Bonsoir !
Voici la 5ème partie des fan-fics commencés il y a fort longtemps (plus de dix ans !).
Ce cinquième volet date de 2010. Il n'est d'ailleurs pas terminé, je vais essayé de m'y remettre car comme l'a si bien dit une membre lors de sa présentation sur un autre sujet : "Power Rangers ne m'a jamais vraiment quitté même si j'ai été beaucoup moins investie à plusieurs périodes".
Bonne lecture à celles et ceux qui s'y aventurent...
--------------------------------------------------------
NAZCA OU LA QUETE DU POUVOIR ULTIME
Prologue
Un soir d’hiver 1983, dans la coquette ville de Hill Valley, située à une petite quinzaine de kilomètres en périphérie nord d’Angel Grove.
Dans les rues, il n’y avait plus la moindre personne. La nuit s’était emparée depuis plus de quatre heures du ciel pluvieux qui avait dominé toute la journée, et ce, depuis plusieurs jours maintenant. Il y avait même eu de l’orage, un orage très localisé, mais la foudre n’avait pas été de la partie cette fois-ci. Mais, en cette vingt-deuxième heure bien entamée de cette journée de Décembre, les conditions météorologiques étaient meilleures, et la température n’était pas encore négative même si elle flirtait avec le degré zéro.
L’orage.
La météo avait toujours passionné les habitants de Hill Valley, mais davantage depuis un soir de novembre 1955 durant laquelle un puissant éclair frappa l’horloge du très grand et très bel hôtel de ville, cette dernière subissant une fin de carrière prématurée qui la vit indiquer à jamais dix heures et quatre minutes. Et personne n’était vraiment décidé à la voir de nouveau opérationnelle car elle témoignait de l’événement jadis provoqué par les intempéries. Et ils pouvaient être fiers de leur commune, véritable paradis tout comme Angel Grove, mais les buildings et autres centres d’affaires en moins.
Hill Valley n’était pas directement reliée à Angel Grove : en effet, la ville se trouvait derrière la ligne naturelle montagneuse. Il n’existait que deux accès routiers entre les deux villes : un lien via un tunnel dans lequel il était devenu dangereux de croiser un véhicule un peu trop large, et un second axe mais beaucoup plus tortueux, par les plateaux, et encore plus accidentogène. Il était déjà question d’améliorer cette route et de construire une troisième possibilité de transit, avec une deux fois deux voies qui devrait, d’ici quelques années, percer les zones rocheuses et permettre ainsi un accès réellement direct, au détriment de la sauvegarde de la faune et de la flore. Un sujet fâcheux à Hill Valley tout comme à Angel Grove, où détracteurs et opposants se tiraient inexorablement dans les pattes à grands coups de critiques et de manifestations.
Mais, plus récemment, hormis la foudre de 1955, l’horloge de l’hôtel de ville, ou encore la future route, un autre sujet dominait toutes les conversations de comptoir de bar ou dans les rues : les objets volants non identifiés qui avaient traversé le ciel quelques semaines auparavant, et d’étranges apparitions d’êtres hideux à la peau jaune relatées par un nombre restreint de fermiers à la sortie de la ville. Ce phénomène avait d’ailleurs aussi été constaté à Angel Grove mais cela avait été étouffé par les médias sur ordre du gouvernement qui ne voulait pas de polémiques inutiles : malgré les décennies, Roswell était encore dans les souvenirs.
En revanche, à Hill Valley, la presse refusait cette dictature contre la parole et la libre expression et les fameux extra-terrestres et autres vaisseaux volants aperçus par une poignée d’habitants défrayaient la chronique via des articles ou des photos qui, il fallait l’avouer, tenaient pour une grande majorité d’un simple photo-montage raté. Malgré tout l’authenticité de certains clichés semblait inéluctable mais pour le lecteur lambda, il était très difficile de dénicher le réel du superflu : tout était vrai selon eux.
Ces événements avaient surtout eu lieu durant l’été de cette année 1983, malgré quelques témoignages plus récents mais pas toujours véridiques. Nul ne savait pourquoi cette vague surnaturelle avait frappé Hill Valley en juillet, août puis septembre, puis s’était tue par la suite, pour le grand bonheur des habitants tout de même qui n’en pouvaient plus d’avoir peur continuellement même pour aller chercher leur courrier.
Mais, en ce soir d’hiver, dans un petit quartier résidentiel sans grande histoire construit depuis près de vingt-cinq ans, il se passait de nouveau des choses étranges. Les rues n’avaient pour seuls acteurs que les quelques animaux domestiques se balladant de maisons en maisons, et, un étrange groupe de trois aliens jaunâtres dont les corps brillaient légèrement dans la pénombre, ainsi qu’un androïde qui ressemblait à ses compagnons mais qui laissait entrevoir des membres métalliques.
L’un des monstres portait une veste de couleur sombre et une enseigne sur la poitrine, au côté gauche : c’était le leader. Les deux autres étaient habillés d’espèces de gilets, eux aussi de tons sombres. Ils étaient tous équipés d’armes très futuristes assimilées à des pistolets, mais elles semblaient endommagées au vu de leur état.
Les trois aliens avaient eux aussi l’air blessés, usés, et très affaiblis. L’un d’entre eux avait même une moitié de bras en moins : celui de droite, sectionné à hauteur du coude. Mais le leader à l’enseigne était celui qui semblait encore le plus en forme même si son allure laissait présager une fatigue omniprésente. Et l’androïde était abîmé et marchait peu vite et de travers : ses yeux étaient dissimulés derrière une paire de lunettes de soleil étrangement petite.
Mais le groupe n’errait pas à Hill Valley, et encore moins de ce quartier précis de Rosace Santos, par hasard. Les quatre individus cherchaient quelque chose, en l’occurrence, une maison bien précise de la Red Dog Avenue. Et, arrivées à hauteur de l’adresse numéro vingt-quatre, ils s’arrêtèrent devant la boîte aux lettres.
