Bonjour à tous !
Voici le troisième épisode de la saison 4 fictive des Power Rangers.
Plus long que les deux premiers réunis, je vais publier les chapitres dans lesquels les fautes auront été corrigées au mieux, et l'histoire complétée par quelques éléments qui ne changeront malgré tout pas la trame du récit rédigé il y a plus de sept ans.
Voici donc "Zeo Zeo Sept". Bonne lecture.
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Voici le troisième épisode de la saison 4 fictive des Power Rangers.
Plus long que les deux premiers réunis, je vais publier les chapitres dans lesquels les fautes auront été corrigées au mieux, et l'histoire complétée par quelques éléments qui ne changeront malgré tout pas la trame du récit rédigé il y a plus de sept ans.
Voici donc "Zeo Zeo Sept". Bonne lecture.
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CHAPITRE 1
A destination de Londres
« Nous sommes aujourd’hui le dimanche 4 mai, bienvenue sur West-Canal, votre chaîne locale d’Angel Grove ! Dans quinze minutes, la météo, mais tout de suite, un nouveau point sur l’actualité à la mi-journée. Cette édition vous est présentée par Karen Walles, votre présentatrice favorite ».
Exceptionnellement, et au vu du soleil magnifique qui subsistait dehors, la Maison des Jeunes, au cœur du pôle étudiant de la ville d’Angel Grove, était ouverte et accueillait pas mal de clients. La proximité d’un parc avec un grand lac, où la baignade était autorisée et surveillée, était aussi un argument à cette ouverture dominicale qui, selon le propriétaire de la Maison des Jeunes, nommé Ernie, devrait se répéter à l’avenir. Cela fidéliserait d’autant plus les consommateurs.
Ernie venait de troquer sa petite télévision en lieu et place d’un écran un peu plus grand, avec sortie audio stéréo. Cela s’imposait, car l’équipe universitaire de base-ball d’Angel Grove venait d’accéder à la division supérieure, la Régionale 2 ; et une grande partie des matches allait être diffusée sur West-Canal. Et si l’équipe se qualifiait pour la phase finale, à la fin de l’année, c’est la BBC qui retransmettrait l’évènement.
Le gérant du bar avait donc tout prévu, d’autant plus que d’autres festivités sportives étaient programmées, notamment du football américain. Enfin, Angel Grove accueillera les Nationaux de Gymnastique dans quelques mois. Pour Ernie, l’investissement dans sa nouvelle télévision Sony serait vite rentabilisé par l’augmentation tant attendue des consommations servies dans les jours qui vont venir, et lors des jours de match.
Pour les nombreux clients adeptes de la Maison des Jeunes, la nouvelle télévision était une très bonne chose. Ils suivaient les actualités de Karen Wales, à l’abri de la chaleur qui devenait de plus en plus étouffante au fil des jours…
« Ici Karen Walles. Voici les titres de cette édition : quatrième disparition aux alentours d’Angel Grove : une jeune touriste d’environ vingt ans n’a pas répondu présent lors de l’appel de ce matin, dans son auberge de jeunesse. Cela est d’autant plus troublant que ses quatre collègues de chambres, qui se sont couchées en même temps qu’elle, assurent que la porte était verrouillée et que la jeune femme n’a pas quitté la pièce. Les amies de la jeune femme sont actuellement interrogées par les forces de police. Il faut rappeler qu’il s’agit tout de même du quatrième enlèvement en une semaine, les trois derniers disparus n’ayant malheureusement toujours pas été retrouvés. La police n’exclut pour le moment aucune thèse mais celle d’un enlèvement en lien avec les précédentes affaires resterait prioritaire. Dans le reste des titres, notons aussi… ».
- C’est quand même un monde d’enlever des gamines si jeunes, déplora Ernie, tout en essuyant des verres. Même le premierà avoir été enlevé, le jeune garçon, n’a pas été retrouvé. Et dire qu’il venait souvent ici après les cours… ça me rend malade. Ah oui, j’arrive tout de suite les enfants, ajouta-t-il à l’attention d’un groupe de neufs jeunes assis non loin du comptoir.
- Ne t’inquiètes-pas, dit l’un des jeunes, il fait peut-être très chaud dehors, mais on n’est pas encore en train de se dessécher. Finis ce que tu as à faire avant, il nous reste encore une grosse demi-heure avant de partir. Merci quand même !
