Hello !
Le chapitre 9 est un gros pavé, car il se passe beaucoup de choses !
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CHAPITRE 9
D’un hémisphère à un autre
Sydney, aéroport Kingsford Smith.
Le seul aéroport australien qui proposait des vols commerciaux vers la Californie malgré la menace sur le sol d’Angel Grove : en effet, l’espace aérien américain demeurait restreint en raison de la menace planant sur la côte ouest et dans les terres.
Les zones d’embarquement vers San Francisco étaient bondées, à tel point que la compagnie aérienne avait dû affréter deux appareils supplémentaires pour acheminer les civils coincés depuis plusieurs semaines sur le sol océanien.
Certains en avaient plus qu’assez d’attendre et s’énervaient dans les longues files :
- C’est incroyable, ça fait deux heures que j’attends ! C’est inadmissible ! Bravo, vive l’Australie, et sa gestion des aéroports !
- C’est bientôt mon tour puis votre tour, ne vous inquiétez-pas. Vous n’êtes jamais allé en France et ça se voit. Quand le personnel est en grève, c’est pire !
- Jamais allé en France ? Je suis de Paris ! Plus précisément de Puteaux !
- Ca explique pourquoi vous râlez tout le temps ! Dire que l’on va devoir vous supportez d’ici jusqu’à San Francisco… on n’est pas sorti de l’auberge…
- Comment ça San Francisco ? Je vais à Roissy moi, pas à San Francisco !
- Alors ça c’est la meilleure ! Vous râlez et vous n’êtes pas au bon endroit. La bonne blague ! La file pour Roissy c’est la vingt-et-une, pas celle-ci qui est la dix-huit.
- Gna gna gna, c’est bon, ça va…
Le râleur quitta la mauvaise file vers la bonne, laissant l’autre individu pantois, alors que la queue de la file avança d’un cran suite à ce départ.
- De rien… croyez-vous qu’il me remercierait pour le conseil. Même pas ! Ah, ces européens…
L’homme qui vint se positionner derrière et muni d’un simple sac à dos en guise de bagage, portait une casquette noire, un t-shirt rouge et un jean bleu classique. Il n’avait visiblement pas envie de discuter, et ses lunettes de soleil conservaient un certain anonymat. La barbe hirsute témoignait d’un rasage négligé depuis plus d’une dizaine de jours.
- Il s’était trompé de file, ce con, reprit l’homme patient. Et vous, jeune homme, vous allez bien en Californie ?
- Oui, soupira-t-il.
De l’autre côté de la toiture en verre, réchauffée par un soleil à rôtir un patrouilleur, quelques envoyés de l’espace aux desseins néfastes observaient silencieusement, dissimulés de l’œil humain.
Si les quatre espions plutoniens et leur supérieur n’avaient aucun mal à rester discrets, Rito Revolto avait davantage de mal avec ce concept.
- Je suis sûr que le gars avec la casquette, c’est Tommy, le Ranger Blanc. Et il va nous échapper en prenant l’avion ! Il faut intervenir…
- Chut ! Tais-toi ! Le plan d’action est minutieusement préparé par notre prince. D’ici une poignée de secondes, le chaos va remplacer le calme dans ce hall.
L’un des espions se rapprocha de l’oreille de son supérieur et lui parla :
- Mon général, Scorpina confirme qu’un groupe de cinq militaires accompagnés de chiens se trouve à proximité des files d’embarquement.
- Bien. Ordonnez-lui d’entreprendre la diversion.
- Oui mon général. Je lui transmets.
Rito gratta son crâne squelettique : il s’impatientait.
- Et moi, je sers à quoi dans cette histoire ?
- Je cherche encore… affirma le général plutonien, médusé par l’amateurisme du frère de l’impératrice Repulsa.
Dans le hall, Scorpina, vêtue d’une tenue civile des plus classiques – robe noire et bottines grises synthétiques – avait reçu et acquiescé les ordres.
Elle rallia les cabinets, y déposa une grosse valise et en sortit. Elle se dirigea vers le groupe de militaires.
- Messieurs, je suis désolée de vous importuner, mais il y a un bagage abandonné dans les toilettes pour femme, et j’ai entendu un minuteur à l’intérieur.
- Madame, êtes-vous sûre de vos propos ?
- Je suis sûre qu’il y avait ce bruit de minuteur, mais je ne peux pas vous dire grand-chose de plus, hormis qu’il s’agit d’une grosse valise bleue.
