces gens disparaître de la surface de l’univers, si je puis m’exprimer ainsi.
       - Je sais… et cela me ravit. J’adore mon sadisme envers Zordon et ses pantins.
    L’écran zooma sur un aéronef qui correspondait à un appareil important, réalisant selon les connaissances du plutonien, des vols longs courriers.
       - C’est ce vol ? Le Ranger Blanc est à bord ? demanda Finster.
       - Cela ne fait aucun doute, car mon serveur ne se trompe absolument jamais. Tommy est en ce moment même dans cet avion.
    Sariu sembla jubiler. Le jaune de sa peau gagna en vivacité.
       - Maître, qu’allez-vous faire maintenant ?
       - Une chose que le Ranger Blanc ne souhaiterait pas vivre.
    Il esquissa un sourire : la gloire allait elle aussi, lui sourire.
     
    ***
     
       Ninjor se présenta seul devant le Serpenpieuvre qui débroussaillait une partie florale à l’entrée de la Maison des Jeunes. La taille démesurée du monstre n’inquiéta pourtant pas le ninja une seconde : la peur n’était plus au rendez-vous malgré la première manche qui fut à l’avantage de l’alien.
       - Alors, la méduse, on s’est échoué sur la mauvaise planète ?
       - Voilà le retour du vaincu… pathétique… vraiment pathétique…
    Ninjor prit soin de prendre directement son épée afin de se préparer à d’éventuelles feintes ou tentatives du monstre. Mais ce qu’il n’avait pas anticipé, c’est l’arrivée d’un petit groupe de patrouilleurs : sept unités vinrent se mêler aux débats et s’approchèrent de Ninjor.
       - Ils mettent vraiment les bouchées doubles cette fois… pensa Ninjor.
    Le bien allait une nouvelle fois être confronté à une vague de mauvaises intentions. Mais l’atmosphère était plus que pesante : le mal était omniprésent depuis trop longtemps pour ne pas y laisser quelques plumes.
    Par surprise, le Serpenpieuvre dirigea deux tentacules vers Ninjor : ce dernier réussit à les éviter d’extrême justesse, tout en désintégrant un patrouilleur un peu par hasard. Mais ces deux tentacules firent un retour vers Ninjor qui fut projeté dans une surface décorée par des rosiers aux aiguilles aussi remarquables que la beauté et la diversité des couleurs florales. Le ninja se releva furtivement et tenta de trancher un des tentacules qui l’avait agressé : en vain, cette dernière était résistante. Mais il se méfiait aussi : le Serpenpieuvre possédait diverses armes, de nombreux pièges, et il fallait redoubler de prudence.
       - Remballe tes bras escamotables, sale bête ! lança Ninjor. Je vais finir par te les couper de nouveau !
       - N’oublie-pas que j’ai l’opportunité commune à un lézard, de faire repousser un membre tranché ! Lui c’est la queue, moi, ce sont mes tentacules.
       - Ah oui, c’est vrai ça, zut… pesta Ninjor. Tant pis, je m’acharnerai !
       - Tu me parles d’acharnement… patrouilleurs, montrez à cet idiot ce que veut signifier le mot acharnement ! Maintenant !!!
    Les six patrouilleurs encore actifs se jetèrent sur Ninjor qui n’avait toujours pas quitté l’espace fleuri. C’est assez facilement qu’il élimina de façon très rapide trois patrouilleurs avant d’être contraint de se décaler pour éviter un nouveau coup tentaculaire. Puis, il pivota et tapa un quatrième patrouilleur qui partit rejoindre le royaume des morts.
       - Plus que deux nunuches et une grosse pieuvre… soupira Ninjor.
       - Tu ne t’en tireras pas à si bon compte… je suis bien plus puissant que tous les patrouilleurs réunis ! rétorqua le Serpenpieuvre.
       - Ca, je ne l’ai pas oublié… mais je vais tout faire pour te rappeler que sur la Terre, ce ne sont pas les monstres qui gouvernent, tout comme partout…
     
       Le Serpenpieuvre profita d’une demi-seconde de manque de concentration du côté de Ninjor pour le canarder d’un très puissant jet d’eau qui sortit des orifices présents sur la tête de ce dernier. Le ninja fut projeté contre un grand chêne qui lui, ne bougea point. Mais Ninjor s’interdisait de s’écrouler ou de souffrir, alors il se releva une nouvelle fois et retourna vers l’ennemi qui donna un énième coup de tentacule qui bouscula de nouveau le personnage vêtu de bleu.
       - Tu n’approcheras pas, Ninjor, tu es condamné à terminer ta vie !
    Le Serpenpieuvre sentait que Ninjor était fébrile, trop épuisé pour créer la surprise, de lui donner ne serait-ce qu’un semblant de fil à retordre. Alors il voulait s’amuser, et ne pas l’éliminer de suite.
     
    ***
     
       Dans la Maison des Jeunes, les cinq Rangers complétés par leurs trois amis, réussirent à rétablir la situation à leur avantage : Jason avait récupéré son épée, Rocky, Aisha, et Adam purent se reposer quelques secondes : un répit pendant lequel plusieurs tengas durent battre en retraite ou mourir, face à des Rangers qui redoraient leur blason au fil des secondes. Mais les dégâts étaient vraiment déplorables : l’espace de vie ne ressemblait plus qu’à un vieux grenier très mal rangé, avec des bouts de porcelaine et de verre un peu partout. Le saccage était tel qu’il faudrait sans doute des jours, voire quelques semaines complètes pour tout ranger et reconstruire à l’identique.
       - Franchement, merci d’être venus, vous nous avez réellement aidés, avoua Jason à Kimberly.
       - C’est tout naturel, on n’allait pas vous laisser avec les tengas ! Mais le monstre est dehors.
       - Oui, Zack m’en a tenu deux mots…
    Le Ranger Rouge venait de faire tomber le dernier tenga au sol : enfin ils étaient libérés de cette emprise. Ils vérifièrent que tous les oiseaux bipèdes étaient bien inaptes à se relever et se regroupèrent. Puis, afin de respirer quelques secondes, les Rangers rétromutèrent : ils savaient qu’ils allaient bientôt regagner leurs costumes de super-héros.
       - Bravo à tous ! félicita Aisha.
       - Ce fut vraiment délicat, heureusement que chacun y a mis du sien, remercia Trini. Sinon on y serait encore.
       - On a pas le temps de se reposer, fit le Billy, Ninjor est en train de lutter seul contre le monstre et…
    Billy fut coupé par un tremblement dehors. Soudain, le sol se mit à trembler et une fissure traversa le sol de la Maison des Jeunes, et elle passa entre les jambes de Rocky. Jason l’attrapa violemment, non pas dans le but de lui faire mal, mais de le protéger et d’éviter une chute dans la faille qui prenait aussi bien de la longueur que de la largeur. Les Rangers en civils s’échappèrent de la salle dévastée et allèrent constater dehors que la panique générale avait largement pris le dessus sur le calme. Tous couraient dans tous les sens : le Serpenpieuvre n’était plus très loin.
     
       - Vite, Ninjor !!! montra Zack du doigt. Il faut l’aider !!!
       - Et nous trois, que fait-on ? demanda Adam au nom de Rocky, Aisha et lui-même.
    Des patrouilleurs, une dizaine, apparurent au même moment juste derrière eux.
       - Et bien… je crois que Zedd et Rita on un job pour vous, si vous voyez ce que je veux dire, fit Billy. Courage à vous trois.
       - Appelez-nous en cas de besoin, fit Trini.
     
       Zack et Kimberly, transmutateurs à la main, étaient déjà partis vers le Serpenpieuvre, alors que Jason demandait aux gens de fuir le plus loin possible. Il vit Bulk qui se précipitait vers une voiture, mais Skull n’arrivait pas à le suivre. Il vit aussi des professeurs qui, dans la pagaille, allaient et venaient sans trop savoir où aller.
       - Plus vite, Skull, dépêche-toi, passe par-dessus la faille avant qu’elle ne grandisse ! pressa Jason.
       - Mais… pour aller où après ?? Où est Bulk ?
       - Ce n’est pas le moment, saute par-dessus ! Et vite bon sang !
    Skull sauta mais au même moment, le Serpenpieuvre donna un puissant coup de tentacule vers le sol. La fissure s’agrandit soudainement et Skull rata son saut : les pieds ne touchèrent pas le sol et se précipitèrent vers le vide, les mains retenant le niveau du sol, mais ces dernières glissèrent lentement.
       - Je vais tomber dans le vide !!! hurla le pauvre Skull. A l’aide !!!
    Sans se poser la moindre question, Jason se précipita pour retenir ses mains : il parvint à les attraper. Skull n’était pas très lourd, mais la sueur et l’humidité de ses membres avaient tendance à entraîner le garçon vers le gouffre dont la profondeur ne pouvait être appréciée.
       - Tiens bon, Skull, NE LÂCHE PAS !!! cria Jason.
    -          Je fais ce que je peux !!!
    -          Les amis ! Venez m’aider !!!
    Mais Kimberly et les autres étaient déjà à leurs tâches : les Rangers s’étaient transmutés et à l’abri des regards et, de l’autre côté, Aisha, Rocky et Adam étaient trop éloignés et préoccupés à éliminer les patrouilleurs. Il constata aussi l’ignorance des gens qui préféraient s’échapper plutôt que de venir l’aider, alors que la situation de détresse dans laquelle il était engagé était visible de tous et de toutes. Il trouva cet égoïsme malvenu, mais, s’il n’avait pas été un Power Ranger, qu’aurait-il fait à leur place ?
    Ce n’était pour lui pas le moment de se poser ce genre de questions : Jason redoubla d’efforts pour ne pas lâcher la prise.
       - Tiens le coup, je t’en conjure ! Tiens-moi très fort, je vais tenter de te ramener à… à la surface…
       - Sauve-moi, Jason… excuse-moi de me moquer de toi… excuse de…
       - CHUT ! Ce n’est pas le moment !!! N’use pas ta salive inutilement et concentre-toi uniquement à me tenir !!!
    Jason n’avait pas récupéré toutes ses forces mais il ne devait pas lâcher Skull dans le vide : il ne se le pardonnerait jamais.
     
       Les autres Rangers tentaient tant bien que mal de déstabiliser le Serpenpieuvre mais l’alien tenait toujours autant la dragée haute aux envoyés de Zordon. C’est d’abord Trini qui fut les frais de la puissance du monstre : elle fut propulsée sur la route, un camion destiné aux livraisons mais, pour l’occasion bondé de monde, manquant de la percuter. Puis c’est Zack qui se retrouva à terre, paralysé par les décharges électriques lancées. Billy était lié par un tentacule et Kimberly faisait le forcing, via de multiples roues, pour ne pas subir le même sort.
       - Douée en gymnastique, mais ce n’est pas ce sport qui te permettra de sauver tes amis !!! nargua le Serpenpieuvre pendant qu’il repoussa Ninjor vers la faille sans qu’il ne tombe dedans.
       - Si seulement Tommy était là… parla à voix basse la Ranger Rose, vraiment inquiète.
     
    Où il était, elle sentait qu’au moins, il était en sécurité. Mais la force du Ranger Blanc aurait été grandement utile en ce moment. Sentait-il le danger qui guettait Angel Grove ? Elle ne le pensait pas.
     
    ***
     
       L’avion en direction de Sydney, avec de nombreux passagers à son bord, volait à une altitude d’environ huit mille mètres. Les écrans embarqués diffusaient « Pretty Woman », un film que la majorité des voyageurs avait déjà maintes et maintes fois vu et revu.
     
       Tommy, qui n’avait pas trouvé le sommeil, s’était résigné à regarder Julia Roberts se trémousser avec Richard Gere, malgré le fait qu’il connaissait le film presque par cœur : il était déjà allé le voir avec Kimberly au cinéma il y a quelques mois, lors de rediffusions à bas prix.
     
    Il espérait que Kimberly allait bien. Il pensa aussi aux autres, et espéra que tout se passait bien en Californie, et partout dans le monde d’ailleurs. Il espéra aussi que le plateau repas qu’il avait commandé arriverait : il attendait depuis un quart d’heure aux minutes qui lui parurent de plus en plus longues.
       - Monsieur, voici votre repas : des tagliatelles à la carbonara à la recette sicilienne. Bon appétit.
       - Et bien, merci, bon appétit à vous aussi, répondit Tommy sans réfléchir.
    La serveuse esquissa un sourire puis rigola.
       - J’ai déjà mangé pour ma part. A plus tard.
    Tommy sourit bêtement et se précipita sur les premières tagliatelles qu’il allait manger. Elles n’étaient pas aussi bonnes que dans les restaurants italiens mais elles restaient tout à fait mangeables. Il dégusta plusieurs bouchées quand il entendit un plateau tomber. Tout le monde se retourna et regarda vers le fond de l’appareil : la serveuse vola de l’arrière vers l’avant de l’allée centrale en criant. Terrorisés, les passagers se mirent aussi à hurler. Tommy se leva et voulut voir ce qu’il s’était passé mais il ne mit pas longtemps à comprendre lorsqu’une silhouette toute vêtue de grise sortit du cockpit. Il mit alors la main sur son transmutateur, par réflexe.
       - Mesdames et messieurs, la compagnie des Voyages des Forces Maléfiques est heureuse de vous annoncer qu’une prise d’otages est en train de prendre place à bord de ce vol. La température extérieure est de… non je ne vous la dit pas, vous irez bientôt y faire un tour, dehors.
       - Qu’est ce que tu fais là, sale môme ? questionna Tommy, alors que la panique gagnait l’avion à la vue de la maléfique Zeo Ranger d’Argent.
       - Salut, toi, ça va bien ? Quoi de neuf ? A ce que je sache je n’ai pas de compte à te rendre alors je fais ce que je veux, et où je veux.
       - Tu n’aurais jamais dû venir semer le trouble ici. Tu n’es pas sur la Lune !!!
       - Arrête ta parlotte, c’est moi qui pilote ! ricana la Zeo Ranger d’Argent.
    Tommy ne voulait certainement pas se transmuter devant tout le monde, mais allait-il vraiment avoir le choix…
     
       - Qu’est ce que tu veux ?
       - C’est toi qu’il me faut, Tommy. Considère que je suis la dernière fille que tu auras l’occasion de supplier à genoux… tes pauvres amis n’auront jamais l’occasion de te revoir et ils n’oublieront jamais qui tu as été.
       - Et tu es obligé de provoquer un crash d’avion avec des dizaines d’innocents à bord ?
    L’avion se mit à basculer dangereusement vers la Terre, qui restait quand même huit kilomètres plus haut.
       - Que se passe-t-il ? hurla une vieille femme qui alla se réfugier dans les toilettes.
    - Oh, la ferme toi ! cria la Zeo Ranger d’Argent qui sortit son boomerang et qui le lança vers la femme. Par chance, l’arme n’alla pas jusqu’à elle.
       - Les pilotes… personne ne contrôle l’avion, trembla Tommy.
       - Et ben non ! Tout le monde va crever ! Ma mission est juste de t’empêcher de faire quoi que ce soit pour sauver cet appareil. Triste fin pour le chevalier blanc…
    Tommy, sans se forcer au vu de la périlleuse descente de l’avion, alla vers le cockpit en glissant quelque peu. Mais la Zeo Ranger d’Argent, blaster à la main, comptait bien lui barrer la route. Sa mission était claire : se débarrasser du Ranger Blanc. Sariu voulait cela.
     
    ***
     
       A Angel Grove, Jason retenait toujours Skull et ce, depuis deux très longues minutes. Mais Skull n’arrivait plus à tenir et une main s’échappa, provoquant un cri de sa part.
       - Mon Dieu ! Je vais mourir !!!
       - Non, tu ne vas pas mourir ! jura Jason. Tiens-toi, fais l’effort de tenir !!!
    Il n’y avait plus qu’eux deux dans un rayon de quinze mètres, enfin presque : le Serpenpieuvre se rapprochait.
       - Tu dois me tenir très fort !!! fit Jason, à bout de force à son tour.
    Mais le malheur se fit plus pressant subitement, lorsque le Serpenpieuvre décida de chatouiller Jason avec l’un de ses tentacules.
       - Je vais t’attraper la jambe, et tu ne pourras plus rien faire, pauvre humain, ricana le monstre. Ton ami sera contraint de rejoindre le précipice.
       - Non !!! NON !!! hurla Skull qui pleurait de peur.
       - TIENS-TOI !!! vociféra Jason.
    Le Serpenpieuvre s’exécuta : il agrippa la cheville gauche de Jason et commença à lui lancer quelques décharges électriques. Jason se retourna légèrement et vit que tous ses amis étaient désormais retenus par des tentacules : Kimberly, Trini, Billy et Zack. Les autres étaient toujours à la lutte contre les sbires gris du Seigneur Zedd, et beaucoup trop loin pour constater le drame qui se produisait. L’électricité traversa son corps et alla se loger dans celui de Skull.
       - Non !!! Je ne peux pas le laisser tomber…
       - Ne… ne… me… lâche… pas… fit Skull, éreinté.
       - Tu vas le lâcher, tel est le destin de cet homme, ajouta le Serpenpieuvre.
    Jason vit qu’ils étaient tous en difficultés. Il devait faire quelque chose. Tant pis si Skull allait découvrir ce qu’il ne devrait jamais savoir. Il considéra cela comme un cas de force majeur. Il lui fallait plus de puissance.
       - Skull… je vais… reprendre… ma main gauche… tiens-toi encore quelques… quelques secondes.
       - Je… vais… tomber… vite… chuchota Skull, complètement éreinté et ne contrôlant plus ses muscles.
    Jason passa la main libérée dans son dos. Skull ne comprenait pas pourquoi, mais il allait bientôt le savoir.
    Savoir ce qu’il ne devait jamais savoir.
    La vérité.
     
       Troisièmement, gardez votre identité secrète. Nul ne doit savoir que vous êtes des Power Rangers.
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    Message par KL44 Ven 6 Juil - 22:03

    CHAPITRE 7
    Un sauveur inattendu
     
     
       Oubliant quelques secondes le vide, le gouffre, la fissure, le monstre et la panique, Skull n’arriva pas à croire ce qu’il voyait. Il ne se rendit pas compte de la réalité qui venait de prendre place, une réalité qu’il avait maintes et maintes fois tenté de dénicher avec son fidèle ami Bulk sans jamais la trouver, malgré leurs espoirs. Une réalité qui, un très court instant, fit oublier la situation embarrassante dans laquelle il l’était l’un des principaux protagonistes qui risquait de perdre la vie plusieurs mètres plus bas.
     