Le jeune qui venait de parler, c’était Billy. Il était accompagné de ses fidèles amis Jason, Trini, Kimberly, Tommy, Zack, Adam, Aisha, et Rocky. Ils venaient de manger leurs sandwichs après une matinée de baignade au lac, sauf pour Adam, Aisha et Rocky qui avaient fait leurs derniers préparatifs en vue d’un voyage scolaire. Les six autres jeunes, qui formaient, lors de menaces extra-terrestres ennemies sur Terre, les Power Rangers, changeaient quelque peu de look au fur et à mesure : en civil, chacun n’arborait plus en priorité des vêtements de la même couleur que la tenue de Ranger.
- A cette heure-ci, demain, nous aurons atterri à Londres. On découvrira l’Europe, dit Adam, impatient de prendre le chemin des vacances. J’espère qu’il fait beau là-bas, mais un peu moins chaud, parce que là, c’est insupportable. Heureusement que nous avons toute une artillerie de bouteilles d’eau pour le voyage.
- Vous verrez, c’est vraiment sympa l’Angleterre, remarqua Jason. Quand nous étions allés en Suisse aux conférences, nous avions fait un saut à Londres. C’est vraiment une ville magnifique. On était aussi allé visiter la France d’ailleurs. Tu te rappelles Trini, Zack n’en pouvait plus d’attendre sous la Tour Eiffel…
- Normal, répondit le concerné, on a du patienter trois heures avant de monter dans ces foutus ascenseurs. Heureusement que c’était offert, pour nous…
- Vous avez un temps d’attente à l’aéroport de Philadelphie pour la correspondance ? demanda Tommy.
- Non, pas tellement, répondit Aisha, seulement quarante-cinq minutes. Ce qui n’est pas si long. Mais on a près de sept heures d’avion. J’espère que l’on aura de quoi s’occuper. J’ai emmené quelques magazines et mon walkman : ça me sera utile, si j’arrive à me servir du walkman. Ca fait si longtemps que je ne m’en suis pas servi ! C’est là qu’on se dit que, tout le modernisme que nous avons connu dans l’avenir, et bien… il va falloir attendre plusieurs années avant d’y revenir.
- Et moi qui n’ai jamais aimé l’avion, fit Rocky, j’ai pris des pastilles contre le mal de l’air au cas où je tombe malade.
- Ma mère m’a encore demandé ce matin si j’étais sûre de vouloir partir, après le scandale que j’avais fait il y a quelques temps, enfin, il y a longtemps, mais bon, vous me comprenez… à l’époque où je ne pouvais pas partir.
- Tenez, coupa Ernie, voilà vos boissons. Laissez, c’est la maison qui régale.
- Tu es trop bon Ernie, merci ! s’enchanta Kimberly, qui s’empressa de saisir son diabolo menthe plein de glaçons.
- J’espère qu’il n’y aura pas trop de… soucis, pendant nos trois semaines d’absence, dit Adam. Car sans mentir, j’aimerai bien passer trois semaines tranquilles loin de tous les petits soucis.
- Je l’espère aussi, confirma Trini en parlant moins fort, si nous pouvions un peu rester tranquilles, ça ne nous ferait pas de mal. Car ça fait certes quatre jours que l’on a rien eu à faire, mais cette soirée au Square du Souvenir contre les plutoniens a laissé des traces. J’ai l’impression de ne pas encore avoir complètement récupéré.
Zack regarda sa montre. L’heure de se rendre à l’aérodrome approchait.
- Il va falloir y aller, dit-il. Vos parents viennent vous dire au revoir là-bas ?
- Oui, ils devraient déjà y être d’ailleurs, pensa Adam.
Chacun termina sa boisson. Le groupe salua Ernie et quitta la Maison des Jeunes. Ils devaient se rendre à l’aérodrome d’Angel Grove par leurs propres moyens car l’école n’avait pas été capable d’organiser un départ groupé des classes concernées par l’excursion. Tommy et Trini avaient pris leurs voitures respectives afin d’acheminer tout le monde. Tommy, accompagné bien évidemment de Kimberly, emmenait Rocky et Aisha, alors que Trini, qui avait emprunté le nouveau monospace Chrysler Voyager de ses parents, chargea le reste de la troupe ainsi que les bagages les plus volumineux. Billy s’était bien proposé de piloter la Cox-Copter, mais il avait peur de passer pour un appareil ennemi aux yeux de la tour de contrôle.
