Bonjour !
Voici la suite : chapitres 11 et 12.
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CHAPITRE 11
Décollages et atterrisages vers l’inconnu
Les six Power Rangers, bien aidés par Ninjor, avaient réussi à repousser l’Olympien vers la sortie du lycée. Ils étaient maintenant dehors, mais certains Cogs traînaient encore à l’intérieur de l’établissement.
- On va avoir plus de place pour te liquider, adressa Ninjor au monstre.
- Négatif les amateurs, car mon maître le Roi Mondo me demande de grandir !
- Mince, il fallait s’y attendre, souffla Billy.
- Et comme je suis un être tout à fait spécial, j’ai la capacité de grandir tout seul sans l’apport de quoi que ce soit, ajouta l’Olympien. C’est le moment de pousser !
- Préparez-vous à appeler les ninjazords ! prévint Tommy.
De nombreux bruits étranges se firent entendre, et de la fumée apparut et entoura le monstre. Lorsqu’elle se dissipa, l’Olympien avait atteint la grandeur de vingt mètres. Les Rangers et Ninjor reculèrent. Jason appela Zordon.
- Zordon, nous nous occupons du monstre qui a grandi.
- Jason, demande à Ninjor de s’occuper des derniers Cogs qui occupent les lieux. Il devrait s’en débarrasser sans trop de lacunes.
- D’accord, je lui transmets tout de suite.
Le Ranger Rouge coupa la communication et passa les instructions à Ninjor qui souhaita bonne chance aux défenseurs du bien et qui retourna vers le lycée. Les Rangers levèrent la main droite vers les cieux.
- Maintenant à nous de jouer ! dit Tommy.
- Très bien ! Crapaud ninjazord, entre en action ! entama Zack.
- Grue ninjazord, maintenant ! dit Kimberly.
- Loup ninjazord, montre-toi ! continua Billy.
- Ours ninjazord, à toi de jouer ! poursuivit Trini.
- Singe ninjazord, maintenant ! fit Jason.
- Faucon ninjazord, à moi le pouvoir ! conclut Tommy.
Quelques secondes plus tard, les six robots des Power Rangers firent irruption dans le paysage environnant.
- Phase d’assemblage, immédiatement ! ordonna le Ranger Blanc aux Ninja Zords.
- Cela ne servira absolument à rien, pauvres petits minables ! ricana fortement l’Olympien.
- Rejoignons nos zords respectifs ! dit Tommy. Le temps presse.
- Très bien, on y va tous ! répondit Zack. Allez, je saute dans mon crapaud…
- Ben non, réfléchis, ils sont en train de s’assembler… contra amicalement Kimberly.
Chaque Ranger se retrouva dans la petite salle de commandement du Ninja Megafalconzord. L’alien se tenait juste devant et venait d’arracher un vieux chêne qu’il s’apprêtait à lancer en direction du robot.
- Ce n’est pas aussi bien qu’un javelot, mais ça me permettra d’améliorer mon lancer ! criailla l’Olympien.
- Ninja megafauconzord, aide-toi du sabre ninja ! commanda le Ranger Blanc.
Le grand robot d’acier obéit et prit son épée dorée qui permit de repousser le tronc qui heureusement en tombant ne fit pas de victime, la population ayant préférée déserter la zone dans un souci de vivre et surtout, survivre.
Mais l’Olympien, dont les pieds se trouvaient non loin de l’entrée du lycée, ne s’arrêta pas là et chargea son vis-à-vis qui dût esquiver par la gauche. Billy augmenta la puissance des stabilisateurs d’équilibre qui servaient à maintenir le robot debout grâce à une parfaite répartition des poids selon sa position. Et le Ranger Bleu avait bien fait car, à la manière d’un footballeur, l’alien tenta un tacle glissé qui ne fit pas mouche : il buta sur les parties inférieures du Megazord.
- Carton jaune ! ironisa Trini sans que le monstre ne puisse l’entendre.
- Il va se relever de toute façon, ce chenapan… prédit Zack.
- J’ai peur pour le parc, il va encore subir de gros dégâts à cause de cette saleté, regretta Tommy.
- Je ne connaissais pas ton côté vert, fit Zack.
- Zack et ses jeux de mots… rigola Kimberly.
- Reprenons-nous, le monstre revient à la charge, annonça Billy.
Le Ranger Bleu avait bien fait de prévenir les cinq autres Rangers : l’Olympien poussa le Ninja Megafauconzord qui faillit se retrouver étendu à terre. Mais malgré la charge virulente le robot était resté debout et avait juste légèrement tremblé. Ce dernier réagit rapidement et donna un coup de sabre à l’Olympien qui ne put s’empêcher de râler de douleur.
- Aie, ça fait mal ça ! Je vous le répète, je n’ai pas d’arme, moi ! Ce n’est pas loyal !
En guise de vengeance, l’Olympien donna un grand coup de patte dans le lycée, au niveau du quatrième étage. Un pan de mur tout entier s’écroula et des armoires chutèrent, suivies de chaises, de tables, et de quelques ordinateurs.
- Non ! cria Trini. Il est en train de tout dévaliser !
- Il a cassé un bout du lycée ! pesta Kimberly. De notre lycée !
- Ne vous inquiétez-pas, on va l’empêcher de faire pire, assura Jason.
- D’accord, mais dépêchons-nous ! ajouta Trini. Je ne supporterai pas de voir le lycée en poussière.
- En plus Ninjor est à l’intérieur, et j’espère qu’il va s’en sortir, dit Zack.
Le monstre réitéra une nouvelle fois mais il visa cette fois une rangée d’arbres qui ne put résister au coup. Il remarqua ensuite qu’un camping-car était garé non loin de ses pieds. Billy sembla remarquer le comportement louche de l’Olympien.
- Je crois qu’il a vu le camping-car ! alerta Billy.