Le leader du groupe lut le nom sur la boîte.
- Monsieur John Scott, Mademoiselle Suzan Lee, et leurs enfants.
L’être venu d’ailleurs baissa ses lunettes, laissant deux yeux rouges balayer la maison du regard.
- C’est bien ici, confirma-t-il d’une voix aussi robotique que froide.
La maison était grande et il y avait un étage. La cheminée était active au vu de la fumée qui s’évacuait de la bouche sur le toit. Les volets de la maison étaient tous fermés. Aucune voiture n’était stationnée dehors mais deux vélos étaient adossés contre le mur près de la porte d’entrée accessible via un petit chemin de graviers parmi une belle étendue de gazon fraîchement tondu. Ils s’avancèrent dans l’allée et allèrent devant la porte.
- Nous sonnons, général PR13 ? questionna l’un des deux assistants.
- Je vais m’en charger moi-même, sous-officier. Et n’oubliez-pas : nous ne sommes pas ici pour faire un massacre. Nous devons ni tuer, ni enlever qui que ce soit. Compris ?
- Bien reçu, valida l’autre sous-officier.
- Et toi, Plutonator, tu as compris ? demanda le général PR13 à l’androïde qui mit quelques secondes à répondre après avoir remis ses lunettes noirs.
- Affirmatif. Pas d’effusion de sang, ni de terreur.
- Tu as une mission bien précise, n’oublie pas.
- L’oubli ne fait pas partie de mes programmes, termina l’androïde nommé Plutonator.
Alors qu’un léger vent se mit à souffler et à balayer les feuilles mortes, le général PR13 mit son doigt sur le bouton de la sonnette et appuya deux courtes fois. La lumière apparut et quelqu’un arriva de l’autre côté de la porte qui ne tarda pas à s’ouvrir : un homme d’une trentaine d’années et plutôt costaud avait ouvert et écarquillait grand les yeux, visiblement très surpris par cette visite tardive et inattendue. L’androïde nommé Plutonator fixa l’homme et s’avança légèrement. Il fut le premier à parler.
- John Connor ?
- Hein… quoi ???
Le général PR13, indigné, se retourna vers le Plutonator.
- Mais non imbécile, ce n’est pas John Connor, mais John Scott. Les batteries doivent être endommagées…
- Pardon mon général, s’excusa le Plutonator. Vous… vous êtes… John Scott ?
L’homme de la maison regarda les quatre monstres : il était très stressé et très gêné. Mais il ne semblait pas si terrorisé…
- Qu’est-ce que vous me voulez ? questionna John Scott, visiblement peu surpris par ces visiteurs.
- John, John… John ! répéta PR13. Ne fais pas celui qui ne nous connaît pas ! Ce serait nous prendre pour des imbéciles…
- Mais… mais… balbutia John Scott… je…
- Ça ne marchera pas avec nous, John… continua l’un des sous-officiers.
John Scott regarda derrière lui : il était seul dans son couloir. Il sortit de sa maison et referma la porte derrière lui : il était avec les quatre intrus.
- Je croyais que vous n’étiez plus de ce monde… dit John. Je ne pensais pas vous… je ne pensais pas vous revoir un jour.
- Et ça te fait plaisir de nous revoir ? ricana PR13.
- Pas vraiment, répondit sèchement John. J’espérai enfin retrouver une vie normale et je peux enfin m’occuper de ma famille, ce qui n’a pas été trop le cas dernièrement.
- C’est ça aussi, de vouloir nous mettre des bâtons dans les roues, fit PR13. Si tu ne nous avais pas empêché de prendre notre… dû.
- Mais ce n’était pas à vous de reprendre cette boîte !!! tonna John. Vous me gonflez à la fin avec cette fichue boîte. Vous ne l’aurez pas ! J’ai reçu ordre de ne pas la donner et je ne la donnerai jamais !!! Vous avez déjà tenté de me la voler, et heureusement que je vous ai retrouvé pour la reprendre. Vous m’emmerdez !
- D’ailleurs, je me demande toujours comment tu as fait pour retrouver notre trace jusque là-bas, s’interrogea PR13 à haute voix.
- Ca, ça me regarde, sale plutonien de malheur.
- Au moins, tu n’as pas réussi à nous tuer, et c’est étonnant car tu aurais pu… avoua PR13. Et puis, tu n’es pas à la meilleure place pour nous traiter de plutonien de malheur… humain de malheur.
- A vous voir ici, je me dis que je n’aurai pas dû hésiter… déclara John. Car vous n’êtes pas seulement venu pour me dire cela.
Le Plutonator, qui s’était tu depuis quelques minutes, analysait en fait la maison et il recherchait d’éventuels occupants. Aussi, il trouva l’objet recherché par le groupe d’aliens et réussit à détecter précisément son emplacement.
- Mon général PR13… fit le Plutonator. Je l’ai…
- Il a quoi, celui-là ? questionna John, agacé.
- Alors, attrapez-le !!! ordonna PR13 à ses deux sous-officiers.
- Oui mon général, firent en duo les sous-officiers.
- Ca, jamais de la vie !!! contra John qui sortit un petit fusil au canon argenté.
Les quatre plutoniens, le Plutonator en tête, poussèrent des cris d’effroi et reculèrent. Cette fois, la position de force avait changé de camp, et les agresseurs se retrouvaient en bien mauvaise posture.
- Non… nous ne te voulions pas de mal… nous voulons juste cette boîte Nazca… il nous la faut, je t’en prie… implora le général PR13.
- C’est votre dictateur qui vous demande cela ? Et bien, il ne l’aura pas… il n’aura pas le pouvoir ultime ! Et personne ne l’aura tant que cette boîte restera en sécurité ici.
- Si !!! Si, nous l’aurons, nous n’avons pas d’autre choix !