- Ca me fait bizarre de conduire le Chrysler, souffla Trini à Billy. C’est avec cette même voiture que dans le futur, mes parents avaient eu leur accident. Et dire que je l’ai vu complètement désintégrée sur les photos, cette pauvre voiture, et que là, elle n’a même pas mille kilomètres au compteur…
- En voiture ? Je croyais que tu avais dit qu’ils avaient été victimes de maladies graves ? questionna Kimberly.
- Oui, une… mince, mon cerveau me joue des tours… non, c’est mon oncle qui est mort d’un cancer, mes parents… c’était bien dans un accident de voiture…
- N’y penses plus, répondit Billy, dis-toi en quelque sorte que c’est du passé, maintenant.
Chacun prit sa place dans son taxi respectif et les deux automobiles partirent en direction de l’aérodrome.
Trini resta perplexe : elle perdait déjà les souvenirs du futur.
Allait-elle oublier tout son avenir ?
Dans le même temps, Skull, tout inquiet, essayait sans cesse à partir d’une cabine téléphonique, localisée à proximité de la Maison des Jeunes, d’appeler son ami Bulk. Mais, à chaque fois, il tombait sur la messagerie du récepteur.
- Bulk, c’est moi Skull. Je ne sais pas ce que tu fais mais l’avion décolle dans moins d’une heure, et je t’attends toujours ! Je suis à la Maison des Jeunes, alors dépêche-toi, le bus ne nous attendra pas. Vite ! Ca m’embêterait de partir sans toi. Je compte sur toi, à tout de suite. J’espère que tu n’as pas oublié de de te réveiller, ou que tu n’es pas mort. Allez, à tout de suite. Et n’oublie pas nos bagages ! Allez, à tout de suite !
Il raccrocha, tout en stressant davantage. Skull imaginait le pire pour son ami.
Bulk et Skull, qui avaient finalement été exclus de la police de la ville après une suspension causée par des pillages de commerces, avaient malgré leur manque de motivation repris le cursus scolaire, et ils s’étaient même inscrits pour le voyage en Angleterre. Pour rien au monde les deux compères n’auraient loupé le voyage.
Mais Skull commençait sérieusement à s’inquiéter. Il tenta une nouvelle fois de joindre son ami mais sa tentative fut vaine. Il se fixa un délai d’une demi-heure. Ensuite, Bulk ou pas, Skull se rendra à l’aérodrome. Depuis le temps qu’il attendait ce voyage, il ne l’aurait vraiment raté en aucun cas.
***
Les deux chauffeurs, Trini et Tommy, avaient trouvé par miracle deux places de parking, mais à cinquante mètres l’une de l’autre. En effet, le stationnement aux abords de l’aérodrome était difficile en raison de l’absence d’un parking dédié aux voyageurs car, seules des liaisons aériennes intérieures de courte distance partaient d’Angel Grove. Pendant que Billy et Zack allaient chercher des chariots pour le transport des bagages, les autres sortirent les valises et les sacs des coffres des du monospace de Trini. Puis, tous se dirigèrent vers le hall numéro un afin d’effectuer l’enregistrement précédant l’embarquement. Pendant que les trois vacanciers rejoignirent leurs camarades de classe dans la file d’attente pour enregistrer les bagages, Kimberly et Trini furent chargées par Aisha d’aller acheter quelques magasines people ainsi que des chewing-gum. Tommy, Jason, Zack et Billy allèrent patienter en s’asseyant sur les sièges en cuir mis à la disposition des clients, quand une voix les interpella.
- Eh, vous autres, vous n’auriez pas croisé Skull par hasard ?
Les quatre jeunes hommes se retournèrent et virent Bulk, trainant quatre énormes sacs de voyage.
- Bulk, mais qu’est ce qui t’arrive encore ? demanda Billy d’un ton moqueur.
- Et bien, Skull n’est toujours pas ici. Je lui avais dit de me rejoindre directement à l’aérodrome s’il ne me voyait pas à la Maison des Jeunes. Cet abruti n’a pas dû m’écouter et il va encore arriver au dernier moment !
- Ah, vous deux, vous faites bien la paire… ria Zack.
- Tais-toi, si tu ne veux pas que je te casse l’une de tes deux chevilles !
- Oh, calme-toi, rétorqua Zack, en se levant.
- Arrêtez, dit Tommy, ce n’est ni l’endroit ni le moment. Bulk, tu ferais mieux d’aller enregistrer tes bagages si tu ne veux pas louper ton vol.
- D’ailleurs, demanda Jason tout en quittant son siège pour accompagner Bulk, comment se fait-il que tu aies autant de bagages ? Tu ne comptes pas laver ton linge en Angleterre ?