- Il faut absolument l’empêcher de lui faire quoi que ce soit, s’alarma Trini, imaginez qu’il y a des gens à bord du véhicule !!!
Elle se rappela d’une lointaine mission semblable durant laquelle il avait fallu sauver un véhicule de type autobus dans lequel s’étaient réfugiés Skull et Bulk.
- Chargeons-le maintenant, tant qu’il est ici ! parla Tommy. Vu le sens dans lequel il est, il va tomber à terre et pas sur le lycée ni sur aucun bâtiment.
- Très bien, faisons vite ! répondit Jason.
- Ninja Megafauconzord, puissance maximum ! lança le Ranger Blanc. Repousse ce monstre de sorte à ce qu’il se retrouve à terre !
Le Ninja Megafalconzord répondit positivement aux instructions du leader des Rangers et s’avança vers l’Olympien avant de l’attraper. Mais l’ennemi ne se laissa pas faire et riposta grâce à un coup de poing dans la tête du robot.
- Laissez-moi donc interagir avec l’environnement qui m’entoure ! protesta l’Olympien. Je veux jouer aux petites voitures ! Et je préfère jouer tout seul !
Le Ninja Megafauconzord revint à la charge mais l’Olympien le repoussa de nouveau. Le robot resta debout et activa ses super coups de poing, à base de puissance du Loup ninjazord à gauche et du Singe ninjazord à droite. L’Olympien ne parvint pas à esquiver l’offensive et se retrouva déstabilisé, mais il ne chuta pas : Tommy avait ordonné au Megazord de retenir le monstre afin de le maintenir debout et ainsi éviter une chute qui causerait quelques désagréments supplémentaires.
- Si j’étais sympa, je vous remercierais, mais je n’oublie pas que si j’ai failli tomber, c’est bien de votre faute ! s’énerva l’Olympien.
- Quel manque de politesse, ne put s’empêcher de réagir Zack à bord du Megazord.
Le Megafauconzord resta en éveil. L’Olympien scruta le robot mais ne savait pas vraiment quoi faire. Le combat s’annonçait peut-être encore long, et parsemé d’autant de surprises que d’embûches.
***
Dans les couloirs tremblants du lycée, Ninjor luttait désespérément contre les derniers Cogs restants. Il ne s’en sortait pas trop mal mais le surnombre ennemi se faisait grandement ressentir par moments. Armé de son sabre, le samouraï bleu avait encore une dizaine de sbires de l’Empire des Machines à éliminer.
- Ennemi en vue, OK, grinça un Cogs. Assassinat programmé.
- Sûrement pas, contra Ninjor. En revanche, pour vous, l’avenir est moins glorieux. Vous n’êtes pas plus forts que des tengas, et les tengas, j’en fais de la chair à saucisses. C’est le même sort qui vous attend !
- Nous sommes des machines à tuer envoyées par son altesse le Roi Mondo, et nous ne faillirons pas à notre mission.
- Et moi, je vous répète que je ne vais pas vous laisser dévaliser ces lieux ! Votre optimisme est incroyable…
Ninjor anticipa la charge simultanée de deux Cogs qui, dans leur élan, allèrent se cogner dans un mur. Il en repoussa un troisième dans les escaliers et de son sabre, en transperça un quatrième qui n’eut même pas le temps d’hurler de douleur. Le samouraï bleu se servit ensuite de ce Cogs embroché comme un bouclier contre les assauts ennemis mais cela ne marcha pas très longtemps : les sbires gris de l’Empire des Machines étaient encore nombreux même si la dizaine qui composait le groupe adverse avait vu son nombre divisé par deux.
- Et bien, vous n’êtes plus que cinq. Vous ne tenez pas la cadence, les Cogs, hein ! se moqua Ninjor qui voyait ses efforts récompensés.
- Le combat n’est pas terminé. Le Roi Mondo doit être fier de nous et… aie ! Replions-nous !
Le Cogs avait changé de ton car, pendant qu’il parlait, Ninjor l’avait frappé d’un joli coup du poing droit suivi d’un coup de pied gauche. Et les soldats du Roi Mondo, qui étaient en ligne les uns derrière les autres, tombèrent en cascade telle une suite de domino placés debout. Quatre se relevèrent et se jetèrent sur Ninjor qui se retrouva sous l’entrave de ses ennemis, alors que le bâtiment trembla de nouveau. Par une fenêtre il put voir que l’Olympien, géant, avait donné un coup de la main dans l’établissement, mais il vit aussi une faille dans l’entrave des Cogs qu’il exploita sans attendre. Une fois de plus les Cogs se retrouvèrent à terre et Ninjor en élimina un de plus, ne se laissant plus que trois adversaires affaiblis. Selon lui, la fin des hostilités dans le lycée n’était plus qu’une question de minutes.
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Sur la Lune, la fin des hostilités n’était justement pas d’actualité au vu du renforcement des attaques de l’Empire des Machines, au sol ou dans les airs, car les vaisseaux s’étaient multipliés.
Le Seigneur Zedd, qui se tenait debout aux côtés de Rita Repulsa et Sariu, était pensif. Il n’avait pas le choix de reconnaître que ses armées ne faisaient pas jeu égal avec celles du Roi Mondo. Son esprit était emmêlé car il avait beaucoup d’idées pour renforcer ses actions défensives et offensives à très court terme mais, selon lui aucune n’était vraiment intéressante et fiable.
Pourtant, l’une d’entre elles, et pas des moindres, revenait assez souvent. Et lorsqu’il vit une nouvelle escouade de soldats plutoniens battre en retraite, ainsi qu’une armée de patrouilleurs tomber sous la pluie de bombes lâchées par un chasseur rapide, son idée ressurgit et il se dit qu’il n’avait pas d’autre choix.
- Rita, Sariu, il faut retourner au Palais Lunaire, notamment dans la salle de programmation des armes.