- Cette valise était complètement fermée ?
- Oui monsieur.
Sans un mot de plus, les cinq militaires prirent la direction des cabinets.
Scorpina resta sur place et leva la tête vers le plafond de verre : elle fit un signe affirmatif vers son correspondant plutonien qui l’observait.
- C’est le moment de lancer les hostilités, déclara le général perché sur le toit et impatient d’assister au désordre qui allait bientôt s’emparer des lieux.
Soulagé de pouvoir enfin rentrer pour aider ses alliés, Tommy restait tête baissée, perdue dans des milliers de pensées : Kimberly, ses amis, Katherine, Angel Grove, sa famille, Zordon, Alpha, les forces du mal, Angel Grove qu’il allait bientôt rallier, moyennant une escale à San Francisco avant de monter dans le premier autocar venu.
Mais Tommy était sur la défensive.
Il n’avait plus aucun pouvoir.
Il avait essayé de contacter ses amis, mais aucun n’avait répondu.
La ligne secrète du Centre de Commandes n’était accessible qu’avec le transmutateur ou un communicateur, mais les deux outils avaient été endommagés, et le premier volontairement laissé tel quel – après combat - sur le sol pour faire croire à la fin du Ranger Blanc.
Une vingtaine de jours coincé en Australie, avait fait vivre à Tommy Oliver pléthore d’aventures, qu’il raconterait en temps voulu.
Sur le moment, il avait hâte d’embarquer dans l’avion, et priait intérieurement pour ne pas avoir été pisté.
Ca fait cliché, mais tout paraît trop calme, pensa Tommy, en se préparant à transmettre son billet d’avion, payé grâce aux économies faites durant quinze derniers jours de labeur qui confirmaient qu’il était plutôt aisé de décrocher un job sur le territoire australien.
Il restait deux personnes à embarquer devant Tommy lorsque trois étrangers armés débarquèrent, les pieds sur le tapis à bagages, sortant d’un nuage gris et jaune.
Plusieurs cris et hurlements retentirent : les files se disloquèrent et chacun courut où il pouvait. Et pour cause : les deux plutoniens braquaient au hasard la foule de leurs blasters.
Tommy ne put bouger : la vision le pétrifia.
Jessica, sous son casque, ne pouvait croire ce qu’elle voyait : Tommy Oliver était vivant.
- Non… ce n’est pas possible !
« Et si c’est possible ! » annonça Sariu via le communicateur de casque qui accentuait les aigues, et qu’elle seule pouvait entendre.
- Tommy Oliver est encore en vie !
« Si tu avais fait correctement ton travail, il serait déjà mort. Tu as été incapable de le tuer, et tu as menti en m’assurant le contraire. Je ne sais pas si c’est ton incapacité dans les moments importants ou si tes sentiments te trahissent, mais tu n’as pas été à la hauteur, Ranger.
Jessica ne répondit pas : elle aurait voulu tout envoyer balader, l’insulter, lui dire qu’elle arrêtait tout, mais elle en était incapable.
« Elimine Tommy Oliver, et ta mère sera sauve. Si tu échoues, le soldat posté à ton domicile s’occupera de son cas. Et pour te prouver qu’elle sera bien morte, je te montrerai son corps, comme ça tu sauras que je ne mens pas, moi. »
Je ne peux pas laisser maman mourir. Je n’ai pas le choix.
- Bonjour, Tommy. Il semblerait qu’un rendez-vous entre toi et moi ait été minutieusement arrangé, et j’ai une mission bien spécifique.
Et crois-moi, je n’agis pas de gaieté de cœur.
Tommy savait que malgré ses talents en arts martiaux, sans ses pouvoirs, il ne pourrait pas lutter : l’incident dans l’avion avait failli lui être fatal.
Mais il n’aurait pas le choix que de se défendre.
- Zeo Ranger, tu es venue terminer le travail que tu n’as pas su accomplir la dernière fois ?
- En quelque sorte, oui, mais cette fois-ci, je ne te louperai pas.
Maman, je vais tout faire pour te mettre à l’abri du danger, pour que tu guérisses définitivement.
***
Adam et John venaient d’arriver à l’entrée de l’appartement où avait été localisée Jessica.
Le premier d’entre eux scruta le nom sur la sonnette :
- Famille Revlis. C’est l’appartement de la famille de Jessica !
- Elle n’a pas dû venir pour leur faire du mal. Enfin, j’espère.