- Ce n’est pas ça le problème, répondit Bulk qui rallia la file d’attente. C’est qu’hier soir, afin d’éviter les oublis, Skull m’avait donné ses deux sacs. Il est encore plus tête en l’air que moi et il avait peur de les oublier. Alors que moi, je suis intelligent et je n’oublie jamais rien. Jamais rien !
- Bulk, tu as laissé un sac auprès des sièges ! rigola Zack.
- Va me le chercher alors, qu’est ce que tu attends ?
Zack ne voulait pas discuter et lui prit son sac… ou plutôt essaya de le tirer.
- Mais qu’est ce que c’est lourd !
- C’est l’un des deux sacs de Skull. Je crois qu’il a vidé ses armoires et qu’il a tout emporté. J’espère qu’il va se dépêcher, car ni l’avion, ni moi, ne l’attendront.
Jason avait envie d’éclater de rire. Décidément, les deux « grosses têtes du centre », comme Bulk et Skull étaient surnommés avant leur entrée dans la police, avaient toujours une tradition sans fin : se retrouver dans des situations très embarrassantes. Ils en avaient connu des galères. Jason se remémora toutes leurs gamelles, où leurs corps se retrouvaient autant par terre que leurs têtes dans de la nourriture. Il se rappela aussi de la journée mémorable ou les deux clowns avaient connus la honte de leur vie lors de la fête dédiée aux Power Rangers où, déguisés en super héros, ils avaient tenté d’effectuer des enchaînements d’arts martiaux sur le devant de la scène. Ce jour-là, tout le monde avait ri…
- Ils ne s’arrêteront jamais, ces deux énergumènes, conclut Jason.
L’avion voyait son départ décalé de dix minutes. L’accès à la piste était imminent et les jeunes en partance disaient au revoir à leurs familles. Adam, Rocky et Aisha embrassèrent leurs parents et saluèrent leurs amis. Bulk, quelque peu désemparé, suivit la troupe.
- Bon voyage, souhaita Kimberly qui parla un peu pour tout le monde.
- Bon courage à vous, répondit Adam qui voyait sa patience récompensée.
A l’ouverture des portes coulissantes menant à la piste de décollage, le groupe d’étudiants quitta le hall et se dirigea vers la première étape du voyage en Angleterre.
- Ils en ont de la chance… souffla Trini. Vivement les vacances !
Les six jeunes firent demi-tour et retournèrent vers leurs voitures.
- Vous croyez qu’en leur absence, on sera tranquilles vis-à-vis des attaques su Seigneur Zedd ? demanda Billy.
- A mon avis, il ne faut pas se faire d’illusions, avoua Tommy. Les forces du mal vont profiter de cette occasion.
- Sans combattre, Adam, Rocky et Aisha nous aident beaucoup, et ils nous soutiennent moralement, ajouta Zack.
- Tiens, proposa Jason, et si on allait faire un petit bowling, histoire que je vous montre qui est le roi de la boule ?
- Moi je dis oui tout de suite ! répondit Tommy illico. Je peux même vous emmener.
- Je suis partant, ajouta Zack. Billy ?
- Oui, aussi, je viens avec vous. Et vous, les filles, vous venez aussi ?
Trini et Kimberly avaient déjà prévu quelque chose.
- Négatif, dit Trini, il faut que l’on termine notre thèse sur les actions néfastes des gaz à effet de serre. Il faut boucler ce projet pour mardi. Et on est très en retard…
- Ce sera pour une prochaine fois. Mais amusez-vous bien ! compléta Kimberly.
- Bon boulot alors, répondit Tommy. On se retrouve demain alors ?
- Ca marche, répondirent les deux filles en chœur. Bonne fin d’après-midi et faites plein de strike.
- Vous savez, le seul doute c’est de ne pas savoir si je vais réaliser de strikes, mais combien je vais en faire, se vanta Jason, aussi modestement et ironiquement que possible.
Les jeunes se scindèrent en deux groupes et allèrent vaquer vers leurs loisirs pour l’équipe masculine et aux études pour les filles. Kimberly prit place à côté de Trini dans la voiture et, bizarrement, elle s’attendait à être questionnée.
- Ils vont nous manquer, ces trois-là partis en Angleterre… dit Kimberly.
- Heureusement que ton petit Tommy Oliver n’est pas parti non plus, sinon, tu n’aurais pas supporté la séparation, rigola Trini.