- Tu n’es pas fou de vouloir retourner au palais ! s’interloqua Rita.
- Pourquoi ce projet ? demanda Sariu.
- Je vous expliquerai tout cela à l’intérieur mais je pense que mon idée est valable. Il faut juste convoquer Goldar, je vais avoir besoin de lui et très rapidement.
- Je ne comprends pas trop mais… plaça Rita.
- Sois confiante, ma chérie d’amour de sorcière bien-aimée, coupa Zedd. En plus, je suis sûr que ça va vous plaire.
- Je vais chercher Goldar, dit Sariu.
- Très bien, nous t’attendons. Ne tarde pas trop, s’il te plaît, répondit Zedd, car je suis très pressé de vous montrer mon plan de grande envergure.
- C’est-à-dire ? questionna Rita. Cela m’inquiète…
- Patience, ma chère épouse. Le Roi Mondo ne s’attend certainement pas à une telle surprise, ou plutôt, à un tel cadeau… un cadeau empoisonné de plus de trois cent mètres de long, ha ha ha !!!
- Tu déconnes ? Zeddy, tu es tombé sur la tête !
- Non madame, je ne déconne pas, comme tu dis, mais tu m’excuseras, voilà Sariu qui revient avec Goldar. Suivez-moi tous jusqu’au palais.
Le groupe suivit le Seigneur Zedd jusqu’à l’une des entrées secrètes du palais qui s’avéra, à la grande déception de Rita, pas si secrète car ouverte : un Cogs se tenait juste devant, et ce dernier ne put rien face au glaive de Goldar.
L’accès menait ensuite sur un couloir obscur intégralement insonorisé grâce à l’épaisseur des briques qui composaient les murs de chaque côté.
- C’est encore long ? demanda Goldar.
- Non, encore deux cent mètres, répondit Zedd.
- J’ai mal aux pieds et je suis fatigué après tous ces duels, ajouta Goldar.
- Cesse donc de te plaindre et accélère le pas, grogna le seigneur rouge. Attention il y a une marche.
Mais un bruit de chute se fit entendre. Zedd se retourna et vit malgré la pénombre une masse allongée au sol.
- Je n’avais pas anticipé, et tu m’as prévenu un peu tard, mon ami, fit Sariu sans aucune intonation qui pouvait indiquer l’ironie, la colère ou la remarque sans pensées dissimulées.
- Permettez-moi de vous aider à vous relever, proposa Goldar, avec un air de lèche-bottes qui était remarquablement flagrant.
- Oui, merci mon ami, accepta Sariu.
- Je suis désolé, la prochaine fois je préviendrai plus tôt.
Le couloir semblait interminable, mais au bout d’une minute l’obscurité se fit moins imposante. Désormais, une légère brume prenait le relais, et cette brume paraissait s’intensifier au fur et à mesure des pas ; aussi, le couloir rétrécissait et devenait de ce fait plus étroit, même si le groupe avait encore la place de passer sans rester coincé.
- C’est encore loin ? pesta Rita.
- Non ma belle. Mais dis donc, c’est quand même étonnant que tu ne connaisses pas tous les passages secrets d’un palais qui fut jadis ta résidence principale !
- J’étais occupée à envoyer mes monstres combattre les Power Rangers, si tu parles de cette époque-là. Et quand je ne les combattais pas…
- Oui, je sais, tu avais mal à la tête ! Tu as toujours eu des migraines, remarqua Zedd.
- Pas toujours, c’est depuis que l’un des alliés de Zordon, l’envoyé de Neptune qui s’appelait Ralgan m’a envoûté avec ses pouvoirs étranges.
- Oui, je me souviens de celui-là, intervint Sariu. Qui l’avait tué d’ailleurs ?
- C’était Scorpina qui l’avait liquidé, prince Sariu, répondit Goldar.
- Et à cause de ce neptunien, j’ai des maux de tête trop fréquemment, râla Rita. L’effet de son sort fut dévastateur pour mon organisme. Merci l’effet Ral…
- Regardez, on arrive presque, interrompit Zedd. On arrive bientôt !
Le couloir débouchait sur une immense zone découverte et ignorée pour l’instant par l’Empire des Machines et ses attaques. Le cirque lunaire qui s’offrait aux yeux du groupe était immense et déserté de tout, ou presque ; en effet, un très long assemblage de tôle était étendu sur le sable. Tous, Sariu le premier emais Zedd excepté, restèrent ébahis par leur vue et ce mystérieux bâtiment de guerre.
- Par tous les cieux et dieux plutoniens ! Que les anges acceptent nos remerciements ! implora Sariu. Le magnifique…
- Il est donc là… souffla Rita.
- Serpentera ! s’exclama Goldar.
- Serpentera, en effet, acquiesça le Seigneur Zedd, en chair en os, ou plutôt, devrais-je dire, en acier et en blindage !
- Et je suppose… je suppose que tu vas le réactiver pour repousser le Roi Mondo et son Empire des Machines ? pensa Sariu à haute voix.
- Et tu penses très bien mon ami ! Goldar, va activer le chargement en énergie de Serpentera. En fait je ne suis pas sûr qu’il soit performant à cent pour cent mais j’espère qu’il aura assez de potentiel pour cette opération.
- Ca va être leur fête ! cria de joie Rita. Je pourrai piloter ?
- Depuis quand les femmes prennent les commandes d’un vaisseau comme Serpentera ? Tu as encore manqué une occasion de te taire, ma chérie d’amour !
- Mais je peux le conduire sans problème…
- Et moi je prends l’initiative de te rappeler que la dernière fois que tu as piloté Serpentera tu nous avais envoyé dans un trou noir !
- Arrêtons de nous chamailler les amis, intervint Sariu. Nous ferions mieux de nous approcher du magnifique Serpentera.