- On va le savoir tout de suite.
Ils activèrent en synchronisation parfaite une téléportation qui les emmena de l’autre côté de la porte close.
Ils tombèrent nez-à-nez avec le soldat plutonien resté garder l’appartement.
- Que faites-vous là !
- Adam, vite, va chercher de l’eau et arrose-le !
- Certainement pas !
Le soldat se prépara à attraper Adam mais John allait l’empêcher en invoquant une arme qui jadis l’avait déjà bien aidée :
- Epée-blaster !
Ce petit pistolet était en semblable à ceux utilisés par les Rangers contemporains, à la différence qu’il était uniquement gris.
Le soldat se posta devant l’évier de la cuisine avant l’arrivée d’Adam.
- Je sais bien ce que vous comptez faire ! Mais il n’y a plus de ce produit incolore dans cette maison. J’ai coupé l’arrivée de l’eau dans toutes les autres pièces par précaution. Et vous n’aurez pas accès à cette zone que je n’ai pas encore neutralisé.
Il donna un puissant coup de genou dans les côtes de John qui s’écroula.
- Adam ! Entre le frigo et le four… regarde !
- Oui, j’ai vu la même chose que toi !
Adam se précipita et prit d’un pack cartonné, une bouteille de bière, puis une seconde.
- Que fais-tu, espèce de crétin ! s’alarma le plutonien.
John se resta au sol : l’angle de tir convoité était largement à sa portée.
- Adam, balance-les vers lui !
- Oui, c’est parti !
Adam projeta les bouteilles de Dino Buckler au-dessus de la tête du plutonien qui tenta d’esquiver mais il était trop tard : d’une féroce et déterminante précision, John avait fusillé le verre et la bière s’échappa sur l’ennemi.
- La bière, c’est beaucoup, beaucoup d’eau, mon cher ennemi de l’espace ! s’exclama John, qui constata la détresse du plutonien sur son visage dont la décomposition avait lentement commencé.
- AHHH ! hurla ponctuellement le plutonien avant de ne plus en être capable, tant la bière avait eu l’effet escompté par le père de Jason.
Le jeune soldat, pilote de cargo de marchandises reconverti et âgé d’une cinquantaine d’années, n’était plus. La partie basse de son corps gisait au pied de l’évier, telle une carcasse d’un animal mort et rongé par les parasites.
- Il n’a pas eu le temps de trop nous secouer, souffla Adam en venant aider son allié à se relever. Et toi, comment vas-tu ?
- Il m’a fait mal sur le coup, mais ça va mieux. Par contre, pas de Zeo Ranger d’Argent, sinon, elle nous aurait déjà sautés dessus.
- Sauf si elle nous attend dans une autre pièce.
Adam ne savait pas encore comment il réagirait devant Jessica, avec ou sans combinaison. Elle représentait un danger réel pour la planète, pour la sécurité, et pour lui.
« Adam a une arme secrète : ça s’appelle l’honneur ».
Cette phrase sembla ressurgir de nulle part. Qui la lui avait soufflée ? Une femme, selon l’intonation de la voix dans son souvenir.
- Jessica n’a vraiment pas d’honneur. Je suis vraiment déçu.
- Qu’est-ce que tu dis ? demanda John tout en refermant la chambre de la mère de Jessica, endormie, et ne présentant pas de dommages.
- Rien… rien d’important, mentit Adam, qui ne pouvait laisser transparaître le moindre signe de faiblesse.
- Parfait. Allez, ne traînons-pas. Elle n’est pas ici. Téléportons-nous dans le sens inverse, et retournons à la base pour…
Mais Adam avait remarqué quelque chose.
- Attends une minute.
Il s’approcha de la salle de bains, de laquelle un bruit d’écoulement provenait.
- Tu entends ?
- Oui. C’est comme s’il y avait une fuite d’eau, ou un robinet d’ouvert.
Adam s’avança vers la porte mais John le retint :
- Laisse-moi y entrer. On ne sait jamais.
Sur ses gardes, le Ranger des années quatre-vingt arma son blaster et ouvrit la porte, mais personne ne se trouvait dans la pièce.
La baignoire se remplissait doucement d’eau : dans cette eau tombant d’un robinet mal fermé, une bouteille en verre flottait.
Et dans cette bouteille, un papier plié, sur lequel était indiqué un prénom.
