Bonsoir !
Voici un nouveau projet : Power Rangers Chroniques.
Des petites histoires pas trop longues qui prennent place dans la chronologie officielle PR, et qui évoquent des évènements parallèles, liés aux aventures au fil des saisons.
Bien entendu, ce ne sont que des fanfics et il n'y a aucune prétention de réinventer la franchise.
Voici la première histoire "Chroniques". Cela se passe durant Power Rangers dans l'Espace...
Bonne lecture !
Passé dix-sept heures, Zack s’inquiétait vraiment de ne pas voir Trini.
Elle ne répondait pas à ses messages.
- Elle est ponctuelle, quelque chose ne va pas !
Il décida de retourner à son véhicule et effectuer le chemin vers l’arrêt d’autobus.
Nerveux, il alla un peu au-delà des limitations réglementaires de vitesse.
Son impatience s’expliquait d’autant plus que Zack mourrait d’envie de raconter sa soirée avec Angela, jusqu’à la déception de la fin de soirée où la vérité s’était révélée : elle ne serait jamais sa petite amie.
- Allez Trini, j’espère que tu as juste loupé ton bus, et laissé ton Copernicus dans ton sac ou chez toi.
Le véhicule bifurqua vers la droite et laissa le parc de la commune derrière lui : il arriverait aux abords de la maison familiale des Kwan d’ici dix minutes.
C’est dans un vieil entrepôt délabré et désaffecté, ayant autrefois service à la fabrication des journaux de la presse locale, que Trini ouvrit les yeux, les mains nouées et accrochées à un poteau fait de briques. Un voile flou l’empêchait de distinguer correctement, mais elle les reconnut.
Les trois individus qui l’avaient enlevé lui faisaient face. Rejoints par deux agents similaires abordant du bleu pour l’un et du rose pour l’autre.
- Elle n’a rien d’une Power Ranger, assura la Psycho Ranger rose.
- Ne raconte pas de sottises ! s'énerva la Psycho jaune. Elle n’est plus une Ranger Jaune bien évidemment ! Mais elle l’a été.
- Et qu’est-ce que tu veux en faire ? interrogea le Psycho bleu. Absorber les pouvoirs d’une ancienne Ranger ?
- Un Power Ranger d’un jour reste un Power Ranger pour toujours, et il ne perd pas complètement sa puissance, répondit la Psycho jaune, satisfaite de la bonne pioche.
Trini retrouva une vue nominale. Rapidement, elle regretta.
Défaitiste, elle ne vit aucune issue heureuse à sa journée, tant ces Rangers malintentionnés la menaçaient et dégageaient une force rarement observée.
- Je n’ai plus le moindre pouvoir, vous n’allez rien tirer de moi, alors par pitié, avant de me faire du mal, dites-moi au moins qui vous êtes, et quelles sont vos intentions.
Trini tentait d’aller au bluff, et de les distraire avec quelques paroles : elle parvenait difficilement, doucement mais sûrement, à retirer son poignet gauche de l’entrave.
Les Psycho Rangers ricanèrent : la jaune s’avança vers elle.
- Nous sommes les Psycho Rangers. Nous sommes envoyés par notre maître, Dark Specter. Nous avons pour mission d’affaiblir les Astro Rangers en captant leurs pouvoirs.
- Pour le moment, ils nous échappés, mais nous finirons par les atteindre, déclara le Psycho rouge.
- Cela me donne une idée, annonça le Psycho bleu. Cette ex-Ranger va nous permettre d’atteindre les Astro Rangers.
- Pourquoi pas, c’est une bonne idée, valida le noir, aussi satisfait que les autres.
Trini savait qu’elle nageait éveillée en plein cauchemar. Mais le pire serait à venir lorsque la Psycho Ranger jaune plaça sa main droite sur le front :
- Avant de faire venir notre gibier, laissez-moi s’il vous plaît déguster ses pouvoirs !
Sans défense, à la merci de ses ravisseurs, Trini avait pu ôter l’un de ses bras mais elle le garda dans son dos, tétanisée et figée par la manœuvre de la Psycho Ranger jaune.
Le transfert de puissance avait commencé.
Zack gara son véhicule à proximité de la grande maison des Kwan, les volets clos. Il adorait cette demeure. Il descendit, frappa à la porte mais personne ne répondit, la maison semblant déserte.
Il rallia au pas de course l’arrêt d’autobus où trois jeunes, une fille et deux garçons, semblaient manipuler un appareil : Zack reconnut un Copernicus 2000.
- Eh, s’il vous plaît, vous avez trouvé ça où ?
Le garçon aux cheveux bruns et longs, accroupi, se redressa et répondit le premier :
- C’était sur la route, annonça-t-il.
- Je peux le voir ? Je pense qu’il appartient à une amie qui devait me rejoindre au centre commercial et...
La voix s’affaiblit lorsque Zack aperçut un bracelet on ne peut plus familier au bras du jeune homme.
- Vous êtes des Power Rangers ?
Le trio tenta de nier. Le garçon plus blond au t-shirt rouge et blanc intervint en ce sens :
- Non, pas du tout... nous sommes de simples citoyens qui...
- Qui portent des communicateurs à la teinte argentée au poignet, similaires en tout point à ceux que mon camarade Billy Cranston nous a concocté alors que nous étions nous-même des Rangers ?
La jeune femme imita les garçons et par réflexe, cacha son communicateur de sa main opposée.
- Vous êtes démasqués mais ce n’est pas grave. J’étais le tout premier Power Ranger noir d’Angel Grove ! Et ce petit monstre de technologie appartenait à mon amie Trini, la première Ranger Jaune.
Le trio comprit à qui il avait à faire. Alors ils déclinèrent naturellement leur identité :
- Je m’appelle Ashley, et je suis la Ranger jaune actuelle.
- Moi c’est Carlos, ton descendant en tant que Ranger noir.
- Enchanté, répondit Zack en leur serrant la main avant que le blond aux mèches brunes ne se présente :
- Je suis Andros, le Ranger rouge de l’Espace, et je suis honoré de faire la connaissance d’un vétéran.
- Vétéran, n’exagérons-rien, je dois être à peine plus vieux que vous !
Zack saisit le Copernicus 2000 et vérifia : il s’agissait bien de celui de Trini, puisqu’il reconnut le dernier message qu’il avait lui-même rédigé.
- Ecoute Zack, nous pensons que ton amie, a été kidnappée, déclara Carlos.
- Mais pourquoi ? Et par qui ?
Andros désigna l’appareil portable.
- Nous avons eu à faire, hier, à une équipe de vilains Rangers. Ils nous cherchent, pour nous éliminer tout en prélevant nos pouvoirs.
- Ces Psycho Rangers pensaient nous retrouver lorsque nous utilisions les moyens de communication, mais ils les ont confondus avec les Copernicus, ajouta Ashley.
- La sonnerie est presque la même que l’alerte des communicateurs, compléta Carlos, en appuyant sur un bouton qui émit le bruit.
Zack n’en crut pas ses oreilles : le bip était incroyablement ressemblant. Et il retentit de nouveau, cette fois sans action de quiconque.