Zedd fit un signe affirmatif de la tête et alla vers la partie avant de Serpentera qui allait bientôt surprendre l’Empire des Machines grâce à son extraordinaire force de frappe.
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Dans le parc d’Angel Grove, le duel des titans était toujours aussi serré : l’Olympien menait la dragée haute au Ninja Megafauconzord et se permettait même de le mettre parfois en difficulté. En revanche, et pour le plus grand soulagement des Power Rangers mais aussi celui des citoyens qui suivaient inquiets le combat de loin, le monstre avait cessé de donner des coups au lycée.
- Et bien, les Rangers, vous en êtes toujours à l’échauffement ? Vous êtes pitoyables, bandes d’amateurs ! Pourtant je suis sûr que vous pensez toujours avoir une chance de me battre ! Parfois c’est beau de rêver…
- Il est gonflé celui-là, dit Kimberly à ses amis à bord du cockpit du robot, sans que l’Olympien ne puisse l’entendre.
- Billy, tu as contacté Alpha pour le renforcement de la puissance auxiliaire ? questionna Tommy.
- Affirmatif Tommy, répondit le Ranger Bleu, et Alpha commençait à programmer les données pour augmenter notre potentiel énergétique. On ne devrait pas tarder à ressentir le surplus de puissance.
Le Ninja Megafauconzord parut au fur et à mesure des minutes suivantes plus vif et bien plus combattif. Ce regain de forme permit aux Rangers de voir leur Megazord prendre le dessus sur l’Olympien qui se retrouva rué de coups de poings plus dévastateurs les uns après les autres. Mais une dizaine de coups encaissés plus tard, l’Olympien réussit à repousser le Ninja Megafalconzord.
- On va en profiter pour recharger nos batteries, parla le Ranger Blanc.
- D’accord, je lance la procédure, répondit Zack. Voilà, c’est parti.
- En espérant que cela va porter ses fruits, souhaita Jason.
L’Olympien ne bougeait plus et il avait l’air pensif. Puis il se décida à parler de nouveau.
- Je vous ai parlé de rêve tout à l’heure, vous vous souvenez ?
- Mais qu’est ce qu’il raconte… s’étonna la Ranger Jaune.
- Et bien, les grands sportifs comme moi sont là pour donner du rêve aux supporters. Mais comme vous n’êtes pas mes supporters, je vais vous donner du cauchemar.
- Je ne pige rien à son monologue, glissa Tommy à Kimberly.
L’Olympien se mit alors à applaudir fortement. Un nuage de fumée multicolore apparut alors entre lui et le Ninja Megafalconzord, et ce nuage gagna rapidement en intensité.
- Je me demande qu’est ce que c’est ! s’inquiéta Trini.
- On devrait reculer, suggéra Billy. Cela ne me dit rien qui vaille.
L’Olympien semblait sourire.
- Rangers, je vous prépare l’apothéose ! Ma botte secrète ! Ce n’est pas du dopage mais mon arme inter-dimensionnelle ! Je vais vous envoyer dans une autre dimension mêlant rêve, fantasme, souvenirs et cauchemars ! Vous allez vous retrouver confrontés à des défis incroyables mais vous risquez de perdre ! N’oubliez-pas, l’essentiel c’est de participer !
Le nuage coloré alla entourer le Ninja Megafalconzord. Les Rangers ne voyaient désormais plus rien à travers les vitres du cockpit de pilotage. Pire encore, ils commençaient à se sentir engourdis.
- Mais qu’est ce qui nous arrive ! stressa Zack.
- Je me sens tout bizarre, balbutia Tommy.
- Nous sommes en train de changer de dimension, cria Billy, accrochez-vous !!!
Soudainement, le Ninja Megafauconzord disparut d’Angel Grove. Les Ranger sentirent alors leur robot entamer une chute vertigineuse vers l’inconnu.
- C’est… c’est comme si le sol s’était volatilisé ! hurla Kimberly.
- Oui, on a l’impression de tomber ! répondit Jason d’une voix grave.
Le Ninja Megafalconzord poursuivait une chute dans un vide qui allait bientôt se terminer. Et lorsque le robot composé des zords de chaque Ranger aura touché une surface dure, il sera arrivé sur une planète d’une autre dimension, une zone ou rien ne paraît irréel, même les pires horreurs que ses occupants sont susceptibles de subir.
CHAPITRE 12
La dimension de tous les dangers
Pour les six Rangers, la chute vers l’inconnu parut interminable ; elle avait été en effet longue puisqu’elle avait duré près d’une minute. Mais l’impact entre le Ninja Megafauconzord et la surface solide ne fut pas si violent que Billy avait pu le craindre ; au contraire, le choc aurait pu être qualifié de doux.
Allongé sur le dos, et sur un sol instable, le Ninja Megafalconzord n’avait miraculeusement pas reçu de gros dégâts. Les Rangers soufflèrent et vérifièrent qu’ils étaient dépourvus de blessures.
- Tout le monde va bien ? demanda Zack.
- Moi ça va, Trini aussi visiblement, répondit Billy.
- Personne n’est blessé ? questionna Tommy à son tour.
- Non, je ne crois pas, observa Jason. J’ai juste un peu mal au dos mais rien de grave. Le pire nous attend peut-être.
- On va le savoir très bientôt… souffla Tommy. Je dirai bien à tout le monde de se téléporter mais je ne suis pas sûr que l’air soit respirable à l’extérieur.
- Avec nos casques on ne craint rien, informa Billy ; de plus, les radars indiquent qu’il y a bel et bien de l’oxygène.
- Si on pouvait déjà voir à quoi ressemble l’extérieur, fit Trini, le pare-brise est plein de buée.
- J’ai peur de découvrir cela, mais nous n’avons pas le choix, murmura Kimberly. Activons la fonction de désembuage.
- On a ça au moins sur ce Megazord ? demanda Zack.