- Et bien, si Tommy était parti, je serais partie aussi ! Remarque dénuée de tout intérêt, ma petite Ranger Jaune, plaisanta Kimberly.
- Bon, je vais la faire autrement alors. C’est quand que vous vous mettez officiellement en couple ?
Kimberly leva les yeux vers le ciel, priant secrètement pour que ce soit le plus rapidement qu’il soit.
- Et bien, je crois qu’il ne manque plus qu’un déclic. Nous nous sommes beaucoup confiés l’un envers l’autre depuis nos retrouvailles mais, hormis après le premier combat, nous n’avons pas beaucoup reparlé. Si l’autre jour, Sariu et Goldar n’étaient pas intervenu dans le square, la situation aurait peut-être évolué.
- En tout cas, je te le souhaite très franchement, encouragea Trini. Vous êtes faits l’un pour l’autre. Depuis ce fameux tournoi de karaté, je le sens. Tu te souviens comme tu le dévorais des yeux ?
- Je ne le dévorai pas des yeux non plus… mentit Kimberly avant de rougir.
- Oh la menteuse, elle est amoureuse ! se marra Trini. Allez, on en reparlera chez moi. On trouvera bien le temps pendant la rédaction de la thèse. N’oublie-pas ta ceinture de sécurité.
Kimberly s’exécuta. Trini démarra le Chrysler Voyager, quitta le parking et se dirigea chez sa maison. Sur la route, les deux jeunes femmes pensèrent chacun de leur côté aux dernières attaques subies.
Elles espéraient vraiment être un peu tranquilles prochainement, et de ne pas avoir à utiliser leurs médaillons.
Seulement, les forces du mal ne l’entendaient certainement pas de cette oreille.
CHAPITRE 2
Moments de quiétudes
Il ne faisait pas aussi chaud sur la Lune que sur la Terre, mais il régnait au sein du Palais Lunaire une température d’environ trente degrés, ce qui était tout à fait inhabituel en ces lieux. Elle était émise du laboratoire du Palais Lunaire où l’unité de production tournait à plein régime.
Les machines étaient très anciennes et produisaient des émissions de gaz et autres vapeurs qui rendaient le climat et l’atmosphère irrespirables. Malgré tout, cela n’empêchait pas Finster de travailler, et Sariu de le superviser. Et si le grand prince de Pluton, l’un des plus fervents alliés du Seigneur Zedd, observait attentivement le scientifique de l’impératrice et sorcière démoniaque et déjantée Rita Repulsa, c’est parce que le projet en cours de réalisation demeurait de la plus grande importance.
Un phénomène étonnant était provoqué par un mélange jaunâtre dont seul Finster détenait le secret parmi ses acolytes. Ensuite, il distilla le mélange et le transvasa dans un tube contenant des blocs de fruits. Enfin, il plaça le tube parmi beaucoup d’autres sur une étagère et répéta l’opération deux autres fois.
- Alors Finster, demanda Sariu, penses-tu avoir terminé ?
- Oui, monsieur, les mélanges sont terminés, il suffit maintenant de goûter et de constater la parfaite réalisation du concentré.
- Je vais me prêter au jeu du cobaye, de toute façon, il n’y a absolument aucun risque d’empoisonnement.
- Non, vous ne risquez absolument rien.
Finster versa le contenu d’un tube dans une petite tasse en argile. Sariu s’en saisit et but d’une traite le liquide jaune qui avait quelques nuances orangées. Sariu reposa le verre, attendit quelques secondes et sourit.
- Je crois que c’est une bonne nouvelle. Je peux boire du jus d’orange pur. Le plutonien peut boire du jus d’orange sans la moindre goutte d’eau.
- J’en suis tout à fait ravi, répondit Finster, sans aucune fierté comme à l’accoutumée.
- Finster, je te remercie d’avoir eu cette idée fantastique. Je vais prescrire à tous mes alliés ce jus d’orange. Cela va nous permettre de tenir sur la Terre tout en buvant un liquide potable pour notre organisme vital. Il faudra aussi que j’envoie des troupes en cueillir en masse sur la Terre, puisque ces fruits ne poussent que sur cette planète, et nulle part ailleurs.