- Adam…
- Qu’est-ce que cela signifie… ton prénom marqué là-dedans.
- Il faut casser cette bouteille.
John s’exécuta grâce à son arme d’un simple tir. Il transmit le papier plié à Adam.
- Je crois qu’elle t’a laissé de la lecture.
Ce dernier le saisit et déplia le mot. Il ne comprit pas bien toute cette mascarade pour un simple mot qu’il allait découvrir.
Il sortit de la salle d’eau vers le salon avant de commencer la lecture, en essayant de rester concentré afin de bien comprendre le sens de chaque phrase.
Cher Adam,
Si tu trouves cette lettre avant l’aube, c’est que mon plan afin de me faire volontairement repérer a fonctionné, mais à l’heure où tu liras ces mots, je serai peut-être en train de commettre des faits irréparables.
Je suis une fille comme une autre, seulement, il y a de cela quelques années, j’ai croisé la route d’une personne qui m’a promis l’impossible moyennant de vils services.
Rita Repulsa m’avait assuré de la survie de ma maman, atteinte d’un cancer du foie.
Jusqu’à présent, la science humaine n’a fait que repousser l’échéance sans éliminer la menace.
Rita m’a promis la rémission si j’agissais en tant qu’agent du mal. J’étais dans une telle détresse : j’ai fini par accepter après avoir initialement refusé.
Et l’état de ma mère s’est peu à peu amélioré.
Mais pour une guérison complète et rapide, j’ai dû multiplier les missions, et Rita m’a confié celle d’anéantir les défenseurs de la planète Terre : les Power Rangers.
Liée à cette mission, Sariu m’a également demandé de l’aider dans sa quête de la plantation des anges sur Terre.
Adam, à l’heure où tu liras ces mots, si je ne suis pas présente, il est possible que les forces du mal aient découvert mon envie de désertion. Il m’a peut-être été confié une mission que je devrai réaliser contre mon gré.
***
Malgré une fatigue assommante, Tommy avait engagé le combat contre la Zeo Ranger dans un hall d’embarquement quasiment désert.
Mais Jessica était plus rapide, plus vive, plus puissante et elle disposait surtout d’une défense redoutable.
- Boomerang, va chatouiller la carotide de Tommy !
Elle expédia l’arme vers lui mais il parvint à esquiver en se cachant derrière le comptoir d’une grande compagnie aérienne allemande.
- Tu sais passer au travers de mes offensives. Tu aurais été si bon de notre côté, Tommy.
- J’ai déjà pratiqué, et si la couleur verte m’allait bien, l’idéologie prônée par tes supérieurs me donne de l’urticaire !
- Oui, mais tu as aussi servi Rita !
- C’était un sort ! Et je n’ai tué aucun être humain !
Moi aussi c’est un sort. Quant au reste… je n’avais pas le choix… tuer pour protéger…
- Je serai toi, j’arrêterai de parler et je me mettrai à couvert.
La Zeo Ranger d’Argent évoqua des pouvoirs supplémentaires.
- Dague du dragon !
L’épée apparut en même temps que le bouclier doré, qu’elle s’employa d’utiliser pour envoyer des rayons vers Tommy qui les évita mais, par leur action, fut projeté dans des bagages abandonnés par les voyageurs apeurés.
***
Adam, quoi que j’aie pu faire, quoi que je fasse dans les minutes ou les jours à venir, je t’exprime mes regrets. Je lutte pour une seule cause : celle de ma maman.
Elle est dans la chambre. Elle dort, je l’espère. Je ne sais pas comment te demander cela, mais veille sur elle. La menace sur ma famille, je la sens gronder.
Ce n’est pas tout Adam. Je ne peux changer de cap. Si Rita découvre que je flanche, ma mère sera sa prochaine cible. Alors, au lieu de refuser de me battre, je n’ai rien trouvé de mieux que de te procurer quelque chose qui pourrait redonner l’espoir à la planète Terre et aux Power Rangers. Ce quelque chose te permettrait d’arrêter mes éventuels plans machiavéliques.
***
- Là, maintenant, si un miracle pouvait se produire, ce serait vraiment génial !
Tommy avait l’impression d’avoir vieilli de vingt ans : ses articulations semblaient rouillées par la chute précipitée par les lasers du bouclier de Jessica, qui la rendait démoniaque.
Pourquoi ai-je cette volonté de faire du mal, d’un coup ?
Tommy rampa derrière un comptoir de vente de viennoiseries, sans trop savoir comment il allait s’en sortir.