       Une seconde tout au plus, il avait fallu pour que le secret apparaisse aux yeux d’Eugene Skullovitch.
       - Je ne peux… pas le croire…
    Jason venait de terminer sa courte phase de transmutation en Power Ranger Rouge, grâce à son transformateur qu’il avait magné d’une seule main, l’autre étant occupée à retenir Skull : il avait fermé les yeux pendant cette transmutation, se disant qu’il brisait le serment de ne jamais dévoiler sa véritable identité.
       - Agrippe-toi à mes deux mains Skull !!!
    Le Ranger Rouge mit toute sa force au service de ses bras afin de sortir Skull de sa situation embarrassante. Rapidement il se retrouva sur le sol allongé de tout son long : allongé mais sauvé.
    La situation avait évolué dans le bon sens en un temps record, alors qu’il se voyait déjà mort et six pieds sous terre.
    Lorsqu’il ouvrit les yeux, Skull était sur le dos, collé à une parcelle de bitume. Le temps de reprendre ses esprits, une silhouette rouge lui tendant la main se présenta, tel le messie.
       - Skull, tu peux… tu peux te relever ?
       - Oui… je crois… trembla l’ami de Bulk qui avait du mal à trouver les mots. Jason… tu es…
       - Relève-toi et prend la fuite !!! Vite !!!
       - Oui… je… d’accord… je… merci…
    Doucement, Skull se releva et prit un peu par hasard la direction du parc, pensant qu’il y serait certainement plus en sécurité qu’ici. Mais, et cela n’était pas dans ses habitudes, il voulut s’arrêter et retourner aider Jason le Power Ranger Rouge. C’est auprès d’une voiture cabossée qu’il hésita. Il se retourna en direction du monstre qui était désormais à environ trente mètres de lui. Ce monstre tirait la jambe du Ranger Rouge qui n’avait pas l’air de pouvoir résister.
       - Mais qu’est-ce que je peux faire… il va souffrir… le pauvre…
    Skull ne pouvait pas voir les Rangers perdre devant ses yeux. Il n’était pas un héros, mais il devait intervenir.
    Il avait tant cherché à être connu et reconnu. Il pensait qu’en révélant la véritable identité des protecteurs d’Angel Grove, Bulk et lui pourraient effleurer le quotidien des stars en devenant des célébrités. Mais ce doux rêve ne se réaliserait jamais si le monde disparaissait.
    Il devait le secourir.
     
       C’est alors qu’il remarqua que la clé de contact était sur la voiture stationnée à côté de lui. Il ouvrit la porte côté passager, se glissa à la place du conducteur et démarra le véhicule, une Honda Accord rouge du début des années quatre-vingt-dix, paraissant plus vieille à cause des quelques impacts causés par le passage du Serpenpieuvre.
     
       - C’est parti, saloperie de bagnole. Tu vas aller tuer de l’alien ! cria Skull, qui prit la direction du Serpenpieuvre à toute vitesse, oubliant de refermer la porte qui ne tarda pas à le faire d’elle-même non sans bruit.
     
       Les mains ne quittant pas le volant, Skull accéléra vers le monstre qui balança le Ranger Bleu loin dans les airs. En contrepartie il souleva en hauteur le Ranger Rouge par la jambe. Skull voulait rentrer dans le monstre sans blesser le moindre Ranger ou même leur allié à l’armure bleue. Il appuya de plus en plus fort sur la pédale d’accélérateur : plus que huit mètres, une distance qu’il trouva interminable sur le moment.
       - J’arrive les Rangers !!!
     
    Sept. Six. Plus que cinq mètres ; de loin, on aurait pu croire à une perte de contrôle du véhicule, car si les monstres étaient habituels à Angel Grove, les voitures sur pelouses le demeuraient beaucoup moins.
    Quatre, trois mètres cinquante : Skull ne broncha pas et ne ralentit pas son allure, à contrario il la conforta, plus déterminé que jamais.
    Trois mètres, puis deux : le choc était imminent. Skull ferma les yeux.
    Soudain, il se sentit quitter la voiture sans savoir vraiment comment. Il rouvrit les yeux et vit comme un gros nuage blanc autour de lui ; il ne voyait rien d’autre et il ne sentait même plus assis sur un siège d’automobile. Il se sentit presque voler, sans savoir où aller. Il se dit alors qu’il avait échoué, peut-être même qu’il était mort suite à la collision ?
     
       C’est allongé que Skull rouvrit les yeux pour la seconde fois en un laps de minutes : l’étrange voyage n’avait pas été long et s’il venait d’arriver au paradis, alors cela n’était pas du tout comme il l’imaginait. Pas de vapeurs blanches, ni d’anges volants, ni même de lumière naturelle venant du soleil ; à la place de cela, une salle de petite taille avec, des tables de commandes disposées sous forme de cercle, contenant des boutons et autres diodes qui clignotaient de différentes couleurs à des rythmes variés.
     
       Tout en se redressant lentement, le jeune homme courageux admirait les lieux : il avait l’impression d’être dans un vaisseau spatial, un satellite, ou dans une attraction d’un parc à thèmes. Mais le sol ne tremblait pas ; au contraire, il était parfaitement stable.
       - Incroyable… je ne comprends rien, mais c’est… incroyable…
    Il était toujours aussi perplexe sur son état. Vivant ? Mort ? Dans un coma si profond qu’il voyait des hallucinations ? Au vu de ce qui s’était passé, il avait du mal à pencher pour la première théorie. Mais la seconde ne promettait pas une vision aussi claire, des émotions aussi grandes, et une possibilité de se servir aussi bien de ses cinq sens. Qu’était-il vraiment maintenant ? Où était-il ? Il avait l’impression d’être très loin de la Terre, peut-être même sur une autre planète, dans un autre monde.
       - Mais je suis où ? Où ??? cria t-il, se croyant seul en ces lieux.
       - Aie aie aie aie aie… apparut une petite voix aigue non loin derrière lui.
    Skull se retourna brusquement et retomba en arrière lorsqu’il vit ce qu’il qualifia dans ses pensées comme une soucoupe sur pattes.
       - Mais… qui… quoi êtes vous ??? Enfin je veux dire… vous parlez ???
       - Oui, tu as bien entendu ma voix, Skull. Je me présente, je suis…
       - Vous me connaissez en plus ? Je… je…
       - Calme-toi, mon grand, tu vas t’en remettre. Bon. Je suis Alpha 5, droïde d’assistance du Centre de Commandes de protection de la Terre et autres systèmes affiliés.
       - Alors… je ne suis pas mort ???
       - Mort ? Ah non, mais tu n’es pas passé loin de la mort, ça tu peux me croire ! C’est ça, de jouer les casse-cou…
       - Je… oui, je voulais sauver les Power Rangers, ils étaient attaqués par une pieuvre gigantesque ! C’est vrai, il faut que vous me croyiez !!!
       - Mais je te crois, Skull, je suis au courant de tout cela, répondit Alpha.
       - Ah… et bien merci, merci de me croire. Mais c’est grave, ils vont peut-être mourir.
    Alpha alla vers le vista-globe et demanda à Skull de le suivre. La retransmission s’activa et Skull put constater que les tentacules du Serpenpieuvre ne tenaient plus de Rangers ni Ninjor. Au contraire, l’imposante créature semblait souffrir atrocement : la voiture s’était encastrée dans la partie de son corps qui contenait de nombreux organes vitaux.
     
       Zordon choisit ce moment pour faire son apparition dans son tube.
       - Bienvenue à toi, Skull, je suis un être inter dimensionnel nommé Zordon. Je suis l’allié des Power Rangers dans la lutte contre les forces maléfiques et extra-terrestres.
       - Euh… bonjour… balbutia Skull, troublé.
       - Skull, tu as rendu un grand service aux Power Rangers. Tu as fait preuve d’un très grand courage en tentant de les sauver, et en réussissant d’ailleurs. Regarde par toi-même, ils sont libres et ils ne vont pas tarder à nous rejoindre ici.
       - Ici… où suis-je exactement d’ailleurs ? C’est une base, mais est-ce que je suis sur une autre planète ?
       - Je ne peux pas répondre à cette question, celle-ci fait partie de nos secrets, je suis désolé.
       - Bon, et bien, d’accord, je comprends, répondit Skull, légèrement déçu.
       - Zordon, préparons-nous à accueillir les Rangers et Ninjor : ils arrivent, informa Alpha.
    Skull contempla une nouvelle fois la base, de haut en bas, de gauche à droite : il était vraiment impressionné.
     
       Les Rangers et Ninjor arrivèrent via la téléportation ; quelle ne fut pas leur surprise de voir un individu inhabituel les accueillir avec Zordon et Alpha.
       - Les Power Rangers ! fit Skull. Je suis content de vous voir.
       - Zordon ! Alpha ! Nous aussi nous sommes heureux de vous retrouver ! déclara le Ranger Noir.
       - Ce monstre est vraiment au format maouss costaud ! ajouta la Ranger Jaune.
    Skull avait remarqué quelque chose de grave.
       - Où est Jason ?
       - Jason ? Le Ranger Rouge tu veux dire… hein ??? bredouilla le Ranger Noir.
       - Il… Zordon ? Il sait que… questionna le Ranger Bleu, surpris.
       - En effet, il a raison, il n’est pas là !!! confirma la Ranger Rose en regardant autour d’elle.
    Les Rangers se postèrent autour du vista-globe et virent le Ranger Rouge entravé et traîné par un tentacule du Serpenpieuvre, qui avançait à vive allure à travers le parc universitaire tout en râlant et en exprimant sa douleur.
       - C’est qu’il va vite ce monstre, fit la Ranger Jaune.
       - Rangers, vous devez immédiatement retourner sur le champ en ville. Je vous propose d’utiliser vos motos-requins pour suivre plus efficacement la progression du Serpenpieuvre. Nous reparlerons ultérieurement, mais l’urgence est là.
       - Je vous suivrai par les airs, décida Ninjor.
       - Zordon, tu ne peux pas téléporter Jason ici ? questionna le Ranger Bleu.
       - Négatif, j’ai déjà essayé, mais quelque chose fait office de bouclier, répondit Alpha. Peut-être un champ de force.
       - Où sont nos… trois autres collègues ? questionna la Ranger Jaune.
       - Ils sont à l’abri, non loin des secours rassurez-vous, déclara Zordon.
    Le Ranger Bleu s’avança vers Skull, suivit des quatres et Ninjor.
       - Nous te remercions, tu nous as sauvé. Nous te devons beaucoup, mais nous ne pouvons nous étaler sur les remerciements et nous nous en excusons. Nous reviendrons très vite vers toi.
       - Euh… merci… merci à vous les Rangers… c’est le Ranger Rouge qui m’a sauvé aussi.
       - Oui, mais encore merci à toi en notre nom à tous.
    Le Ranger Bleu tendit la main droite à Skull qui la lui serra.
       - Maintenant, direction la ville. Allons prendre possession de nos motos-requins !
       - Oui, pour Jason ! compléta le Ranger Noir.
       - Bonne chance les amis, souhaita Alpha.
    Ils se dirigèrent vers une salle dont une porte coulissante venait de révéler l’existence à Skull. Six superbes deux-roues y étaient parqués. Bien vite il n’en resta plus que deux. Puis la porte se referma.
       - Skull, tu as entendu ce que le Ranger Bleu a déclaré. Tu es bel et bien un héros aujourd’hui.
       - Mais, vous êtes sûrs que les Power Rangers… sans moi… seraient morts ?
       - Ce monstre est très dangereux, sans doute l’un des plus dangereux parmi ceux que les Power Rangers ont dû affronter. Ton initiative, aussi inattendue que spectaculaire, a eu le mérite de les sauver, non pas temporairement je l’espère.
       - Aie aie aie, pourvu que ce ne soit pas un simple sursis, espéra Alpha.
       - Peut-être… peut-être que je pourrai encore les aider, dit Skull sans trop réfléchir.
       - Le non est catégorique, même si ton courage est louable, admit Zordon. Mais nul autre individu qu’un Power Ranger ou Ninjor ne peut courir ce risque. En revanche, avant de te téléporter vers un endroit sûr, j’ai une consigne à te donner, et j’aimerai que tu la respectes à jamais.
    Skull ne savait pas trop ce qui allait lui être suggéré. Il avait un peu peur.
       - Dans un élan de courage pour te sauver, Jason a dû te révéler son secret, celui d’être un Power Ranger : le Ranger Rouge. Théoriquement, personne ne devait être au courant de l’identité des Rangers mais, par la force des choses, tu connais la vérité. Tu vas devoir respecter ceci : jamais, jamais tu ne dois révéler la véritable identité du Ranger Rouge. Jamais. Et jamais tu ne devras parler d’Alpha ou de moi-même. Jamais personne ne devra savoir quoi que ce soit sur ton passage ici, au Centre de Commandes. Et j’aimerai que tu le jures devant moi.
    Skull était troublé : jamais il ne pourrait dire à Bulk ce qu’il avait vu et vécu exactement. Il aurait même aimé en parler à ses parents, sa famille, quelques-uns de ses rares amis. Il aurait pu enfin toucher l’espoir de devenir célèbre…
    Mais il se résigna bien vite : il venait de recevoir un ordre, il devait le respecter. Et puis, il ne connaissait que l’identité du Ranger Rouge. Le Ranger Rouge qui l’avait sauvé d’une mort certaine. Il ne pouvait le trahir, il avait une dette envers lui.
       - Je le jure, je ne dirai rien à personne, déclara Skull. Promis.
    A ce moment précis, il émettait un gros doute quant à savoir s’il pourrait respecter cette promesse.
       - Bien, je compte sur toi. Nous comptons sur toi. La révélation de l’identité des Rangers serait une très grande menace.
       - Je l’ai bien assimilé, monsieur. Vous… vous pouvez compter sur moi.
    Alpha, qui avait analysé la potentialité des risques d’un individu déambulant seul et sans défense à Angel Grove, préféra en informer Zordon.
       - Zordon, n’est-il pas préférable de garder Skull ici en attendant que la situation se stabilise ? Aie aie aie, de nouveaux patrouilleurs débarquent en ville, et le monstre ravage le parc, détenant toujours Jason entre ses… entre ses griffes… aie aie aie aie aie.
       - Oui, je pensais à cela aussi, Alpha. Skull, je reviens sur ma décision de te réexpédier à Angel Grove. Tu vas rester ici en sécurité. Je te demanderai juste de ne pas toucher aux différentes consoles.
       - Entendu, je reste ici. Merci.
    Skull alla s’asseoir près du vista-globe, à même le sol. La sphère de diffusion montrait le Serpenpieuvre qui déracinait arbres, haies et autres bancs sur son passage. Il se déplaçait assez vite malgré un poids qui devait être important. Aussi, il avait encore quelques morceaux de tôle froissée plantés dans son corps, mais cela semblait ne plus le gêner. En revanche, le pauvre Ranger Rouge semblait bien mal en point, n’essayant même plus de se débattre ; il devait être à bout de force.
       - Skull, j’ai une autre directive à t’adresser, reprit Zordon.
       - Oui, je vous écoute monsieur.
       - Surtout, ne touche à aucun bouton.
       - Bien entendu… répondit-il tout en arrêtant son index à temps avant de commettre une belle bourde.
     
    ***
     
       Des milliers de kilomètres plus loin, des milliers de mètres plus haut, un vol vers Sydney connaissait des turbulences dramatiques. Les passagers s’étaient tous par réflexe regroupés à l’opposée de la Zeo Ranger d’Argent, c’est-à-dire le plus à l’arrière possible de l’avion. Tous sauf un : Tommy était en train de combattre la Zeo Ranger d’Argent à mains nues, sans ses pouvoirs de Ranger. Mais il était dominé et il encaissait davantage les coups qu’il en distribuait. Malgré ses efforts, il se retrouva rapidement propulsé entre deux rangées de sièges isolées, à l’abri de tous regards sauf de celui de son ennemie. Il en profita pour saisir son transmutateur afin de rendre le duel plus équilibré.
       - Transmutation ! Par la force du Ranger Blanc !!! dit Tommy, sans trop élever la voix, alors que la Zeo Ranger d’Argent s’apprêtait à bondir sur lui, boomerang à la main.
    Une fois transmuté, le Ranger Blanc roula légèrement sur le côté entre les deux rangées de siège, évitant de quelques millimètres d’être transpercé par le boomerang aux lames aiguisées. De plus, un mouvement brusque de l’avion vers le bas déséquilibra la Ranger aux intentions néfastes : elle se retrouva elle aussi entre deux rangées de banquettes, mais plus près de la cabine de pilotage. Tommy en profita, se releva furtivement et rallia l’allée centrale afin de se précipiter vers le cockpit, espérant pouvoir faire quelque chose afin de sauver l’appareil et ses passagers d’une mort certaine. Mais la Zeo Ranger d’Argent, malgré l’instabilité grandissante de l’appareil, bondit sur Tommy et le poussa à terre. Elle le rua de coups quelques secondes avant que Saba n’intervienne pour envoyer une salve de lasers.
       - Ne touche pas au Ranger Blanc ! gronda l’épée parlante.
       - Tais-toi, espèce de petit couteau de table !!!
       - Je le prends comme une insulte, gare à toi vilaine !!!
    Saba se mit à voler, la lame en direction du cou de la Zeo Ranger d’Argent ; en effet, l’arme n’avait aucun remord à planter son extrémité dans quelque cavité humaine que ce soit, surtout lorsqu’elle estimait que le jeu en valait la chandelle. Mais, avec son boomerang, l’ennemie contra avec succès les nombreuses tentatives et repoussa même Saba à terre. Tommy en profita pour la récupérer et se relever, attribuant furtivement un coup de poing sous le menton de la Zeo Ranger d’Argent qui tomba sur sa gauche.
       - Tu ne peux pas entraîner cet avion vers la catastrophe, lança Tommy alors que les alarmes sonnaient de partout dans l’appareil, et que les passagers hurlaient.
       - Ah bon, tu crois vraiment, Tommy ? Tu ne sais même pas piloter une trottinette que tu voudrais jouer le remake de « y’a-t-il un pilote dans l’avion » ? A moins que tu préfères mourir dignement en pensant que tu aurais pu les sauver, et en gardant des remords même en enfer ! Ton héroïsme est vain. Les Power Rangers, c’est fini !
    Elle tenta de toucher le Ranger Blanc avec son boomerang mais celui-ci bloqua le coup en tenant Saba à chaque extrémité. Puis d’un mouvement rotatif il envoya voler le boomerang au loin vers le fond de l’appareil, puis il fit une clé de bras à la Zeo Ranger d’Argent. Mais cette dernière donna un coup de pied mal placé faisant souffrir le Ranger Blanc qui se retrouva quelques secondes à genoux. Mais Tommy avait des ressources et il se releva rapidement, esquivant un coup de poing, puis une béquille, avant de rater lui-même un mawashi geri, notamment à cause de l’étroitesse de l’allée centrale. La Zeo Ranger d’Argent en profita pour éloigner Tommy du cockpit, le forçant à reculer vers le fond de l’avion, mais ce dernier entreprit de la tacler tel un footballeur non-américain. Même sans crampons sous les semelles, la charge fut une réussite et il put de nouveau rejoindre l’avant. Ce n’était pas sans compter l’agressivité de la Ranger du mal qui sortit son blaster et qui dégaina en direction de Tommy.
       - Prends ça, sauveur d’avion du dimanche !
    Mais l’armure dorsale du Ranger Blanc limita très largement les dégâts, puisqu’il ne ressentit que de légers picotements. Il ne s’arrêta pas car il savait que la Zeo Ranger d’Argent ne mettrait pas longtemps pour le rattraper. Celle-ci utilisa des pouvoirs mystiques offerts par la force Zeo pour effectuer une vrille horizontale rapide vers lui qui ne put s’écarter à temps ; la porte d’accès au cockpit n’était qu’à quelques centimètres mais il se retrouva allongé au sol une nouvelle fois. Elle se mit sur lui de sorte à l’immobiliser, les genoux pliés de part et d’autre de ses cuisses, dans une position quelque peu douteuse mais efficace pour le bloquer malgré le plus faible poids de la jeune femme protégée de Sariu.
       - Alors, ça ne te donne pas d’idées mon jeune cavalier blanc ? nargua la Zeo Ranger d’Argent.
       - Certainement pas ici et encore moins avec toi…
       - Dommage ! Je ne t’attire pas ? Le septième ciel n’est pas si loin pourtant.
       - Laisse-moi un peu, sinon je vais être obligé de te pousser un peu fort. Tu risques d’y passer toi aussi !!!
     