Andros, que Zack décela aisément comme le leader du groupe, répondit :
- Ici Andros, j’écoute !
Une voix féminine parla :
- Andros, c’est Cassie, en direct de l’Astro Megaship. Nous avons détecté des Psycho Rangers, dans une zone industrielle au nord de la ville, après la zone résidentielle de Destin Grande. Nous ne savons pas ce qu’ils manigancent.
Andros regarda Zack qui s’exclama :
- Trini doit être là-bas ! Il faut y aller !
- Attendez ! prévint Cassie. Il y a d’autres Psycho qui sont détectés... tout près de vous !
Derrière eux, un bruit sourd de téléportation accompagna des halos de lumière rose et bleu. Deux Psycho Rangers apparurent et se précipitèrent vers le groupe, avec des intentions claires : ils ne venaient pas pour s’amuser.
Andros, Ashley et Carlos se camouflèrent derrière l’abribus afin de ne pas être visibles. Ils se mirent en position : ils étaient prêts pour le combat.
- Transmutation ! Code 3, 3, 5 !
Zack assista au spectacle de la transmutation des Power Rangers spatiaux.
- Zack, ne reste pas là, ça peut être dangereux ! prévint Andros, jouant la carte de la sécurité.
Curieux mais réaliste, les instincts de Rangers n’étant jamais complètement partis, Zack s’éloigna, rallia son véhicule et quitta les lieux en trombe.
Les Rangers occupés, il ne pouvait rien pour les aider. Mais il était hors de question de rester inactif : il sauverait Trini des griffes de l’ennemi. Seul ou accompagné.
Les Rangers emmenés par Andros étaient en légère supériorité numérique, mais la méfiance restait de mise face à deux ennemis aussi agressifs qu’imprévisibles : ils en avaient fait les frais lors de leur première rencontre, la veille. Les Psycho Rangers avaient pris l’apparence des Astro Rangers, et le combat fut acharné. Leur ami Zhane retenu prisonnier, les Astro Rangers n’avaient connu que leur salut grâce à la disparition soudaine et inattendue des Psycho Rangers.
- Vous êtes partis comme des lâches hier, que s’est-il passé ? provoqua Andros. C’était la pause syndicale ?
- Tais-toi vermine ! ricana le Psycho bleu, déçu de ne pas retrouver son semblable.
Le duel commença. Sous le regard de quelques témoins cloitrés chez eux, les yeux apeurés mais empreint de curiosité observant derrière les fenêtres, les combattants colorés croisèrent les armes sans retenue.
- Vous n’êtes pas les Rangers intéressants pour capter votre énergie, mais on va quand même s’amuser avec vous ! s'exclama la Psycho rose, tout en assénant un coup de pied derrière le genou de Carlos, surpris par la technique.
Revancharde, Ashley lui vint en aide et expédia un solide uppercut qui dégagea la menace. Mais le Psycho bleu, faisant jeu égal avec Andros, attrapa Ashley par le bras et la poussa contre la boîte aux lettres de la maison familiale des Kwan, qui de son numéro 839, perdit le premier chiffre sous l’intensité de l’impact.
- Tu joues aux facteurs ? railla la Psycho rose.
- Vous devriez avoir honte de kidnapper des personnes innocentes ! répliqua l'Astro Ranger Jaune, le dos endolori.
Sous un soleil omniprésent et débarrassé des derniers nuages partis vers le nord, le combat gagna en intensité, et les deux équipes luttèrent sans prendre le dessus.
Précautionneux, Zack avait garé son véhicule derrière un autre, mais pas suffisamment loin, afin de pouvoir le rejoindre rapidement si besoin.
Aussi, dans le but d’éviter d’être repéré, il avait, à l’instar de son ami Jason, coupé la sonnerie de son Copernicus 2000.
- Mais oui ! s'exclama-t-il, telle une révélation frappant son intellect. Ca se tente !
Il pianota un message à destination de Jason Lee Scott, son collègue du congrès pour la paix, son chef historique des Power Rangers, un exemple mais surtout, l’un de ses meilleurs amis.
“Jason, rejoins-moi vite à Destin Grande, dans la zone d’activités délabrée. Trini a été enlevée par des Rangers maléfiques. C’est long à”
La limite de caractères étant atteinte, il envoya la suite dans un second écrit :
“t’expliquer. Viens avec du monde, mais je te préviens, ça peut être dangereux. Préviens-moi dès que tu es là.”
Il rangea l’ordinateur dans la poche intérieure de sa veste teddy neuve : il savait qu’elle ne le resterait certainement pas, mais il fallait sauver Trini.
Discret, avec des réflexes à la croisée des chemins d’un ancien Ranger et d’un danseur de hip-hop, Zack progressait à tâtons. Au détour d’un hangar gris à la façade couverte de mousse épaisse.
De l’intérieur de ce hangar, une voix féminine, mais grave, à l’intonation robotisée :
- En tant qu’ancienne Power Ranger Jaune, tu disposes encore de pouvoirs. De fait, je vais me faire un plaisir de les capter.
- Ensuite, comme tu as servi la cause de Zordon d’Eltar, nous procéderons à ton élimination ! menaça une autre voix.
- Pourquoi nous ? Je suis la Psycho Ranger de la couleur jaune, je suis légitime pour me charger de son trépas, personnellement, et seule !
Zack sentit son cœur battre fort : Trini était en très grand danger !
Il scruta son Copernicus 2000 : Jason n’avait pas répondu.
Hormis lors de la présence d’araignées, Zack ressentit quelque chose d’inhabituel : du stress.
Si le renfort souhaité n’arrivait pas rapidement, il devrait agir seul, avec les conséquences que cela impliquerait.
A des centaines de millions de kilomètres de la Terre, Delphine préparait le dernier remède qui devrait guérir le patient, heureux de pouvoir bientôt retrouver son âge, ses capacités et son physique naturel, sans vieillesse accélérée.
- J’aurai tellement aimé quitter provisoirement Aquitar et revoir mes amis sur Terre. Si mes calculs sont exacts, c’est aujourd’hui qu’ils se retrouvent.
- J’en ai bien conscience, Billy. Cependant, le traitement arrive à son terme, et l’interrompre pourrait remettre en cause toutes ces années de processus.
- Je sais, et je ne compte pas déserter.
Le breuvage ingurgité, Billy se leva du lit médical, s’étira et observa au travers de la bulle vitrée qui offrait une vue magnifique sur l’un des plus majestueux océans d’Aquitar, havre de paix pour une faune aquatique vivant en paix et en harmonie.
Il pensa à Jason, Zack, Tommy, Katherine, à Trini, et aux autres.
Tout ce joli monde lui manquait. Et il avait hâte de prendre quelques jours de congés à Angel Grove, une fois la rémission confirmée.
Voici un nouveau projet : Power Rangers Chroniques.
Des petites histoires pas trop longues qui prennent place dans la chronologie officielle PR, et qui évoquent des évènements parallèles, liés aux aventures au fil des saisons.
Bien entendu, ce ne sont que des fanfics et il n'y a aucune prétention de réinventer la franchise.