C’est alors que John entendit des bruits de pas derrière la porte d’entrée : il l’entrouvrit de façon à ce que la personne à l’intérieur ne puisse voir les monstres : celle-ci était un jeune garçon de sept ans, en pyjama, visiblement prêt à aller se coucher.
- Papa, qu’est ce que tu fais dehors ?
- Ce n’est… ce n’est rien mon garçon, monte dans ta chambre… j’arrive… balbutia John.
Le jeune garçon ne discuta pas et acquiesça d’un signe de tête. John claqua la porte et se retourna de nouveau contre les quatre aliens.
- Bon, nous en étions où, nous ?
- Nous en étions à te dire que nous récupérerons la boîte. On pourrait même procéder autrement, ricana PR13.
- PR13, n’oublie pas cette belle arme que j’ai dans la main droite. Te rappelles-tu comment elle a transformé ton vaisseau spatial lorsque tu essayais de fuir avec la boîte Nazca.
- Plutonator !!! A l’attaque !!! ordonna en hurlant PR13. Sous-officiers, entrez dans la baraque et trouvez-moi l’enfant et cette boîte !
- Non, vous ne toucherez pas à mon fils ! cria John tout en activant l’arme.
- Ordre de tuer ! Ordre de tuer John Scott ! répétait le Plutonator.
John, qui commençait à avoir chaud malgré la température hivernale de la nuit, enleva sa veste tout en faisant passer le fusil d’une main à l’autre : il était prêt à éliminer les derniers envahisseurs.
- Dites adieu à votre vie de méchants monstres ! déclara John. Jamais vous n’aurez les trois boîtes Nazca.
Une poignée de minutes plus tard, John Scott rentra chez lui : il se sentait bizarre. Il venait de tuer les trois plutoniens grâce à son arme qui les avait fait fondre en quelques secondes. Il avait entendu la souffrance des victimes mais il n’avait aucun remord : ils étaient trop dangereux pour leur laisser la vie sauve.
Maintenant, plus personne ne viendrait l’embêter et lui parler de cette boîte Nazca. Il savait qu’il devait la cacher malgré tout, mais il y réfléchirait plus tard. Il monta d’abord vers les chambres de ses enfants, qu’il regrettait d’avoir laissé seul. Il alla tout de même vérifier que sa petite fille de quatre ans dormait, puis il rejoignit celle de son fils qui l’attendait. John le borda et l’embrassa sur le front.
- C’était quoi ces bruits bizarres, papa ?
- Ce n’était rien de grave. Ne t’inquiètes-pas mon ange.
- J’ai entendu du bruit, alors je pensais qu’on partait à l’hôpital.
- Maman est toujours à la clinique, la naissance d’Angélique est prévue dans deux jours. Mais il se fait très tard, heureusement que nous sommes en vacances et que tu n’as pas école demain. Il est l’heure de dormir.
- Bonne nuit papa.
- Bonne nuit Jason.
John Scott embrassa une nouvelle fois son fils et éteignit la lumière de la chambre. Puis il descendit à la cuisine.
Il espérait que son fils aîné, ni aucun de ses enfants d’ailleurs, n’ait la même vie que lui, surtout au vu des récents événements.
CHAPITRE 1
Préparatifs, plans et inquiétudes
Samedi 24 mai 1997, à l’entrée de l’aérodrome d’Angel Grove donnant sur un parking d’environ quatre cent places, sous des pluies diluviennes.
En effet, la météo avait cette fois décidé de changer radicalement de température et de conditions : le thermomètre digital surplombant le parking et alternant avec l’heure indiquait tout juste douze degrés. Pour une fin de matinée printanière, elle n’était pas élevée, cette température qui en quelques jours avait chutée d’une dizaine de degrés. Les parapluies et les manteaux avaient remplacé les shorts et les casquettes, mais cette perturbation semblait, selon les prévisions, assez ponctuelle et localisée sur la région.
Il y avait affluence devant l’entrée de cet aérodrome : le calendrier était tel qu’il s’agissait d’un week-end prolongé : le 26 mai était un jour chômé à Angel Grove en raison d’une coutume aussi ancestrale que ridicule : il sera fêté les soixante-seize ans de la création de la Confrérie des Montagnards Funestes, un groupe qui a réussi pendant des décennies à imposer leurs rituels sous forme de carnaval et de festivités, autour de spectacles à l’humour bien souvent graveleux. Chacun se demandait d’ailleurs comment cette bande inintéressante posséderait son jour férié, et jusqu’à quand cette faveur durerait. Le seul avantage résidait dans la vente de délicieux saucissons locaux.
Peu importait, puisque jour férié il y avait : autant en profiter pour s’accorder quelques congés, et ça, les habitants d’Angel Grove l’avaient bien compris : les passagers en attente d’embarquement pour Los Angeles, San Diego, Philadelphie ou même Miami étaient nombreux à remplir des files d’attente déjà importantes. Dans les halls, ça courait dans les couloirs, ça paniquait dans tous les sens. Les vols partaient toutes les demi-heures, ce qui faisait une fréquence surprenante pour un petit aérodrome comme celui-ci : le ciel voyait des avions de part et d’autres.
Mais, en provenance du ciel, trois individus étrangers apparurent derrière un autocar stationné en bout de quai et venant de libérer ses derniers clients : le premier était une femme habillée d’une grande robe et d’un chapeau peu commun ; le second avait un corps squelettique et le dernier avait deux ailes et était doté d’une carapace dorée : il s’agissait de l’impératrice Rita Repulsa, accompagné de Rito Revolto son frère, et Goldar, qui restèrent à couvert. Personne ne les avait encore vu et cela les arrangeait.
Goldar fut le premier à parler, à voix assez basse.