- Affirmatif, je viens de l’activer, répondit le Ranger Bleu.
- Plus que quelques secondes à attendre avant de découvrir cette dimension, et son paysage, fit le Ranger Rouge.
La buée se dissipa lentement de la vitre panoramique et le flou qu’elle provoquait laissa place à une masse orangée, puis le paysage devint plus visible, peut-être même plus familier : la planète dimensionnelle sur laquelle les Rangers avaient atterri leurs rappelaient quelques souvenirs lointains. Ce sentiment était conforté par les grands buildings, les gratte-ciels et les pyramides qui flottaient dans le ciel rouge. Le sol était fait de sable et un léger vent balayait quelques débris. Au premier aperçu, aucune présence humaine n’était visible dans les environs.
- J’ai… j’ai l’impression d’être sur la planète où nous étions venus prendre l’épée de lumière, avant mon départ en Suisse avec Zack et Jason, fit Trini.
- En effet, la planète desertée… compléta Billy.
- Non, c’est impossible, souvenez-vous, Serpentera l’avait détruit juste avant que nous la quittions, contra Tommy.
- Nous sommes dans une autre dimension, n’oubliez-pas, parla Billy. Nous allons naviguer entre le vrai et le faux.
Le Ranger Blanc tapotait sur le clavier devant son écran de contrôle et remarqua que l’oxygène à bord du Ninja Megafauconzord était à un niveau faible. Il se dit qu’ils n’avaient plus vraiment le choix : ils devaient quitter le robot.
- Téléportons-nous à l’extérieur, sinon, nous allons manquer d’air ici, ordonna Tommy. Mais restez bien sur vos gardes.
- Oui, attendons-nous à avoir des surprises… fit Billy.
- Prêts ? Alors on y va, ajouta le Ranger Blanc. Retrouvons-nous près de ce vieux chêne, juste devant.
Les Rangers enclenchèrent chacun leur tour leur téléportation vers le lieu convenu. Chacun observa les alentours et s’attarda sur le sol qui paraissait étrange.
- J’ai l’impression de marcher sur du flan, compara Zack.
- Tu as raison, le sol est très bizarre, confirma Kimberly.
- Ce n’est pas de la roche, ni de la terre, fit Trini. J’ai touché avec la main et c’est… très très bizarre. C’est mou.
- J’espère que ce ne sont pas des sables mouvants, s’apeura le Ranger Noir. Je ne veux pas me retrouver les jambes coincées.
Un très gros fracas se fit entendre derrière le Ninja Megafauconzord. Les Rangers se retournèrent et virent l’Olympien qui rigolait.
- Oh non, il est là lui aussi ! s’exclama Zack.
- Mince, je n’avais pas prévu tout ça ! ajouta Jason.
- Tiens, vous êtes là, Power Rangers ! Et bien, vous avez l’air d’être interloqués ! Hi hi hi, c’est très drôle de vous voir ici, dans cette dimension du cauchemar !!!
- Laisse-nous sortir d’ici ! cria Tommy.
- Mais je ne peux plus rien pour vous ! ricana l’Olympien. Je ne suis pas dans votre dimension, moi. Je suis toujours sur Terre, tout seul avec mes petits Cogs ! Il n’y a plus aucun défenseur de la paix sur cette planète bleue !!!
- Détrompes-toi, pauvre andouille, il y… commença Trini.
- Non, ne dis rien, chuchota Tommy.
- Ha ha ha ha ha, continua de rire le monstre, pauvres incrédules, si vous croyez que j’ai oublié la présence de votre ami le soldat bleu, vous vous fourrez le doigt dans le nez jusqu’aux amygdales ! Je tuerai sans problème ce Ninjor, et personne ne sera là pour l’aider ! Et si ça se trouve, à cette heure-ci, il est peut être déjà mort, son corps gisant dans ce bâtiment que j’ai commencé à détruire.
- Non, jamais tu ne pourras venir à bout de Ninjor, jamais ! contra la Ranger Rose.
- Petite Ranger Rose, tu me fais rire. Si je pouvais interagir dans ta dimension, je jouerai un peu avec ton petit corps ! Mais si moi je ne peux rien faire, peut-être que la dimension du cauchemar vous proposera des aventures inédites et horribles ! Bon courage à vous, petits Rangers !
L’Olympien disparut derrière une fumée rouge. Les Rangers restèrent immobiles pendant quelques secondes, puis se regroupèrent.
- Je ne sais pas à quoi m’attendre… confia Jason à ses amis.
- Non, moi non plus… ajouta Billy.
- Moi je vais vous le dire !!! cria une voix derrière eux qui ressemblait beaucoup à celle de Tommy mais déformée.
Les six Rangers se retrouvèrent… pour en découvrir un septième, accompagné d’une armée de patrouilleurs de première génération.
- Alors ça ! Un Ranger Vert ! s’alarma Trini.
- Et pleins de patrouilleurs qui grouillent autour de lui ! compléta Zack. On va avoir du boulot…
- Ha ha ha, surpris de me revoir ! se réjouit l’invité vêtu de vert. Surtout toi, Tommy, non ? Nous allons voir lequel de nous deux est le plus puissant, Ranger Blanc !
- Vraiment ! Et bien, si tu veux ! répondit Tommy. Vous en pensez quoi ?
- Et bien, occupes-toi de lui, et nous, on prend les patrouilleurs, choisit Jason. Venez Rangers, on a du pain sur la planche.
- Mais si tu as besoin d’aide, appelle-nous, ne nous oublie-pas, confia Kimberly à Tommy.
- Ne t’inquiète-pas, je fais appel à toi et aux autres en cas de besoin. Sois prudente !
- Bon, au lieu de papoter, tu ne peux pas te dépêcher, ma patience à des limites, s’agaça le Ranger Vert.
- Avec plaisir, j’arrive !