      Tommy commençait sérieusement à perdre son sang-froid, d’autant plus que l’avion piquait de plus en plus du nez : la descente suivait un angle de plus de trente degrés et les passagers étaient maintenant entraînés vers l’avant eux aussi. Nul ne le savait, mais l’avion avait perdu beaucoup d’altitude et la Terre n’était « plus » qu’à six mille cent mètres.
       - Tu es bloqué et la dernière personne que tu vas voir avant ton décès, c’est moi !!! ricana la Zeo Ranger d’Argent.
       - Mais tu es vraiment paumée… je ne sais pas par quel sort tu as été envoûtée mais il devait être puissant ma pauvre fille, contra Tommy.
       - Tu ne verras même plus ta petite copine Ranger, Kimberly. Rassure-toi elle doit être paisiblement en train de flâner dans les galeries commerciales de la ville. Et dire qu’elle ne te reverra jamais…
       - Tais-toi tu deviens insupportable…
       - Elle ne t’oubliera jamais… triste destin quand même, mourir avant vingt-cinq ans…
       - Mais tu vas la fermer !!!
    Le Ranger Blanc, dans un léger moment de colère, frappa du pied la nuque de la Ranger d’une force assez exceptionnelle. Elle suffoqua avant de perdre connaissance durant quelques secondes, tant son souffle fut coupée et ses sens déstabilisés. Elle s’affala sur lui avant que ce dernier ne se relève pour enfin parvenir au poste de pilotage.
       - Restez au fond, je vais tenter de prendre le contrôle de l’appareil ! prévint-t-il. Saba, surveille-la, on ne sait jamais, et préviens-moi si elle bouge !
       - No problemo, valida Saba.
    La Zeo Ranger d’Argent avait beau être inerte, étendue sur le revêtement en moquette qui jonchait le sol de l’allée centrale, les passagers n’étaient pas pour autant rassurés : ils savaient que malgré la présence d’un héros ils n’étaient pas tirés d’affaire.
     
       Tommy entra rapidement dans le cockpit et vit deux stewards allongés au sol ainsi qu’une hôtesse de l’air inerte. Sur les sièges de pilotage les deux pilotes avaient l’air de dormir paisiblement, leur sommeil n’étant sans doute pas un hasard.
       - J’espère qu’un avion se pilote comme un Fauconzord… osa t-il dire malgré la situation.
    Il écarta le corps endormi d’un des deux pilotes, contraint de l’allonger à terre de façon peu élégante. Puis il prit place et scruta les différentes commandes qui étaient à portée de ses mains. Mais il les posa rapidement sur le volant, espérant pouvoir faire aussi bien que s’il était à bord de son zord volant. Car le Fauconzord se rapprochait davantage d’un avion de chasse militaire.
       - Bon, je vais tenter de diriger cet engin… maintenant, il faut que je prévienne une tour de contrôle… enfin… je ne sais même pas trop où nous sommes… peut-être au-dessus de la mer.
     
       Tommy prit l’initiative de redresser l’appareil pour le stabiliser, ce qu’il réussit mais de manière assez brusque ; il s’en excuserait lorsqu’il aura posé l’avion, car il espérait pouvoir le faire. Puis il entreprit de lancer une communication vers un récepteur aéroportuaire.
       - Quelqu’un… quelqu’un m’entend ? Ici le Power Ranger Blanc à bord du vol… mince… un vol parti de Philadelphie vers Sydney… y a quelqu’un ? S’il vous plaît…
    En attente d’une réponse inespérée, Tommy stabilisait toujours plus l’appareil. Mais ses compétences limitées ne pourraient pas maintenir le vol en sécurité indéfiniment, que ce soit dans l’environnement du ciel, tout comme d’un aspect intérieur, avec une Ranger ennemie à bord qui pouvait reprendre connaissance à n’importe quel moment.
     
       Tommy souffla, pensa à Kimberly, à sa famille, à ses amis. Puis il respira une grande bouffée d’air. Il devait sauver l’avion et ses passagers.
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    Message par KL44 Lun 16 Juil - 22:48

    CHAPITRE 8
    Poursuite folle
     
     
       Aux guidons de leurs motos-requins, les quatre Rangers traquaient le Serpenpieuvre parmi les bois du parc d’Angel Grove. L’alien progressait relativement vite mais, au fur et à mesure des secondes, les motards colorés parvenaient à revenir à sa hauteur.
     
       Le Ranger Rouge, qui était toujours entraîné par le monstre et maintenu par un tentacule, pouvait apercevoir les deux-roues motorisés qui se rapprochaient, lui procurant enfin un espoir à cette folle escapade qui le faisait abominablement souffrir. Tantôt, il percutait des branches ; tantôt, il décollait légèrement du sol pour y atterrir lourdement. Il avait même tenté de faire appel à son épée de justice, mais en vain ; jamais elle n’était apparue. Il espérait seulement que ses amis pourraient au plus vite revenir à sa hauteur. Les retournements de situation miraculeux étaient le quotidien des Power Rangers, mais il avait bien du mal à être optimiste.
     
       Jason se sentait vraiment très faible : il avait mal partout, de la tête aux orteils, et cela ne s’arrangea pas lorsqu’il sentit son genou heurter une chose solide, peut-être un tronc. Et si ce monstre, ce Serpenpieuvre si puissant, était le dernier qu’il aurait à affronter ? Si cette fois, la création du Seigneur Zedd était plus forte que les Power Rangers ? Vraiment, il souhaitait que son jugement soit trop hâtif et erroné, et que ses amis fassent mentir ses plus sombres pensées. Il repensa à la douleur récente de sa jambe ayant été confrontée à la douleur, en espérant qu’il ne s’était rien cassé.
     
       La moto du Ranger Bleu en tête, les quatre justiciers accélérèrent une nouvelle fois : le Serpenpieuvre n’était plus qu’à quelques tours de roue.  Le Ranger Bleu prit encore de l’avance alors que le monstre avait quelque peu ralenti sa cadence.
       - Je ne sais pas comment nous pouvons l’arrêter ! pesta Billy dans son communicateur, tout en maintenant le guidon avec l’autre main. Je ne sais pas si vous avez une idée mais là, je sèche…
       - Vu l’envergure de ce monstre, c’est sûr que ce n’est pas gagné de tenter quoi que ce soit avec quatre petites motos comme les nôtres, regretta Trini.
       - Si seulement nous avions les Megazords disponibles… ajouta Kimberly. Et la place pour les utiliser d’ailleurs…
       - Oui, nous pourrions alors l’écraser comme une fourmi… ou presque, répondit Zack. Alors, que fait-on ? Car Jason est trimballé comme un vieux sac le pauvre…
       - Je… je vais tenter une accélération et ainsi revenir à sa hauteur, annonça le Ranger Bleu.
    La moto-requin du Power Ranger Bleu piqua un sprint et ne mit pas longtemps à passer de quatre-vingt dix à deux-cent kilomètres à l’heure : il avait jugé possible d’augmenter de presque le double sa vitesse car la densité des arbres était devenue moins importante. Billy serrait fortement chaque extrémité de son guidon et resta vigilant, tout en prenant en compte la progression du monstre devant lui, et de ses amis le suivant.
    Cette fois-ci, il arriverait plus rapidement à hauteur du Serpenpieuvre qui était diablement rapide, mais qui semblait ralentir au fur et à mesure de la cavale.
    Le Ranger Bleu hésita quelques secondes, mais saisit tout de même son blaster : il observa le point le plus haut du corps du Serpenpieuvre et, sans se poser de question, y expédia des lasers en rafales. Aucun Ranger ne sembla véritablement en mesure de gêner la créature qui poursuivit sa marche rapide sans broncher, même si elle semblait bel et bien ralentir. Mais pendant la folle progression, un individu qui n’était pas un Ranger mais un de leurs puissants alliés survolait la zone à une altitude de plus en plus basse…
       - Et si le salut venait de… Ninjor !!! s’exclama Billy en voyant le guerrier Ninja débarquer à vive allure une trentaine de mètres devant le Serpenpieuvre qui ralentit une fois de plus devant la potentielle menace que l’ami des Rangers pouvait représenter à ses yeux.
       - Oui les amis, me voilà, et j’espère que je vais pouvoir faire quelque chose pour vous. Car ce monstre là, il a vraiment une sale gueule.
    Le Serpenpieuvre siffla quelques grossièretés en direction de Ninjor avant de stopper net. Il n’allait certainement pas fuir devant le nouvel arrivant.
       - Ce n’est pas un de plus qui arrêtera le processus… susurra le monstre.
       - C’est ce qu’on verra… rétorqua Ninjor.
    Lors de son arrêt, le Serpenpieuve avait involontairement projeté Jason quelques mètres vers le nord. Billy s’empressa d’aller vers lui. Il arrêta sa moto à côté du Ranger Rouge.
       - Jason… oh non, tu m’as l’air mal en point, constata sans mal le Ranger Bleu en entendant les cris de douleur de son ami, mais aussi en observant sa combinaison parfois déchirée.
       - Je… je vais bien… je me relève…
       - Certainement pas mon pauvre, je te rapatrie d’urgence au Centre de Commandes !
    Billy activa son communicateur.
       - Alpha, Zordon, ici Billy, merci de téléporter immédiatement Jason. Il va avoir besoin de soins poussés.
       - Affirmatif Billy, j’entame la procédure de téléportation de Jason, confirma Alpha.
    Le Ranger Rouge avait peut-être perdu connaissance, car il semblait ne plus bouger. Il disparut de la zone boisée via un nuage rouge provoqué par le téléport.
       - Et maintenant, dit Billy en se tournant vers le Serpenpieuvre, nous allons nous occuper de toi, sale monstre.
    Kimberly, Zack et Trini avaient rejoint Ninjor et Billy et, malgré la peur qu’ils essayaient de masquer afin de ne pas paraître en infériorité par rapport au Serpenpieuvre, ils étaient réellement certains de ne pas être assez forts pour en venir à bout.
       - Ah, si seulement Tommy était là… regretta la Ranger Rose.
    Le Serpenpieuvre décida alors par surprise de commencer l’attaque : d’un coup de tentacule minutieusement précis il fit virevolter Ninjor d’une balayette horizontale sous les chevilles du guerrier bleu. Puis ce fut au tour de Billy d’être sauvagement attrapé par le coup puis balancé à près de douze mètres de haut, mais ce dernier parvint à réagir et évita une chute dramatique de justesse en s’accrochant comme il put à une branche. Ensuite, le monstre tenta de s’emparer de Trini de la même manière, mais la Ranger Jaune fut plus vive et évita d’un bon mètre le tentacule en se baissant à terre. Kimberly n’eut pas les mêmes réflexes et son dos se retrouva collé au sol en une fraction de seconde. Enfin, Zack n’eut pas le temps de se servir de sa hache laser, qu’il venait de saisir : le Serpenpieuvre lui adressa une puissante décharge électrique qui l’immobilisa en position debout, avant qu’il ne s’allonge à son tour, impuissant face au déchaînement de la créature.
    Puis Trini revint à la charge et sauta vers le monstre, activant la protection renforcée via son armure métallique. En vain : le Serpenpieuvre attrapa la Ranger Jaune par la cheville gauche mais aussi par le cou, et l’envoya valdinguer dans des arbustes de taille moyenne, faisant fuir par la même occasion quelques petits oisillons venus y trouver un peu de repos.
       - Aie… on en peut rien faire… râla-t-elle tout en tentant de s’extirper des arbustes. Ce monstre, aie… il est beaucoup trop fort pour nous ! Même avec l’armure métallique ça ne veut pas !
       - Activez-là, Rangers ! Il faut quand même essayer tout ce qui nous est possible ! répondit Ninjor qui, avec un grand courage, courut vers le Serpenpieuvre qui se retourna lentement.
    Puis Ninjor bondit, sabre dans la main droite, et donna un coup de lame dans la tête du monstre qui vit apparaître une légère plaie. L’alien grogna quelques secondes alors que Ninjor se préparait à exécuter la même manœuvre mais dans le sens inverse cette fois-ci. Mais il commit une erreur, et le Serpenpieuvre l’avait parfaitement anticipé : le ninja bleu sauta mais lorsque l’épée de fer touche la tête de l’ennemi, elle était remplie d’électricité frôlant les deux cent volts. Le courant passa dans l’arme blanche avant d’entrer en contact avec le bras, puis tout le corps de Ninjor qui fut expulsé à plusieurs mètres.
    Les Rangers, qui s’étaient relevés mais non sans mal, coururent vers Ninjor qui resta à terre sans bouger, entouré de quelques cercles électriques et autres étincelles.
       - Ninjor ! Ninjor !!! Est-ce que tu vas bien ? questionna d’une voix grave inhabituelle le Ranger Bleu.
       - Réponds-nous vite, je t’en prie ! insista la Ranger Jaune.
    Mais le guerrier ninja ne donna pas satisfaction aux Rangers : il ne répondit pas. Il n’esquissa même pas le moindre geste, le moindre signe positif.
       - Je… il faut tenter une dernière fois, allons-y tous en même temps, ordonna Zack.
       - Faisons appel à nos armes, proposa dans l’urgence Kimberly, tout en se tenant le coude gauche.
    Etonnamment, malgré le fait que les quelques secondes durant lesquelles les quatre Rangers sortaient leur artillerie étaient des secondes qui auraient pu être mises à profit par le Serpenpieuvre pour attaquer, la créature resta immobile, presque passive, comme si elle réfléchissait à la manière dont elle allait agir. Cela inquiétait les Rangers…
       - Il faut qu’on attaque vite, et les premiers, tant qu’il reste calme, dit Billy.
       - D’accord, mais cela ne me dit absolument rien de bon… avoua Trini.
       - Alors on y va, et tous en même temps ! répondit Ninjor.
    Les cinq justiciers allèrent d’un seul élan s’acharner sur le Serpenpieuvre qui encaissa les coups sans broncher. Pendant environ trente secondes, il ne fit que recevoir les assauts des Rangers et de Ninjor. Puis les assaillants firent une pause : l’alien en profita pour pousser un cri qui semblait être un cri de douleur.
       - Il ne réagit pas plus que ça, mais il à l’air d’avoir mal, remarqua le Ranger Bleu.
       - Certes, mais il ne faut pas s’arrêter en si bon chemin ! répondit Ninjor. On y retourne !
    Les Rangers se rapprochèrent du monstre mais ils stoppèrent vite : des bruits d’électricité se firent ressentir autour de la zone ; au loin, des lignes à haute tension tremblaient, et des arcs électriques se formèrent autour du Serpenpieuvre qui s’illumina. Enfin, une sorte de mini-tempête commença à balayer les branches des arbres, déséquilibrant quelque peu les cinq humains, alors que le monstre semblait encré dans le sol tant l’effet du vent fut vain sur lui, au contraire…
     
       Les cinq héros n’eurent pas le temps de reculer d’eux-mêmes : une très violente déflagration les expédia à plusieurs dizaines de mètres du monstre, contre des arbres ou à-même le sol. C’est bel et bien le Serpenpieuvre qui avait provoqué la forte explosion mais lui, était resté indemne. Il s’arrêta d’illuminer et poussa un rire machiavélique.
       - Vous ne pouvez rien contre les forces maléfiques que je défends, et que j’entends bien défendre contre quiconque s’y opposera, sur Terre et ailleurs. Notre idéal est en passe de dominer à jamais.
    Les paroles du Serpenpieuvre avaient glacé le sang des quatre Rangers. Ils savaient que leur tentative avait abouti à la libération de Jason, mais que leur lutte avait été un échec total.
     
       - Et… qu’est-ce qu’on fait maintenant ? s’alarma la Ranger Rose.
       - On ne peut rien faire… reconnut le Ranger Noir. Le Serpenpieuvre…
       - Il est bien plus fort que nous ! fit la Ranger Jaune. Il faut se rendre à l’évidence, nous ne pouvons pas le vaincre. Cette fois, nous avons perdu.
       - Il faut informer Zordon que nous n’avons pas les capacités nécessaires pour venir à bout de ce monstre.
       - Vous êtes sûrs qu’il faut rentrer maintenant, et laisser cette… bestiole errer dans les bois ? s’interrogea Billy, qui n’était pas du même avis que ses amis.
       - Que veux-tu faire… répondit Trini. Tu as vu ce qu’il a fait à Jason ?
       - Justement, intervint Ninjor, vous croyez que Jason abandonnerait le combat si rapidement ?
       - Mais Ninjor, voyons, tu vois bien que… se lamenta Kimberly, alors qu’au loin, le Serpenpieuvre cherchait les Rangers sans visiblement voir grand-chose dans l’obscurité grandissante.
       - Non ! Il n’y a pas de « mais Ninjor, tu vois bien que » ! Vous êtes les Power Rangers, je pense que vous vous en souvenez ! De véritables héros qui plus est !
    Ninjor marqua une pause de trois secondes, pendant laquelle il surveilla le Serpenpieuvre, qui essayait de les détecter mais à l’opposé : il se dirigeait vers l’est.
       - Les héros ne s’avouent jamais vaincu, et je l’ai aussi appris à mes dépens jadis. Vous ne pouvez pas abandonner ! Le combat est difficile et il est loin d’être terminé. Un infime espoir peut conduire à de grandes victoires. Jason lutterait jusqu’au bout, et Tommy aussi d’ailleurs. Vous avez encore plusieurs armes dans votre arsenal, à vous de toutes les utiliser au mieux pour trouver le ou les points faibles du Serpenpieuvre. Et je serai là pour vous aider, tant que je serai en vie, je vous aiderai.
    Instantanément, tout en écoutant Ninjor, le Ranger Bleu avait une idée, partagée par le Ranger Noir.
       - Le Canon Laser ! Il faut tenter ! déclara Billy, qui se dit que c’était peut-être une solution pour affaiblir le géant mi-pieuvre, mi-reptile.
       - Oui, je suis d’accord Billy, valida Zack. En l’absence de Tommy et de Jason, nous aurons quatre charges. J’espère que ce sera suffisant.
       - Par contre, il va falloir s’avancer au plus près du monstre, car il est hors de question de détruire les arbres au passage, informa Kimberly. Donc ça reste risqué.
       - Très bien, alors je ferai diversion pendant que vous vous rapprocherez, annonça Ninjor. Je ferai en sorte qu’il soit dos à vous afin qu’il ne vous voit pas lorsque vous vous approcherez.
       - Et nous nous approchons d’abord, et à mi-chemin, nous demandons le canon, fit Billy.
       - Croisons les doigts pour que ça fonctionne, les amis, dit Trini, qui tremblait légèrement.
       - Mais oui… ça va marcher, positiva Zack.
    Ninjor jeta un œil vers le Serpenpieuvre qui n’avait pas beaucoup progressé : sa position l’empêchait de voir les Rangers.
       - Je pense que la voie est libre. Evitez la téléportation les amis, ça ferait plus de bruit que d’avancer à pied.
       - Entendu, répondit silencieusement Billy. On s’approche.
    Les quatre Rangers avancèrent lentement vers le Serpenpieuvre que Ninjor avait déjà rejoint. Le monstre avait envie de se battre et il avait encore l’air d’oublier les justiciers restants. Ils s’arrêtèrent environ sept mètres avant le monstre : aucun arbre ne gênait en vue du tir de canon.
     