- Rita, je suis étonné que l’on débarque sitôt. Nous sommes encore le matin et je ne suis pas sûr que cet aéroport puisse nous…
- Chut Goldar ! Tais-toi ! contra Rita. Nous avons une mission bien ficelée, alors ne discute-pas. Nous ne sommes pas là par hasard. Sariu nous a envoyé pour préparer l’offensive, qui elle-même est liée à une très grande diversion afin de laisser place à la phase numéro deux.
- La phase numéro deux, celle que Sariu a qualifié comme étant l’éparpillement des troupes sur le continent je crois, fit Goldar.
- Exactement ! répondit Rita. Alors, silence, discrétion et observation sont nos trois mots d’ordres pour le moment.
- Et l’action ? demanda Goldar.
- L’action viendra là aussi dans la phase suivante. Le plan est si bien ficelé que je me demande comment j’ai fait pour ne pas le trouver toute seule.
- Eh oh, sœurette, tu ne veux pas brailler un peu moins fort, je voudrais bien me reposer tranquillement, osa Rito, adossé contre un des flancs de l’autocar.
- Triple buse ! pestiféra la sorcière. Tu crois qu’on est venu sur Terre pour dormir ? Tu n’es pas sérieux…
Mais son frère s’était déjà endormi et émettait déjà quelques ronflements qui allaient crescendo. Rita prit son sceptre et donna un grand coup dans l’épaule gauche de l’alien assoupi.
- Aie ! On est où là ? questionna bêtement Rito.
- On n’est vraiment pas aidés avec un collègue comme lui. Je ne sais pas qui était la mère mais elle devait être ravagée celle-là aussi… aie !
Rita venait de taper à Goldar à son tour, toujours avec le sceptre : elle était en rogne, comme à son habitude, mais cette fois elle était vraiment énervée.
- Bande d’idiots !!! Au lieu de faire n’importe quoi, surveillez les alentours. Dès que vous voyez un Ranger, vous me prévenez. Compris !
- Oui, acquiescèrent les deux monstres sans discuter.
Puis elle pinça Goldar.
- Et toi, tu parles encore une fois de ma mère de la sorte, et je te retire tes ailes et te les fais bouffer par le nez, espèce de chauve-souris hideuse !
Chacun alla d’un côté de l’autocar. Le parking était si vaste qu’en s’abaissant et en zigzaguant entre les voitures, il n’y avait en théorie aucune chance d’être vu, sauf si une personne se trouvait dans une voiture, ce qui était probable. D’autant plus que ni Goldar, ni Rito ne faisaient preuve de la moindre discrétion : cela se vérifia lorsque l’alarme d’une vieille Pontiac sonna à tue-tête.
- Zut ! Cachons-nous ! prévint Goldar, qui savait que cette alarme s’était déclenchée par sa faute.
- Pathétiquement pathétique… souffla Rita. Par tous les cieux, ça ne marchera jamais avec deux prototypes comme eux…
Rita constata que Goldar et Rito ne se furent pas davantage remarquer : ils s’étaient rapidement repliés derrière l’autocar. Les gens tournèrent à peine la tête suite au retentissement de l’alarme de la Pontiac.
- Retour au point de départ, glissa Rita à Rito.
- Oui, ma sœur, mais ça c’est à cause de Goldar !
- Tais-toi donc abruti de tas d’os ! rétorqua Goldar.
- C’est à toi de la fermer, andouille de Mercure !
- Mais fermez-là une bonne fois pour toutes bon sang !!! râla la sorcière. Les morveux peuvent sortir d’une minute à l’autre. Soyez sur vos gardes ! Et que je n’ai rien d’autre à vous redire ! Alors cachez-vous, et cette fois, trouvez une excellente cachette sans provoquer d’alarmes !
- Oui c’est bon, c’est bon… osa pester Rito.
Les deux aliens se résignèrent sans discuter davantage à leur tâche et allèrent de nouveau se dissimuler derrière des automobiles, avec cette fois un peu moins d’inattention. L’entrée de l’aérodrome n’était qu’à une vingtaine de mètres, et, de toute façon, les jeunes Rangers ne pourraient pas passer par un autre endroit : toutes les sorties des halls couverts donnaient sur le parking car la porte opposée était en travaux et donc fermée au public.
Pour l’instant, rien à signaler de leur côté. Aucun jeune Ranger à l’horizon. Mais Rito espérait qu’ils pointeraient rapidement le bout de leurs nez.
Sariu avait prévenu : les jeunes allaient se rendre à l’aéroport pour revoir leurs trois amis partis il y a quelques semaines en Angleterre. Le vol ne devait plus tarder et la mission était de faire diversion, mais aussi de mettre les environs de l’aéroport dans le chaos le plus total. Et ce job allait l’amuser, il en était certain. Seulement, il n’en pouvait plus d’attendre, et il aurait aimé le signaler. Il alla avouer son impatience à Goldar qui se retrouvait derrière lui.
- Pourquoi on attend ? On pourrait déjà commencer à foutre le bordel et à casser des bagnoles !
- Oui on pourrait, mais les ordres sont les ordres, chuchota Goldar. Moi aussi je voudrai bien commencer le massacre !
- Et bien, allons-y, on s’en fiche de Rita…
- Je te rappelle d’une part c’est ta sœur, et d’autre part, et ça me tue de dire cela, notre supérieure hiérarchique. Elle ne tolérera aucune erreur. Essayons… essayons d’être irréprochables, pour une fois.
- D’accord, pas de problèmes mon gaillard, commença à dire Rito en haussant la voix. Je serai parfait !
- Pour être parfait, commence déjà par parler moins fort ! prévint Goldar. Tu veux que tout le monde nous voie ?
- Mais non, bien sûr que non… bon, tu as raison, je vais faire un travail vraiment sérieux. J’en suis largement capable. N’oublie-pas que c’est moi qui jadis, courageux et valeureux, élimina les Tonnerre Zords !
- C’est ton seul coup d’éclat en plusieurs milliers d’années il paraît, alors, préoccupe-toi de l’instant présent et du travail que nous devons faire.