Voici la première histoire "Chroniques". Cela se passe durant Power Rangers dans l'Espace...
Bonne lecture !
La mauvaise capture
CHAPITRE 1
L’avion provenant de New-York s’apprêtait à déployer son train d’atterrissage. La piste de l’aéroport d’Angle Grove était dégagé, et le pilote ne cachait pas son soulagement à son binôme, de pouvoir poser l’engin sans attendre l’autorisation de la tour de contrôle. Régulièrement, des monstres géants empêchaient tout transit aérien.
Les quelque deux cents passagers admiraient le ciel dégagé et le soleil radieux, tranchant pour certains avec la froideur de l’air au départ de Genève sur le vol précédant l’escale.
Lisant les articles d’un journal de la veille, Trini Kwan en faisait partie.
C’est la deuxième fois que Trini revenait à Angel Grove, la cité de son enfance, depuis sa nomination en tant qu’ambassadrice de la paix. Accompagnée de deux amis, elle avait ainsi donné un nouveau tournant à sa vie, dans le but de proposer un monde futur harmonieux, meilleur, sans conflits.
Elle avait quitté un quotidien loin d’être paisible, et elle avait abandonné sa seconde casquette : la tenue jaune d’une justicière, membre éminente d’une équipe de six héros des temps modernes, défendant la ville et la planète contre les assauts répétés d’horribles aliens.
Mine de rien, elle s’était rendue compte une fois la Suisse ralliée, qu’elle avait tant donnée pour cette ville, autrefois paisible, devenue terrain de jeu pour les méchants.
Malgré tout, parfois, cette vie lui manquait.
Perdue dans sa nostalgie, une main posée sur son épaule la fit sursauter.
- Bon sang, Zack : tu m’as fait peur !
- Désolé, je voulais juste te surprendre gentiment !
- Bravo, c’est réussi !
Heureux de revenir et de revoir ses amis et sa famille, Zack Taylor ne tenait plus en place. Les cinq dernières minutes lui semblèrent interminables.
- J’ai vraiment hâte de descendre de cet appareil. Je n’ai plus l’habitude de vivre dans des trucs aussi étroits !
- Le cockpit de ton zord Mastodon était pourtant bien plus petit !
- M’en parle-pas ! On crevait de chaud là-dedans ! Parfois, j’envoyais de la glace de sa trompe juste pour refroidir l’habitacle.
Zack brava la consigne de rester attaché et vint d’asseoir à côté de Trini. Ils avaient vécu tellement d’aventures communes.
- Trini, tu crois qu’un jour, on dira à nos enfants devenus adolescents ou jeunes adultes qu’à leur âge, on a déjà sauvé le monde ?
- Il faudra déjà commencer par avoir des enfants mais pourquoi pas.
Zack sourit et y alla de sa petite confidence :
- D’ailleurs, peut-être que je vais dîner avec la future maman ce soir !
- Oh, monsieur a un rancard ! Tu n’es plus enamouré avec la lucernoise ?
- Eglantine ? Non, ça n’a pas marché. Et ce soir, je mange avec ma promise...
Curieuse, Trini n’eut aucun mal à démasquer l’heureuse élue.
- Cette bonne vieille Angela ?
- Oui !
- Zack, tu as déjà tenté moult fois, et ça n’a pas marché !
- C’est elle qui m’a contacté !
- Par téléphone ?
- Non, par les petits ordinateurs portables ! Elle a un Copernicus 2000, comme nous ! On a repris contact.
Même si elle ne portait pas Angela dans son cœur – très superficielle et exigeante – Trini était heureuse pour Zack.
- Tu penses que tu seras quand même en forme pour m’accompagner dans les montagnes ? Nous avons une randonnée demain matin, avant de rejoindre nos camarades en fin d’après-midi.
- Ca va être sympa de les revoir, fit Zack. C’est d’autant plus simple que tout notre petit groupe est désormais libéré de missions périlleuses.
Trini admira la vue sur le parc arboré près de l’école : elle le connaissait dans ses moindres recoins. Elle adorait la vue : tout lui semblait bien plus beau vu d’en-haut.
- J’appréhende, j’espère que cette Katherine est gentille.
- Jason assure qu’elle est vraiment top. Et tout va bien se passer, ce sera comme une réunion de vieux Rangers retraités !
Zack savait que Trini était l’amie de Kimberly, partie deux ans plus tôt en Floride pour embrasser une carrière de gymnaste professionnelle. Les jeunes femmes n’avaient jamais perdu le contact, mais elles ne s’étaient jamais revues à regret, depuis le départ pour la Suisse. Trini culpabilisait, avec ce sentiment d’avoir abandonnée sa confidente.
Zack pointa le hublot du doigt : il montrait une direction.
- On ira jusque là-bas, aux abords de ces lieux où l’on a passé un peu trop de notre temps, désigna Zack, sans que la localisation soit parfaitement visible.
- Notre troisième maison, déclara Trini, conservant la maison des jeunes, dans la hiérarchie, comme la seconde.
L’avion atterrit sans difficulté. Libérant les passagers vers un tarmac réchauffé par un radieux soleil, tout-un-chacun rallia diverses destinations. Les parents de Zack et de Trini ne se privèrent pas d’embrasser leurs enfants respectifs et de raconter les derniers potins locaux. L’actualité récente restait dominée par les élections municipales, des restrictions liées à la sécheresse, et à l’offensive récente d’un monstre, éliminé non sans mal par les Megazord provenant de l’espace.
***
Le lendemain, la randonnée avait débuté en retard : Zack s’était fait désirer trente minutes durant.
- Un jour tu seras ponctuel ! ricana Trini.
- La soirée fut longue !
Chacun arborait une tenue décontractée et adaptée pour le sport et la marche. Le hasard voulut qu’ils accordent leurs couleurs avec celles de leurs anciens accoutrements de Rangers.
La marche rapide fut longue, et volontairement détournée par des sentiers complexes et accidentés. Au détour d’itinéraires rocailleux, ils reconnurent des zones de combat, tantôt contre des patrouilleurs, tantôt contre des monstres. Trini ayant le vertige, Zack la rassura en privilégiant les passages sécurisés.
- Même après tant d’années, on connaît le chemin du centre de commandes par cœur ! se vanta Zack.
Trini resta estomaquée devant la vue d’un champ de ruine.
- Je veux bien te croire, mais il y a un problème.
Le problème était démesuré : l’édifice ayant servi de base, n’était plus qu’un amas de débris. Il ne subsistait qu’un tas de ruines, de parpaings, de pans de métaux et d’appareils électroniques inopérants.
- Je n’en crois pas mes yeux... murmura Zack.
Trini tremblait de la tête aux pieds, tétanisée par la vision : ce n’était pas un rêve, ni un cauchemar, mais la réalité glaçante.
- Il ne reste plus que des débris... sanglota Trini, touchée par la catastrophe.
- Qu’a-t-il pu se passer ? C’est inconcevable ! Le centre de commandes a disparu mais pourtant, des Power Rangers existent toujours ! Bon sang ! Où sont Zordon et Alpha 5 ?