       Les Rangers levèrent les mains vers le ciel avant d’appeler à voix basse l’arme.
       - Power Canon !
    Le puissant canon apparut : à quatre, les Rangers auraient davantage de mal à le porter que s’ils étaient six.
       - C’est lourd, c’est lourd ! se plaint Trini.
       - Oui, on n’avait pas pensé à ça, s’agaça Billy. On est pourtant plus malins que ça…
       - Je peux mettre plus de force si vous voulez, dit Zack. On l’a bien fait récemment contre le Cognou, et nous n’étions que trois : Trini, Jason, et moi. Là, on peut y arriver.
       - Alors c’est parti, fit Kimberly.
       - Oui, Charge Noire !
       - Charge Rose !
       - Charge Bleue !
       - Et Charge Jaune pour terminer… et bien c’est que ça pèse son poids ce bazar… je ne me rappelle pas que c’était si lourd la dernière fois.
       - C’est peut-être parce que nous tremblons tous, pensa la Ranger Rose. Et qu’en plus, ça se rafraîchit fichtrement.
     
       Les Rangers venaient de charger le Power Canon. Le moment de faire feu approchait et le Serpenpieuvre n’avait toujours pas l’air concerné par cette menace : il semblait bien occupé avec Ninjor.
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    MMPR saison 4, épisode 5 : Nazca ou la quête du pouvoir ultime Empty Re: MMPR saison 4, épisode 5 : Nazca ou la quête du pouvoir ultime

    Message par KL44 Mar 24 Juil - 17:19

    CHAPITRE 9
    Sauvetage éclair entre ciel et terre
     
     
       Les quatre Rangers s’apprêtaient à tirer. Mais ils ne s’attendirent pas à une réaction aussi vive du Serpenpieuvre : un tentacule jaillit de nulle part et arracha le Power Canon des mains des Rangers, hormis celles de la Ranger Rose qui s’agrippait ; puis il balança l’arme très loin contre un arbre, mais Kimberly avait lâché prise avant d’être projetée. La force avec laquelle l’alien avait empoigné le canon avait bousculé les Rangers, mais sa puissance foudroyante ne s’arrêtait pas là : avec un autre tentacule il avait attrapé puis électrisé Ninjor avant de lui faire exécuter une pirouette la tête la première en direction du sol. Puis, le monstre s’illumina de mille couleurs tantôt aveuglantes, tantôt plus discrètes, mais toutes magnifiques.
       - Vous êtes trop prétentieux pour croire que vous auriez pu me surprendre avec votre jouet pour enfants ! ironisa le Serpenpieuvre avant d’ajouter qu’il trouvait très drôle de voir les Rangers allongés par terre.
       - Aie… tu ne perds rien pour attendre… rétorqua sèchement Zack qui était le premier à s’être remis sur ses deux pieds. Tu ne peux pas dominer les Power Rangers de bout en bout.
       - Ah… tu crois… ricana le Serpenpieuvre en guise de réponse.
       - Zack… fais attention ! prévint Ninjor qui voyait le tentacule du monstre grandir de nouveau en direction du héros noir.
      - Mon petit Ranger Noir, ne bouge surtout plus... s’esclaffait l’alien, voyant sa proie tomber peu à peu dans le piège, tel un renard qui, voulant défendre son territoire, ne voyait pas la cage que le chasseur lui tendait.
       - Mince ! Faut que je bouge ! cria le Ranger Noir qui venait de comprendre qu’il allait de nouveau subir un décollage à l’insu de son plein gré.
    Il roula sur le côté gauche mais le Serpenpieuvre, pour la énième fois, fut le plus malin et l’attrapa par le bras droit. Il le balança de haut en bas deux fois, avant de l’électrocuter légèrement puis de le relâcher sans avoir oublié de l’expédier violemment contre Ninjor qui tomba à la renverse sous la force de la charge.
       - Un autre client ? fit le monstre, de manière étonnement sérieuse. Si vous voulez tous y passer, il n’y a pas de problème. Au contraire !
       - On n’en a pas fini avec toi, cria Billy. On reviendra !
       - Mais, fit Ninjor, on ne doit pas… partir…
       - Faites ce que vous voulez, mais j’aurai votre peau, aujourd’hui, demain, dans trois jours… rétorqua le Serpenpieuvre.
    Billy avait fait un signe de la main à Ninjor, et ce dernier comprit et arrêta de parler. Le guerrier Ninja releva Zack qui n’avait plus de douleur, et retourna vers ses autres amis.
       - Mais Billy, qu’est-ce que tu nous fais ?
       - Faites-moi confiance… on a échoué là, c’est certain, mais il nous reste encore des armes plus puissantes.
       - Les Zords sont inutilisables ! fit Trini.
       - Je sais, mais il y a encore une autre arme du même gabarit… ah mais oui, on risque de faire des dégâts avec… mince… téléportons-nous au Centre de Commandes. Nous sommes tous complètement abasourdis et…
       - Attention ! hurla Kimberly !
    Le Serpenpieuvre courait vers les Rangers et Ninjor, en faisant tournoyer ses tentacules. La Ranger Rose avait réussi à tirer la Ranger Jaune par le bras afin d’éviter l’assaut, mais les autres Rangers ainsi que Ninjor furent encore projetés plusieurs mètres sur les côtés : Billy alla même s’enfoncer dans une haie.
       - Aucune anticipation, vous n’êtes que des pantins, des humains rouillés ! ricana le Serpenpieuvre.
       - Plus une seconde à perdre… fit Trini… téléportation pour tout le monde… téléportation vers la base !
    Et les quatre Rangers, accompagnés de Ninjor, quittèrent le bois dans lequel ils eurent les pires déconvenues, pour aller se réfugier dans un lieu sûr.
     
    ***
     
       Un avion était toujours en difficulté au-dessus de nulle part. Cet appareil ne volait pas de manière régulière, la vitesse n’était pas constante et la tendance était plutôt à la perte de puissance et d’altitude : à peine trois mille mètres. Le ciel, couvert et bondé de nuages gris, ne laissait pas voir si l’avion était au-dessus de l’océan ou de la terre ferme. Et le pilote de cet avion en détresse, qui l’était d’ailleurs tout autant, sentait des larmes couler de ses yeux, et la sueur dégouliner plus abondamment alors qu’il savait qu’il n’avait pas entre les mains qu’un simple appareil, mais la vie de nombreux passagers innocents. En plus, il devait aussi faire front face à une ennemie revenue de nulle part qui lui avait donné du travail. Inconsciente pour le moment, elle était moins dangereuse. Mais la menace planait aussi bien dans les airs que pour les voyageurs et le pilote de ce périlleux voyage.
     
       Tommy avait eu l’intelligence, pensait-il, de poser le corps inanimé de la Zeo Ranger d’Argent à proximité de lui, afin qu’elle n’attaque pas les passagers dans son dos. Elle lui avait donné énormément de fil à retordre, et il savait qu’elle était très puissante. Il ignorait toujours qui elle pouvait être. Il la voyait, étendue sans réaction, et il pensa que le moment était venu de découvrir l’identité de celle qu’il avait un temps pensé être la défunte Katherine.
    Mais l’avion tremblait de tous les côtés et il ne savait que faire. Il n’avait pas le choix : il devait demander de l’aide à Zordon, alors que l’altitude s’affaiblissait toujours plus chaque seconde.
       - Tant pis, je n’ai plus le choix. Quitte à me faire démasquer… il faut que je les sauve !
    Et pourtant, lors de la préparation du plan, Tommy avait bien insisté sur le fait qu’aucune communication ne devait transiter entre le Centre de Commandes et lui-même, au risque que les forces maléfiques retrouvent sa trace et soient présentes lors de son arrivée sur le sol australien. Mais le risque était justement de ne pas le fouler, ce sol australien. Alors, sachant que le temps était une denrée plus que jamais rare, il décida d’activer son comlink, de demander un balayage de fréquence maximum puis d’appeler Zordon et Alpha, ou un Ranger.
       - Allo, Zordon… Alpha ! Zordon ! Les Rangers ! Est-ce que quelqu’un me reçoit… s’il vous plaît… c’est d’une urgence absolue…
    Mais il n’avait aucun retour. Voyant que l’avion s’approchait des nuages qu’il allait traverser, quelques larmes se mirent à couler de ses yeux. Tommy les frotta et rappela de nouveau.
       - S’il vous plaît, Zordon, Alpha, répondez-moi… je vous en prie ! Je vous en conjure… et l’avion qui… Zordon !!! Je vous en supplie…
    L’appareil avait traversé les nuages. La météo était elle aussi très mauvaise, et les averses étaient diluviennes. Et les rafales de vent déstabilisaient le tout un peu plus. Le Ranger Blanc sentait qu’il risquait de perdre ses moyens, car la situation devenait vraiment critique.
       - Tommy, ici Zordon… Tommy…
       - Oui ! Zordon, mon avion est en danger ! Il va s’écraser avec tout le monde à bord !!!
       - Nos ordinateurs viennent de localiser l’avion, fit Zordon. Nous allons maintenant tenter de vous téléporter en dehors de l’appareil, vers l’Australie. Tommy, essaies coûte que coûte de maintenir l’avion assez haut afin que nous puissions agir avant un éventuel crash.
       - Oui, oui Zordon, je vais… je vais essayer.
    Tommy reprit en main les commandes du cockpit mais, il sentit un grand coup dans sa nuque.
       - Tu croyais te débarrasser de moi aussi facilement pauvre idiot… entendit-il avant de perdre connaissance.
       - Tommy, tu m’entends ? Tommy ! appela Zordon.
    La Zeo Ranger d’Argent maintenant seule dans le cockpit, elle savait qu’elle devait se faire discrète pour liquider le Ranger Blanc. Rien de plus simple, elle comptait se téléporter au dernier moment, afin de voir le héros mourir avec les autres passagers.
     
    ***
     
       Les quatre Rangers venaient d’arriver quelques minutes auparavant au Centre de Commandes, exténués, tout comme Ninjor qui les avait accompagnés. Skull, silencieux, s’était mis à l’écart afin de rester une fois n’est pas coutume le plus discret possible. Kimberly et les autres justiciers avaient cependant laissé la fatigue de côté car, d’une part Jason, allongé sans sa tenue de Power Ranger Rouge dans une civière de fortune confectionnée à la va-vite par Alpha, était souffrant, et que, d’autre part, Tommy n’était plus qu’à quelques centaines de mètres d’une mort après plongeon dans l’Océan Indien. Zordon avait réessayé de contacter ce dernier, en vain.
       - Aie aie aie, fit Alpha, dépité, Zordon, nous n’avons pas assez de puissance pour téléporter tout un groupe de personnes aussi lointain. C’est mission impossible.
       - Il faut mettre toute la gomme, lança le Ranger Bleu. Le Ranger Blanc est en grand danger, tout comme les usagers de ce vol. Tant pis pour nos boucliers, des vies valent bien plus.
       - Je crois que nous sommes tous d’accord, sanglota la Ranger Rose, qui était proche de la rupture.
       - Zordon, qu’est-ce que je fais ? questionna Alpha malgré tout.
    Zordon ne réfléchit pas bien longtemps : il était en accord avec les Power Rangers : hors de question de laisser le leader mourir, même si le Centre de Commandes devait en payer les frais.
       - Alpha, augmente l’énergie. S’il le faut, puise-la sur notre bouclier d’énergie et utilise le réseau de réserve d’urgence. Il faut sauver le Ranger Blanc.
       - Je dois le téléporter ici ?
       - Non, tu téléporteras tout le groupe en Australie. Les faire revenir jusqu’ici nous ferait utiliser bien plus d’énergie et le Centre de Commandes pourrait voir tous ses circuits disjoncter.
       - Nous pouvons aussi puiser sur les zords, informa Billy, de toute façon, ils sont déjà KO pour les combats à venir.
       - Bonne idée en cas de besoin, répondit Zordon. Alpha, dépêche-toi maintenant.
       - Oui Zordon, les processus sont en route. Aie aie aie, ça doit fonctionner.
       - Mais oui Alpha, ça va le faire ! pensa Zack à voix haute. Tout ne peut pas échouer aujourd’hui.
    Trini alla auprès de Jason, éveillé.
       - Comment te sens-tu ? demanda la Ranger Jaune
       - J’irai mieux quand le Ranger Blanc s’en sera sorti…
       - Oui… mais toi, tu as encore mal ?
       - Ben, j’ai plusieurs bleus, et j’ai bigrement mal aux épaules, aux genoux, au cou… aux articulations en général, en fait.
       - Il faut dire que le Serpenpieuvre… ce sale monstre, ne t’a vraiment pas ménagé. J’ai vraiment eu très peur, Jason.
    Alpha activa la procédure d’urgence. Le bouclier de la base s’amoindrit de nouveau, et l’énergie fut transférée dans le système de téléportation à distance. Les alarmes se mirent à sonner, les lumières clignoter : ce qui était normal lors d’une telle procédure.
       - Qu’est-ce qu’on fait maintenant ? demanda le Ranger Noir.
       - Il ne nous reste plus qu’à attendre que la procédure fonctionne, répondit Zordon. Pendant ce temps-là, reposez-vous les amis. Le Serpenpieuvre pourrait bien récidiver prochainement.
       - Il est toujours dans le parc ? demanda Billy.
       - Il semblerait que non, intervint Alpha. Le Serpenpieuvre a quitté la Terre par téléportation peu de temps après votre départ.
       - Et où sont nos… autres amis ? questionna Jason, pensant à Rocky, Adam et Aisha, et qui s’était légèrement redressé pendant que Trini lui appliquait une crème antidouleur dans sa nuque partiellement bleutée.
       - Ils sont rentrés chez eux pour le moment, informa Alpha, ils y sont en sécurité, en tout cas davantage qu’à être en ville à proximité du monstre.
       - Pour ma part, je vais partir me ressourcer dans mes contrées lointaines, déclara Ninjor. Je reviendrai vous aider dès que vous aurez besoin de moi.
       - Merci pour tout Ninjor, ton aide fut une nouvelle fois précieuse, remercia Zordon.
       - Attendez, je crois que j’ai quelque chose sur les radars ! s’écria Alpha. Mais oui !!! Un avion… à peine à cinq cent cinquante mètres du niveau zéro !!! Aie aie aie aie aie !!!
       - Alpha ! Il faut faire très vite ! pressa le Ranger Bleu.
    Sous les yeux de Skull, toujours très silencieux, ainsi que ceux des autres Power Rangers, larmoyants pour ceux de Kimberly, à demi-clos pour ceux de Jason et Zack, Alpha courut d’une console à l’autre : le Ranger Blanc allait sans doute être sauvé d’extrême justesse, et ce ne sera ni la première fois, ni sans doute la dernière.
     
    ***
     
       Le retour de la Zeo Ranger d’Argent au Palais Lunaire coïncida à peu de secondes près avec le signal de crash de l’avion sur le puissant matériel informatique de Sariu, qui souriait.
       - Mon maître, le Ranger Blanc était inconscient alors que l’avion se dirigeait droit vers l’océan. Je me suis téléporté juste avant que ce dernier ne plonge. Il n’a rien lâché, et nul doute malgré toute la haine que j’éprouve envers lui, qu’il est mort en héros ; malheureusement, il n’a pas dû souffrir puisqu’il n’était pas conscient.
    Sariu quitta du regard son écran d’ordinateur ultra perfectionné, se leva, et s’approcha de la Rangers maléfique. Il mit ses mains sur ses épaules.
       - Zeo Ranger d’Argent, tu as accompli ta mission avec succès. Le Power Ranger Blanc, Tommy Oliver, est décédé. Le plus puissant des gamins de Zordon n’est plus. Il s’en est allé avec un talent certain pour le combat, le courage, le dévouement envers les terriens minables, mais il ne fut pas assez fort, et cela prouve, ma Ranger, que ta force est encore plus grande, et qu’elle est suffisante pour nous aider à envahir la Terre mais aussi d’autres systèmes. Elle est à la hauteur de nos ambitions.
       - Je serai toujours là pour vous servir, mon maître.
    Le Seigneur Zedd, Rita et Goldar apparurent dans la pièce pour venir aux nouvelles.
       - Alors, alors ? questionna Rita.
       - Une Ranger a éliminé un Ranger aujourd’hui, déclara Sariu. Ma chère Rita, celui que tu avais révélé au monde entier avec un costume vert n’est plus. Il est… parti rejoindre le Dragonzord au fond des abysses.
       - Hourra !!! s’exclama Rita, transportée de joie par la nouvelle, avant d’avoir un tout petit pincement au niveau de l’organe vérolé lui servant de cœur.
       - Je me demande bien comment tu as fait, grinça Zedd, content mais agacé de voir qu’une femme pouvait être meilleure que lui. Ce Ranger était quand même le moins nul de tous. Goldar, Rita, Scorpina… ils ont tous échoué et toi, tu as réussi alors que tu es nouvelle parmi nous. Tu es bien sûre qu’il est mort ?
       - Zeddy… laisse-la donc savourer cette victoire ! intervint Rita. Un peu misogyne sur les bords mon chéri démoniaque…
       - Seigneur Zedd, je me suis téléporté juste avant l’impact entre l’eau et l’avion, justifia la Zeo Ranger d’Argent ; impossible que le Ranger Blanc s’en soit sorti, puisqu’il était inerte avant mon départ.
       - Ca en fait toujours un de moins, parla Goldar. J’aurai quand même préféré le tuer moi-même.
       - Mais oui Goldar, c’est ça, ricana Zedd, le dernier ennemi que tu as tué devait être une mouche, et ça ne doit pas être récent.
       - S’il vous plaît, un peu de calme voyons, suggéra Sariu, nous devrions plutôt fêter ce qui est une victoire. Ce n’est pas habituel. Et, pour couronner le tout, le Serpenpieuvre a dominé les Rangers à Angel Grove aujourd’hui, et même cet idiot de Ninjor n’a rien pu faire pour les aider.
       - Oui, il a été très bon ce monstre-ci, admit Zedd. Enfin un alien qui réussit à tenir sur le long terme.
     