Le souci soulevé par Sariu auprès de ses alliés avait été celui de la survie en dehors de Pluton. En effet, et cela, Zordon ne le savait pas, les plutoniens ne pouvaient pas entrer en contact avec l’eau. Ou plutôt, ils devaient éviter. Sariu ne savait pas pourquoi sa civilisation était allergique à cette énergie, vitale pour les humains mais si redoutée par son espèce. Il en avait fait la douloureuse découverte très jeune lors de vieilles histoires racontées par ses parents lui racontant autant de légendes que de faits réels, puis il avait eu la preuve formelle lors d’une très ancienne attaque sur Terre, contre les défenseurs du bien, près de l’océan. Certaines de ses escouades plutoniennes avaient été poussées su haut d’une falaise et les soldats avaient fini leur chute une trentaine de mètres plus bas, désintégrés au simple contact de l’océan, au grand dam de Sariu. Alors, ce dernier comprit réellement pourquoi il n’avait jamais bu d’eau telle qu’elle existait sur Mars autrefois, ou sur Terre actuellement. Sur de nombreuses planètes et sur Pluton, les indigènes buvaient d’autres liquides différents et mangeaient quelques fruits locaux. Les fruits redonnaient quelques forces aux plutoniens. Il avait été médicalement prouvé que la majorité des fruits acides renforçait les muscles des individus de la même espèce que Sariu.
Hélas, les nombreuses guerres avaient eu raison de la faune et la de flore sur Pluton, et les mets naturels avaient peu à peu cessé d’exister.
Il n’était donc pas étonnant de voir le grand soulagement de Sariu après le succès de l’expérience de Finster. Pourtant, la solution existait car le jus d’orange n’était pas une invention de la dernière heure, mais Sariu n’avait jamais testé le moindre jus de fruits de peur de boire malgré tout quelques gouttes d’eau. Heureusement, le monstre laborantin du Palais Lunaire avait réussi à le convaincre grâce à quelques arguments réellement logiques sur les bonnes vertus de cette trouvaille.
- Encore toutes mes félicitations, mon cher Finster, remercia Sariu. Grâce à toi, mes troupes pourront survivre bien plus longtemps sur Terre par de fortes chaleurs. Et en plus, c’est plutôt succulent.
- Excusez mon ignorance, osa Finster, mais sur Pluton, le climat n’était-il pas plus chaud ? N’y avait-il pas quelques centaines de degrés supplémentaires par rapport à la température terrestre ?
- Ta connaissance est très évoluée, mon ami, répondit Sariu, surpris de cette question, mais heureux de voir que certains avaient des notions sur la planète Pluton. Oui, c’est vrai, ma planète était soumise à un climat intenable où n’importe quel humain serait mort sur le champ. Mais, et cela, personne ne te l’a peut-être dit, pendant que je moisissais dans ma capsule spatiale après mon terrible combat contre ce moucheron de Zordon, mes troupes ont dû évacuer Pluton car, diminuées et limitées en nombre, elles ont été prises par défaut par quelques soldats terriens qui étaient plus nombreux. Ils ont repoussé mes armées hors de la planète. Les plutoniens ont dû s’installer sur d’autres planètes ou astres, plus ou moins éloignés d’ici. Et ils ont dû s’adapter. Souvent, très souvent même, le climat était beaucoup plus froid que sur Pluton. L’un de mes généraux, encore en vie et officiant actuellement au sein d’une autre mission, m’a rapporté que nos troupes ont souvent été terrassés mortellement par la différence de température. Mais, plusieurs ont survécu malgré la fraîcheur et se sont reproduits. L’espèce plutonienne n’était pas morte.
Finster avait écouté très attentivement et Sariu l’avait remarqué. Mais, une question le tarauda.
- Maître, j’ai une question bête à vous poser.
- Il n’y a pas de question bête, je t’écoute.
Le scientifique hésita encore avant de se lancer.
- Ne t’inquiètes-pas, rassura le prince plutonien, je suis prêt à répondre à toutes tes interrogations.
- Vous avez bien dit que des terriens étaient venus sur Pluton.
- Oui, c’est tout à fait l’exactitude de mes propos.
- Mais, comment ont-ils pu survivre sur Pluton avec le climat ? Ils ne sont pas morts, malgré les chaleurs et l’absence d’oxygène ?
- Ah, oui, j’aurai dû préciser que Zordon a toujours eu le chic pour la conception de tenues qui protègent les humains contre vraiment tout et n’importe quoi. A titre d’exemple, je crois que les Power Rangers peuvent sans problème se rendre dans l’espace avec leurs combinaisons aussi moulantes que grotesques.