Essoufflés, croyant jouer les figurants d’un cauchemar, l’incompréhension dominait.
- On dirait que le Centre de Commandes a explosé… tout est éparpillé…
- Trini, il y a des panneaux de contrôle complètement carbonisés…
Écœurée, la jeune femme s’assied et fondit en larmes. Le retour à Angel Grove démarrait mal.
- Je ne veux plus rester ici, ni faire de randonnée, admit Trini, démotivée.
- Je comprends, confirma Zack. On va refaire le chemin inverse, regagner la voiture et je te dépose chez toi.
- Vraiment dommage que nous n’avons plus de moyen de téléportation pour nous acheminer là où bon nous semble, regretta-t-elle, les yeux brillants de tristesse.
Tout un pan de leur vie passée venait de s’évaporer. Mais ils ignoraient depuis combien de temps, et dans quelles circonstances.
***
Au sein de la forteresse noire, l’ambiance était tendue, et le retour forcé ne plaisait pas aux cinq Psycho Rangers, persuadés d’avoir contre leur gré loupé l’occasion d’éliminer leurs alter-egos aux bonnes intentions.
Le Psycho Ranger bleu fut ciblé de lasers par la maîtresse des lieux, suite à un désaccord exprimé sans retenue.
- Restez à votre place les psycho, je vous en dirai plus quand je le déciderai ; et maintenant, sortez !
Revanchards et insatisfaits de la réponse d’Astronema, les Psycho Rangers la mirent en garde :
- C’est toi qui commandes... pour l’instant !
Pendant qu’Astronema rallia ses quartiers avec son bras droit, Ecliptor, les cinq Psycho Rangers allèrent pester dans un recoin du vaisseau.
- Elle est complètement inconsciente ! râla le bleu.
- Je suis pour qu’on retourne sur Terre et qu’on agisse malgré sa mise en garde ! proposa le noir.
- Je suis pour ! vota la Jaune.
- Mais elle ne nous le pardonnera pas ! jugea la rose.
Le Psycho Ranger rouge s'avança et haussa le ton.
- Vous faites chacun ce que vous voulez. Je m’en vais sur Terre chasser du Power Ranger rouge !
- Il a raison ! confirma la jaune, joignant la déclaration au geste, et se téléportant la première, suivie par ses quatre autres acolytes aux convictions diverses, mais aux objectifs similaires.
CHAPITRE 2
Après le déjeuner avec sa mère au sein de la maison familiale, Trini avait voulu se reposer, faire le vide. Avant de convoquer Morphée elle se permit de zapper quelques instants les chaînes de sa télévision poussiéreuse. La chaîne locale diffusait pour la énième fois, de malheureux évènements : les Rangers se retrouvaient confrontés à leurs doubles esthétiquement similaires.
- Les pauvres… décidément, cette ville ne sera jamais tranquille, regretta Trini qui mourrait d’envie de les rencontrer, de leur poser la question cruciale : qui avait détruit le Centre de Commandes ?
A trop réfléchir, elle finit par s’endormir sans éteindre la télévision qui une fois les infos de mi-journée closes, passait le relai à l’énième rediffusion d’un épisode de Airwolf.
Lorsqu’elle se réveilla, le réveil indiqua la seizième heure.
- J’ai trop siesté !
Trini bondit de son lit : elle avait bien des choses à faire avant de retrouver ses amis à la Maison des Jeunes ! Elle glissa le nécessaire dans son sac à main : porte-monnaie, carnet photos, et son Copernicus 2000, bien utile pour garder le contact.
- Vite ! Zack va se moquer de moi, pour une fois que c’est lui qui va m’attendre !
Elle rallia la station la plus proche : le bus en direction du centre commercial arriverait d’ici dix minutes. Elle profita de ce temps pour envoyer un message écrit à son ami :
“Je suis désolée mon cher Zack... panne de réveil... je pense arriver vers 16h30”.
Zack n’était jamais en retard pour répondre aux messages. Le bip de réception du Copernicus 2000 sonna une première fois, puis une seconde et enfin une troisième et dernière fois.
- Au lieu de m’envoyer un seul écrit, il compose, il poste, il compose, il poste...
Sa lecture fut interrompue par l’apparition de trois individus équipés d’un accoutrement ressemblant à une combinaison de soldat proche de celle portée naguère. Trois couleurs les distinguaient : jaune, rouge, et noir.
Ce dernier chargea Trini qui tomba sur les fesses, laissant son Copernicus 2000 embrasser le bitume craquelé.
- On te tient, Ranger !
Le Psycho Ranger rouge ramassa le matériel informatique abîmé mais toujours fonctionnel.
- Mais bon sang, cria ce dernier au noir, tu t’es encore trompé ! Ce n’est pas un communicateur de Ranger mais ce fichu ordinateur de poche !
- Oui, désolé, c’est une erreur !
Le rouge attrapa le noir par le col et lui asséna un coup de tête. Mécontent de son sort, il voulut se venger mais le rouge était plus fort.
- Ne tente pas de m’agresser ! Tu t’es planté, tu assumes ton sort !
Le coup de poing allait partir lorsque la Psycho Ranger jaune les interrompit :
- Il ne s’est pas planté. Non, tu ne t’es pas trompé !
- Qu’est-ce que tu racontes ? vociféra le Rouge.
La jaune retint Trini via sa main serrant fortement son front, empêchant la jeune femme de bouger.
- Elle a le pouvoir. C’est une Ranger !
- Tu dis n’importe quoi ! contra le rouge.
- C’est la Ranger Jaune, je te dis !
Interpellés, les deux Psycho Rangers en duel se rapprochèrent. Ils ne mirent pas longtemps à ôter les doutes : leur partenaire maléfique avait raison.
La Psycho jaune vint coller le haut de son casque contre le front de la pauvre Trini, désemparée.
- Tu es donc la Power Ranger Jaune !
- C’est faux ! rétorqua Trini, sans solution de défense.
- Tais-toi ! Tu as le pouvoir, c’est indéniable !
Les trois agents maléfiques attrapèrent Trini et se téléportèrent, laissant le conducteur du bus arrivant sur le secteur, seul témoin de ce phénomène inquiétant, mais qui, à Angel Grove, ne surprenait plus grand monde.
Demeurant sur le rebord du trottoir, chaque voiture passant ses roues à proximité, le Copernicus 2000 sonna dans le vide durant de longues minutes.
Trini Kwan avait disparu.
CHAPITRE 3
Passé dix-sept heures, Zack s’inquiétait vraiment de ne pas voir Trini.
Elle ne répondait pas à ses messages.
- Elle est ponctuelle, quelque chose ne va pas !
Il décida de retourner à son véhicule et effectuer le chemin vers l’arrêt d’autobus.
Nerveux, il alla un peu au-delà des limitations réglementaires de vitesse.
Son impatience s’expliquait d’autant plus que Zack mourrait d’envie de raconter sa soirée avec Angela, jusqu’à la déception de la fin de soirée où la vérité s’était révélée : elle ne serait jamais sa petite amie.