       La Zeo Ranger d’Argent s’arrangea discrètement pour se faire oublier quelques instants. Elle ne réalisait pas encore qu’elle avait éliminé Tommy, un Power Ranger, un être humain comme elle. Cela faisait longtemps qu’elle n’avait pas eu ce sentiment de compassion, elle qui avait fait une croix sur son passé pour servir les armées maléfiques lunaires et plutoniennes. Et pourtant, ce n’était pas le premier qu’elle tuait, elle avait déjà commis des crimes de sang-froid très récemment. Mais là, c’était différent selon elle.
    Elle, Jessica Revlis, sentit quelques larmes couler sur ses joues, dans son casque argenté : elle avait trouvé Tommy attachant, et exemplaire, malgré le fait qu’elle avait eu ordre de l’éliminer. Elle venait de se débarrasser d’un Ranger : un Ranger comme elle. Alors, elle se remémora le jour durant lequel elle se fit passer pour feu Katherine, lorsqu’elle avait tenté de récupérer la fameuse plantation des anges : Tommy avait étonnamment cédé mais le plan avait quand même échoué.
    Mais elle se souvint qu’elle avait réussi à retourner le Ranger Blanc contre les siens, et elle en avait été très fière sur le moment. Elle aurait aimé pousser le vice plus loin, afin d’attirer Tommy vers elle, voire même l’envoûter.
    Mais elle devait rester digne, et effacer ce genre d’émotion.
     
       Sariu interrompit les pensées de Jessica Revlis de par une intervention orale dans laquelle il comptait exposer la suite des évènements.
      - Mes amis, nous allons pouvoir enclencher la phase suivante. Le colonel PH15 est, avec vingt-trois de mes officiers, en train d’attendre gentiment à l’aéroport de Sydney, un avion qui ne viendra jamais. Inutile donc, de les faire patienter pour rien. Cela facilite l’opération, car ils vont maintenant pouvoir entamer les recherches sans que ces dernières soient troublées par un Ranger Blanc. Pendant ce temps-là, le Serpenpieuvre, qui est actuellement en train de se refaire une santé dans le laboratoire de Finster, retournera à Angel Grove pour occuper les cinq Rangers encore en vie, ainsi que quelques-uns de leurs jeunes copains qui se prennent pour des warriors. Mais le Serpenpieuvre sèmera la panique à plus grande échelle, avec Goldar si possible.
       - A plus grande échelle, c’est-à-dire que l’on sera à même de piétiner les pauvres terriens ? questionna Goldar.
       - Tout à fait mon ami, valida le plutonien. Et aussi, pour terminer, quelques troupes au sol achèveront le travail.
       - A cette allure, la Terre sera à nous avant que nous ayons regroupés toutes les boîtes Nazca, ironisa Rita.
    Quelques rires éclatèrent. Pour une fois, l’humeur était très bonne au Palais Lunaire. Et Sariu avait prévu que la suite des festivités ne déroge pas à la règle.
       - Pour fêter la disparition du Power Ranger Blanc, je vous invite à un banquet, mes amis, proposa Sariu. Mets plutoniens et autres à volonté.
       - Mais ce sera avec plaisir ! Toute cette agitation m’a donné faim, avoua le Seigneur Zedd.
       - Et ton régime, Zeddinounet, tu l’oublies ? rigola la sorcière et femme du seigneur.
       - Et bien, je m’en passerai exceptionnellement, car j’ai bien envie de trinquer et de me goinfrer. L’occasion de faire la fête est trop belle, ha ha !!!
       - Très bien les amis, alors suivez-moi. Théoriquement, Baboo, Squatt et Rito ont tout préparé. Nous irons chercher Finster au passage, car il permet au Serpenpieuvre de maintenir une forme olympique.
       - Baboo, Squatt et Rito ont tout préparé. Oula, ce n’est pas gagné, ria Rita, sans sa rancune légendaire.
    Les cinq individus, la Zeo Ranger d’Argent et Goldar en tête, se dirigèrent vers le banquet.
     
       Soudain, le serveur informatique sophistiqué de Sariu sonna : suite à un balayage de routine, il venait de détecter quelque chose d’anormal, comme un transfert de flux en direction de l’Australie : une téléportation très rapide et massive.
    Mais le prince de Pluton avait quitté la salle trop tôt pour en être informé.
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    Message par KL44 Dim 26 Aoû - 19:42

    La suite... on approche de la fin de cet épisode...


    CHAPITRE 10
    Australie
     
     
       Au Centre de Commandes, le suspense était total. Alpha avait lancé une téléportation de groupe entre l’avion et le continent australien mais il n’avait aucun retour de la part du Power Ranger Blanc. Le droïde avait appelé Tommy deux fois, sans retour, maintenant une impatience plus forte chez les autres Rangers qui scrutaient exclusivement les écrans et les radars tout en ayant l’oreille la plus attentive vis-à-vis des communicateurs. Skull, n’avait pas bougé et observait à défaut de parler, car il savait qu’il devait rester le plus calme possible, alors que cela n’était pas son tempérament ; Jason, soigné par Trini, allait mieux malgré quelques douleurs inévitablement persistantes dans la nuque et aux genoux abîmés, sur lesquelles les plaies étaient nombreuses mais elles ne saignaient plus ; Billy aidait Alpha dans les démarches de recherche et de détection du Ranger captif, et Kimberly, qui n’avait de cesse que de communiquer avec Tommy – où plutôt, d’essayer – avec Zack, avait le cœur qui battait si vite qu’elle se demandait si les autres pouvaient l’entendre.
     
       Et elle eût la réponse : il semblerait qu’effectivement, malgré les milliers de kilomètres qui les séparaient, Tommy avait peut-être senti les battements de son cœur.
       - Allo… Zordon ? Kim ? Jason…
    Non, ils n’avaient pas rêvé… Quel soulagement pour les Power Rangers ! Mais malgré l’émotion, la Ranger Rose avait intelligemment toussé au moment précis où Tommy avait énoncé son prénom, afin que Skull ne découvre pas la véritable identité d’un second Ranger.
       - Comme je suis contente d’entendre ta voix ! s’exclama Kimberly. Tu ne peux pas imaginer à quel point j’étais inquiète ! Et je n’étais pas la seule !
       - Ranger Blanc, je suis moi aussi heureux de te savoir vivant, déclara sans surprise Zordon. Avant toute chose, Skull est au sein du Centre de Commandes.
       - Skull ? Tu m’expliqueras plus tard.
       - Oui. Skull étant ici, merci de ne pas dévoiler l’identité des Power Rangers. Passons. Est-ce que tout va bien ?
       - Et bien, je crois que oui, répondit Tommy. Je vais vous raconter ce qu’il s’est passé. Je voyageais dans l’avion tranquillement mais ils ont retrouvé ma trace. La Zeo Ranger d’Argent a débarqué à bord et j’ai dû me transmuter afin de défendre l’appareil et ses occupants. Le combat… a été très difficile, et les pilotes de lignes n’étaient plus en état pour justement piloter. Alors, pendant que la Zeo Ranger était inerte, j’ai tenté de maîtriser l’avion, mais je me souviens juste que nous perdions de l’altitude… et après, je ne me souviens plus, jusqu’à ce que je me réveille près de la mer, sur une plage, avec tous les occupants de l’avion à l’exception de la Zeo Ranger d’Argent. Je ne sais même pas où je suis… peut-être aux Etats-Unis car c’est écrit en anglais sur les panneaux… d’ailleurs, c’est marqué… Grafton… je connais ce nom de ville…
       - Oui, tu es bien arrivé en Australie malgré les déboires rencontrés lors du voyage, déclara Zordon. Maintenant, quant à savoir où tu es exactement en Australie, c’est tout autre chose.
       - Puisque je t’ai téléporté au plus près du crash, relaya Alpha, tu dois être sur la côte est. Je pense même que tu es entre Brisbane et Sydney.
       - Bien… c’est une intuition, mais je pense être plus près de Brisbane, donc je mettrai moins de temps pour me rendre à Reefside. Un mal pour un bien si je puis dire, puisque c’est là-bas précisément que les aliens doivent commencer leur grande offensive.
       - Ils te croient peut-être mort, pensa le Ranger Bleu à haute voix.
       - Oui… oui ! Cela pourrait jouer en ma faveur. J’espère seulement que je m’en sortirai quand même, car ce ne sera pas de la rigolade cette fois.
       - Nous non plus, nous ne rigolons pas en ce moment… fit la Ranger Jaune. Le Serpenpieuvre est certainement le monstre le plus puissant au corps-à-corps que nous ayons eu à affronter.
       - Il anticipe notre moindre coup, ajouta la Ranger Rose. Zordon, nous ne pourrons le battre si le Ranger Blanc n’est pas avec nous… ou bien, il nous faut d’autres renforts.
       - Si nos précieux zords étaient en état de combattre… regretta le Ranger Rouge qui progressivement reprenait du poil de la bête.
       - Le Ranger Blanc doit poursuivre sa mission, certes périlleuse, sur le sol australien, décida Zordon. Le sort du monde en dépend. Ninjor reste à sa disposition en cas de besoin.
     
       Zordon marqua quelques secondes de silence afin de reprendre son souffle : les dernières minutes avaient été éprouvantes, et pas seulement pour lui d’ailleurs.
       - Ranger Blanc, poursuis ta mission en Australie. Bonne chance.
       - Merci les amis et bonne chance à vous aussi, conclut Tommy avant de mettre fin à la liaison.
    Alpha annonça alors que le Serpenpieuvre n’était plus en ville : il justifia la lenteur de cette conclusion tardive par le fait que la réserve d’urgence avait fortement ralenti les radars du Centre de Commandes.
       - Tout est stable, aucune anomalie constatée à Angel Grove, ajouta le robot.
       - Skull, maintenant que la ville est calme, je vais te renvoyer à Angel Grove, directement à ton domicile, en te téléportant. Tu as déjà eu affaire à la téléportation lorsque nous t’avons sauvé.
       - Ca… ça ne fait pas mal, hein ? balbutia Skull.
       - Mais non, tu verras, tu n’en rendras même pas compte, répondit la Ranger Jaune.
       - Au pire tu auras une légère sensation de vertige mais elle sera passagère, ajouta le Ranger Bleu.
       - Ah… c’est vrai… stressa Skull.
       - Et peut-être même des envies de vomir, puis les ongles qui se décollent tout en ayant la peau qui devient transparente, ajouta, farceur, le Ranger Noir, alors que Skull poussait quelques gémissements de panique.
       - Ah… mais non je ne veux pas ça ! Je préfère rentrer à pied !
       - Mais non, ne t’inquiète pas, intervint Jason, tu es venu ici sans problème, tu es encore entier et tu as tous tes ongles. Tu n’as absolument aucun risque, je te le garantis.
       - Merci… Jason.
       - Et n’oublies pas Skull, fit Zordon avant que le jeune garçon ne quitte le Centre de Commandes, nous avons un pacte concernant l’identité secrète des Power Rangers.
       - Je m’en souviens… promis, je ne dirai rien.
       - Très bien, alors bonne soirée, et adieu.
       - Au revoir Skull, et encore une fois merci, dit Jason qui s’était levé pour serrer la main de Skull et lui porter une accolade amicale assez inédite.
       - Au revoir, Power Rangers.
    Un nuage blanchâtre encercla Skull : lorsque celui-ci se leva et s’envola, le garçon avait disparu en direction de la ville.
       - Zordon, tu crois que Skull gardera le secret sur l’identité de Jason ? questionna Billy, visiblement inquiet.
       - Billy, même si Skull balançait la vérité, qui le croirait ? questionna Zack. Personne.
       - Personne à part nous, fit Kimberly qui, rassurée, avait repris quelques couleurs sous sa combinaison rose.
       - En tout cas, maintenant nous allons pouvoir rentrer chez nous, dit Jason.
       - Tu es sûr que ça va aller ? questionna Trini qui, comme les autres Rangers, venait de se rétromuter.
       - Mais oui, rassure-toi, ça va le faire. J’ai quand même de la chance de me sentir aussi bien après tout ce qui m’est arrivé.
       - Une bonne douche me fera du bien, déclara Kimberly, j’ai l’impression d’avoir les sous-vêtements collés sur la peau, ainsi que le sentiment d’avoir les cheveux bien sales.
       - Je confirme, fit Billy. Mais il y a aussi de la fatigue. Beaucoup de fatigue.
       - Je vous tiens au courant demain, Rangers, annonça Zordon. J’espère ne pas avoir à vous appeler pour des mauvaises nouvelles.
       - D’accord, alors à demain, répondit Zack. Zordon, Alpha, bonne nuit à vous.
    Et les cinq Rangers se téléportèrent à leur tour vers leurs domiciles respectifs.
     
    ***
     
       De l’autre côté de l’océan, en Australie, Tommy s’était téléporté à quelques dizaines de mètres d’un pannonceau indiquant le début du territoire de la ville de Reefside, via l’entrée sud parcourue par une petite route très peu fréquentée par les véhicules motorisés. Auparavant, il avait pris soin de rétromuter, puis d’appeler les secours afin de rapatrier les passagers du vol qui eux aussi avaient été sauvés via le téléport. Il avait indiqué ne pas comprendre ce qui s’était passé, et les autres passagers, encore choqués ou légèrement blessés, avaient dit la même chose. Seule ombre au tableau : les deux pilotes de l’appareil, qui eux aussi avaient été transférés de l’avion vers la plage, n’avaient pas pu être sauvés.
     
       Tommy s’en voulait de ne rien avoir pu faire pour préserver la globalité des voyageurs en vie. Il avait beau être un Power Ranger, il n’avait rien pu faire cette fois-ci pour éviter le drame et il avait fallu l’apport de Zordon. De plus, il regretta de n’avoir aucune véritable notion de secourisme et il jura de passer la formation adéquate à son retour à Angel Grove, quand il en aurait le temps.
     
       Le temps… une denrée contre laquelle il luttait même si, malgré la tragédie de justesse évitée, le crash de l’avion et la téléportation de secours lui avait fait gagner six bonnes heures sur le planning qu’il avait initialement prévu.
    Il repensa à Kira qui lui avait bien dit que le premier jour de juin était, selon l’avenir, la date de la mort des Power Rangers. Lui qui courait après le temps, fallait-il vraiment être aussi pressé ? Il ne savait pas. Par contre, il ferait tout pour éviter cette mort. Mais comment faire, puisque Kira le lui avait prédit ?
     
       Tommy connaissant le décalage horaire, il avait réglé sa montre : à Reefside, le 25 Mai était le jour en vigueur et il était quatorze heures et trente-sept minutes. Il faisait plutôt chaud pour cette période, avec une température que Tommy jugeait avoisiner les vingt-cinq degrés Celsius, et le vent était quasi absent : une météo tout à fait acceptable alors qu’il avait quitté Angel Grove sous une pluie diluvienne. Cependant, un peu d’eau lui aurait fait le plus grand bien car il avait déjà eu très chaud dans l’avion.
     
       Au fil de ses pas, le jeune Ranger Blanc se souvint d’images, de scènes, et parfois le paysage lui rappelait certains souvenirs enfouis au plus profond de lui-même : une petite cabane en bois peint de bleu attira son regard, tout comme un panneau indiquant le chemin à suivre pour se rendre vers un petit parc zoologique qu’il avait l’impression d’avoir déjà visité. Le futur déjà vécu n’était pas encore complètement oublié. Billy et lui en avaient parlé : il avait posé la question à Zordon juste après leur réapparition à la fin du vingtième siècle. Il se souvint de la réponse de l’être interdimensionnel, que Billy lui avait presque répété mot pour mot :
       - … Tes pouvoirs Rangers n’ont jamais disparu même dans le futur… Tous vos souvenirs sont restés intacts grâce à cette force mystique.
    Souvenirs intacts. Pour combien de temps, se demanda Tommy. Car s’il avait de la mémoire pour encore beaucoup de choses de son ancienne vie, certains souvenirs s’estompaient pourtant avec le temps.
    Par exemple, il ne se souvenait plus de la marque ni même de la couleur de la dernière voiture qu’il avait achetée. Il se rappela juste qu’il l’avait désirée depuis plusieurs années. Peut-être que c’était la dernière Infinity, spécialement importée des Etats-Unis vers Reefside ? Non, il n’était plus en Australie. Il se voyait à Nice-Life. Mais y était-il vraiment avant la faille du continuum espace-temps ? C’était de plus en plus flou pour lui. Et cela était déconcertant, et le fait d’oublier l’énervait.
       - Zordon doit savoir que psychologiquement, un jour où l’autre, tout cela nous troublera…
    Et il n’avait pas tort. Mais Zordon n’allait pas révéler quelconque secret, au risque de déstabiliser à jamais l’esprit déjà fragilisée des Rangers. Il le regrettait, mais le comportement de leur maître était légitime.
    Il repensa  étonnamment à cette automobile neuve… il voulait savoir ! S’il ne se rappelait plus de ce détail, il allait bientôt oublier où il avait vécu, quelle matière il avait enseigné, où encore chez quelle banque il avait confié ses comptes.
    Il se jura alors de tout noter sur un petit calepin dès qu’il en aurait le temps, mais dans l’immédiat, il avait un tout autre planning à respecter scrupuleusement.
     
       Reefside.
    Le panneau d’accès à la commune, Tommy venait de le franchir, le soleil lui chauffant de plus en plus les épaules et séchant définitivement ses vêtements encore humides quelques minutes auparavant. Quelques tous petits arbres à l’ossature végétale desséchée longeaient la route de chaque côté et démarquaient la limite entre le bitume et, à gauche les parcelles sablonneuses, ou, à droite, un petit lotissement aux résidences soit neuves, soit sortant peu à peu de terre. Devant Tommy, la route poursuivait en ligne droite sur près de cent mètres avant de déboucher sur une petite place ayant une petite fontaine avec un bassin en son centre, et entourée de commerces de proximité : la géographie de la ville, il ne l’avait pas oublié et il savait exactement où il était. Il n’avait pas habité dans le quartier sud, sauf au tout début, mais à l’hôtel Koalya ; cet hôtel deux étoiles bon marché se situait d’ailleurs sur la place vers laquelle il se dirigeait.
    Ou plutôt, l’hôtel se situera sur la place vers laquelle il arrivait : Tommy fut surpris d’y trouver à la place un immeuble d’habitation lambda, un peu abîmé, dont les mûrs étaient parfois même fissurés, mais cet immeuble était à vendre. Il s’arrêta devant l’entrée et observa.
       - Cela veut dire, peut-être, que le prochain acquéreur sera Madame Koalya, pensa Tommy à voix haute, qui avait en mémoire l’image d’un hôtel chaleureux, au personnel attachant et à l’hôtesse d’accueil très mignonne, qui n’était autre que la fille de la gérante, ou plutôt future gérante, Martha.
     
       Anaïs, c’était le prénom de sa fille. Anaïs Koalya, il en était sûr. C’est elle qui l’avait accueilli la première fois à l’hôtel, et qui s’était proposé de porter quelques-unes de ses valises. Mais, les bagages du professeur de biologie qu’il était devenu étaient si lourds qu’il l’avait aidé. Ils avaient ensuite fait connaissance autour d’un thé, et ils avaient beaucoup échangé sur leurs vies respectives. Ils étaient devenus amis avec le temps et sortaient souvent ensemble pour aller au cinéma, faire du vélo ou aller à la plage.
     