- S’il vous plaît, à l’aide… si quelqu’un m’entend…
Tommy murmurait ses mots sans y croire : il se savait cuit et condamné.
- Ce n’est pas la peine de te cacher, Ranger Blanc. Oups ! Je te demande pardon, je suis désolée, j’aurai dû dire : ex-Ranger Blanc.
Jessica s’approcha du comptoir et s’apprêta à sauter par-dessus lorsqu’elle fut projetée par un halo de lumière qui la propulsa dans la vitrine de la papèterie voisine.
Le verre ne parvint pas à pénétrer entre la tenue et le cœur endolori et transpirant de Jessica.
Du halo de lumière apparut un grand être bleu au torse arborant la quatorzième lettre de l’alphabet dans un cercle doré.
- Alors, on n’attend pas Ninjor ?
- Ninjor ! Tu es mon miracle !
Tommy n’en croyait pas ses yeux : son sauveur était arrivé.
***
Extrêmement concentré, Adam poursuivit la lecture de la lettre laissée par Jessica : il avait lu la plus longue partie.
Adam, cette chose ne sera accessible qu’à ceux qui résistent à l’hydrogène. Tu la trouveras dans le lave-linge au tambour rempli d’eau.
Je suis désolée de tout ce plan que j’ai concocté à la va-vite, et je ne cherche pas à ce que tu y trouves une certaine logique, mais il s’agit d’une chance que tu ne dois pas louper : celle de sauver tes amis, et de lutter à armes égales contre mes agissements.
J’espère qu’un jour tu comprendras, malgré l’ampleur de mes actes.
Et je ne te remercierai jamais assez de m’avoir sauvé la vie.
Jessica.
Il plia le papier, le mit dans la poche arrière et se tourna vers John.
- Le lave-linge…
- Je l’ai aperçu dans la buanderie.
John retint Adam par le poignet :
- Adam, je ne sais pas ce que tu as lu, mais ça ne sentirait pas le piège à plein nez ?
- Possible, mais je dois en avoir le cœur net. Allons voir la buanderie.
La buanderie était la pièce de l’appartement la plus éloignée de l’entrée : de plus, la bizarrerie de cet espace résidait en sa marche qu’il fallait descendre.
Adam posa le pied sur le sol brut, sans carrelage ni parquet, et fut surpris de l’humidité :
- La pièce est inondée !
- Oui, je l’avais remarqué tout à l’heure, mais fais gaffe ! Il ne faudrait pas que Jessica nous ait piégé la pièce et nous foute en l’air à cause d’un fil dénudé minutieusement positionné dans l’eau.
Adam tenta d’activer la lumière mais celle-ci resta éteinte.
- C’est comme si il n’y avait déjà plus de courant dans la buanderie. Regarde, les appareils ménagers sont tous éteints.
- Je vais trouver le tableau électrique et disjoncter le courant dans la pièce si cela n’a pas déjà été fait… auquel cas, Jessica n’aura pas essayé de nous tuer.
John rallia l’entrée et, après vérification du tableau, indiqua à Adam que l’accès était sûr.
- La seule chose que tu risques, c’est de te tremper les orteils. Tu peux y aller.
Dans l’inconnu, Adam pénétra dans la buanderie et tâtonna, ses seules mains comme guide le long des murs partiellement recouvertes de faïence.
- J’ai trouvé le lave-linge !
Il ouvrit le hublot et de l’eau s’échappa en abondance.
- Me voilà trempé des pieds au ventre.
Il fouilla dans le tambour qui se mit à briller de mille feux et y trouva une boîte transparente contenant quelque chose qu’Adam reconnut au premier coup d’œil, non sans émotion :
- Je ne peux pas le croire.
***
Zeo !
Une syllabe prononcée rapidement et dans les aigues surgit de nulle part, à volume réduit.
Jessica ne savait pas si elle était la seule à l’avoir entendue, mais cela ne pouvait signifier qu’une seule chose.
Elle osa un sourire, dissimulé sous son casque.
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Adam ouvrit la boîte et toucha l’élément rectangulaire et opaque qui changea de couleur et surbrilla d’un vert intense.
- Adam, que se passe-t-il ? Tu es en danger ?
- Non John… ce serait plutôt un miracle. Nom d’un cristal…
Adam se sentit revivre : si cela se confirmait, le vert serait bien la couleur de l’espoir.