- Allez Trini, j’espère que tu as juste loupé ton bus, et laissé ton Copernicus dans ton sac ou chez toi.
Le véhicule bifurqua vers la droite et laissa le parc de la commune derrière lui : il arriverait aux abords de la maison familiale des Kwan d’ici dix minutes.
***
C’est dans un vieil entrepôt délabré et désaffecté, ayant autrefois service à la fabrication des journaux de la presse locale, que Trini ouvrit les yeux, les mains nouées et accrochées à un poteau fait de briques. Un voile flou l’empêchait de distinguer correctement, mais elle les reconnut.
Les trois individus qui l’avaient enlevé lui faisaient face. Rejoints par deux agents similaires abordant du bleu pour l’un et du rose pour l’autre.
- Elle n’a rien d’une Power Ranger, assura la Psycho Ranger rose.
- Ne raconte pas de sottises ! s'énerva la Psycho jaune. Elle n’est plus une Ranger Jaune bien évidemment ! Mais elle l’a été.
- Et qu’est-ce que tu veux en faire ? interrogea le Psycho bleu. Absorber les pouvoirs d’une ancienne Ranger ?
- Un Power Ranger d’un jour reste un Power Ranger pour toujours, et il ne perd pas complètement sa puissance, répondit la Psycho jaune, satisfaite de la bonne pioche.
Trini retrouva une vue nominale. Rapidement, elle regretta.
Défaitiste, elle ne vit aucune issue heureuse à sa journée, tant ces Rangers malintentionnés la menaçaient et dégageaient une force rarement observée.
- Je n’ai plus le moindre pouvoir, vous n’allez rien tirer de moi, alors par pitié, avant de me faire du mal, dites-moi au moins qui vous êtes, et quelles sont vos intentions.
Trini tentait d’aller au bluff, et de les distraire avec quelques paroles : elle parvenait difficilement, doucement mais sûrement, à retirer son poignet gauche de l’entrave.
Les Psycho Rangers ricanèrent : la jaune s’avança vers elle.
- Nous sommes les Psycho Rangers. Nous sommes envoyés par notre maître, Dark Specter. Nous avons pour mission d’affaiblir les Astro Rangers en captant leurs pouvoirs.
- Pour le moment, ils nous échappés, mais nous finirons par les atteindre, déclara le Psycho rouge.
- Cela me donne une idée, annonça le Psycho bleu. Cette ex-Ranger va nous permettre d’atteindre les Astro Rangers.
- Pourquoi pas, c’est une bonne idée, valida le noir, aussi satisfait que les autres.
Trini savait qu’elle nageait éveillée en plein cauchemar. Mais le pire serait à venir lorsque la Psycho Ranger jaune plaça sa main droite sur le front :
- Avant de faire venir notre gibier, laissez-moi s’il vous plaît déguster ses pouvoirs !
Sans défense, à la merci de ses ravisseurs, Trini avait pu ôter l’un de ses bras mais elle le garda dans son dos, tétanisée et figée par la manœuvre de la Psycho Ranger jaune.
Le transfert de puissance avait commencé.
***
Zack gara son véhicule à proximité de la grande maison des Kwan, les volets clos. Il adorait cette demeure. Il descendit, frappa à la porte mais personne ne répondit, la maison semblant déserte.
Il rallia au pas de course l’arrêt d’autobus où trois jeunes, une fille et deux garçons, semblaient manipuler un appareil : Zack reconnut un Copernicus 2000.
- Eh, s’il vous plaît, vous avez trouvé ça où ?
Le garçon aux cheveux bruns et longs, accroupi, se redressa et répondit le premier :
- C’était sur la route, annonça-t-il.
- Je peux le voir ? Je pense qu’il appartient à une amie qui devait me rejoindre au centre commercial et...
La voix s’affaiblit lorsque Zack aperçut un bracelet on ne peut plus familier au bras du jeune homme.
- Vous êtes des Power Rangers ?
Le trio tenta de nier. Le garçon plus blond au t-shirt rouge et blanc intervint en ce sens :
- Non, pas du tout... nous sommes de simples citoyens qui...
- Qui portent des communicateurs à la teinte argentée au poignet, similaires en tout point à ceux que mon camarade Billy Cranston nous a concocté alors que nous étions nous-même des Rangers ?
La jeune femme imita les garçons et par réflexe, cacha son communicateur de sa main opposée.
- Vous êtes démasqués mais ce n’est pas grave. J’étais le tout premier Power Ranger noir d’Angel Grove ! Et ce petit monstre de technologie appartenait à mon amie Trini, la première Ranger Jaune.
Le trio comprit à qui il avait à faire. Alors ils déclinèrent naturellement leur identité :
- Je m’appelle Ashley, et je suis la Ranger jaune actuelle.
- Moi c’est Carlos, ton descendant en tant que Ranger noir.
- Enchanté, répondit Zack en leur serrant la main avant que le blond aux mèches brunes ne se présente :
- Je suis Andros, le Ranger rouge de l’Espace, et je suis honoré de faire la connaissance d’un vétéran.
- Vétéran, n’exagérons-rien, je dois être à peine plus vieux que vous !
Zack saisit le Copernicus 2000 et vérifia : il s’agissait bien de celui de Trini, puisqu’il reconnut le dernier message qu’il avait lui-même rédigé.
- Ecoute Zack, nous pensons que ton amie, a été kidnappée, déclara Carlos.
- Mais pourquoi ? Et par qui ?
Andros désigna l’appareil portable.
- Nous avons eu à faire, hier, à une équipe de vilains Rangers. Ils nous cherchent, pour nous éliminer tout en prélevant nos pouvoirs.
- Ces Psycho Rangers pensaient nous retrouver lorsque nous utilisions les moyens de communication, mais ils les ont confondus avec les Copernicus, ajouta Ashley.
- La sonnerie est presque la même que l’alerte des communicateurs, compléta Carlos, en appuyant sur un bouton qui émit le bruit.
Zack n’en crut pas ses oreilles : le bip était incroyablement ressemblant. Et il retentit de nouveau, cette fois sans action de quiconque.
Andros, que Zack décela aisément comme le leader du groupe, répondit :
- Ici Andros, j’écoute !
Une voix féminine parla :
- Andros, c’est Cassie, en direct de l’Astro Megaship. Nous avons détecté des Psycho Rangers, dans une zone industrielle au nord de la ville, après la zone résidentielle de Destin Grande. Nous ne savons pas ce qu’ils manigancent.
Andros regarda Zack qui s’exclama :
- Trini doit être là-bas ! Il faut y aller !
- Attendez ! prévint Cassie. Il y a d’autres Psycho qui sont détectés... tout près de vous !
Derrière eux, un bruit sourd de téléportation accompagna des halos de lumière rose et bleu. Deux Psycho Rangers apparurent et se précipitèrent vers le groupe, avec des intentions claires : ils ne venaient pas pour s’amuser.
Andros, Ashley et Carlos se camouflèrent derrière l’abribus afin de ne pas être visibles. Ils se mirent en position : ils étaient prêts pour le combat.
- Transmutation ! Code 3, 3, 5 !