      Anaïs n’avait que vingt-trois ans, et Tommy était un tout jeune trentenaire. Anaïs ressemblait beaucoup à Kimberly : dans ses souvenirs, elle faisait de la gymnastique et elle avait largement les capacités pour devenir une très grande athlète. Mais elle avait une autre grande passion qui était l’équitation, et elle se défendait tout aussi bien en selle que debout sur une poutre de quinze centimètres de large. Et cette passion là fit quitter l’Australie en 2002, ou en 2003, Tommy ne s’en souvenait plus trop, afin de réaliser de nombreux galas acrobatiques au dos de Grenel, son magnifique pur sang brun. Kimberly aimait aussi les chevaux, mais elle ne faisait pas de l’équitation son passe-temps favori. Enfin, Anaïs avait aussi flirté avec quelques sports de combat, plus particulièrement les arts martiaux tels que le karaté ou l’aïkido, mais à l’inverse de Tommy, cela ne l’avait jamais passionné malgré le fait qu’elle avait un potentiel certain, là aussi.
     
       La ressemblance ne s’arrêtait pas là. Physiquement, Anaïs avait les mêmes cheveux que sa petite amie, et le visage avait quelques traits similaires. Enfin, elle avait une joie de vivre appréciable, et elle positivait sur tout, s’occupant d’abord des autres avant de soucier de ses problèmes.
     
       Tommy l’avait énormément apprécié, peut-être plus, et les similitudes avec Kimberly n’étaient pas le seul motif. Il espéra alors la revoir, mais était-ce une bonne idée, sachant qu’elle ne le connaît pas, en 1997. Il essaya d’ôter cette idée de la tête.
     
       Noyé dans ses pensées, Tommy émergea et décida de poursuivre sa route. Quelques enfants s’amusaient avec un petit lance-pierres aussi efficace qu’une goutte d’eau pour éteindre un feu de broussaille, et un vieil homme promenait son chien en laisse.
     
       Tout à coup, une sirène retentit au loin. Tommy espérait que c’était une manœuvre car il redoutait que les plutoniens passent à l’attaque. Le problème se dit-il, c’est qu’il connaissait le planning grâce à Kira, la Ranger Jaune Dino Tonnerre qui lui avait tout dit outre dimension. Et la sirène sonna trop de fois pour qu’il ne s’agisse d’un simple incident ou d’un incendie, surtout lorsqu’il vit arriver, dans un délai incroyablement court sachant que la première sirène n’avait sonné que quelques minutes auparavant, deux hélicoptères agissant sans doute pour le compte de l’armée australienne.
     
       Puis il les vit. Dix soldats d’élite de Pluton, venant de l’est de la place. Armés jusqu’aux dents, ils se servaient d’un outil qui envoyait des ondes aux passants qui tombaient à terre, sans que Tommy ne sache s’ils étaient inertes ou, pire encore, dénués de vie. Aussi, deux soldats avaient en plus un petit lance-flammes qui brûlait les voitures ou les édifices.
    Tommy, qui n’avait pas encore été vu, ne se posa pas de question, se cacha de l’autre côté du futur hôtel, là ou personne ne s’y trouvait, et entama la phase de transmutation.
       - Transmutation immédiate ! Par la force du Ranger Blanc !
     
    Via une transmutation rendue laborieuse par les troubles rencontrés par les Rangers, Tommy se retrouva de nouveau protégé par sa tenue blanche et son armure noire et dorée. Saisissant immédiatement Saba, il n’attendit pas une seconde de plus et, sans se poser la moindre question, fonça sur la horde d’ennemis qui poursuivaient leur offensive, alors que l’un des hélicoptères était en train de déposer des militaires sur la route provenant du nord de la place. Il bondit dans les airs, tenant son épée dans la main gauche.
       - Vous n’êtes pas les bienvenus ici ! lâcha le Ranger Blanc, qui avait parlé sans réfléchir, sans le moindre but de provoquer l’adversaire.
       - Qu’est ce que c’est que… parla l’un des plutoniens.
       - Tu es censé être mort, perdu dans un accident d’avion ! s’égosilla un second.
       - C’était sous-estimer le pouvoir des Power Rangers ! rétorqua Tommy.
       - P22 et P23, dirigez vos flammes sur ce Ranger ! Si tu ne meurs pas à cause de l’eau, le feu s’en chargera !!!
     
       P22 et P23 étaient les soldats armés des lance-flammes. Leur combinaison était légèrement différente, d’un orange très foncé virant presque au rouge, et ignifugée, alors que celles des autres plutoniens étaient marrons et sans protection renforcée contre le feu.
    Le feu fut pointé vers le Ranger Blanc qui miraculeusement fut bousculé par un autre soldat de Pluton, ce qui lui permit d’éviter de justesse la source de chaleur intense. Puis il se baissa et tenta d’entailler les jambes de ses assaillants. La première tentative fût un échec et la lame de Saba ne coupa point. Le plutonien, mécontent de l’agression surprise du Ranger Blanc, lui balança un puissant coup de pied qui le fit valser par-dessus le groupe. Il tomba dans le petit bassin de la fontaine en pierre pâle, dans lequel l’eau n’était pas franchement propre. Il voulut s’en extraire furtivement mais les plutoniens l’encerclaient, les lanceurs de flamme P22 et P23 en tête du groupe.
       - Nous sommes réellement très forts, parla l’un des aliens, mais je ne pensais pas que nous aurions eu si peu de mal à nous débarrasser d’un Power Ranger. C’est presque trop facile.
       - Halte-là ! Que personne ne bouge ! s’exclama une voix de derrière le groupe de plutoniens, qui n’était autre que celle d’un militaire, à la combinaison kaki, suivi par plusieurs autres qui avaient l’air plus nombreux que les assaillants.
       - Ah ! Enfin, ça va être drôle ! ricana le même plutonien.
       - Feu ! rétorqua le militaire.
       - Deux groupes ! scandèrent les plutoniens en chœur.
    Cinq plutoniens, comprenant celui qui avait le plus parlé, se retournèrent et allèrent à la rencontre des soldats humains alors que les cinq autres, dont P22 et P23, restèrent pour entraver Tommy.
    Ce dernier profita des mouvements et de la légère déconcentration pour bondir de l’eau et balancer plusieurs coups de sabre vers P22 et P23 qui, surpris, lâchèrent leurs armes incendiaires. Mieux, les frottements de Saba avaient l’air cette fois de porter ses fruits, au plus grand étonnement du Ranger Blanc qui les vit crier de douleur et se recroqueviller sur eux-mêmes en se tenant les jambes. Tommy ne réfléchit pas et fit de même vers les trois aliens restants encore debout, les arrosant légèrement au passage. L’un d’eux tomba sans même que Tommy l’ait touché, peut-être par peur, alors que les deux autres subirent un à un l’assaut grâce à des coups de lame précis au niveau du bas-ventre. Blessés, les cinq plutoniens encore entiers étaient allongés et avaient l’air de souffrir.
       - Euh… les Power Rangers sont puissants, mais je ne pensais pas vraiment avoir si peu de mal à me débarrasser de cinq sous-fifres de Sariu ! ironisa Tommy.
    Lorsqu’il se dirigea vers les cinq derniers ennemis restants, il constata avec effroi qu’il ne restait plus que deux militaires humains encore en vie, battant en retraite devant la férocité croissante des envoyés de Sariu qui n’hésitaient pas à trancher, démembrer ou casser, en témoignaient les individus ayant déjà succombé à leur fureur. Tommy accéléra et présenta un coup de pied précis dans la tête d’un premier plutonien qui recula à peine avant de trébucher à cause d’un corps à terre puis de se tenir le visage à deux mains, là où le pied du Ranger avait fait mouche. Les quatre autres plutoniens se replièrent mais Tommy sauta, dévia quelques tirs de blasters ennemis et breta parfaitement pour en mettre trois hors de combat au moins temporairement. Le dernier plutonien debout était celui qui avait donné le plus d’ordres et il prit en otage l’un des soldats encore en vie, un blaster au canon dirigé sur sa tempe. Le second soldat se ravisa d’user de son fusil Australian Ammo Glar afin de toucher l’alien, et le Ranger Blanc stoppa net.
       - Plus un pas, sinon je lui fais sauter la cervelle, menaça le plutonien, dont l’insigne indiquait PLG11.
       - Mais qui êtes-vous et qu’est ce que vous nous voulez ! s’énerva le soldat libre. Il y a peut-être moyen de négocier.
       - Vous, soldats, votre utilité nous est nulle. C’est avec le Power Ranger Blanc que je dois négocier. Je ne vais pas déblatérer avec les forces officielles terriennes qui sont aussi bien équipés en armes lourdes que nos aïeux aborigènes !
       - Je t’écoute, plutonien… PLG11, répondit Tommy, la main non loin du manche de Saba.
    PLG11 resta silencieux quelques secondes, tout en se grattant le haut du crâne avec la main non prise. Il regarda le Ranger Blanc puis le militaire qu’il tenait avant enfin, de parler.
       - Ce que j’ai à te demander est l’emplacement de quelque chose que nous devons récupérer. Tu dois parfaitement savoir de quoi il s’agit, Ranger.
       - De quoi parles-tu, sale martien ? s’agita le militaire retenu en otage.
       - Mais je ne t’ai pas demandé de parler, s’énerva PLG11. C’était la dernière fois que tu parlais !!!
       - Non !!! cria Tommy.
    Un léger déclic indiqua que PLG11 avait activé son blaster : ce pistolet, Tommy n’en avait jamais vu chez les forces du mal, et le canon doré libéra rapidement un puissant laser grisé qui pénétra en un éclair dans la boîte crânienne du malheureux militaire : sa tête explosa en dizaines de morceaux volant dans un rayon de plusieurs mètres, dévoilant une vision d’horreur qui provoqua des hauts-le-cœur chez le Ranger Blanc comme chez l’autre militaire qui hurla de désespoir avant d’armer son fusil et de dégainer sans vraiment de précision vers l’extra-terrestre assassin. Pendant que le corps sans tête tomba au sol, le plutonien réarma son blaster, tout en encaissant sans broncher les nombreuses balles du fusil adverse. PLG11 appuya sur la gâchette mais Saba le désarma à temps : le blaster vola et chuta sur une plaque d’égout. Tommy rattrapa Saba et alla affronter PLG11 au corps-à-corps pendant que le militaire appelait du renfort.
       - Soit tu me donnes l’emplacement exact de la boîte Nazca, soit tu meurs à ton tour ! menaça PLG11 tout en sortant une épée métallique qui ressemblait à s’y méprendre à l’Epée de Justice su Power Ranger Rouge.
       - Je ne négocie pas avec les tueurs de ton espèce, rétorqua Tommy en toussant légèrement.
       - Peu importe, nous serons tellement nombreux ici, en Australie, que nous finirons forcément par la trouver, avec ou sans ton aide. Mais tu ne seras pas là pour le voir.
       - Je ne suis pas encore mort, et je ne compte pas mourir tout de suite ! répondit Tommy tout en faisant taper le bout de la lame de Saba contre celui de l’épée adverse.
       - Défier un plutonien, c’est abréger son destin !
    PLG11 fit un pas sur la côté, obligeant Tommy à esquiver au risque de se faire couper en deux. Le plutonien en profita pour courir vers le soldat qui, malgré l’utilisation de son fusil, ne put éviter la perte de ses deux bras et de ses deux jambes et, sans avoir de le temps d’esquisser la moindre souffrance, de perdre la vie. Le Ranger Blanc courut de nouveau vers PLG11 qui se retourna rapidement tout en remballant son blaster perfectionné et en prenant le fusil Australian Ammo Glar du défunt soldat. Il dégaina vers Tommy qui doutait quant à la capacité de sa combinaison ainsi que de son armure à résister à court terme aux nombreuses balles. Fort heureusement l’Australian Ammo Glar n’était pas le meilleur fusil des forces terrestres australiennes et le temps de chargement après chaque tir était long. Tommy put donc facilement éviter une première balle avant d’atteindre le plutonien qui tira une seconde fois. Mais cette balle fut magnifiquement déviée par Saba.
       - Home-run ! dit Saba, qui n’avait pas l’air de paniquer.
       - Je vais venger la mort de tous ces hommes que tu as tué aujourd’hui, je te le promets ! déclara Tommy.
       - Le jour où un non-plutonien tuera un plutonien n’est pas prêt de voir le jour, ricana PLG11. Les terriens sont ridicules…
    Tommy ne prit pas note des paroles de PLG11 : un plutonien précédemment écarté s’était relevé, et il était bien décidé à en découdre : il marcha vers le Ranger Blanc qui esquiva l’épée de PLG11 avant de charger l’autre plutonien mais le succès ne fut pas au rendez-vous : la charge fut complètement vaine.
      - Ben zut, ça a pourtant marché tout à l’heure… murmura Tommy avant que le soldat de Pluton le saisisse par le col.
    Ce dernier le lança sur la route tournant autour de la place, en faisant retomber Tommy la tête la première sur le bitume.
       - Ha ha ! Très bien joué, P19, félicita PLG11. Tu l’as bien envoyé planer dans les airs.
       - Votre protection est primordiale, répondit P19.
    La puissance retrouvée des plutoniens augmentait comme les nuages dans le ciel, qui chargés de gris, s’apprêtaient à masquer un soleil qui avait largement dominé la première partie de la journée de Reefside. Tommy se remit sur pieds et s’engagea vers P19 mais PLG11 saisit son puissant blaster qui avait déjà tué : l’impressionnant laser de la même couleur que la couche nuageuse ne neutralisa pas le Ranger Blanc qui avait sauté très haut dans le seul but de ne pas finir avec un trou dans l’abdomen. Son salto avant se termina de belle manière à trois mètres de P19 qui sortit un petit blaster à l’allure moins perfectionnée que celui de son logisticien.
       - Compte tes secondes ! ricana P19.
       - Tu n’auras même pas le temps de tirer, rétorqua le Ranger Blanc, qui courait avec Saba tenue d’une poigne ferme par sa main droite.
    P19 n’eut effectivement pas le temps de tirer : Tommy désarma le soldat plutonien puis tenta de le toucher. Mais ce dernier se replia aux côtés de PLG11, un peu en retrait.
       - Je ne vous comprends pas, les plutoniens, soit vous êtes horriblement forts et vous êtes pratiquement, comment dirais-je, intouchable ; soit vous perdez vos moyens et vous n’êtes plus que l’ombre de vous-même, incapables de m’éliminer.
       - Tu vas voir si… commença à renvoyer P19.
       - Non, pas maintenant, coupa PLG11. Nous n’avons plus le temps. Nous avons une mission et si le Ranger Blanc ne veut pas collaborer, nous nous débrouillerons sans lui.
       - Mais… commença à dire Tommy avant de se raviser.
      - Oh mais ne t’inquiètes pas, nous reviendrons régler ton compte et celui de tes amis. Profite de ta dernière semaine.
     
       Les deux agents de Sariu s’enfuirent en courant vers la route partant du nord de la place. Hors de portée du Ranger Blanc qui ne les avait pas suivi, ils s’arrêtèrent, préparèrent leur téléportation et disparurent de Reefside : en effet, les plutoniens se téléportaient moins rapidement que les Power Rangers ou les sous-fifres du Seigneur Zedd.
    Tommy n’en revenait pas : il s’en était sorti comme d’habitude mais cette fois-ci il savait qu’il n’était pas passé loin d’une sévère correction.
     
       Il resta un moment sur la place, désertée des vivants et jonchée de malheureux corps de soldats militaires ou plutoniens sans vie, et même, celui d’un jeune civil à qui Tommy ne donnait pas plus de quinze ans : un jeune adolescent qui ne s’était pas trouvé au bon endroit, au bon moment.
     
       Tristesse et haine se mélangeaient dans l’esprit du Ranger. Mais des questions sans réponses prirent le relai : comment avait-il pu neutraliser autant d’ennemis, alors que ces derniers sont surpuissants de nature ? Il avait été projeté dans la fontaine sans esquisser la moindre résistance, mais il avait terrassé aisément huit plutoniens avec l’aide de Saba, avant de se faire malmener par deux autres. Mais ces deux autres, avaient pris la fuite d’eux-mêmes alors qu’ils avaient la possibilité de le blesser, le faire emprisonner, ou pire ! Il ne comprit pas le comportement de ses ennemis.
     
       C’était un fait, les aliens voyaient leur puissance décuplée grâce à la plantation des anges, cette fameuse source qui procurait des pouvoirs décuplés aux monstres se battant à proximité, donc en Californie. Etait-ce une raison logique pour la faiblesse partielle des plutoniens ici en Australie ? Pas impossible, se dit-il. Il fit de cette réponse une évidence. Faute de mieux.
     
       Profite de ta dernière semaine.
    PLG11 avait conclu par cette phrase qui confirmait les prédictions de Kira. La date fatidique du 1er Juin approchait à vitesse grand V et Tommy commença à se demander comment il pourrait faire pour éviter la mort promise.
    Il décida alors de lister ce qu’il devait faire, car à force de se battre, il avait peur d’en oublier la moitié. Il était venu ici non pas pour trouver la boîte Nazca puisqu’elle n’était pas en Australie ; cependant, en venant à la rencontre des assaillants à Reefside notamment, d’une part il entretenait l’illusion et d’autre part il devait les repousser tant bien que mal.
    Mais, il se dit que le fait d’entretenir cette illusion, justement, n’était-il pas préjudiciable ? La haine et la motivation des plutoniens ne serait-elle pas amoindrie s’ils apprenaient que la boîte Nazca tant désirée n’était pas du tout là où ils la cherchaient ? De toute façon, ils ne le croiraient pas, ils étaient si sûrs d’eux.
     
       Le mal était déjà fait, en partie. Des gens avaient péri et lui avait aussi failli y passer. Les plutoniens n’étaient certainement pas venus qu’à dix et Tommy était certain que d’autres troupes avaient débarqué ailleurs en Australie, et peut-être même dans d’autres pays. PLG11 et P19 étaient sans doute déjà partis chercher du renfort, où rejoindre un autre bataillon.
     
       Puis, Tommy se remémora le contact avec Kira. Il se souvenait parfaitement ou presque de tout ce que la Ranger Jaune Dino Tonnerre lui avait dit, mot pour mot.
       - … Voilà ce qui va vous arriver, Tommy. Il y a un plutonien qui va partir à la conquête de reliques Nazca en date du Samedi 24 Mai 1997. Il enverra des troupes un peu partout mais, ce que je peux te dire, c’est que dans mon futur, une des reliques se trouve à Reefside… Ils vont tout saccager pour retrouver cette boîte qu’ils ne trouveront apparemment jamais, car elle est arrivée en Australie qu’après les années 2000… Ils vont commencer par se cacher à Reefside, non loin du musée d’histoire naturelle. Il faut les arrêter avant qu’ils ne détruisent tout et qu’ils ne tuent des milliers d’innocents !
     
       Malheureusement, tout était juste. Les plutoniens étaient à Reefside, et certains étaient sans doute déjà bien cachés à attendre quelque chose… un ordre d’assaut imminent ? Probable. Mais l’assaut avait en partie débuté et Tommy s’était retrouvé au milieu. Et à défaut de milliers d’innocents, à sa connaissance, une bonne dizaine avait déjà eu tort bien malgré elle de croiser le chemin des êtres jaunes venus de la planète la plus éloignée du soleil.
     