Rito se tut et, de cette façon, débuta un silence qu’il ne voulait pas interrompre tant que les jeunes Rangers ne sortaient pas du hall de l’aérodrome. Goldar fit de même, se concentrant sur ce qui l’environnait afin d’éveiller aucun soupçon. Quant à Ria, elle avait eut l’idée de se glisser derrière une vieille benne à ordures qui sentait mauvais plusieurs mètres à la ronde. Pour elle qui avait vécu des éternités dans des poubelles galactiques, les odeurs nauséabondes ne la gênaient plus.
***
Au Centre de Commandes, il régnait une calme et paisible atmosphère de sécurité qui n’avait pas été troublée depuis près de quatre jours maintenant.
Affaibli, le bouclier de la base mettait un temps relativement long à se recharger et à retrouver une stabilité rassurante : les déboires récente du Ninja Megafalconzord n’y étaient pas étrangers, au contraire. L’énergie du géant de métal avait été au plus bas et il avait puisé des ressources sur la réserve du Centre de Commandes.
De plus, l’utilisation du réseau de réserve d’urgence lors de l’incursion de Sariu avait ralenti tous les systèmes protecteurs. Zordon s’était trompé en pensant que son système était fiable à cent pour cent aussi bien dans sa réalisation que dans sa fin d’exécution. Il savait que ce mode de défense et de puisement d’énergie serait à réétudier avant une prochaine utilisation.
De son côté, le droïde Alpha 5 devait reprogrammer diverses données des ordinateurs. Mais, autre chose le préoccupait. L’un des radars qui fonctionnait détectait plusieurs endroits où devaient se trouver des objets assez mystérieux pour être signalés : deux points blancs clignotaient sur la carte de la Californie, dont un dans le port d’Angel Grove : Zordon pensait sérieusement qu’il s’agissait du Dragonzord, puisque Tommy le Ranger Blanc l’avait dirigé vers la mer lors de leur dernière rencontre. L’autre point ne devait être rien d’autre que les Shogun Zords désactivés, au vu là encore de la localisation géographique concernée.
Si Alpha était distrait par tous ces points blancs clignotants, Zordon était lui aussi préoccupé, non pas par un problème mais deux, complètement différents.
Le premier était l’absence de Tommy qui était parti en mission en Australie la veille, peu avant midi, en avion : en effet, les processus de téléportation étaient peu performants et ils devaient être réinitialisés avant de pouvoir fonctionner correctement. Selon les statistiques de l’ordinateur central le retour à la normale n’interviendrait que dans une centaine d’heures.
Zordon se demandait encore s’il avait fait une erreur d’envoyer Tommy seul pour cette mission dont il ne parvenait pas vraiment à mesurer la dangerosité. Il était vraiment parti vers l’inconnu, même si l’objectif semblait fondé. Tommy avait rencontré Kira Ford, qui selon la chronologie d’origine devient bien plus tard – ou par le passé c’est selon - la Ranger Jaune Dino Tonnerre. Coincée au sein d’une dimension dans le futur elle avait informé Tommy de son futur à lui et aux autres Rangers. Et le destin voulait que le 1er juin soit une date fatale pour leur histoire et pour celle du monde en général.
Une date qui verrait la fin des Rangers. Suivrait la fin de Zordon et la fin de l’indépendance de la Terre. Tommy était la solution à cette catastrophe et celle-ci se trouvait en Australie : c’est là-bas que Sariu devait se rendre pendant que d’autres plutoniens parcourront diverses zones à la recherche des fameuses boîtes Nazca.
Le Ranger Blanc pouvait-il sauver le monde à lui tout seul ? Malgré l’étendard des talents de Tommy, Zordon savait que non. Mais envoyer des Rangers supplémentaires en Australie diminuerait le nombre de Rangers actifs sur Angel Grove ou pour d’autres attaques. Il avait pourtant pensé envoyer Kimberly avec Tommy mais il avait peur de les associer : leurs sentiments étaient si forts qu’ils pourraient se retourner contre eux ; ou, en cas de problème pour l’un des deux Rangers, le mal serait immense pour l’autre.
Pourtant, l’éloignement faisait aussi mal. Mais Zordon ne pouvait pas se torturer l’esprit sur la vie de deux Rangers et il devait penser collectivement.
Heureusement, il savait pertinemment qu’il pouvait compter sur l’aide de Ninjor, le guerrier ninja, en cas de besoin. Cette idée le rassura et il n’hésiterait pas à faire appel à Ninjor au cas où le Ranger Blanc se retrouverait contre des monstres en Australie : Zordon savait cette hypothèse plus que probable et que les armées plutoniennes de Sariu ne tarderaient pas à retrouver sa trace… si cela n’était pas déjà fait. Mais il ne pouvait pas contacter Tommy, qui se trouvait à bord d’un avion : la portée des ondes du Centre de Commandes ne pourrait atteindre les appareils volants sans provoquer d’importantes interférences pouvant troubler le pilotage de l’appareil de la part du personnel de bord.
Le second tracas de Zordon concernait d’ailleurs les Rangers et leur état mental. Zordon pensait aux retrouvailles avec Adam, Aisha et Rocky et il était étrangement inquiet. La raison en était fort simple : les Rangers allaient repenser à cette situation qui se draine depuis près de deux mois, c’est-à-dire, ce retour dans le passé qui était maintenant leur présent à jamais. Pour certains, il s’agissait d’une bénédiction : Trini et Adam avaient pu par exemple retrouver leurs parents décédés dans le futur, mais bien vivants désormais. Mais le problème était ailleurs…
Zordon avait pensé, à tort devait-il le reconnaître, que les souvenirs des Power Rangers s’estomperaient avec le temps. Mais ce n’était pas le cas, car il les avait souvent entendu en parler, et que, même s’il leur semblerait vague, un jour, le futur les rattraperait. Et cela serait un véritable drame…
Les souvenirs seraient alors une arme maintes fois plus dévastatrice que la pire création aliénée du Seigneur Zedd. Ils procurent de l’émotion et des sentiments uniques, dans les bons comme les mauvais moments.