Zack assista au spectacle de la transmutation des Power Rangers spatiaux.
- Zack, ne reste pas là, ça peut être dangereux ! prévint Andros, jouant la carte de la sécurité.
Curieux mais réaliste, les instincts de Rangers n’étant jamais complètement partis, Zack s’éloigna, rallia son véhicule et quitta les lieux en trombe.
Les Rangers occupés, il ne pouvait rien pour les aider. Mais il était hors de question de rester inactif : il sauverait Trini des griffes de l’ennemi. Seul ou accompagné.
CHAPITRE 4
Les Rangers emmenés par Andros étaient en légère supériorité numérique, mais la méfiance restait de mise face à deux ennemis aussi agressifs qu’imprévisibles : ils en avaient fait les frais lors de leur première rencontre, la veille. Les Psycho Rangers avaient pris l’apparence des Astro Rangers, et le combat fut acharné. Leur ami Zhane retenu prisonnier, les Astro Rangers n’avaient connu que leur salut grâce à la disparition soudaine et inattendue des Psycho Rangers.
- Vous êtes partis comme des lâches hier, que s’est-il passé ? provoqua Andros. C’était la pause syndicale ?
- Tais-toi vermine ! ricana le Psycho bleu, déçu de ne pas retrouver son semblable.
Le duel commença. Sous le regard de quelques témoins cloitrés chez eux, les yeux apeurés mais empreint de curiosité observant derrière les fenêtres, les combattants colorés croisèrent les armes sans retenue.
- Vous n’êtes pas les Rangers intéressants pour capter votre énergie, mais on va quand même s’amuser avec vous ! s'exclama la Psycho rose, tout en assénant un coup de pied derrière le genou de Carlos, surpris par la technique.
Revancharde, Ashley lui vint en aide et expédia un solide uppercut qui dégagea la menace. Mais le Psycho bleu, faisant jeu égal avec Andros, attrapa Ashley par le bras et la poussa contre la boîte aux lettres de la maison familiale des Kwan, qui de son numéro 839, perdit le premier chiffre sous l’intensité de l’impact.
- Tu joues aux facteurs ? railla la Psycho rose.
- Vous devriez avoir honte de kidnapper des personnes innocentes ! répliqua l'Astro Ranger Jaune, le dos endolori.
Sous un soleil omniprésent et débarrassé des derniers nuages partis vers le nord, le combat gagna en intensité, et les deux équipes luttèrent sans prendre le dessus.
***
Précautionneux, Zack avait garé son véhicule derrière un autre, mais pas suffisamment loin, afin de pouvoir le rejoindre rapidement si besoin.
Aussi, dans le but d’éviter d’être repéré, il avait, à l’instar de son ami Jason, coupé la sonnerie de son Copernicus 2000.
- Mais oui ! s'exclama-t-il, telle une révélation frappant son intellect. Ca se tente !
Il pianota un message à destination de Jason Lee Scott, son collègue du congrès pour la paix, son chef historique des Power Rangers, un exemple mais surtout, l’un de ses meilleurs amis.
“Jason, rejoins-moi vite à Destin Grande, dans la zone d’activités délabrée. Trini a été enlevée par des Rangers maléfiques. C’est long à”
La limite de caractères étant atteinte, il envoya la suite dans un second écrit :
“t’expliquer. Viens avec du monde, mais je te préviens, ça peut être dangereux. Préviens-moi dès que tu es là.”
Il rangea l’ordinateur dans la poche intérieure de sa veste teddy neuve : il savait qu’elle ne le resterait certainement pas, mais il fallait sauver Trini.
Discret, avec des réflexes à la croisée des chemins d’un ancien Ranger et d’un danseur de hip-hop, Zack progressait à tâtons. Au détour d’un hangar gris à la façade couverte de mousse épaisse.
De l’intérieur de ce hangar, une voix féminine, mais grave, à l’intonation robotisée :
- En tant qu’ancienne Power Ranger Jaune, tu disposes encore de pouvoirs. De fait, je vais me faire un plaisir de les capter.
- Ensuite, comme tu as servi la cause de Zordon d’Eltar, nous procéderons à ton élimination ! menaça une autre voix.
- Pourquoi nous ? Je suis la Psycho Ranger de la couleur jaune, je suis légitime pour me charger de son trépas, personnellement, et seule !
Zack sentit son cœur battre fort : Trini était en très grand danger !
Il scruta son Copernicus 2000 : Jason n’avait pas répondu.
Hormis lors de la présence d’araignées, Zack ressentit quelque chose d’inhabituel : du stress.
Si le renfort souhaité n’arrivait pas rapidement, il devrait agir seul, avec les conséquences que cela impliquerait.
***
A des centaines de millions de kilomètres de la Terre, Delphine préparait le dernier remède qui devrait guérir le patient, heureux de pouvoir bientôt retrouver son âge, ses capacités et son physique naturel, sans vieillesse accélérée.
- J’aurai tellement aimé quitter provisoirement Aquitar et revoir mes amis sur Terre. Si mes calculs sont exacts, c’est aujourd’hui qu’ils se retrouvent.
- J’en ai bien conscience, Billy. Cependant, le traitement arrive à son terme, et l’interrompre pourrait remettre en cause toutes ces années de processus.
- Je sais, et je ne compte pas déserter.
Le breuvage ingurgité, Billy se leva du lit médical, s’étira et observa au travers de la bulle vitrée qui offrait une vue magnifique sur l’un des plus majestueux océans d’Aquitar, havre de paix pour une faune aquatique vivant en paix et en harmonie.
Il pensa à Jason, Zack, Tommy, Katherine, à Trini, et aux autres.
Tout ce joli monde lui manquait. Et il avait hâte de prendre quelques jours de congés à Angel Grove, une fois la rémission confirmée.
CHAPITRE 5
La Forteresse Noire stationnait en orbite non loin de la Terre, cachée par ses systèmes de défense la rendant indétectable.
A l’intérieur, Astronema observait secrètement les tribulations des Psycho Rangers.
- Ils s’en prennent à une mauvaise personne, déclara Ecliptor, son bras droit, présent à ses côtés.
Astronema fit pivoter son siège et arbora son sourire narquois, une idée en tête :
- Une fille inutile pour nous, mais elle peut intéresser quelqu’un.
Elle pianota sur plusieurs boutons : l’écran de contrôle afficha le visage d’une sorcière qu’elle n’appréciait guère, mais le marchandage pourrait valoir le coup.
- Tiens tiens tiens ! Astronema qui me contacte ! Tu t’es rendue compte qu’il te manquait de véritables méchants dans ton équipe ! Je savais que tôt ou tard, tu ferais appel à l’impératrice Rita Repulsa !
Astronema laissa trois secondes de silence et éclata de rire :
- La bonne blague ! Non, je ne souhaite pas faire équipe avec tes demeurés mais t’offrir un présent.
- Un présent ?
- A venir chercher sur place à Angel Grove.
Rita grimaça :
- Angel Grove… rien que d’entendre ce nom de ville, cela me donne de l’urticaire !
- Et le nom de Trini Kwan, il t’évoque quoi ?