       Et il était là pour repousser ces individus qui n’avaient soif que de pouvoir et de nouvelles conquêtes. Il avait du mal à savoir comment il allait réussir. Quelle idée de partir seul contre tous pour une mission suicide telle que celle-ci ! Il était certain d’avoir besoin d’aide très bientôt, car contre dix plutoniens, c’était passé. Contre dix fois plus, il estimait ses chances frisant le néant.
     
       Profite de ta dernière semaine.
     
       Oui, il devait profiter de cette semaine pour ne pas en faire sa dernière.
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    MMPR saison 4, épisode 5 : Nazca ou la quête du pouvoir ultime Empty Re: MMPR saison 4, épisode 5 : Nazca ou la quête du pouvoir ultime

    Message par KL44 Dim 2 Sep - 0:01

    CHAPITRE 11
    De part et d’autre du Pacifique…
     
     
       L’apparition si prématurée au Palais Lunaire de deux de ses agents étonnait Sariu. Soit il s’agissait d’une information faisant office de bonne nouvelle, soit l’inverse ; dans les deux cas la surprise était de taille.
     
                PLG11 et P19, qui venaient d’affronter le Ranger Blanc, étaient prostrés à genoux devant leur maître plutonien, la mine décomposée.
                - Mon prince, nous avons échoué, parla PLG11.
                - Le Ranger Blanc ne veut pas nous avouer l’emplacement exact de la boîte Nazca, ajouta P19.
                - Le Ranger Blanc est mort ! contra Sariu quelque peu énervé par la précédente intervention de P19. Que racontez-vous !          
                - Non, mon prince, il est toujours en vie. Il était présent.
                - Comment est-ce possible… la Zeo Ranger d’Argent affirmait l’avoir éliminé… soit elle m’a menti, soit le Ranger Blanc possède des capacités de survie cent fois supérieures à quelconque autre imbécile vivant sur cette maudite planète bleue.
                - Je ne sais pas mais, aucun doute n’est permis, maître, c’était bien le Power Ranger Blanc.
                - Et, la météo se dégradait rapidement…
    Sariu recula d’un bon mètre, comme s’il cherchait un point d’appui pour se tenir debout devant le malaise que représentait cette nouvelle aux antipodes des informations précédentes qu’il avait obtenu.
     
                Malgré ces excuses, Sariu resta impassible. Dans un premier temps, il ne parla pas, et il ne fit que contempler chacun de ses soldats venus lui donner des explications. Il analysa : leurs vêtements salis et très légèrement humides par endroits justifiaient qu’ils avaient dû se battre. Ensuite, le fait de ne voir que deux plutoniens laissait présager le pire, mais il poserait la question plus tard : le Ranger Blanc était-il donc si puissant même seul, à des milliers de kilomètres de son Centre de Commandes ? Tommy Oliver n’usurpait donc pas sa renommée ? Un humain pouvait-il vraiment être si vaillant ? Sariu en doutait encore. La race humaine était si inutile, si faible selon lui, qu’elle avait des milliards d’années de retard sur la civilisation plutonienne, ce qui n’était pas faux d’ailleurs. Enfin, il décida de demander davantage d’explications à ses sous-fifres.
                - Vous n’êtes quand même pas les seuls survivants de cette mission ?
    Le silence qui suivit raisonna comme une réponse pour le prince de Pluton.
                - Le Power Ranger Blanc a réussi à éliminer huit des nôtres, sur un bataillon de dix soldats ? J’aimerais franchement que ce soit une mauvaise blague, mais je sais que vos paroles sont d’une véracité à ne pas contredire. J’aurais surtout aimé qu’il soit véritablement mort.
                - Il n’était pas seul… des militaires terrestres se sont mêlés au combat, répondit PLG11. Ils n’étaient pas bien armés mais ils ont su nous repousser aussi…
                - Vraiment ? douta Sariu.
                - Oui…          
                - En êtes-vous vraiment sûr ?
                - Je ne peux pas mentir, mon maître, mais le Ranger Blanc a été un poison pour nous. Les militaires ne nous ont posé aucun problème et je ne sais même pas si l’un d’eux a survécu.   
                - Mais le Ranger Blanc est encore en vie.
     
                Il ne le montrait pas, mais Sariu était très remonté. Non pas contre ces hommes, bien qu’ils aient échoué. Mais contre la tournure des évènements qui ne suivaient plus totalement ce qu’il avait prévu.
    Il demanda à ses deux soldats de se retirer afin de rester seul, pour réfléchir à sa vengeance. Il ne mit pas longtemps à choisir l’option mettant de nouveau le puissant Serpenpieuvre en tête de peloton des créatures allant attaquer la planète bleue. Et quand ce monstre reviendra à Angel Grove, il fera encore nuit noire.
    Il sortit de la pièce afin d’informer le Seigneur Zedd qu’il avait l’intention d’attaquer sans attendre.
     
    ***
     
                Jason avait quelque peu récupéré de ses multiples blessures causées par le Serpenpieuvre lors de son échappée folle, cependant, il n’avait pas pu cacher toutes ses douleurs lors de son retour chez lui, où ses parents l’avaient attendu sans s’inquiéter ; Jason était un jeune homme plutôt sérieux depuis son plus jeune âge et, ses quelques bêtises d’adolescents n’avaient jamais été répréhensibles au point de guetter ses allées et venues.
     
                Jason n’avait jamais été un enfant perturbateur, ni un jeune adulte difficile. Il n’avait effectué ses premières sorties nocturnes que tardivement avec ses amis de toujours. Ses amis étaient aussi sérieux que lui, ce qui rassurait ses parents qui avaient maintes et maintes fois eu l’occasion d’accueillir Billy, qu’il côtoyait depuis les premiers jours d’école, ou Zack. Tous les trois formaient un trio de copains plutôt sympathiques, aux passions variées et réparties entre les arts martiaux, la science et la danse. Aussi, Jason connaissait également Trini depuis sa plus tendre enfance, puisque leurs parents étaient amis, et Kimberly depuis l’âge de six ans.
     
                Son père avait l’avait remarqué : cela faisait environ deux ans avant son départ pour la Suisse que Jason sortait davantage. Parfois, il s’absentait soudainement, et cela était même quelques rares fois arrivé pendant le repas du soir. Mais, au vu du comportement presque parfait de leur fils, monsieur et madame Scott n’en tenaient pas rigueur. La seule chose qui les gênait était de savoir que parfois, des aliens se baladaient en ville.
     
                Ce soir-là, Jason était rentré discrètement au domicile familial à Hill Valley, mais sa mère l’intercepta pour avoir des nouvelles après l’attaque à la Maison des Jeunes. Elle l’invita à en parler dans le salon. Ils prirent place dans un élégant canapé en cuir.
                - Et bien, par miracle, on ne s’est pas trop mal débrouillé contre ces monstres, indiqua Jason qui finalement, ne faisait que raconter la stricte vérité.
                - Mais ce sont les Power Rangers qui vous ont ensuite permis de vous en sortir… répondit sa mère. Qu’ils en soient remerciés, une fois de plus.
                - Ils sont vraiment partout ces Rangers, ajouta Monsieur Scott qui venait de rentrer, un bandage au bras gauche, et qui s’assit dans un fauteuil face à son fils.         
                - Papa, que t’es-t-il arrivé ? questionna Jason.
                - Ton père a voulu faire le malin en repoussant quelques monstres mais il s’est frotté à légèrement plus fort que lui…
                - Le karaté, mon fils… quand tu as le karaté dans le sang, comme tout autre art martial, tu t’en sers pour défendre tes proches. C’est ce que j’ai essayé de faire mais il est vrai que ces bestioles étaient coriaces.
                - Ton fils, apparemment, a réussi… sourit madame Scott.
                - Les Rangers ont davantage réussi que moi, tu sais… dit Jason.
    - Tu pourrais presque en être un, Jason, déclara monsieur Scott, fier de son fils. Tu es si brillant dans l’art d’exercer le karaté. Tu es même meilleur que moi.
    - Ne raconte pas de bêtises, bluffa le Ranger Rouge dont les parents avaient toujours ignoré l’identité. Eux, ce sont des supers combattants.
    - Soit, fit le père. Je vois que toi aussi tu m’as l’air d’avoir un peu mal partout.
    - Et bien oui, ils ne m’ont pas loupé non plus ces oiseaux de malheur, mentit Jason dont les blessures provenaient d’un autre combat, avec un autre monstre. Mais je pense que je vais réussir à tenir le coup.
    - Je vais quand même te passer une crème, des pansements, des bandes, et… toute la trousse à pharmacie finalement, indiqua Madame Scott.
    - Quand Agnès aura bien avancé dans ses études de médecine, elle te soignera en deux temps trois mouvements, plaisanta son père.
    - Et Angélique qui veut aussi devenir infirmière… ajouta Jason. Deux sœurs à mon service en cas de blessure, que demander de plus…
    La mère de Jason se leva du canapé en cuir et alla en direction de la salle de bains chercher la trousse.
    - Papa, comment ça s’est terminé cet après-midi ? Les Rangers vous ont aussi sauvé ?
    - Oui et non. Ta mère et moi, ainsi que les parents de Trini et d’autres jeunes, avons réussi à nous échapper en prenant une issue de secours. Les monstres à plumes sont peut-être forts, mais ils n’ont pas l’air très fûtés…
    - Non, ils ne le sont pas du tout même… enfin, c’est… c’est ce que les médias disent, se rattrapa Jason avant qu’il ne fasse une quelconque bourde.
    - Tu sais mon fils, plus ça va et plus ce climat d’insécurité, qui est quand même catastrophique, me fait peur. Nous avons sans cesse des attaques de monstres et ta mère et moi avons parfois la trouille lorsque Agnès ou toi…
    Une petite sonnerie de six notes interrompit les paroles de Monsieur Scott : ce son provenait du bracelet que portait son fils au bras droit.
    - Encore cette invention de Billy qui sonne… il veut que tu viennes le voir, si tard ?
    - Et bien je ne sais pas trop… je vais l’appeler… je prends le téléphone d’en haut.
    Jason avait fait croire à ses parents que le communicateur n’était qu’un simple gadget permettant à une personne de faire sonner celui d’une seconde personne à distance. Ce qui n’était pas totalement faux d’ailleurs…
    - L’invention de Billy, en France ils appellent ça le Bi-bop. Ne reviens pas trop tard, s’il te plaît.
    - Je vais essayer.
    - Et pour tes bandages ?
    - Ca va aller, dis à maman que je m’en occuperai à mon retour. Je n’ai plus très mal. Je reviens au plus vite.
    Jason se leva, se précipita vers l’escalier menant à sa chambre. Il activa son communicateur qui avait eu le temps de sonner de nouveau.
    - Ici Jason, j’écoute.
    - Jason, ici Zordon. C’est malheureusement si tardivement que le Serpenpieuvre a décidé de revenir en ville, cette fois-ci sur les pistes de décollage de l’aérodrome d’Angel Grove.
    - Il ne s’arrête donc jamais… je passe à la base ou je m’y rends directement ?
    - Les autres t’attendent, Kimberly et toi, directement sur place. Billy, Zack et Trini ont entamé le combat. Que la force te protège.
    - J’y vais le plus rapidement possible.
    Jason coupa la communication et voulut se transmuter dans sa chambre. Mais la proximité de celle-ci avec celles de ses deux sœurs qui théoriquement dormaient déjà, présentait un risque. De plus, il entendait sa mère revenir vers l’escalier. Alors il alla au fond du couloir et il ouvrit la porte d’un grand placard faisant office de fourre-tout. Il n’y était pratiquement jamais rentré car son père lui avait interdit depuis tout petit, sans trop savoir pourquoi. Tant pis, il allait enfreindre cette règle, mais pour la bonne cause.
    Il chercha des doigts l’interrupteur pour allumer la lumière, et il ne trouva qu’une ficelle qui activait tout de même l’éclairage. Il vit plusieurs cartons, des bibelots, des vieux livres, un vieux coffre, des tableaux, et surtout beaucoup de poussière. Il se dit qu’il reviendrait déployer sa curiosité ultérieurement car, une mission l’attendait. Il éteignit la lumière afin de ne pas être aperçu.
    - Transmutation ! Par la force du Ranger Rouge ! Direction : les pistes de l’aérodrome d’Angel Grove !
    Jason reçut la combinaison rouge de combat, décida d’ores et déjà de saisir son blaster, et rallia en trois secondes le tarmac où étaient déjà présents les autre autres Power Rangers.
     
    ***
     
    Sur la piste, désertée des avions de par l’horaire tardif du combat, les Rangers Bleu, Noir, Jaune et Rose formaient les quatre côtés d’un carré imaginaire autour du Serpenpieuvre qui aspergeait ces derniers d’un liquide acide. Le Ranger Rouge atterrit à une dizaine de mètres d’eux au plus près de la Ranger Rose, près d’une grande baie vitrée d’un des halls d’attente vide mais toujours éclairé, mais une demi-douzaine de patrouilleurs le séparait de ses amis attaqués par le puissant monstre aux tentacules.
    - Comme si le monstre avait besoin d’une escorte… lâcha Jason.
    Il rangea son blaster, car les rayons lasers n’étaient pas efficaces avec ce type de patrouilleur : la seule vraie solution pour les faire disparaître était de donner un coup dans le Z avec un minimum de force, ce que Jason s’employa à faire. Il n’eut pas de mal à éliminer le premier qui n’avait pas eu l’occasion de repousser son premier coup de poing gauche ; de l’autre main, il attrapa un second patrouilleur auquel il infligea un puissant coup de tête. Ensuite, il mit à terre à tour de rôle les quatre derniers, puis il les acheva au sol grâce à ses deux poings là encore. Mais il dût s’y reprendre à deux fois pour le sixième qui avait esquivé la parade et qu’il s’était remis debout. Jason encaissa un léger coup de pied mais la jambe du patrouilleur ne refit pas la même trajectoire deux fois : le système d’autodestruction sembla avoir un souci et le sbire maléfique explosa tout seul, sans que personne ne l’aide. Une aubaine pour un Ranger Rouge qui ne perdit pas de temps à rejoindre ses amis.
    - J’arrive, tenez bon !
    - Ah, te voilà, fit Billy, comme si le Serpenpieuvre n’était pas assez fort, il fallait qu’ils nous envoient des patrouilleurs.
    - Oui, c’est la réflexion que je me suis faite aussi… allez, maintenant, je me frotte de nouveau à mon bourreau d’il y a quelques heures. Chouette !
    - Nous n’avons pour le moment pas réussi à le toucher, déplora Trini.
    Les cinq Rangers tournaient autour du monstre qui ne bougeait pas beaucoup : il les observait, confiant, car il savait où il allait les toucher et quand. Un jeu d’enfant selon lui. Mais les Rangers, s’ils se savaient largement inférieurs, n’avaient pas perdu leur motivation d’envoyer le Serpenpieuvre au rayon des mauvais souvenirs.
    - On procède comment, cette fois-ci ? questionna Kimberly.
    - Je ne sais pas trop… répondit Jason. Essayons nos blasters !
    - Je n’y crois pas trop mais soit… avoua Zack. Billy a déjà essayé au dernier combat, ça n’avait rien fait ou presque…
    - On tente quand même !
    Chaque Ranger saisit son pistolet laser et tira en direction de la tête du Serpenpieuvre qui n’avait pas l’air d’être vraiment perturbé. Il essuyait les nombreux tirs sans prononcer les moindres sons signifiant une souffrance, même légère.
    - Mais non, cela ne fonctionne toujours pas ! pesta le Ranger Noir.
    - Mais qu’est-ce qu’on peut faire… balbutia la Ranger Rose.
    - On arrête, ordonna le Ranger Rouge. On va tenter de réessayer avec le Power Canon, même si ça risque de finir comme tout à l’heure. Courrons assez loin derrière lui et appelons l’arme !
    Les Rangers s’exécutèrent : ils contournèrent le Serpenpieuvre et se dirigèrent quinze mètres derrière lui, à l’endroit où Jason avait affronté les six patrouilleurs. Mais l’alien n’était pas dupe : il fit grandir deux tentacules qu’il mit en travers de la route de ses ennemis. La lumière étant plus faible à cause de la noirceur d’un ciel pourtant clair et parsemé d’étoiles, deux des cinq Rangers tombèrent, les jambes crochetées par les tentacules : Trini et Billy se retrouvèrent à terre quelques secondes avant de se relever et de rejoindre Kimberly et Zack, en boitillant quelque peu. Mais le Ranger Rouge avait fait le chemin inverse, épée à la main, car il avait une idée derrière la tête. Il arriva à hauteur d’un des tentacules encore déployé et il leva son épée en l’air. Il la rabattit de toutes ses forces, la lame tranchant l’appendice du Serpenpieuvre qui cette fois-ci s’égosilla : il venait de perdre un membre.
    - C’est ce que j’appellerai une vendetta ! ria Jason, qui savourait la douleur qu’il avait apporté à son ennemi.
    - Bien joué Jason ! le félicita Billy. Dommage qu’il ait rétracté l’autre tentacule qui m’a fait tomber sinon, tu aurais pu recommencer ta bonne démarche.
    - Pas la peine de rigoler, sales chiens d’Uranus ! pesta le Serpenpieuvre, colérique. Vous ne pouvez rien contre moi, et la perte d’un membre ne me sera pas fatale. Par contre, au moins un membre des Power Rangers va mourir aujourd’hui.
                - Je ne crois pas, si nous restons unis, il ne peut rien nous arriver, répondit Zack.
                - Je ne pensais pas à vous, mais plutôt… à votre copain le Power Ranger Blanc.
                - Tommy ! s’exclamèrent les cinq Rangers.
                - Oui, ce bon vieux Tommy. Sariu l’appelle affectueusement « enfoiré de cloporte humain », mais chacun y voit midi à sa porte. Enfin, juste pour dire que votre petit copain est peut-être déjà mort à l’heure actuelle. Le sol australien s’avère plus hostile que prévu.
     
    ***
     
    Observant les aléas de la bataille sur Terre, les méchants devaient se rendre à l’évidence : le Serpenpieuvre n’était plus si invincible. La perte d’un tentacule semblait l’avoir affaibli.
    Rita retira son œil de sa grande lunette télescopique :
                - Par les cornes d’un taureau-spectre, notre monstre est en train de souffrir.
    Sariu restait confiant. Son plan ne se déroulait pas comme prévu, mais il le modifiait en l’adaptant à la situation réelle.
                - Sa mort est une nécessité.
    Rita crut avoir mal entendu.
                - Comment ?
                - Le Serpenpieuvre ne va plus tenir très longtemps. Les Rangers vont le vaincre, et c’est lorsqu’ils penseront avoir fait un grand pas vers la victoire que je leur offrirai une surprise de taille. Mais pour cela, le Serpenpieuvre doit mourir, c’est inévitable.
    Il marqua un temps d’arrêt, et il ajouta quelques mots, d’un ton menaçant :
                - Le sang va couler. De part et d’autre de l’océan Pacifique.