Zordon ne savait pas ce qu’il était advenu de chaque Power Ranger de cette génération après sa mort lors de l’équipe de l’espace. Mais il avait connaissance de ce qui s’était passé avant pour eux, parfois après grâce à certaines archives rapportés par Alpha. Mais il ne voulait pas leur en parler car bien souvent ce futur était fait de belles choses et les rappeler ferait apparaître des regrets lourds de conséquence.
Zordon, qui n’avait pas l’habitude de se confier, décida de s’ouvrir à Alpha 5.
- Alpha, j’ai de nouveau peur pour les Rangers.
- Peur ? Aie aie aie, Zordon, si toi aussi tu as peur, nous sommes dans le pétrin…
- Alpha, je ne vais pas y aller par quatre chemins : tu ne dois absolument pas faire allusion à l’avenir révolu devant les Rangers ou devant Aisha, Rocky et Adam.
- Euh… bien entendu, mais pourquoi ?
- Leur ressasser des souvenirs pourrait provoquer des troubles chez les Rangers, et des perturbations sur leur moral.
- Je comprends, en fait, tu ne veux pas que les Rangers pensent que leur futur était mieux.
- Oui, c’est exactement ça Alpha, surtout que pour nombre d’entre eux, le futur était effectivement glorieux, malgré parfois quelques étapes difficiles.
- Bon, je vois, et je suis d’accord avec toi Zordon. Je veillerai à ne pas raconter de bêtises, tu as ma parole d’honneur de robot.
Zordon cessa de parler et se tut. Il était juste un peu rassuré : il avait confiance en Alpha même s’il savait son droïde bavard. Mais il craignait que les souvenirs reviennent d’eux-mêmes, et cela lui semblait incontournable. Mais l’échéance de cette nostalgie renaissante devait être repoussée sans cesse, coûte que coûte.
Une troisième inquiétude fit irruption dans l’esprit de l’être dimensionnel, même si ce n’était pas vraiment un désagrément : la situation était si calme, si tranquille, qu’il redoutait une attaque surprise. Tommy avait rapporté les dires de Kira Ford concernant les innombrables arrivées de plutoniens sur Terre pour la recherche des boîtes Nazca, et cela devait commencer ce jour même.
- Alpha, l’alarme est bien en fonctionnement ? voulut se rassurer Zordon.
- Affirmatif Zordon, elle l’est.
- Effectue un balayage sur les radars, je préfère prendre des précautions au cas où l’alarme dysfonctionnerait.
- Radar effectif. Le vista-globe localisera la zone en dérangement s’il y a lieu et…
Alpha ne termina pas sa phrase : le vista-globe retransmit immédiatement le parking de l’aérodrome d’Angel Grove. Rita Repulsa, Rito Revolto et Goldar étaient sur place, mais ils n’attaquaient pas. Il y avait pourtant beaucoup de monde dans le secteur mais il ne semblait pas subsister de mouvement de panique.
Enfin, l’alarme sonna pour indiquer ce danger présent. Zordon avait senti le coup venir.
- Aie aie aie ! Ils commencent très fort ce matin ces gaillards-là ! se plaint Alpha. Ils sont très matinaux…
- Et si Rita et ses deux acolytes se trouvent près de l’aéroport, ce n’est certainement pas un hasard, déclara Zordon.
- Tu crois qu’ils recherchent les Power Rangers ?
- Je ne le crois pas seulement : j’en suis sûr. Ils sont certainement au courant du retour de Rocky, Adam et Aisha.
- Tu as idée de ce qu’ils peuvent manigancer ?
- Hormis le fait qu’ils attendent les Rangers, je ne vois pas trop. J’ai éventuellement une hypothèse mais… Peut-être que cela à un rapport avec la future invasion rapportée par Kira Ford. Quoi qu’il en soit, préviens les Power Rangers sur le champ.
- Oui, mais ça risque de ne pas passer, ils sont encore dans l’aérodrome.
- Essaies quand même, Alpha, nous n’avons pas le choix. Il faut les mettre au courant.
Alpha retourna vers le vista-globe et engagea l’appel vers les communicateurs des cinq Rangers présents à l’aérodrome.
***
L’avion en provenance de Londres via Philadelphie avait posé ses roues et son train d’atterrissage depuis près de vingt minutes. Les passagers récupéraient leurs bagages sur les tapis roulants évacuant les soutes de l’appareil grâce à des systèmes aussi impressionnants que gigantesques. Il n’y avait pas trop de bousculade : en effet, l’avion était de petite envergure et une soixantaine de personnes seulement en étaient sortis. Malgré ses modestes installations, cet aérodrome était réputé pour sa fiabilité et son personnel compétent.
Parmi les arrivants, Adam, Rocky et Aisha, mais aussi Bulk et un groupe d’élèves et de professeurs du Lycée d’Angel Grove débarquèrent. Dans le hall d’attente, Jason, Trini, Billy, Kimberly et Zack entouraient leurs trois amis qu’ils avaient rejoints depuis quelques minutes. Ils avaient tant de choses à se dire… Les trois vacanciers avaient mis de côté leurs anecdotes sur leur voyage car ils voulaient d’abord se tenir informés des mésaventures des Power Rangers, car il y en avait eu pendant leur absence ! C’est Jason, le Ranger Rouge, qui comptait les péripéties récentes…
- Et donc, c’est à votre départ en Angleterre que les problèmes ont commencé. Tout d’abord, nous avons eu la surprenante visite d’une Ranger ennemie.
- Quoi ? Une Ranger ennemie ? s’étonna Adam. Tu veux dire, une Power Ranger comme nous… euh… comme vous ?