Tommy bondit en salto avant vers le Ranger Vert qui esquiva un premier coup de poing avant de tenter sa chance de la même manière, en vain. Puis Tommy tenta des attaques basses en fléchissant les genoux et en donnant de nouveau des coups de poing mais à hauteur du bas-ventre. Les deux Rangers en vinrent ensuite à des attaques rapides des poings mais les coups de chacun d’entre eux se ressemblaient et se contraient. Après quelques échanges plus ou moins agressifs le Ranger maléfique recula et donna un coup de pied haut dans la tête du Ranger Blanc qui ne put l’éviter.
- Tu me déçois beaucoup, Ranger Blanc, je t’imaginais plus combattif et plus résistant ! Mais je crois que je me suis trompé.
- Je vais… je… je vais te montrer que c’est toi, toi qui es mauvais… bégaya Tommy qui reprenait ses esprits.
- Ah bon, vraiment ? Essaie d’éviter ça alors !
Le Ranger Vert donna un nouveau coup de pied mais Tommy se roula sur le côté et se releva. Mais l’ennemi plaça au bon moment un uppercut que le Ranger Blanc encaissa très mal : il se retrouva allongé sur le ventre, mais la douleur se dissipa rapidement.
- Tu es lamentable, Ranger Blanc. Et dire que tu es le meneur des Power Rangers de ce pitoyable Zordon !
Le Ranger Vert se plaça devant la tête de Tommy à deux mètres de distance. Le Ranger à terre sur le sol instable ne se posa pas de question et tenta une roulade avant, suivi d’une extension : une fois la roulade terminée il poussa sur ses chevilles et ses pieds, tendit les deux poings en avant, et se propulsa dans le Ranger Vert qu’il projeta loin devant.
- Alors, les rôles sont vite changés ! Toi à terre, moi sur mes jambes, debout. Qui est lamentable ? se moqua Tommy, tout heureux de voir que son vis-à-vis n’avait pas anticipé sa technique qui avait mieux fonctionné que prévu.
- C’est vrai, tu m’as bien eu sur ce coup, mais ce n’est pas ça qui va me faire abandonner. Je suis un combattant… et je vais combattre jusqu’à ta déchéance !!!
- Ah oui ? C’est ce qu’on va voir !
Le Ranger Vert se releva mais Tommy avait pris de l’avance et l’obligea de nouveau à se retrouver à terre. Le Ranger maléfique sortit alors la dague du dragon et commença à ruer de coups de lame le Ranger Blanc qui à son tour, bénéficia de l’aide de Saba. Suivirent de nombreux échanges dans lesquels les étincelles jaillissaient à chaque choc entre les lames.
La maîtrise des armes étaient comparables entre les deux bretteurs qui n’arrivaient plus à toucher autre chose que l’épée de l’adversaire. Le Ranger Vert savait que la solution ne viendrait finalement pas par sa dague du dragon mais bien par les feintes et les coups de ses membres. Il entreprit alors de donner un coup de pied mais Tommy avait pensé la même chose et avait tenté exactement la même manœuvre ; mais le Ranger Vert avait été un dixième de seconde plus vif et son coup fut plus utile. Le Ranger Blanc se retrouva un genou à terre mais il put réagir à temps lorsqu’un second coup du même acabit se présenta devant ses yeux. Il se déplaça vers le gauche, se releva, sauta par-dessus le Ranger Vert via un nouveau salto et, une fois les deux pieds au sol, fit demi-tour.
Le Ranger Vert lui faisait dos et n’avait pas eu le temps de se retourner : Tommy lui donna un puissant coup de pied dans le haut des fesses et le combattant du mal tomba au sol, inerte, après avoir lâché sa dague du dragon.
- Il doit faire mine d’être blessé, pensa Tommy à voix basse. Tant pis, je vais en profiter pour aller aider les autres.
Mais Tommy resta le regard fixé sur le Ranger Vert car il se mit à disparaître.
- Je me suis trompé, il était bien fichu, enfin, j’espère que ce n’est pas une feinte. Allez, je passe aux patrouilleurs. J’ai l’impression que les autres ne s’en sont pas trop mal sortis.
Le Ranger Blanc alla instinctivement vers la Ranger Rose qui venait de mettre à terre un sbire gris foncé.
- Tommy, tu as déjà fini de ton côté, quelle bonne nouvelle…
- Ca a été plus facile que prévu, et donc je viens vous donner un coup de main. Ca va de ton côté ? J’ai l’impression qu’il ne reste plus beaucoup de patrouilleurs.
- On s’est bien débrouillés, n’est-ce-pas ?
- Tu n’es pas contre mon coup de main ?
- Bien sûr que non, au contraire, viens m’aider.
Les Rangers R ose et Blanc s’associèrent contre les quelques patrouilleurs qui les entouraient et qui s’approchaient.
Pendant ce temps, les quatre autres Rangers parvinrent également à dominer les patrouilleurs. Jason venait d’éliminer ses opposants directs et Trini parvenait, armée de ses deux dagues laser, à faire le ménage autour d’elle. Enfin, Billy suppléait Zack et le travail était efficace.
Quelques minutes suffirent pour voir les Rangers se débarrasser définitivement de leurs ennemis qui n’avaient pesé bien lourd dans la bataille, à l’exception du Ranger Vert contre lequel Tommy s’était battu.
- Tout va bien pour tout le monde ? questionna Tommy.
- Oui, je crois, rassura Jason. Ces patrouilleurs, je ne les ai pas trouvés trop menaçant.
- C’est normal, ce n’était que le prélude à votre descente aux enfers ! lança la voix de l’Olympien qui résonnait dans les cieux.
- Où es-tu, saleté de monstre ? s’énerva Zack.
- Toujours au même endroit, à côté de votre Megazord de pacotille qui se croit à la mi-temps. Il fait sa sieste ou quoi, hi hi hi !!!