    CHAPITRE 12
    Alertes
     
     
       -        Tu mens, Tommy n’est pas mort. C’est impossible !
    Jason était sûr de lui : le leader ne pouvait avoir échoué. Surtout pas Tommy, le plus puissant des Power Rangers.
       - Pourtant, les sbires de mes maîtres l’ont croisé, et ils ne lui ont pas fait le moindre cadeau. On m’a rapporté la souffrance du Ranger Blanc. Certains os ont craqué.
       - NON ! hurla Kimberly en fonçant vers le monstre, arc à la main, envahie par la colère.
       - Kim, non !!! cria Billy.
       - C’est trop dangereux !!! prévint Trini, nerveuse.
    La Ranger Rose courut vers le Serpenpieuve, sauta en l’air et esquiva à la seconde près un coup de tentacule. Mais celui-ci revint vers sa taille, telle une tête chercheuse.
       - T’es fichue, Ranger Rose !
    Aux yeux de tous, l’étreinte était inévitable. Les quatre Rangers progressaient à toute vitesse vers leur amie mais ils furent balayés par une salve de lasers. Ceux qui n’heurtèrent pas les Rangers firent apparaître un léger brouillard de poussière provoqué par le contact avec le sol.
     
       Lorsque le nuage brumeux se dissipa, les Rangers ne purent que constater ce qu’ils redoutaient.
    Le Serpenpieuvre se tenait immobile, le tentacule resserré, compressant Kimberly.
    Ou pas.
    L’étreinte se relâcha.
       - Kim n’est pas là ! s’exclama Zack.
       - Mais où est-elle…
    Il fut coupé par une masse rose qui laissa vite place à la Ranger qui, après une téléportation surprise, se retrouva sur la tête du Serpenpieuvre, tout aussi surpris et stupéfait.
       - Mais…
    Il ne put finir sa phrase : il avait vu l’arme de la Ranger Rose se dresser droit sur lui.
    Droit vers sa bouche.
       - TIENS, PRENDS CA !
    Kim relâcha la flèche qui partir se loger dans l’alien à une vitesse hors-norme, la faisant traverser de bout en bout la gorge du monstre qui hurla à l’agonie.
       - Oui !!! ne put s’empêcher de contenir Billy.
    Kim roula en boule sur le côté, et laissa le champ libre à ses coéquipiers et amis. Jason fut le premier à lui emboîter le pas et profita de l’état de souffrance du Serpenpieuvre pour lui trancher les tentacules restants, sans exception.
       - Trini, à ton tour !
    La Ranger Jaune effectua une roue puis un saut en direction du crâne de la créature démoniaque qui perdit de plus en plus de son incroyable résistance.
       - AIE !!!!! AIIIIIE !
       - Oui Trini, bien joué, c’est bon ça ! s’écria Zack, empli d’un sentiment perdu depuis de longues heures : celui de la maîtrise et de la domination.
    Il prit ses responsabilités et le relai : équipé de sa hache en mode fusil, il bombarda de boules laser le monstre souffrant.
    Billy compléta l’exécution avec sa lance, tranchant les quelques organes qu’il restait à couper, tout en prenant le soin de ne pas encore l’achever.
       - Jason, c’est cruel de dire ça, mais je te laisse le privilège de mettre un terme aux battements de cœur du Serpenpieuvre. Tu en as tellement bavé à cause de lui.
       - Billy… on en a tous bavé…
       - Oui mais il t’a traîné sur…
       - Oui ! Il m’a traîné sur plusieurs dizaines de mètres ! Il m’a bien embêté ! C’est un juste retour des choses que j’achève cette hideuse mocheté !
     
       Le sentiment de vengeance était assez inédit et inattendu pour le Ranger Rouge mais ses coéquipiers s’en moquaient : ils étaient tellement énervés, et rincés, qu’ils n’avaient pas envie de jouer sur les sentiments ou la pitié.
       - Jason, fais-toi plaisir ! s’exclama Trini, qui n’avait jamais autant transpiré sous son casque.
    Le Ranger Rouge s’élança et ne laissa aucun espoir au désormais défunt Serpenpieuvre : le coup de lame pénétrant entre ses deux yeux fut la conclusion de son dernier souffle.
    Mais pas de sa dernière carte.
    Une déflagration entraîna un tourbillon de poussière soudain et furtif autour des cinq Rangers qui n’eurent nullement le temps de s’éloigner.
    Et lorsque la poussière disparut, il n’y avait plus rien.
    L’intensité récente du duel avait laissé place à un silence de cathédrale, et seul le vent laissait entendre son léger souffle frais.
     
       Il n’y avait plus un seul monstre à Angel Grove.
    Et il n’y avait plus le moindre Power Ranger non plus dans cette ville partiellement dévastée.
     
    ***
     
       Posé sur le rebord d’un caniveau d’une petite esplanade peu fréquentée du sud-est de Reefside, un étrange appareil à bracelet émettait quelques sons peu audibles : les messages transmis semblaient brouillés.
       «  …Tommy… réponds… ici Zor… ici…Don, Zordon… »
    Le cadran de l’appareil était abîmé, et jonché de sang.
       «  Tommy, si tu m’entends… réponds… extrême urgence… »
    Puis plus rien.
    Le communicateur du Ranger Blanc avait vécu.
     
    ***
     
       Debout devant la rambarde du balcon du palais lunaire, le plus puissant des plutoniens distinguait pour la toute première fois depuis son arrivée en ces lieux, le parfum de la victoire. Une victoire qui se dessinait, et que plus rien ne pouvait contrer.
     
       D’où il était, sans longue-vue ou autre télescope, il n’aurait pu se délecter des explosions et autres déflagrations qui semaient une pagaille aussi inédite qu’effroyable sur la planète bleue.
    Mais grâce à l’outil de Rita, un cadeau de la part de son démoniaque mari, la vision lui était infiniment délectable.
    Sur sa planète bleue. Sa planète, désormais.
       - Ma chère planète Terre… maintenant, tu nous appartiens. Qu’est-ce que nous t’avons espéré !
    Il savoura cet instant en silence, avant de reprendre son monologue :
       - Terre, il est temps de t’apporter la paix, la vraie plénitude. Nous seuls pouvions t’apporter un avenir cohérent. Et afin de te débarrasser de tous ces pestiférés et microbes appelés terriens, nous allons organiser une grande purge. Elle est indispensable à ta survie, ma Terre. Et nous avons commencé le travail. Nous le mènerons à son terme, non sans sacrifices, mais nous réussirons notre mission.
    Il esquissa un petit sourire qui en disait long sur sa joie : ils avaient gagné.
    Il avait gagné.
       - Terre, nous t’avons délivré de tes faux héros, ces jeunes effrontés en costumes de couleur, pour t’apporter une véritable sécurité.
    Sariu réitéra son observation dans l’extraordinaire télescope et contempla une explosion à Angel Grove : une statue en hommage aux Power Rangers venait de sombrer face à la puissance de frappe des armes plutoniennes déployées, laissant place à un cratère fumant, au beau milieu d’un parc d’une ville assiégée.
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    MMPR saison 4, épisode 5 : Nazca ou la quête du pouvoir ultime Empty Re: MMPR saison 4, épisode 5 : Nazca ou la quête du pouvoir ultime

    Message par KL44 Dim 2 Sep - 0:04

    EPILOGUE
     
       Six jours.
    Six très longues journées de désarroi, de retraite et d’attaques répétées vers des édifices publics, des routes et des parcs.
     
       Six journées d’une ville au quotidien allant de mal en pis, démunie de ses historiques protecteurs, et seules les forces de l’ordre plus classiques persistaient, mais elles ne faisaient nullement le poids face à l’envahisseur.
     
       La si belle Maison des Jeunes avait été ravagée par les flammes. Son patron charismatique, Ernie, avait été pris en charge par les pompiers suite à une blessure engendrée par d’intenables patrouilleurs venus en renforts des armées de Sariu.
     
       Sous scellé d’une police scientifique complètement désorientée, le bâtiment était pourtant visité.
       - Tout a été détruit. Les tables. Les chaises… c’est un désastre.
    Adam était très remonté et il aurait plus que jamais aimé utilisé un médaillon.      
    Rocky n’était pas en reste :
       - Si seulement on pouvait faire quelque chose ! Mais sans les Power Rangers, nous ne valons pas grand-chose au combat.
       - Tu as raison, valida Adam. Repousser des patrouilleurs, c’est une chose. Mais se frotter à ces aliens jaunes, c’est une autre paire de manche.
    Aisha revint de l’arrière-cuisine, la mine déconfite :
       - Rien, aucun indice qui nous permet de retrouver Jason, Billy, Kimberly, Zack ou Trini. Je suis de plus en plus inquiète. Il s’est forcément passé quelque chose de très grave pour eux !
       - Zordon nous a confirmé que leurs communicateurs avaient cessé d’émettre il y a six jours, et de manière soudaine, compléta Rocky.
       - Sauf celui de Tommy, mais il ne répond pas aux nombreux appels…
       - Et Ninjor qui reste injoignable aussi, conclut Aisha en sortant de la salle avec ses deux amis.
     
       En rejoignant la cour, elle aussi dévastée, la panique était au rendez-vous. Des dizaines de badauds couraient se réfugier derrière les bâtiments.
       - Mais que se passe-t-il encore ? cria Aisha.
       - C’est une attaque de monstres ! répondit une certaine Jessica Revlis, qui s’amusait à jouer la comédie en masquant son sourire narquois pour le remplacer par une attitude plus alerte, plus innocente, loin de ses accès de violence qui révèleraient par mégarde sa seconde identité.
       - Ils ne s’arrêtent donc jamais ! s’écria Adam.
       - Ces monstres n’ont vraiment aucune pitié envers les êtres humains !
       Aucune pitié envers ceux qui n’ont pas prêté allégeance, pensa Jessica sans aucune compassion.
    Mais Adam n’en savait rien, et il garda sur elle un œil bienveillant : malgré de succinctes conversations, il appréciait cette jeune femme au tempérament étonnant, tout en restant assez réservée, voire mystérieuse.
     
       Et il la protégea davantage lorsque Goldar et Rito furent intrusion à l’entrée du bâtiment en ruines.
       - Regarde- moi tous ces jeunes apeurés ! HA HA HA ! Nous avons gagné !
    Goldar avait annoncé la couleur. Et il annonça la suite des hostilités.
       - Je serai vous, je ne resterai pas là, car ça va péter !
       - Quoi ? cria Aisha, paniquée comme les dizaines d’autres âmes présentes qui se mirent à courir et paniquer.
     
       Un lourd bruit mécanique se fit entendre.
    Un géant robot gris et jaune, de la taille et de l’envergure d’un Megazord mais sans la tête ni les bras, orienta un imposant canon vers ce qu’il restait de ce lieu de rassemblement convivial qui, dans une telle configuration, semblait vivre ses dernières secondes.
       - Vite, il faut sortir ! hurla quelqu’un.
    La foule était telle que plusieurs personnes se retrouvèrent à terre.
    Le canon porta plusieurs tirs rapides vers cette foule mais aussi vers les murs. Un pan de plafond tomba en direction de Jessica.
       - NON !
    Adam la poussa afin de la sauver d’un choc violent. Elle se retrouva projetée au sol.
    Lorsqu’elle retrouve ses esprits, elle vit le corps d’Adam, sous la partie de plafond.
       - Non, Adam !!!
    L’ancien Ranger Noir et Zeo Ranger Vert gisait, inconscient. Il perdait un peu de sang au niveau d’une main.
    Elle se releva, hésitant à le secourir, mais le laser pointait vers elle.
    Elle espéra une certaine indulgence : ce robot faisait partie de son camp, et elle était l’une des principales pièces de l’échiquier du mal !
    Mais le canon en décida autrement et tira à l’aveugle sur les civils, qu’ils soient hommes ou femmes, bons ou mauvais, sans aucune distinction. La haine envers les humains était plus forte.
     
    ***
     
       En ce sixième soir sans la moindre trace des Power Rangers, la population de Hill Valley, épargnée par les faits d’armes, restait pourtant cloitrée, s’instaurant involontairement un couvre-feu précipité.
     
       Résident connu et reconnu d’un quartier vieillissant mais aux jardins encore impeccables, John Scott regardait, au loin, les épaisses fumées remontant du sol vers un ciel sombre.
    Il était inquiet.
    Inquiet de voir sa femme désemparée et triste.
    Son fils n’était pas rentré depuis une interminable semaine.
    Et les amis de son fils n’avaient pas donné signe de vie, eux non plus.
    Les appels aux hôpitaux débordés étaient restés vains. La police ne répondait même plus à ce genre de demandes.
    Personne n’avait revu Jason.
     
       Le reste du monde lui paraissait impuissant.
    Alors, sans trop savoir comment s’y prendre, John décida d’aller à la recherche de son fils. Sa femme l’avait pris pour un fou, mais il ne voulait pas louper la chance de le sauver.
    Bravant sa vieille Harley qui en avait encore sous le carénage, il prit la direction de la ville, sans prêter attention au compteur de vitesse.
    La route était déserte, dans ce sens car l’exode, pas encore massif, était bien réel dans l’autre sens.
     
       J’arrive, mon fils. Je te retrouverai.
    La courte portion de voie rapide flirtait avec la zone montagneuse qu’il prit le temps par intermittence d’admirer : cette barrière naturelle l’avait toujours fasciné.
    Soudain, sa tête le chamboula : une migraine foudroyante l’accapara et l’obligea à s’arrêter sur le bas-côté.
    Il coupa le contact de sa moto, descendit et s’apprêta à ôter son casque lorsque, le mal de tête allant crescendo, il se sentit léger. Ses yeux ne virent plus qu’un amas de points rougeâtres, et il sentit comme voler, planer : une sensation étrange.
       Mais que se passe-t-il !!!
    Ses membres s’engourdirent. Il ne lui semblait plus toucher le sol, jusqu’à ce que la vision ne redevienne plus limpide, et surtout, colorée.
    Au contact d’un revêtement aux teintes mauves, il perdit l’équilibre et se retrouva l’espace d’un instant sur les genoux, avant de se relever.
    John se releva et découvrit une multitude de claviers et de moniteurs. Des voyants clignotaient, une alarme peu accommodante agressait les tympans malgré le casque.
    Il retira ce dernier, car la visière se couvrait de buée : il n’y voyait plus grand-chose de net.
       - Mais dites-moi que je rêve… Comment je suis arrivé ici ?
    Alpha se présenta devant John.
       - Aie aie aie aie aie…
    Zordon , qui observa le nouvel arrivant, rompit le silence :
       - Bienvenue, John. Ca faisait longtemps.
    Tant d’images se bousculèrent dans l’esprit de John : des choses enfouies depuis si longtemps, mais mal enfouies.
       - Bonjour Zordon. Ça fait si longtemps.
       - Exactement treize ans, quatre mois, et… enfin, à peu près treize ans et quatre mois, balbutia Alpha 5, ému.
       - John, je ne pensais pas te revoir, déclara Zordon, ce qui surprit son interlocuteur.
       - Tu ne pensais pas me revoir ? Zordon, je ne me suis pas téléporté tout seul, on ne savait déjà pas le faire à l’époque, alors maintenant…
       - Tu n’es pas arrivé ici par miracle. Mais nous ne t’avons pas spécialement invité, toi, John Scott.
       - Il va falloir que tu sois plus clair.
    Zordon n’était pas serein. Il paraissait même déstabilisé devant l’homme.
       - Les Power Rangers ont disparu. Nous sommes intensément à leur recherche, mais ils sont introuvables. Nous avons augmenté de manière drastique l’algorithme de téléportation afin de les rapatrier ici dès que nous les retrouvons.
       - L’algorithme est tel que n’importe quel individu qui a un jour défendu la terre sous le giron de Zordon est concerné par ce rapatriement d’urgence.
       - D’où ton arrivée qui nous surprend tous, John. Toi le premier tu es surpris, mais nous le sommes aussi.
       - Les Power Rangers… depuis le début je savais bien que tu n’étais pas étranger à cette équipe de vaillants justiciers ! Même les costumes me rappellent… une autre époque.
       - Les Rangers ont disparu, John. Il faut absolument les retrouver. Maintenant que tu es parmi nous, veux-tu nous aider à les retrouver ?
    John était submergé par diverses émotions : le Centre de Commandes, Zordon, Alpha, les Power Rangers…
       - Zordon, je comprends ton désarroi. Les Power Rangers sont les seuls à pouvoir lutter contre ces abrutis de plutoniens. Ah, ils n’ont pas changé ceux-là, même s’ils n’attaquent plus la nuit seulement. Mais j’ai une autre priorité Zordon : mon fils a disparu.
       - C’est pour ça qu’il faut retrouver les Power Rangers.
       - Zordon ! Jason me manque… il a disparu ! C’est ma seule et unique priorité.
       - John…
       - Non, je suis désolé, sans Jason… je suis désespéré.
    Une larme coula sur la joue de John, ce personnage pourtant peu sensible.
       - John… le Ranger Rouge a disparu.
    John sembla perdu un instant. Son ancien mentor d’Eltar avait-il avoué quelque chose de très important ?
       - Oui, John. Nous recherchons la même personne.
    John Scott se sentit perdre pied de nouveau. Les larmes se firent plus nombreuses, et elles témoignèrent d’une tristesse jumelée à une certaine fierté.
       - Mon fils… un Power Ranger.
    Mais aussi de la colère.
       - Je ne voulais plus être concerné par ces histoires de Rangers, on s’était mis d’accord ! Et tu as mêlé mon fils à ses histoires de défense de la planète ? Tu as perdu la tête Zordon !
    Zordon leva la voix, et il savait qu’il le regretterait sans doute :
       - John, écoute-moi, écoute-moi ! Tu m’en voudras après, car chaque seconde qui passe est comptée. Ma mission principale est de retrouver les six Power Rangers sains et saufs. Jason et les autres sont en grand danger. Sans eux, nous luttons à armes inégales contre Sariu, Rita et le Seigneur Zedd. Et bien plus que cela… il faut tout simplement les sauver au même titre que tous les habitants d’Angel Grove et de la Terre entière.
    Il marqua de nouveau un blanc, remonta légèrement dans son tuyau pour prendre de la hauteur et parla de nouveau :
       - John, je pourrai te le demander à genoux. C’est la deuxième fois que je te le demande en treize ans : est-ce que je peux compter sur toi pour cette mission ? Et je prie pour obtenir une réponse différente de la dernière fois, lorsque tu as décliné ma demande pour te consacrer à ta famille. A cette époque, avec du recul, tu as pris la bonne décision. Aujourd’hui, si tu veux sauver ta famille et bien plus, tu dois choisir et bien choisir.
    John n’osa pas répondre immédiatement, mais avait-il le choix, lui qui avait pourtant juré devant l’Eternel et tous les dieux du ciel de ne jamais plus se mêler aux opérations menées par Zordon en raison de quelques désaccords ? Des vies étaient en jeu. Sa descendance était menacée.
       - John Scott, est-ce que je peux compter sur toi ?




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    Voilà la fin d'une fic commencée en juin 2010, il y a huit ans déjà ! Je suis assez content de l'avoir enfin terminé en gardant les idées de départ.
    Reste à réfléchir à la suite à donner à cette fin à suspense, en espérant que cela vous a plu. En attendant, je vais enfin me consacrer à la lecture des nombreuses autres fics proposées ici.
    A très bientôt !

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