- Une Zeo Ranger, en fait, répondit Trini.
- Oui, la Zeo Ranger d’Argent, poursuivit Jason. Mais avançons en même temps vers la sortie, pour ne pas perdre de temps.
Les huit jeunes allèrent vers la sortie débouchant sur le parking. Les cinq jeunes portant leurs communicateurs ne les entendirent pas sonner à cause du brouhaha qui régnait dans l’établissement aéroportuaire.
Et si une personne faisait davantage de bruit que les autres, il s’agissait sans aucun doute de Bulk qui eut la bien mauvaise surprise de voir que personne n’était venu le chercher.
- Où diable est-il, ce guignol de Skull ! Je suppose qu’il m’a encore oublié, alors que je l’ai appelé hier pour lui dire de ne pas oublier de m’apporter un hot-dog et des Smarties à mon arrivée ! Il ne pense vraiment qu’à lui, c’est incroyable !
Il savait que son ami ne viendrait pas : c’était tout à fait le genre de Skull de faire l’impasse sur un rendez-vous. Alors, il décida de suivre le groupe de Jason afin d’essayer de trouver une place dans l’une de leurs éventuelles voitures.
Jason, bien aidé par ses amis, expliquait toujours les derniers évènements : la Zeo Ranger d’Argent, l’attaque du Dragonzord, le coffre de la plantation des anges qui avait failli disparaître…
- … et nous avons finalement réussi à les repousser alors que nous étions en plein combat dans les montagnes près du Centre de Commandes. Sans Kim, Tommy et leurs deux zords volatiles, la base n’existerait sans doute plus à l’heure où je vous parle.
- Tu as été forte Kim, tu nous as sauvés, rappela Billy non sans faire rougir la concernée.
- Et bien ! fit Aisha. Si j’avais su que vous aviez eu autant d’ennuis, je ne me serais pas autant amusée à Londres.
- C’est pour cela que l’on ne vous a pas prévenus, répondit Billy. On ne voulait pas pourrir vos vacances, si je puis m’exprimer ainsi.
- Sinon, tout va bien à part ça ? demanda Rocky, qui pensait que tout le mal avait été énuméré.
- Et bien nous avons eu d’autres combats à mener, plus récemment, dit Jason. Mais Ninjor est venu nous donner un coup de main.
- Ah, il est revenu ! Chouette nouvelle, enfin ! s’enchanta Adam.
- Nous avons eu affaire à deux attaques simultanées : Billy, Tommy et Kim ont eu droit à une mite géante sur un paquebot de croisière au large de San Francisco ; Trini, Zack, Ninjor et moi nous sommes restés en ville à repousser de nombreux assauts et un monstre sportif nommé l’Olympien.
- Ensuite, nous nous sommes tous retrouvés dans une dimension parallèle qui donnait la frousse, continua Zack. Nos pires souvenirs nous ont été rappelés…
- Oh la vache… s’étonna Rocky, ce devait être glauque.
- C’est pas rien de le dire… fit Kimberly, pas très bavarde.
- Nous avons cru que c’était notre ultime mission, avoua Jason. D’ailleurs, elle a peut-être bien été la dernière pour le Megazord.
Jason poursuivit l’explication, pendant qu’autour d’eux, les conversations et les vacarmes étaient si denses que les sonneries des communicateurs passèrent une fois de plus inaperçues. Mais ils approchaient de la sortie : ils n’étaient plus qu’à quelques mètres des portes coulissantes.
Mais Bulk retarda leur sortie en criant à tue-tête pour les appeler.
- Et dites-moi, vous huit, vous pouvez… s’il vous plaît, vous pouvez me ramener au lycée ?
- Bulk, en quel honneur nous serions sympas avec toi ? fit Aisha.
- C’est vrai, tu n’as pas arrêté de te moquer de nous et de Londres pendant notre voyage, ajouta Rocky.
- Ouais, ben c’est bon, je suis désolé, ça te va ?
- Ben…
- Alors, vous m’emmenez les copains ? questionna Bulk. Soyez sympas, en plus il à l’air de bien flotter dehors.
Tous se regardèrent : finalement, un de plus ou un de moins dans l’une des voitures…
- Bon, fit Jason, tu monteras avec moi. Par contre, tu as intérêt à bien ranger tes valises.
- Pas de problème mon brave ! remercia Bulk à sa façon, en tapotant l’épaule gauche de Jason plus ou moins fortement.
- Mais pas de moquerie, pas de critique, compris ? fit Zack. Sinon, on te laisse sur le bord de la route.
Bulk n’aimait pas que quelqu’un s’adresse à lui de cette façon : c’était plus fort que lui.
- Ecoute-moi bien Will Smith junior, ce n’est parce que tu proposes de m’emmener gentiment que…
- Que… pardon, Bulk, que quoi ? demanda Zack en souriant.
- Bulk, sois gentil, on te ramène c’est déjà cool de notre part alors stop ! prévint Aisha.
- Sinon, tu rentreras à l’aide de tes jambes, et tes valises rentreront à l’aide de tes bras ! ricana Billy.
- Et tout trempé en plus… termina Rocky.
Bulk ne dit plus rien mais gardait les sourcils froncés. Il râla une bonne fois et se résigna à en ajouter davantage.
- Bon, d’accord, d’accord, c’est entendu. Je serai sage comme une image.
- J’espère, répondit Jason. C’est mieux comme ça.
Le groupe, rejoint par Bulk, reprit sa progression vers la sortie. Rocky aurait bien voulu savoir où était passé Tommy, et il n’était pas le seul à se le demander. Alors, ils restèrent en retrait et se joignirent à Kimberly, Trini et Aisha qui parlaient justement du Ranger Blanc.
- Trini, Kimberly, où-est Tommy ? demanda Adam. Il a eu un… empêchement ?