Rita ouvrit grand les yeux.
- Trini… la première Ranger Jaune ! Je paierai cher pour l’éliminer de mon sceptre !
- Ça tombe bien Rita. Tu vas pouvoir passer à la caisse. Je peux te donner dès maintenant la localisation précise de cette fille.
Intéressée, Rita ne manqua pas de projets imminents pour sa future prisonnière. Son mari, le Seigneur Zedd, fit irruption à sa droite :
- Nous allons envoyer des patrouilleurs pour la récupérer.
Au fil des échanges, le plan d’Astronema se dessinait. Elle allait faire un double-coup, voire même, triple.
- Bien. Mais soyez prudents. Les Rangers sont déjà sur place et tentent de la délivrer. Le temps vous est compté. Je vous envoie les coordonnées précises.
- Avec plaisir ! sourit Rita, surprise mais heureuse de l’opportunité.
- Je ne préviens pas Dark Specter. Il sera content d’apprendre votre initiative pour l’effort de guerre. Le mérite vous reviendra : je vous laisserai lui annoncer les nouvelles une fois cette Trini capturée et ces Rangers écartés.
- Oui, et il saura que nous sommes les véritables leaders de son échiquier, ha ha ! Et que tu ne fais que de la figuration dans...
Lasse, Astronema coupa la visioconférence et le son et s’enfonça dans son siège. Ecliptor ne comprenait pas bien le projet.
- Astronema... à quel jeu tu joues ? Je ne déchiffre pas le stratagème.
- Tu le sauras en temps voulu, Ecliptor. Le but est de bien épuiser les Psycho Rangers, tout en mettant cette horrible Rita Repulsa et le Seigneur Zedd hors-jeu aux yeux de Dark Specter.
- Mais comment ?
- Tu comprendras.
Ecliptor comprit qu’il n’en saurait pas davantage. Il prit congé.
Astronema réactiva la vision sur le hangar où la dénommée Trini Kwan restait séquestrée par trois Psycho Rangers assoiffés de pouvoir.
- Bientôt, vous allez affronter de nouveaux ennemis, et cela va vous épuiser un peu plus. Amusez-vous bien mes Psycho.
***
La décision était prise : sans nouvelles de ses amis alertés, Zack allait se jeter dans la gueule d’un loup aux dents acérées. Il avait trouvé un interstice : il devinait les chaussures de Trini, et trois paires de pieds au revêtement sombre.
- Pas de transmutation demandée, je vais y aller avec ma technique, mes esquives, et surtout, surtout, un sang-froid qui m’étonne déjà.
Zack avait repéré deux portes, parallèlement opposées. Il balança des cailloux contre la première, puis il se cacha.
- Va voir ce que c’est ! ordonna, dans le hangar, le Psycho Ranger rouge à son homologue noir.
- Arrête de me prendre pour ton larbin ! râla ce dernier.
- Cessez vos chamailleries, libérez-moi et je peux aller jeter un œil, tenta Trini, qui n’avait plus rien à perdre.
- Tais-toi ! répliqua la Psycho jaune qui gifla Trini, la joue désormais rouge et endolorie.
Des bruits contre l’autre porte.
- C’est quoi ce bazar ! rouspéta le Psycho noir, énervé par le dérangement.
A l’extérieur, Zack n’avait pas bougé. Il repéra un petit espace de lumière entre la porte et la tôle composant le pan de l’édifice industriel. La vision y était meilleure.
Parmi des palettes, des machines et des chariots élévateurs recouverts de toiles d’araignées qui lui donnèrent des frissons, le Psycho noir n’était qu’à trois mètres. Au second plan, la Psycho jaune se tenait à la droite de Trini. Le Psycho rouge se rapprochait de l’autre porte qui finit par s’ouvrir sous la charge des…
- Des patrouilleurs ? s’estomaqua Zack, aux antipodes de croire à cette venue, tendu face à cette arrivée d’autres troupes du mal.
Une douzaine de sbires gris se faufilèrent dans le hangar, créant la confusion.
- C’est qui ces pantins ? râla le Psycho bleu.
- Peu importe qui ils sont, on va les briser ! déclara le Psycho Rouge, en alerte, et qui à l’instar de ses quatre coéquipiers, alla confronter les arrivants.
Zack vit les Psycho se rendre à l’opposé de sa position. Il saisit sa chance, ouvrit la porte coulissante avec une discrétion mise à l’épreuve à cause d’un mécanisme grinçant. Il profita de quelques palettes chargées pour se cacher, et progresser à tâtons, jusqu’à Trini.
- Zack ! Tu n’imagines pas comme je suis soulagée de te voir !
- Et moi donc ! Vite, filons d’ici au plus vite !
- Je suis encore attachée ! Je n’ai pas réussi à couper la corde.
Désireux de la libérer au plus vite, Zack chercha de quoi couper aisément la corde. Par chance, il trouva un cutter un peu rouillé mais c’était le seul outil disponible.
- Ne bouge surtout pas... je ne voudrais pas te faire mal...
- J’ai déjà eu suffisamment mal, merci !
Zack s’attaqua à l’épais nœud qui retenait Trini. Cependant, malgré le peu de bruit de la manœuvre, un Psycho Ranger s’arrêta, et se retourna, alerte.
- Mon flair m’indique qu’il y a un Ranger Noir à proximité !
Il se mit à courir, bras droit en avant et bras gauche en arrière, assoiffé du pouvoir offert sur un plateau. Il était persuadé d’avoir affaire à la proie idéale.
- Zack, va-t'en ! ordonna Trini.
- Si je pars, tu pars avec moi !
- Non ! C’est trop dangereux !
Le Psycho noir approchant, se montra de plus en plus menaçant. Il fit apparaître une arme : un sceptre aux lasers débordant de son extrémité argentée. Il expulsa une charge à destination de Zack. Le pauvre se retrouva projeté contre un container, le dos tapant contre sa structure non sans fracas.
- Je vais me délecter de ton âme avec un excellent chianti ! ironisa le Psycho noir.
- Jamais de la vie ! cria Zack.
L’ennemi passa au ras de Trini qui tendit les jambes pour le déséquilibrer. Il trébucha, se releva et s’apprêta à violenter la jeune femme mais un laser en pleine tête le stoppa net.
- Si on agresse un ancien Ranger, tu agresse n’importe quel Ranger ! mit en garde l’Astro Ranger Rose, Cassie, usant avec précision de son astro-blaster. Son coéquipier, TJ, accoutré de la tenue bleue, vint le repousser des deux pieds.
- Vous allez tous me le payer ! menaça le Psycho noir en se remettant sur pieds.
Zack et Trini furent infiniment rassurés : deux Power Rangers volèrent à leur secours. Mais l’optimisme renaissant fut de courte durée : les Psycho bleu et rose surprirent leurs homologues du bien.
- Merci d’être venu, c’est très sympa ! ricana le bleu, en captant l’énergie de TJ, statique, paralysée par l’action de son assaillant.
- Sympa, cette énergie rose offerte sur un plateau ! se moqua la Psycho rose, en aspirant la force de Cassie.