- Tu vois, on a réussi à venir à bout de tes envoyés du mal, fit Billy.
- Mais ce n’est pas moi qui décide, c’est la dimension du cauchemar qui s’en charge en jouant avec les sentiments, les pensées, et les craintes de ses occupants, en l’occurrence, les vôtres ! Mais je vous laisse, je ne veux pas gâcher votre spectacle. De belles surprises vous attendent… je reste pour vous regarder quand même. Je sens qu’il va y avoir du sport.
La voix de l’Olympien stoppa. Aussitôt après, un léger tremblement se fit ressentir. La secousse mit à terre les Rangers Rouge, Jaune et Bleu. Puis le ciel se retrouva masqué par de nombreux nuages blancs qui ne restèrent pas longtemps. Lorsqu’ils disparurent, le paysage avait complètement changé, il ne leur était une fois de plus pas méconnu : tout laissait penser aux montagnes se trouvant à Angel Grove avec, dans les hauteurs, le Centre de Commandes de Zordon.
Mais, dans les collines, les six Rangers ne se sentaient pas seuls : en effet, ils pouvaient apercevoir à quelques mètres d’eux, un peu plus bas, six autres individus.
- Tu vois ce que je vois ? demanda Billy à Tommy.
- Oui Billy, je vois,… je te vois, et je me vois… je vois Tanya, Rocky, Adam, et… et Katherine.
- A quoi correspond cette scène ? demanda Trini.
Les Rangers Blanc et Bleu n’eurent pas le temps de répondre : le Centre de Commandes explosa violemment et la déflagration projeta les Rangers actuels et les six autres au sol.
- Pourquoi… pourquoi nous voyons cette scène… s’interrogea Tommy, impuissant, à l’instar de son double dimensionnel qui allait prochainement mettre la main sur les cristaux Zeo.
- Sans doute pour nous rappeler des mauvais souvenirs, répondit Jason. L’Olympien a bien dit que cette dimension jouait avec nos pensées. Cette vision vous a traumatisés, Billy et toi.
- Cela explique donc tout, compléta Kimberly. Il faut… penser positif.
Le soleil s’estompa. Une nouvelle fois, le ciel fut recouvert de nuages mais celui-ci se fit plus sombre, bien plus obscur.
- A quoi va-t-on avoir droit cette fois… souffla Trini.
- Euh… je ne sais pas, mais… ce que… ce que je vois ne me rappelle absolument rien, balbutia Zack.
- Mais c’est ignoble ! cria Trini.
Des centaines d’araignées aussi grandes que des crabes sortaient des entrailles de la terre et se baladaient désormais entre les jambes des Rangers.
- Zack, c’est ta phobie des insectes qui a dû faire apparaître ces maudites bestioles, fit Billy, qui sautillait sur place. Zack ?
- C’est possible, mais je ne peux rien y faire… je ne pensais même pas aux araignées ! Elles me traumatisent !!!
- Ca devient du grand n’importe quoi cette dimension, regretta Jason.
Soudain, au beau milieu des Rangers, un monstre fit son apparition : c’était Madame Woe, la déesse du temps et des conditions atmosphériques, qui venait de faire irruption dans la dimension des cauchemars.
- Bonjour à vous, Power Rangers ! Ca me fait tout drôle de vous revoir ! Surtout toi, Ranger Bleu, qui avait réussi à m’affaiblir la première fois !
- C’est pas vrai ! Madame Woe, comme si on avait besoin d’elle !!! pesta Billy.
- Attention à elle, elle peut agir à tout moment ! prévint Zack.
- De toute façon, vous ne pouvez plus rien contre mes prouesses. Je contrôle les tempêtes et en clin d’œil, je fais en sorte que vous vous envoliez ! rétorqua le monstre féminin.
- Nous t’avons battu une fois, et nous n’avons pas peur de toi ! prévint Jason.
- Vraiment ? C’est ce que tu dis pour l’instant, Ranger Rouge. Mais je crois que d’anciennes connaissances viennent te dire bonjour…
Un second monstre apparut : il s’agissait du Roi Sphinx, mais il ne tenait pas d’épée, mais un objet qui rappelait de mauvais souvenirs au Ranger Rouge : la chandelle verte.
- Salut Ranger Rouge, heureux de te revoir ! ironisa le Roi Sphinx.
- Le plaisir n’est pas le même pour moi, bien au contraire.
- Ne t’en fais pas, cette fois on est tous là pour t’aider ! Au fait, cet objet ne te rappelle rien ?
L’alien tendit la main qui tenait la chandelle verte dépourvue de flamme, pour bien l’exhiber devant le Ranger Rouge.
- Si, mais je préfère ne pas l’observer, et ne pas y penser.
- Pourtant, cet objet caractérise l’un de tes plus importants échecs ! Une déconvenue suite à une mission que tu n’as pas pu mener à bien.
- Il n’y a pas eu d’échec, et puis regarde, je suis là mais en tant que Ranger Blanc. Ce fut un mal pour un bien, relativisa Tommy.
- Vert ou blanc, tu vas mourir ! répondit violemment le Roi Sphinx.
- Je ne pense pas, nous allons lutter contre cette dimension et contre vous, sales monstres, pesta Trini.
- Je serais toi, Ranger Jaune, je ne dirai pas ça, contredit le Roi Sphinx. Regarde plutôt derrière toi.
Trini se retourna et vit quelque chose qu’elle n’avait pas envie de voir, même si cela reflétait désormais d’un futur inexistant. Devant elle, une tombe, celle de ses parents, mais la tombe était abîmée et des patrouilleurs marchaient dessus et renversaient les couronnes, les vases et autres décorations fleuries.
- Quelle tristesse, rigola le Roi Sphinx.
- Ne prends ça pour argent comptant, Trini, c’est du passé, tes parents sont vivants, et seul ça compte, rassura le Ranger Noir.