Finster acquiesça de la tête. Malheureusement pour les forces du mal, les Power Rangers pouvaient voyager sur les planètes sans soucis, leurs tenues étant extrêmement protectrices.
Sariu se dirigea alors vers la sortie du laboratoire, suivi de Finster qui le raccompagna jusqu’à la sortie.
- Je viendrai chercher quelques échantillons de jus d’orange plus tard, d’ici peu de temps, disons, dix-neuf heures.
Finster ne connaissait pas les notions horaires. Il ne se fiait pratiquement qu’aux positions astrales, sauf exceptions.
- Maître, dix-neuf heures c’est quand ?
- Euh… quand le troisième soleil de Géadis sera aux trois quart masqué par l’éclipse partielle engrangée par la Lune de Colbarson.
- Ah, merci, Maître, j’y vois plus clair. En attendant, est-ce que je continue les travaux sur votre grand projet d’envergure ?
- Tu veux parler du plan ZZ-7 ?
- Tout à fait, Maître.
- Oui, poursuis le plan ZZ-7. Je pense que tu as tous les éléments nécessaires en ta possession. Le cas échéant, n’hésites-pas à venir me voir. Je serai à la salle du trône. Le Seigneur Zedd décidera ou non de lancer notre plan. Tu pourras venir nous déranger en cas de nécessité.
- Tout sera prêt très bientôt. Il ne me reste plus qu’à m’occuper des cellules des cristaux. Je pense avoir terminé avant l’éclipse partielle de Colbarson.
- Parfait, parfait. Alors, bon courage, mon ami, salua Sariu. Et que personne ne te dérange. Ferme ton laboratoire à double tour si tu le souhaites, afin de mieux te concentrer. Le Seigneur Zedd est d’accord pour cette démarche, notamment pour éviter de voir Baboo et Squatt entrer à l’improviste et provoquer une catastrophe.
- Merci Maître, je vais faire cela. A tout à l’heure.
Sariu sortit et prit la direction de la salle du trône du Seigneur Zedd. Finster referma la porte à clé. Auparavant il avait eu le temps de mettre la pancarte « défense d’entrer ». Et même si, d’habitude, Finster n’était nullement gêné par quelconque dérangement, il reconnaissait que la tranquillité était parfois la bienvenue. Surtout pour les opérations délicates qu’il allait conclure.
***
Le complexe aux loisirs multiples « Crazy-Area », implanté depuis quelques mois près des universités, était bondé de monde. La faute à un soleil persistant qui poussait les gens à se réfugier dans les espaces climatisés. Et parmi les activités du « Crazy-Area », la piscine était en tête concernant la fréquentation. Le temps d’attente pour payer l’entrée aux vestiaires était de près de vingt minutes. Heureusement, il y avait nettement moins de monde au bowling même si les trois quarts des vingt-huit pistes disponibles étaient pris. Il était dix-huit heures trente et l’affluence connaissait un léger creux en ce début de soirée.
Jason, Tommy, Zack et Billy s’étaient vu attribuer la piste numéro treize, et ils en étaient à leur troisième partie. Jason avait remporté les deux premières, mais, à celle-ci, la tendance s’inversait quelque peu…
- Les premiers seront les derniers ! chantait Zack, qui, au bout de trois lancers, distançait déjà ses adversaires d’une vingtaine de points. Cette fois Jason, je crois que tu vas pleurer quand tu verras le score que je vais faire !
Zack était donc leader, suivi de Billy ; Jason les suivait en troisième place comme Tommy qui fermait la marche malgré de belles performances pendant les deux précédentes confrontations.
- Je vois que ton mal de cheville est définitivement révolu, remarqua Tommy. Tu vas pouvoir danser à cloche-pied maintenant.
- Ne parles pas trop vite, rétorqua Zack tout sourire, puisque c’est à Jason de jouer. Avec un peu de chance il va réussir à lancer la boule, mais elle risque de tomber sur mon pied. En plus il prend des boules de quinze kilos alors je ne pourrai pas survivre à un tel choc…
- Ca y est, monsieur à fait tomber trois quilles dans sa vie et il se prend pour un cador, rigola Jason. Tu ne te rappelles pas tout à l’heure le magnifique raté lors de ton premier lancer à la première partie ?
- Ah oui, se marra Billy, la boule est partie tellement haut qu’on croyait qu’elle allait atterrir sur la Lune.
- Et avec un peu de chance, ajouta Tommy en plein délire, la boule aurait percuté la tête du Seigneur Zedd.