Les deux autres Psycho Rangers vinrent facilement à bout des patrouilleurs et se dirigèrent vers les autres.
- Trini, je suis vraiment désolé, chuchota Zack à l’attention de son amie, résignée.
Alors que les jaune et noir se collèrent à leur double humain, le Psycho Ranger rouge parla :
- Quelle belle journée ! Il ne me manque que mon Ranger Rouge, on dirait ! En attendant, je n’ai qu’une chose à vous dire : servez-vous !
CHAPITRE 6
Comme au bon vieux temps, Jason Lee Scott s’était octroyé une petite séance d’arts martiaux au sein de l’annexe de la maison des Jeunes du groupe scolaire d’Anger Grove. L’occasion de revoir quelques anciens élèves, aux ceintures colorés d’un grade plus élevé en karaté, et entrant pleinement dans l’adolescence.
L’environnement avait à peine évolué. Jason fut seulement attristé d’apprendre que la figure incontournable des lieux, Ernie, avait quitté le navire pour un nouvel élan professionnel.
Jason se rendit aux vestiaires pour une courte douche bien chaude. Puis il récupéra son sac de sport aux vestiaires : il y rangea sa serviette, et s’habilla d’un jean bleu clair et d’un débardeur sans manches rouge. Il contempla la photo d’Emily dans la poche avant : il la retrouverait bientôt, elle qui n’avait pas pu l’accompagner par manque de temps. Jason ne l’aurait pas avoué, mais l’absence de sa petite-amie permettrait de parler sans retenue des sujets sensibles, et des souvenirs communs lors de la défense de la planète sur le terrain, dans les carrières, sur d’autres astres et même sous l’océan.
Il sortit son Copernicus 2000, qu’il n’avait pas consulté depuis le réveil. Il découvrit l’icône de message : Trini ou Zack avaient sans doute cherché à le contacter pour peaufiner les retrouvailles du soir.
Et il avait hâte.
La bande ne serait pas au complet, puisque Kimberly et Billy manqueraient à l’appel. La première, aurait pu se libérer mais elle préférait consacrer des jours à l'entraînement en vue des prochains Pan Global Games. Le second, était retenu sur Aquitar afin de parfaire sa complète guérison, afin d’éliminer en totalité le vieillissement accéléré dont il avait été victime lors de la manipulation du temps causée par le Master Vile et l’usage du cristal d’Armageddon.
Jason se consolerait grâce à la précieuse présence des autres camarades, Rangers à la retraite : Tommy, Katherine, Adam, Rocky, Tanya, Trini et Zack.
Ce dernier était d’ailleurs l’auteur du dernier message reçu. Jason le consulta.
“Jason, rejoins-moi vite à Destin Grande, dans la zone d’activités délabrée. Trini a été enlevée par des Rangers maléfiques...”
- Oh non, ce n’est pas vrai ! pesta Jason, qui s’en voulait terriblement d’avoir laissé son appareil sans sonnerie. Tout en se hâtant vers sa moto, il modifia les paramètres et un bip confirma la prise en compte.
- J’arrive ! s'exclama Jason sans s’adresser à quiconque, et manquant de percuter un vieillard au look de scientifique fou.
- Pardon, désolé monsieur !
- Je vous en prie, répondit l’homme en blouse. A tout hasard, auriez-vous croisé deux jeunes chercheurs d’extra-terrestres, un brun trapu et un autre, moins trapu, avec une casquette ?
- Navré, je n’ai pas le temps, j’ai une urgence, s’excusa Jason, faisant fi à contrecœur de sa légendaire serviabilité.
Arrivé sur le parking couvrant les deux-roues, Jason se retrouve nez-à-nez avec un individu inconnu, qui semblait l’attendre de pied ferme.
- Ravi de faire ta connaissance, ancien Ranger Rouge.
- Merci beaucoup, mais tu ne me sembles pas amical. Je t’ai vu à la télévision, attaquer les Power Rangers actuels.
- Bonne réponse, je vois que ma notoriété monte en flèche ! Je suis le Psycho Ranger rouge, et je viens te proposer un deal.
Jason n’était pas dupe : il devina aisément que ce Psycho Ranger n’était pas étranger à l’enlèvement de Trini.
- Tu me donnes tes pouvoirs, poursuivit l’ennemi, et je ne te fais aucun mal.
- Je refuse ! Libère mon amie Trini !
Le Psycho rouge attrapa Jason au niveau du cou et le serra fort :
- Mauvaise réponse ! A moi de jouer !
Le Psycho rouge plaça sa main sur le front de Jason mais ce dernier, les muscles encore chauds suite à l’entraînement intensif de la journée, parvint à le repousser d’un coup de coude dans l’abdomen puis d’un croche-pieds. Le Psycho rouge se retrouva les fesses dans un parterre de fleurs multicolores.
- Je ne rendrai pas les armes aussi facilement ! balança-t-il, furieux de tels agissements, et regrettant de ne pas avoir de médaillon, de transmutateur ou de sceptre de Triforia.
Mais le Psycho Ranger rouge était fort et muni d’une combinaison qui le protégeait des coups.
- Tu es fort, c’est indéniable, reconnut le Psycho rouge. J’ai vu, je sais qui tu étais, et les exploits que tu as réalisés. Mais nous ne sommes pas des êtes aussi pitoyables que Repulsa ou Mondo : nous sommes bien supérieurs !
Le Psycho Ranger rouge modifia son apparence quelques secondes et revêtit imparfaitement la combinaison tant portée par Jason, arborant ainsi le casque à l’effigie du tyrannosaure.
- C’est un cauchemar ! pesta Jason.
- Tu as été un vaillant guerrier, mais c’est du passé, ricana le Psycho rouge en reprenant son apparence originelle. Tu vas m’offrir tes pouvoirs maintenant.
- Mais je n’ai plus de pouvoir ! Je suis un citoyen lambda, parmi tant d’autres !
- Il te reste néanmoins quelques fragments de ce pouvoir, et je le ressens !
Un duel aux allures fratricides s’engagea entre deux garants de la couleur rouge, que Jason abordait sur son débardeur. Il parvint à rester debout, sans blessures, et à contrecarrer les actions du Psycho rouge mais le vilain ne manquait pas de malice et enchaîna les feintes mystiques. A chaque tentative de Jason, il s’évaporait pour réapparaître sur sa gauche, sa droite ou derrière. La ruse prenait le pas sur la technique et les arts martiaux.
Une succession de poings de part et d’autre de la colonne vertébrale soumit Jason à s’abaisser, genoux à terre.
- Voilà qui est mieux ! ria le Psycho Ranger rouge.
Il invoqua son épée qui apparut : elle ne serait pas destinée à tuer – sauf obligation – mais à dissuader le jeune homme à toute rébellion.
- Je vais te libérer de tout pouvoir.
Réaliste, Jason avait peur pour sa vie.
Il sentit la main gantée du Psycho Ranger se poser sur son front. Il perdit l’usage de la vue, et son ouïe se retrouva altérée.
Dernière édition par KL44 le Dim 18 Fév - 16:45, édité 10 fois