- C’est… c’est quand même… cette vision est difficile à supporter.
- Je t’en prie, pense à autre chose, dit Kimberly. Cette dimension est faite pour nous donner le tournis, comme l’Ile des Illusions. Tu te souviens ? Nous avions presque perdu nos moyens mais nous nous en étions sortis !
- Oui résiste, je t’en supplie, ajouta Billy.
- Ne tombe pas dans le piège, termina la Ranger Rose.
- Ha ha ha… tu peux donner des leçons, Ranger Rose, mais ton tour va venir, se marra Madame Woe.
- Oui, et je dois avouer que le cauchemar que tu vas vivre est difficilement supportable, enchérit le Roi Sphinx.
Trini avait déjà affaire à des souvenirs traumatisants, mais ceux de Kimberly allaient être tout aussi pénibles, mais dans un registre différent. Lorsque cette dernière se retourna, elle eut l’impression de revivre l’une des périodes les plus insupportables de toute sa vie, une période qu’elle aurait aimé oublier, et surtout, une situation dont elle n’aurait jamais voulu parler.
- Non, pas ça… sanglota la Ranger Rose, qui en avait presque les larmes aux yeux.
- Je savais que ça ne te ferait pas plaisir, osa ajouter Madame Woe.
La scène que Kimberly et les autres Rangers voyaient était regrettable : elle mettait en scène un homme, visiblement ivre, qui s’approcha d’elle, tenant par le goulot une bouteille vide de whisky, et qui tenta de la frapper.
- Kim, attention ! hurla Jason.
Mais la Ranger Rose avait déjà reculé et le Ranger Blanc avait déjà sauté vers l’agresseur qu’il n’eut aucun mal à repousser et à immobiliser. L’homme bégaya quelques mots incompréhensibles puis émit quelques râles assez désagréables à entendre.
- Kimberly, je… je t’aime… mais je ne veux que toi… et… surtout ne sors pas sinon je te fous une de ces tartes que… une de ses tartes que… euh Kim, ramène-moi une bouteille tout de suite ! Arrêtons cette mascarade et allons dans la chambre… je…
- Cet homme est un alcoolo, fit Zack, mais qui c’est ?
Kimberly, complètement déboussolée, resta silencieuse. Elle n’avait nullement envie de parler de son futur douloureux avec les autres, en tout cas, pas avec tous. Elle n’était même pas certaine de vouloir se confier sur ce sujet à Tommy.
- Allo, Kim, tu me reçois ? insista maladroitement le Ranger Noir.
- Arrête Zack, lui chuchota Billy, peut-être que ce sont des choses très dures à expliquer. Il s’agit sans doute d’un de ses proches… très proche d’ailleurs.
Tommy lâcha son emprise de l’homme ivre qui s’était endormi. Il se dirigea tout droit vers Madame Woe, puis il accéléra le pas et prit Saba.
- Cela suffit ! J’en ai marre de tout ça et je vais vous rayer de la carte ! Vous faites perdre la tête à mes amis et je ne supporte pas ça !
Il tenta d’attribuer un coup d’épée à Madame Woe mais elle s’envola dans les airs. Le Roi Sphinx alla vers Tommy et lui donna un léger coup de genou. Le jeune homme se retrouva à terre mais se releva vivement.
- Ranger Blanc, telle une cerise moisie sur un gâteau, tu es le dernier sur la liste, mais je crois que c’est ton tour, enfin ! ricana le Roi Sphinx.
- J’espère que ça va te convenir ! ajouta gaiemment Madame Woe.
- Laissez-nous à la fin ! pesta Jason, qui avait saisi son épée-laser par mesure de sécurité.
Tommy entendit des pas sur sa droite, alors que les autres Rangers et les monstres se tenaient à sa gauche. Il pivota et vit Adam en costume de Ranger Noir, tenant son casque sous son bras droit.
- Adam ? Non, je sais que ce n’est pas toi.
- Ranger Blanc, j’ai une mission, et je vais devoir t’éliminer. J’ai des ordres et je dois obéir à mes maîtres.
- Quoi ? Je ne… ah, oui, je vois… fit Tommy, qui savait maintenant à quelle époque il devait s’attendre.
- J’avais trouvé ma vraie voie, répondit Adam. J’étais peut-être possédé, mais je comprends maintenant que c’est la voie que j’aurai dû choisir… définitivement.
- Je ne sais pas ce que ça représente pour lui, mais cela est sans doute une vision du futur, fit Kimberly encore marquée, lorsqu’il avait dû ramener Adam du bon côté avec la génération des Rangers de la Jungle.
- Tommy, tiens le coup ! lança Zack.
Le faux Adam tourna lentement autour de Tommy, le regardant de haut en bas. Les autres Rangers le guettaient tout comme ils surveillaient les autres ennemis qui s’étaient immobilisés. Trini et Kimberly avaient du mal à récupérer et elles avaient la tête ailleurs.
- Je sais que tu n’es pas le vrai et, malgré ton visage familier, je n’hésiterai pas à te mettre hors d’état de nuire, annonça le Ranger Blanc.
- Certes, répondit-il, mais les coups que je vais te porter seront de vrais coups, des coups qui font mal. J’ai des pouvoirs que tu ne possèdes pas, et que tu ne posséderas jamais.
- Ah oui, vraiment ?
- Rinken, Mauken, ces mots te sont sans doute familiers. Mais trêve de bavardage, il est temps que chacun d’entre nous passe à l’attaque pour éliminer les Power Rangers !
- Restez tous sur vos gardes et bonne chance ! lança Tommy qui voyait déjà Adam se précipiter sur lui.
Les individus se rassemblèrent, et la bataille allait commencer, sous l’œil très discret de l’Olympien qui, concentré sur ce qu’il voyait, n’avait ni vu ni entendu le combattant de couleur bleu qui venait de grandir derrière son dos.