- Mais ça aurait pu être pire, imaginez que la boule croise l’avion d’Adam, Aisha et Rocky ? La boulette… enchaîna Jason.
- C’est le numéro de la piste qui veut ça, dit Billy, puisqu’on est à la numéro treize, je vous rappelle. Si Zack touche des quilles, ce n’est pas un hasard. C’est le nombre treize qui veut ça. Sans ça, ne croyez pas qu’il serait aussi doué.
- Par contre, il n’y est pour rien dans le magnifique strike que je viens de réaliser brillamment, rapporta Jason qui avait bien vu que ses amis n’avaient rien suivi de son lancer.
- Fais gaffe Zack, encore deux coups et il te rattrape, plaisanta Tommy.
- Merci. Mais le temps que toi tu me doubles… ironisa Zack.
- Tiens donc, remarqua Billy tout en prenant une boule de couleur bleue, regardez qui vient nous supporter.
Les trois autres jeunes se retournèrent et virent Kimberly et Trini qui arrivaient et se dirigeaient vers les tables juste derrière les pistes.
- Alors, les champions du bowling, ça va ? salua Kimberly.
- Je ne sais pas pour qui tu parles, mais j’espère que tu vas porter bonheur à Tommy qui est en queue de peloton et qui a bien besoin d’un fan-club, rigola Zack, toujours très content de ses remarques moqueuses vers ses camarades. Même un patrouilleur jouerait mieux que lui !
- Merci pour ton humour, chuchota Tommy qui n’était pas mauvais perdant. Les filles, pourquoi vous ne faites pas le tour ?
- L’accès à la piste de bowling est forcément payant, répondit Trini, et on ne va pas payer juste pour vous regarder et enfiler des chaussures grotesques. Et si on est venu, c’est aussi parce qu’on a terminé nos devoirs, enfin !
- Et bien, venez jouer ! Venez-vous frotter au maître ! s’exclama Jason, qui admirait le beau lancer de Billy directement dans la tranchée gauche de la piste.
- Les filles, prenez l’option des barrières sur le côté, vous en aurez sans doute besoin ! se moqua Zack.
- Espèce de macho, fais gaffe à toi ! rétorqua Kimberly. Tu viens Trini, on va jouer, puisque monsieur la star du hip-hop et seulement du hip-hop veut nous défier ! En plus, il est vraiment ridicule avec ses chaussures roses. Tu n’as pas été gâté…
- Euh… souffla Zack. Ce n’est pas de ma faute… c’est à cause de l’autre folle de la caisse. Une folle…
- Ce n’est pas du tout comme ça que tu l’appelais tout à l’heure, ria Tommy, la boule à la main.
- Ah oui, c’était très drôle tout à l’heure, se souvint Billy, pendant que Tommy réalisait à son tour un strike qui lui permettait de gagner dix points précieux. Zack a voulu se la jouer loveur auprès de la jolie caissière qui nous a équipé en matériel. Et, à force de draguer, elle l’a bien équipé !
- Oui, il a dit qu’il voyait la vie en rose ou un truc comme ça, ajouta Tommy.
- Il a dit « quand je croise votre regard, je vois la vie en rose, d’ailleurs, à mes yeux vous êtes une rose, si belle, que je voudrais vous cueillir et m’offrir à vous », compléta Jason. C’était à mourir de rire. Et, en contrepartie, elle lui a remis une très belle paire de sabots. Très chic, très classe.
- Bon, ça va, ça va, se lamenta Zack qui venait de louper radicalement son quatrième lancer, pendant que tous les autres étaient pliés en quatre, ne pouvant plus s’arrêter de rire. Vous m’avez déconcentré et je n’ai fait tomber que deux quilles. Vous êtes de mauvais perdants c’est tout.
- Et toi un mauvais joueur, aussi susceptible que chanceux, répondit Tommy gentiment.
- Comme quoi, la vie n’est pas rose tout le temps, fit Trini… sauf pour Kimberly.
- Et oui, répondit Kimberly entre deux franches rigolades. Bon, trêve de plaisanteries, tu viens ma chère Trini, on a un défi à relever. On doit aller voir celle qui, aux yeux de Zack, est une rose.
Pendant que les deux jeunes filles se dirigèrent vers la caisse où une petite file d’attente s’était formée, Jason, Zack, Tommy et Billy progressèrent dans leur partie. Ou plutôt, ils continuaient leur partie, car le mot progresser n’était pas vraiment adapté pour tous les joueurs quand on voyait le niveau réel de certains.