- Et bien, chuchota Kimberly, on peut dire ça comme ça. Tommy est parti en mission en Australie. Il semblerait que Sariu, le prince de la planète Pluton, veuille y faire quelque chose en rapport avec les boîtes Nazca et…
- Hein ? Les boîtes Nazca ? s’arrêta net Rocky.
- Qu’est-ce que c’est encore que cette chose ? demanda Aisha.
- Ah, Jason a oublié ce petit détail, sourit Trini.
- Ce serait trop long à expliquer, mais…
Le communicateur de Kimberly sonna de nouveau. Cette fois, Aisha avait entendu : elle avait l’ouïe plus fine que ses amis…
- Kim, ton comlink, il a sonné.
- Ah bon ? Attends, je vais prévenir les autres. Jason ! Billy ! Zack !
Les trois garçons se retournèrent, laissant Bulk faire quelques pas mais stoppant à son tour devant la porte coulissante qui venait de s’ouvrir.
- Ben pourquoi vous vous arrêtez ? demanda Bulk.
- Qu’est-ce qu’il y a Kimberly ? demanda Zack.
- Euh… et bien… comment dire…
Les trois garçons regardèrent leur amie bizarrement dans un premier temps. Mais, au vu de l’embarras de celle-ci, ils comprirent rapidement qu’il y avait un problème. Cela se confirma lorsque Jason entendit à son tour l’alarme de son communicateur retentir.
- On… on verra ça dehors… fit Kimberly.
- Pas de problème. Vite, aux voitures, ordonna Jason.
En sortant enfin des halls de l’aérodrome, ils accélérèrent le pas pour gagner le parking afin de pouvoir répondre aux appels en provenance du Centre de Commandes. Mais il y avait un problème : Bulk. Aisha eut alors une idée.
- Tiens, Bulk, tu peux aller voir là-bas, à la librairie ambulante, acheter le journal d’aujourd’hui ? Je te donne un dollar.
- Un journal, mais pourquoi faire ? demanda Bulk.
- Ben… pour le lire, forcément. Vas-y s’il te plaît.
- Mais…
- Toens, un autre dollar pour des smarties, fais-toi plaisir !
Bulk accepta et se dirigea vers la petite boutique. Pendant ce temps-là les huit jeunes se rassemblèrent. Jason activa son communicateur.
- Ici Jason à l’aérodrome, j’écoute.
- Jason, ici Zordon. Il y a une…
Une explosion coupa la concentration des jeunes qui furent projetés en arrière : un autocar venait de prendre feu. Des morceaux de tôle avaient traversé le parking, brûlant dans les airs. Des mouvements de foule se formèrent de part et d’autre. Rita, Goldar et Rito sortirent de leurs cachettes et se présentèrent à quelques mètres des Rangers.
- Oh non, eux, déjà ! pesta Zack.
- A peine revenus de vacances, et on est déjà dérangé… se plaint Rocky. Et il y a même ce crétin de Rito Revolto.
- Je n’ai pas eu le temps de tout vous dire… souffla Jason.
Rita s’avança de quelques pas entre les voitures, mais elle était encore à dix mètres du groupe de jeunes.
- Salut les nuls ! Salut les terriens ! L’heure de l’esclavage approche !
- Rita ! Qu’est ce que tu fais là ? cria Billy.
- Je viens pour une attaque de routine, histoire de maintenir votre forme physique !
- Ca ne rime à rien, je ne comprends pas… fit Zack.
- Elle veut la guerre, ça c’est sûr ! dit Kimberly.
- Rendez-vous tous ou ce sera la guerre ! cria Rita.
- Oui, la guerre ! ajouta Rito.
Les huit jeunes se préparèrent au pire : automatiquement ils se mirent en position défensive de combat, Rangers ou non. Bulk, quant à lui, s’était échappé avec d’autres passants en courant sans trop savoir où aller.
- Ca vous amuse de faire sauter des cars ? cria Billy.
- Ce n’était que l’apéritif à l’apocalypse, sortit Goldar, tout plein d’inspiration.
- D’ailleurs, on va vous servir le plat d’entrée maintenant, ajoura Rito.
- Belle répartie, félicita Rita. D’ailleurs, aujourd’hui, le menu est plutonien !!!
C’est alors qu’une horde de sbires d’élite du peuple de Pluton apparut, dispersée entre les véhicules stationnés : ils étaient au moins dix.
- J’appelle aussi les patrouilleurs ! lança Goldar.
Une douzaine de patrouilleurs du Seigneur Zedd fit à leur tour son apparition.
- Quant à moi, je demande le soutien de vingt tengas ! appela Rito.
Son souhait fut exaucé : vingt volatiles bipèdes firent irruption au beau milieu des huit jeunes qui se sentaient bien seuls parmi les aliens et autres individus venus d’ailleurs. Au nombre de quarante-sept, les ennemis étaient largement en supériorité numérique.
- Que fait-on ? On se transmute ? demanda Zack.
- Impossible, fit Trini, il y a encore plein de passants dans le coin. On pourrait nous voir !
- Dans ce cas, nous n’avons pas le choix : nous allons combattre en civils, à mains nues, décida Jason. Vous êtes tous prêts ?
- Prêts ! dirent en chœur les sept autres jeunes.
- Regardez-moi comme c’est mignon tout plein, cette solidarité… se moqua Rita. Cela ne nous empêchera pas de vous anéantir cette fois !
- C’est ce qu’on verra Rita ! rétorqua Kimberly.
- Ma pauvre Kimy ! ajouta Rita. Ton petit Tommy sera triste lorsqu’il viendra te rendre visite au cimetière.
- Tais-toi Mary Poppins ! s’énerva Zack.
Rita se retourna vers Goldar et Rito et fit un signe de tête, tout sourire.
- Tous les monstres, à l’attaque ! Vous avez une mission !!!
Les jeunes se préparèrent à croiser la route d’aliens qui se précipitaient vers eux.